𝐃𝐈𝐗-𝐍𝐄𝐔𝐅











— 𝐂 𝐎 𝐋 𝐋 𝐈 𝐒 𝐈 𝐎 𝐍 —









𝐂𝐨𝐥𝐥𝐢𝐬𝐢𝐨𝐧 : (𝐧.𝐟) - 𝐑𝐞𝐧𝐜𝐨𝐧𝐭𝐫𝐞, 𝐩𝐥𝐮𝐬 𝐨𝐮 𝐦𝐨𝐢𝐧𝐬 𝐫𝐮𝐝𝐞, 𝐝𝐞 𝐝𝐞𝐮𝐱 𝐜𝐨𝐫𝐩𝐬 𝐞𝐧 𝐦𝐨𝐮𝐯𝐞𝐦𝐞𝐧𝐭, 𝐜𝐡𝐨𝐜 𝐝'𝐮𝐧 𝐜𝐨𝐫𝐩𝐬 𝐜𝐨𝐧𝐭𝐫𝐞 𝐮𝐧 𝐨𝐛𝐬𝐭𝐚𝐜𝐥𝐞.









𝐃𝐢𝐦𝐚𝐧𝐜𝐡𝐞 𝟏𝟒 𝐀𝐨𝐮𝐭 𝟐𝟎𝟐𝟐

𝐀𝐩𝐩𝐚𝐫𝐭𝐞𝐦𝐞𝐧𝐭 𝐄𝐭𝐮𝐝𝐢𝐚𝐧𝐭

𝐓𝐨𝐮𝐥𝐨𝐧 – 𝐅𝐫𝐚𝐧𝐜𝐞



Lorsqu'elle ouvre les yeux, Hélène est surprise par la luminosité de l'appartement qui l'aveugle presque immédiatement et la force à replonger la tête dans l'oreiller. Allongée sur le ventre, elle laisse échapper un grognement étouffé tout en étirant ses membres endoloris par toutes les tensions de la nuit.

À tâtons, elle cherche dans le lit la présence rassurante du Monégasque, mais ses doigts ne rencontrent que le vide et les draps froids depuis longtemps abandonnés. Une pointe d'inquiétude lui vrille l'estomac à l'idée que Charles puisse être parti en la laissant seule, mais elle est rapidement détrompée par des bruits provenant de la cuisine. Il est toujours là, il n'est pas parti.

La bouche pâteuse, elle extirpe son visage de l'oreiller et se redresse sur ses coudes pour embrasser du regard son petit appartement étudiant.

Elle ne s'est pas trompée, Charles est bien là, dos à elle, affairé autour des fourneaux. De là où elle est, Hélène ne peut pas voir ce qu'il fait alors elle se contente de regarder son dos et les muscles seyant qu'elle voit rouler sous le tissu légèrement trop serré du t-shirt qu'elle lui a prêtée. Même de dos, les cheveux ébouriffés et vêtu d'un t-shirt miteux, Charles trouve le moyen d'être beau, c'est affolant.

Pendant de longues minutes, elle se contente de le regarder, le visage posé contre l'oreiller qu'elle a transformé en support, la joue légèrement écraser, elle ne bouge pas d'un pouce. Charles est ici, dans son appartement Toulonnais, le vice-champion du monde de formule un se trouve dans sa cuisine, occupé à éplucher l'une de ses pommes, c'est tellement improbable.

Et pourtant, à cet instant précis, tout est parfait, Hélène ne changerait cela pour rien au monde.

Après quelques minutes encore, Charles finit par se retourner et leurs regards se croisent, les yeux dans les yeux, il esquisse un faible sourire.

- Bonjour toi, il souffle.

- Bonjour.

La voix de la jeune femme est encore rauque de sommeil, légèrement cassée et elle ne retient pas un rougissement lorsque le regard brûlant du pilote la dévisage tout entière, alangui dans les draps, les jambes nues et encore groggy de sommeil.

- Bien dormi ? Il demande.

