𝐂

ACHLYS | CHAPITRE 14































































Royaume de Chô-Seon,

ancienne Corée réunifiée,

Jeong-Guk, 02 Octobre 1504.






























— C —


Mes nerfs m’abandonnaient. Mon corps tout endolori me maintenait à demi-couché tandis que deux ambres pétillants d’amusement filaient parfois à ma croisée. J’achevais de bander à nouveau mes plaies et m’impatientais de mon manque cruel de minutie. Il s’écoulait deux semaines depuis les événements de la capitale. Cela signifiait quinze journées ou vingt-mille cent soixante minutes. Autrement formulé, je passais vingt-mille minutes sans me mouvoir au gré de mes volontés. L’héritier somma à son soigneur de me prescrire un repos formel ; on m’y forçait un peu. Je le soupçonnais, d’ailleurs, de jouir de ma situation pour me garder au plus près de lui, dans ses appartements.  Or, comment ménager mes forces lorsqu’on me laissait dormir le dos contre un mur ? Je ne fermais pas l’oeil de toutes les nuits passées ; mon châtain clamait pourtant veiller sur mon état. En réalité, l’inverse se vérifiait. Après tout, cette guimauve ne connaissait rien de la vraie existence. Il ne s’était guère interrogé sur la possibilité que je possédais pour me battre contre l’armée en dépit de mes blessures. La façon dont cet homme m’idéalisait me donnait à rire, il devenait plutôt clair que je ne m’en sortirais pas sans cet étranger masqué, ses flèches et son épée. Je ne révélais pas à Son Altesse ma rencontre avec lui puisque je ne savais encore rien. Cela me frustrait de plus belle et je ne passais pas inaperçu en jurant ma rage. 

C’était foutrement douloureux. Et cette putain de gaze refusait de tenir mon abdomen. 

— Ça y est ? Tu as fini de faire la tête ? 

Le timbre éraillé de mon tortionnaire trop aimable redressa mon chef. Je pestai contre lui dont la paperasse l’occupait depuis la matinée : il se décidait enfin à me gracier un peu de son intérêt. 

— Non, Votre Altesse. 

Ma rétorque lui tira un rire. Sa voix de rauque tirait dans ma viscère ; ça chatouillait tant. 

J’éloignai mon attention de lui qui, vraisemblablement, trouvait une joie de me voir si en peine. Il me scrutait et je ne pus m’empêcher de me rappeler cette fois où il captura mes lèvres dans les siennes ; cela m’irrita davantage. J’expulsai une ricane, terrifié par une telle souvenance. Je me promettais que ça ne devait plus arriver et qu’un baiser était déjà de trop. Il était la progéniture du bourreau de ma mère, et cela, je ne l’oublierais plus. 

— Viens par là, une minute. 

— Je croyais que je ne devais surtout pas me déplacer… 

Il souffla d’ennui. Ce prince se montrait intensément embêtant ces jours derniers alors je le restais aussi en résistant à ses caprices. Cependant, je ne protestai pas et lui obéis seulement. Je me mis sur jambes en pressant ma taille cicatrisante de ma paume. Je traînai des pieds jusqu’à lui qui me considérait avec un détachement carrément insultant. 

Je m’accrochais ainsi au plaisir que j’éprouverais en m’asseyant sur le doux tapis où je me chus alors. Les prunelles princières me sondaient à l’indéchiffrable et leur propriétaire eut l’idée dévote de m’installer plus convenablement. 

— J’ai mal, Votre Altesse… 

Je me plaignis en grognant des dents. 

— Arrête un peu, tu ne vas pas mourir, Jeong-Guk.

Serait-ce ma punition pour témoigner ma fierté, il y a vingt-mille et cent-soixante minutes ? Tout portait à penser que le Prince héritier se vengeait à l’indirect de moi. Son visage foncièrement inquiet se gravait encore en mon esprit. Les massacres n’étaient plus, et je restais hors de danger. Pourtant, il agissait étrangement, porté par l’angoisse, depuis qu’il me trouva dans la rue. Chul me confia alors qu’il se faisait du mouron, craignant qu’un jour je ne disparaisse. Ces songes saugrenus lui venaient d’un charlatan qui partageait ses prophéties, de ce chaman qui ne quittait jamais le roi dément. 

— Qui vous l’a dit ? Vous prédisez l’avenir, maintenant ? 

Sa suffisance laissa apparaître une grimace que j’estimais loquace. À diverses reprises, il entrebailla ses lèvres et les refermai, ensuite. Je le contemplais dans son hésitation soudaine. De nouveau, il les ouvrit et alors, un son véritable en réchappa. Une mélodieuse harmonie vocale qui résonna au creux de ma tête, batailla au fond de mes tripes et battit dans l’abîme de mon coeur. 