La brune se contente de hocher la tête silencieusement tout en tirant la couverture sur elle alors qu'elle s'assoit au centre du matelas.

- Je ne savais pas ce que tu aimes, il poursuit. Alors j'ai préparé un peu de tout.

Un grand plateau entre les mains, il traverse l'appartement avant de venir s'asseoir au bord du lit. Curieuse, Hélène avise le contenu du plat : des œufs, du bacon, des fruits, de quoi faire un brunch dans les règles de l'art.

- Je ne savais même pas que j'avais tout ça chez moi, elle souffle.

- Tu ne les avais pas, je me suis fait livrer des courses.

La brune esquisse un sourire discret alors qu'elle s'adosse au dossier du canapé derrière elle et invite le pilote à prendre place à ses côtés. En voilà qui prend déjà ses aises.

- Tu es levé depuis longtemps ?

- Je dirais une heure, j'ai eu le temps de prendre une douche en attendant le livreur.

L'étudiante croque dans une tartine avant de se rendre compte qu'elle meurt de faim et qu'elle ne se rappelle pas à quand remonte son dernier repas.

- C'est délicieux, elle complimente.

- Merci, je suis assez doué quand il s'agit de choses basiques.

Charles aussi dévore tout ce qui se trouve sous ses yeux et Hélène est plutôt rassurée, il a l'air d'aller bien. Les cernes sous ses yeux se sont légèrement estompés, son teint est moins pâle et surtout, il ne semble plus au bord de la rupture. Dormir lui a fait du bien.

- Quelle heure il est ? Elle demande.

Dehors, la pluie battante et le ciel toujours nuageux ne lui donnent pas beaucoup d'informations. Charles regarde sa montre.

- Il est presque 18h, j'imagine que c'est notre dîner.

- Va pour un dîner alors.

Ils sont tous les deux assis dans le lit, épaule contre épaule, mangent en silence leur premier vrai repas depuis bien trop longtemps.

Hélène en profite pour regarder le pilote à la dérobée, dissimulée par ses cils, elle lui jette quelques coups d'œil pendant qu'il regarde autour de lui, explorant l'appartement avec curiosité. Elle le voit se figer puis un sourire fleurir et illuminer son visage alors qu'il se redresse et quitte le lit pour marcher jusqu'au mur.

- Je n'y crois pas ! Tu as gardé ça ?

La brune suit du regard ce qu'il lui montre et tombe sur l'assemblage de petits cadres photo qu'elle a terminé d'installer il y a quelques jours à peine. Dans chacun d'entre eux, se trouve une feuille du carnet qu'elle avait avec elle le jour de la course. Et sur chacune de ces pages, un autographe de chaque pilote qu'elle a rencontré durant cette journée hors du temps et qu'elle a tenue à accrocher chez elle, bien en évidence, comme pour se rappeler que tout cela est bien réel.

- Je reste une fan de formule un avant tout, elle sourit.

Pierre, Max, Daniel, Lando, George et Carlos, tous se sont fendus d'un petit mot gentil ou drôle en plus de leur signature.

- Il va falloir que je trouve quelque chose de mémorable alors, il réfléchit.

- Si tu te débrouilles bien, je la mettrai peut-être à côté de celle de Carlos, elle ricane.

Charles lève les yeux au ciel avant de lâcher un soupir résigné.

- Je ne sais pas ce qu'il a bien pu faire pour mériter ton admiration comme ça, mais je te trouve plutôt injuste.

- Serais-tu jaloux ? Elle plaisante.

- Oui.

L'affirmation lui échappe, la brune peut voir sur son visage qu'il est aussi surpris qu'elle et le silence retombe entre eux tandis que leurs regards s'arriment l'un à l'autre.

Le cœur d'Hélène palpite un peu plus vite.

Le silence s'étire, seulement interrompu par le bruit d'une petite roue de hamster qui tourne à toute vitesse. Charles est le premier à se détourner lorsqu'il porte son attention sur le troisième être vivant, présent dans la pièce.

- Hey, salut petit gars. Je me disais bien que j'avais entendu du bruit cette nuit.

Hélène n'a pas besoin de le voir pour deviner que le petit hamster brun quitte sa roue pour venir à la rencontre des doigts que le pilote passe entre les barreaux.

- Il aime particulièrement courir, mais surtout quand je dors. C'est sa manière de me rappeler qu'il est le chef.

- Un fan de course donc, bienvenu au club mon pote.

De là où elle est, la brune peut voir les doigts du Monégasque qui s'active dans la cage, sûrement pour gratter le dos de son hamster tout sauf peureux.

- Je crois qu'il t'aime bien, mais fait quand même attention à tes doigts. Il peut être fourbe quand il veut.

- Comment est-ce qu'il s'appelle ?

Hélène hésite un instant, les joues rouges d'embarras.

- Hamilton. Il s'appelle Hamilton.

Surpris, Charles relève les yeux vers elle.

- Hamilton comme Lewis Hamilton ?

Elle hoche la tête soudainement moins fière de son idée.

- Tu as appelé ton hamster Hamilton comme le pilote de formule un parce qu'il aime courir ?

- C'était le plus rapide à l'animalerie ! Elle tente de justifier. J'ai trouvé que ça lui allait bien et à l'époque, je ne pensais pas que tu te retrouverais dans mon salon à te moquer de mon hamster !

D'abord incrédule, Charles éclate d'un rire franc qui prend la jeune femme au dépourvue.

- Hamilton le hamster ! Attends que je lui raconte ça !

- Charles, non ! Tu ne ferais pas ça ?!

- C'est la chose la plus drôle que j'ai jamais entendue !

- Charles !

- Il faut que je trouve mon téléphone, je dois prendre une photo pour les gars !

- Charles !

Horrifiée par l'idée que le secret d'Hamilton junior soit révélé, Hélène rampe hors du lit prête à défendre l'honneur de son hamster.

C'est sans compter sur la main de Charles qui appuie sur son épaule et la pousse à nouveau dans le lit.

Elle ne l'a pas vue bouger, ni entendu son rire s'arrêter alors qu'il la contemple de toute sa hauteur, debout devant le lit canapé. Ses yeux clairs semblent capter le trouble de la jeune femme puisqu'il a soudainement l'air confus, troublé par ses propres gestes qu'il essaie tant bien que mal de justifier.

- Je suis désolé de t'avoir poussé, mais tu ne dois pas te lever... Tes pieds sont encore abimés...Je ne veux pas que ça empire.

Il se débat avec les mots et Hélène sent soudainement poindre sous la surface la panique du pilote, celle qui n'est jamais très loin. Lentement, comme pour ne pas le brusquer, elle s'éloigne du bord du sommier et lève les mains dans une invitation à la rejoindre.

- C'est ok Charles. Je vais bien, je ne bouge pas de là regarde. Je vais bien.

Hélène se penche juste assez pour entrelacer leurs doigts ensembles et le tirer lentement jusqu'à elle.

Le contact de Charles est pour elle comme une drogue, un baume apaisant qui chasse ses craintes au loin.

Hélène à Charles dans la peau et c'est parfois son seul moyen de respirer.

Délicatement, elle l'entraîne avec elle, s'adosse au dossier du canapé et le laisse se fondre entre ses bras qu'elle referme autour de lui. Le pilote est plaqué contre elle, le visage enfoncé dans son cou, le nez dans le tissu et elle peut le sentir prendre de grandes inspirations salvatrices, jusqu'à ce que les battements erratiques de son cœur ne ralentissent.

- Est-ce que ça va ? Elle finit par demander.

Il hoche la tête en silence, frottant son nez contre la peau sensible de sa nuque et la brune prend une inspiration tremblante.

- C'est plus fort que moi, il souffle. Peu importe à quel point j'essaie de te protéger, tu es toujours blessée par ma faute.

L'emprise de la jeune femme se resserre étroitement autour du corps musclé du pilote alors qu'elle secoue la tête pour marquer la négation.