— Non mais si tu me laissais, je crois que j’en mourrais. 

— Vous mourriez pour moi ? 

Et je ferais en sorte que cela n’arrive pas. Je plongeais dans son bel orangé dansant qui ne cessait pas d’examiner le détail de mes traits faciaux. Mes mono-paupières, mon nez droit, la cicatrice qui traversait ma joue gauche, les grains de beauté maquillant mon grain de peau puis ma bouche décharnée avec laquelle je jouais des canines. Le Kim se fendit d’un tendre sourire d’embarras et me répondit après ce temps. 

— Peut-être bien, Jeong-Guk. 

— N’importe quoi.

— Peu importe. Ce n’est pas pour cela que je t’ai appelé. 

Mon châtain ignora ma détresse, glissa son doigté sur mon torse et descendit au bout du pansement pour me le nouer efficacement. D’un murmure, je l’entendis noter que je lui paraissais tendu. 

— Je vais t’apprendre à lire, tiens-toi tranquille.

Il me dit. 

Je me débridai de surprise. Je ne saisissais que mal là où il désirait en venir. Sa satisfaction goguenarde ne me rassurait pas et changeait mon humeur en une curieuse envie. Le royal m’étonnait encore alors que l’usage du hangeul était proscrit dans toute la nation depuis quinze jours. Par la barbarie de Sa Majesté, nous revenions à un système obsolète où nous écrivions en chinois caractères. Or, dans les yeux de son fils brillait une détermination qui ne m’offrit pas le coeur à lui refuser quoi que ce soit. Il m’expliqua ainsi qu’il ne m’enseignerait pas l’interdit puisqu’il était prince et qu’il n’irait pas au-dessus de la loi. 

L’Altesse tira doucement sur ma main et me contraignit à l’incline sur les rouleaux de parchemins étalés sur son bureau. Son toucher me brûla tant que je me hâtais de retirer le mien sous sa stupéfaction apparente. Il ne releva pas et prit sa concentration en ouvrant un papier dont les signes me paraissaient impossibles au déchiffrage.

— Tu vas te fripper en fronçant les sourcils comme ça, moqua-t-il. 

Le bouclé quémanda à un eunuque de lui amener la lanterne accrochée tout près de la porte. À table, il la déposa plus près de sorte à éclairer mon apprentissage. De même temps, une atmosphère intimiste se développait et je ne me montrais pas certain d’apprécier cela. Néanmoins, je m’essayais à la compréhension de ce que le prince ne se dépêchait guère de lire. Les Entretiens de Confucius constituaient, à Chô-Seon, le monument de la littérature. Les nobles qui s’aimaient un peu les lisaient chaque jour de l’année comme on lirait assidûment une oeuvre sainte. À la manière dont Kim Tae-Hyung parcourait les caractères étrangers de son dactyle, je devinais qu’il connaissait parfaitement l’ouvrage. En dépit de cela, j’ignorais tout de ce qu’il me racontait alors que je me plaisais plutôt à étudier son profil. 

— Hé. Tu ne m’écoutes pas.

— Pardon, Votre Altesse. 

Son regard me considérait avec ennui. Ne pas sourire, ne pas rire et, surtout, penser à respirer. 

— Tu n’es même pas désolé… Ta maman voulait apprendre à lire, je lui avais promis de l’aider. Elle regrettait beaucoup de ne pas pouvoir vous envoyer à l’étude toi et ta sœur, elle s’en rongeait les sangs.

Ces propos culpabilisants me contrariaient, me tendaient à l’horreur. Je le maudissais d’évoquer ma défunte comme si elle restait la sienne, comme s’il la portait mieux que quiconque. C’était certainement le cas ; mais pour ces raisons, je le haïssais autant que je l’enviais. 

— Vous souhaitez honorer votre promesse… C’est pour ça que vous êtes ridiculement gentil avec moi ?

Mon interrogation l’interloqua. Sa rétorque prochaine me tenait attentif ; je sus me contenter de cet unique mouvement de tête à la négative. Cette guimauve témoignait d’absurdité. Elle m’embrassait, elle me touchait, elle me couvait et me susurrait de beaux mots. À l’après, elle se montrait curieuse, mystérieuse, pernicieuse ; et alors, je ne suivais plus. 

“L’homme honorable développe ce qui est beau chez autrui et non ce qui est laid. 
L’homme de peu tient une conduite tout opposée.”