- Rien de tout ça n'est ta faute Charles.

- Tu n'as pas à mentir pour me rassurer, il bloque.

La brune fronce les sourcils avant de forcer le pilote à s'éloigner pour lui faire face.

- Rien de tout ça n'est ta faute Charles. Tu n'y es pour rien.

Mais il secoue de nouveau la tête de déni et elle décide qu'ils n'auront pas cette conversation aujourd'hui. Elle n'est pas prête.

- Dis-moi quelque chose sur toi, elle tente à la place.

- Qu'est-ce que tu veux savoir ?

- Je ne sais pas, tu connais mon appartement, tu sais que mon hamster s'appelle Hamilton, dis-moi quelque chose que les autres ne savent pas.

Il semble réfléchir un instant et elle le laisse se repositionner correctement entre ses bras. Le corps du pilote pèse contre sa cage thoracique, mais cela à quelque chose de rassurant, de vivant.

- J'aime faire du piano.

- Tout le monde sait ça.

Il grogne légèrement avant de passer un bras autour de la taille de la jeune femme.

- Qu'est-ce que tu veux savoir ?

Elle réfléchit un instant, ses doigts emmêlés dans les cheveux du pilote qu'elle tient toujours contre elle.

- Comment est-ce que tu fais pour avoir les cheveux aussi doux ? Elle demande.

Sa question lui arrache un petit rire qui fait rebondir la tête du garçon contre sa cage thoracique et il se redresse pour la regarder avec un air d'incompréhension.

- C'est vraiment ce que tu veux savoir ?

Le sourire d'Hélène s'élargit un peu plus.

- Je t'assure que c'est une question de la plus haute importance pour les pauvres fans que nous sommes.

Il lève les yeux au ciel alors qu'elle frotte doucement ses ongles à l'arrière de sa nuque.

- J'utilise le shampoing que me donne ma mère et quand elle me coupe les cheveux elle fait un masque en même temps. Voilà, c'est tout.

- Tu es sûr ? Rien d'autre ? Pas de danse magique ? De rituel secret ? Un sacrifice bizarre ?

- Absolument rien.

Hélène fixe les cheveux du regard un instant avant de revenir au garçon sous les cheveux.

- Est-ce que tu veux que l'on parle de cette nuit ? Elle demande doucement.

D'abord, il ne répond pas et elle imagine qu'il n'a pas envie d'en parler. Pourtant, une partie d'elle ressent le besoin de s'ouvrir, même un peu, à propos de ce maelström d'émotions qui s'abat sur eux encore et encore depuis des semaines.

Cependant, au bout d'un temps qui lui semble durer une éternité, la poigne de Charles autour de ses hanches se resserre encore un peu si cela est possible et, toujours blotti au plus près d'elle, le pilote murmure doucement, si bas qu'elle croit avoir rêvé :

- Comment est-ce que tu m'as trouvé ?

- Carlos m'a appelé pour me dire que plus personne n'avait de nouvelles de toi. Il pensait que tu étais peut-être avec moi.

Il hoche la tête doucement et la jeune femme laisse glisser sa main dans son dos, caressant sa colonne vertébrale du bout des doigts, l'autre main toujours perdue dans ses cheveux soyeux.

- Qu'est-ce que tu te rappelles exactement ? Elle demande.

- Pas-grand-chose, je te cherchais partout, j'avais besoin de toi et je n'arrivais pas à te trouver. Tout était si flou, incompréhensible et puis au moment où j'ai pensé que je serai seul pour toujours, tu es apparue.

Hélène hoche doucement la tête, tentant de regrouper tous les morceaux du puzzle de ces derniers jours. Une question cependant lui brûle les lèvres.

- Est-ce que... Est-ce que c'est à cause de moi que tout a dérapé ? Parce que je t'ai embrassé... ?

- Non ! Bien sûr que non ce n'est pas du tout...

- Parce que je comprendrais, tu sais. Je n'aurais pas dû faire ça et ensuite, tu es parti et je n'ai pas eu l'occasion de m'excuser alors...

Avant qu'elle n'ait le temps de terminer, le Monégasque s'est redressé dans le lit et à plaqué une main contre sa bouche pour la faire taire.

- Rien n'est ta faute Hélène. Depuis le début, tu n'es responsable de rien du tout.

Toujours bâillonnée par la main du pilote, elle se contente de hausser les sourcils pour montrer son scepticisme. Il y a visiblement quelque chose que Charles ne lui dit pas.

Il semble comprendre son trouble puisqu'il finit par retirer sa main pour la passer devant son visage soudainement las.

- Charlotte et moi, c'est terminé, il avoue.

- Pardon ?

Elle n'en revient pas.

- Je suis rentré à Monaco dimanche après que l'on se soit embrassé et, avant que tu ne dises quoi que ce soit, tu ne m'as pas embrassé, on s'est embrassé, c'était mutuel.

La brune ne dit rien, elle n'ose pas, pas alors que son cœur menace d'exploser dans sa poitrine.

Face à elle, Charles soupire avant de se laisser retomber à ses côtés, adossé lui aussi contre le montant du canapé.

- Je suis rentré, je lui ai tout raconté et elle est partie. Et le pire dans tout ça, c'est que je n'arrive pas à être triste. On était ensemble depuis trois ans, c'est terminé et je pensais que ça serait terrible, douloureux, mais non, rien du tout et je me sens horrible de ne pas avoir mal.

Hélène essaie de comprendre, vraiment, mais elle n'a jamais eu de relation aussi longtemps, elle ne sait pas ce que cela fait.

- Vous en avez discuté ? Tu as pu lui parler ?

- Elle n'était pas vraiment contente, il grimace. Elle n'a pas répondu à mes messages depuis et puis, je ne pouvais plus vraiment parler de toute manière.

- Je pense que tu devrais lui laisser du temps, mais que vous méritez tous les deux de tourner cette page sainement.

La brune n'ajoute rien et attrape doucement la main de Charles nouant étroitement leurs doigts ensemble alors qu'il continue.

- Après ça, je crois que j'ai juste arrêté de réfléchir. C'était trop et j'avais l'impression que tout était en train de s'effondrer autour de moi sans que je ne puisse rien y faire, c'était atroce.

Elle se laisse doucement glisser contre le dossier du canapé jusqu'à venir poser sa tête sur l'épaule du pilote dont la voix s'est mise à trembler.

- Je devrais être concentré sur la reprise de la saison, sur la prochaine course qui arrive tellement vite et à la place de ça, je suis coincé dans cet état lamentable. Ce n'est pas moi ça Hélène, je ne suis pas comme ça, je suis le type qui se relève à chaque fois et qui fait face à toutes les épreuves.

- Peut-être que c'est différent ? Que tu as besoin de plus de temps pour te remettre ?

Charles ne répond pas, la tête inclinée vers l'arrière, il fixe le plafond d'un air absent.

- Avant la Hongrie, je me suis demandé si j'allais être capable de reconduire normalement, il avoue.

Le cœur d'Hélène se serre alors qu'elle prend conscience du chemin qu'a déjà parcouru le pilote.

- Je suis fatigué de devoir maintenir les apparences, de faire croire que tout va bien, que ce que les gens disent à propos de moi, à propos des gens que j'aime, ne m'affecte pas. Il y a tellement de pression autour de moi, pour que je sois parfait, le pilote sympa et humble, le gendre idéal avec sa copine parfaite qui a de bons résultats, mais qui ne se vante jamais, qui doit rester accessible tout en étant mystérieux et qui ne doit jamais, au grand jamais, s'énerver, peu importe la situation.

Il lui broie presque les doigts à présent, tant son emprise est forte autour de la main de la jeune fille, mais Hélène n'ose pas bouger, elle ne sait pas quoi dire. Il y a visiblement bien plus derrière cette situation que ce qu'il veut bien avouer et la brune cherche sur son visage crispé l'indice qu'elle a bien pu manquer.

- Charles, est-ce que tout va bien... ?

Mais il ne semble pas l'entendre.

- J'en ai marre de promouvoir l'aventure et la liberté absolue alors qu'on m'enferme dans une cage.

Hélène grimace, il est en train de lui écraser les doigts. Elle pince les lèvres pour retenir une plainte et, de sa main valide, pose les doigts sur la joue du pilote pour l'obliger à la regarder.

- Hey Charles, elle souffle. Tu sais que tu n'as pas à faire semblant devant moi, pas vrai ? La plupart des gens qui te suivent et qui t'aiment n'en ont rien à faire des détails de ta vie privée.

- Si seulement c'était si simple, mais tu as vu, tu as vu ce que cela fait d'être près de moi. Comment les gens réagissent, avec quelle facilité ils te jugent. S'ils savaient que j'étais ici, ils n'auraient aucun remord à publier les moindres détails de ta vie sur les réseaux sociaux.

La Toulonnaise frissonne, mais elle n'est plus tout à fait sûre qu'ils soient bien en train de parler de ses fans. Il y a quelque chose d'enfoui sous cette couche de ressentiment, elle en est sûr.

- Mais personne ne sait que tu es ici, n'est-ce pas ? Carlos et Bruno n'en parleront pas et je ne l'ai dit à personne d'autre. Tu peux rester aussi longtemps que tu le souhaites, toute la vie même si tu veux, rien que toi et moi.

Charles plante ses yeux dans ceux de la jeune fille avant de se détourner et d'esquisser un bref sourire. Leurs doigts sont toujours liés étroitement, mais il ne lui fait plus mal, la pulpe de son pouce caresse doucement les phalanges sensibles de la jeune femme.

- Est-ce que tu arrêteras un jour de vouloir me sauver Hélène ?

- Je ne crois pas, non.

Elle n'a même pas réfléchi, c'est si évident pour elle, s'en est devenu sa normalité.

Le sourire de Charles ne diminue pas, l'orage est passé, la tranquillité revient. Au loin, la brise d'été disperse les nuages au-dessus de la mer Méditerranée, dévoilant à leurs yeux fatigués le flamboyant soleil sur le point de se coucher.

Et comme si la simple présence de Charles suffisait à éloigner tous ses tourments, à maintenir l'orage à un horizon lointain, Hélène sent ses paupières se fermer. Relaxée par les douces caresses de Charles sur sa main, elle tique à peine lorsqu'il l'aide à s'allonger noyant son front sous une pluie de baisers.

Tout ce qu'elle parvient à entendre, c'est la voix grave du pilote qui fredonne doucement à son oreille avant qu'elle ne s'abandonne définitivement aux bras de Morphée.

- Si tu veux de moi, alors oui, je crois que j'aimerais bien rester...



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Hamilton le hamster aura son propre spin off !

Une tonne d'informations dans ce chapitre et plein de petits détails qui préparent la suite de l'histoire huhu

Beaucoup de choses en rapport avec Charles surtout puisque l'on apprend qu'il est de nouveau célibataire ! Je vous laisse mariner un peu avec cette nouvelle que l'on abordera dans quelques chapitres et pour le moment concentrons-nous sur le développement de la dynamique Charles et Hélène. Il était important d'aborder les événements de la nuit et l'accumulation de la pression pour Charles afin de pouvoir aller de l'avant dans la suite.

J'ai vraiment hâte de voir toutes vos petites théories puisque j'ai fait quelques aménagements sur la trame originale de l'histoire pour incorporer une nouvelle sous-intrigue sortie de derrière les fagots. Beaucoup de choses arrivent prochainement alors passez en mode inspecteur gadget pour mener l'enquête !

En attendant la semaine prochaine, je retourne me rouler en boule dans un coin pour écouter cette incroyable pépite musicale qu'est AUS23 (1:1) ! Soyez prévenu, à partir de maintenant toutes mes histoires tristes seront écrites sur cette musique :')

À bientôt !

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