Ces vers articulés à la grâce par le Prince héritier retentirent en mon sein. Il n’en était pas de même pour lui alors que ma respiration grimpait les balcons et glissait les rideaux. Je l’admirais avec la certitude qu’il dévoilait le peu de splendeur qui habitait mon coeur ; cet homme ne se rendait seulement pas compte de l’importance qu’il prenait dans mon existence. Je songeais au fait que je crèverais pour le sentir baiser mes lèvres. Et alors, son titre me revenait à la face, ainsi que sa prétendue perte de souvenance sur notre tout premier. Je ne l’abordais plus avec lui depuis ; cela l’arrangeait sans le doute.

Mon jugement se révélait terrible, peut-être même fallacieux. Il semblerait que notre récent échange de salive était peu de choses devant le massacre des savants. À cette date, tellement de lettrés succombèrent sous l’ordonnance vile d’un monarque trop arrogant. L’éradication absolue de ces tout-sachant et celle de notre bien-aimé hangeul coulaient de sens même si de nombreuses pièces manquaient encore à ce théâtre sociétal. Pour l’heure, Son Altesse le prince permit que les morts fussent célébrés. La cérémonie se déroulait sur la place de la cour où sobriété restait gagnante. On y respectait les victimes et y accueillait les fonctionnaires, les familles, les précepteurs rescapés. Tous virent fleurir la meurtrière folie de leur roi par ce massacre de masse. Je pressentais une honte burlesque en portant encore ce même uniforme de la garde coupable. 

Le parvis était noir de monde. 

À droite, on trouvait les ministres, les fortunés qui présentaient leurs prières aux incinérés. À gauche, les plus nécessiteux jouaient des coudes et parmi eux se camouflaient quelques-uns des membres de Uimundae dont Seo-Jun qui dévisageait, sans la cesse, le prince à mes côtés. Celui-ci se montrait fièrement au plus près de la cadette Eun-Hee et leur mère, Soo-Ah. 

Un mortuaire silence régnait sur l’étendue. Un seul être demeurait absent. Une seule personne dont la présence faisait défaut et dont la compagnie ne manquait guère. Le roi Yeonsan-Gun était responsable premier de cette tuerie. Il aurait été inconvenant qu’on le vît louer les défunts pour leur permettre le repos. Et je ne gardais pas certitude qu’il apprécierait l’initiative de cette cérémonie.

Le crépitement des flammes éleva une dense fumée grisonnante au-dessus de nos têtes. Mon intérêt se porta sur les traits soucieux de Kim Tae-Hyung ; ses sourcils étaient grossièrement froncés et ses yeux amandes, rivés vers le par-terre. Je l’interrogeai dans un chuchot.

— Votre Altesse, tout va bien ? 

Son flux de pensées se coupa. Je le vis glisser un œil vers moi, puis se fendre d’un mince sourire qui se voulut rassurant mais qui prôna l’inverse.

— Cesse de t’en faire, quémanda-t-il en retour.

Impossible. Je m'apprêtais à une rétorque et un timbre fluet héla mon attention dans mon dos. Je me tournai alors, et fis face à une trentenaire dont le deuil se voyait à la façon dont elle se tenait. Je lançai un ahurissement vers mon prince qui haussa seulement les épaules. La brune à la chevelure joliment nattée s’inclina abruptement, suivie par ses deux enfants.

— Monseigneur ! s’époumonna-t-elle, m’ôtant un soubresaut et un sourire à l’héritier. Mes enfants et moi vous seront infiniment reconnaissants d’avoir porté secours à nos familles… Mon époux… Mon époux ne leur a pas échappé mais grâce à vous, nous trois sommes en vie.

— Qui… Qui vous a donné mon identité ?

Ces remerciements me rendirent nerveux. La dame s’en étonna. Peu importait, la reconnaissance ne m’intéressait pas. Je pensai simplement que si cette femme était au courant du rôle que j’avais eu lors de cette purge alors il ne faudrait pas longtemps au roi avant de l’apprendre. Le Prince héritier glissa à la discrétion une main sur ma hanche et vint coller sa bouche contre mon lobe. Je frissonnai et il étira les lèvres de plus belle. 

— Tu devrais seulement accepter que l’on te remercie… Après tout, tu es un héros.

Lorsqu’il reprit ses distances, je fus pris d’un froid cinglant. Je me ressaisis et inclinai le chef devant la remerciante que je laissai repartir. Chul, lui, nous rejoignit à cet instant, un air grave, peu connu, collé à sa face.

— Qu’y a-t-il ? l’interrogea Son Altesse.

— Votre Altesse… Sa Majesté est en fâcheuse position. Le vieil eunuque et ses serviteurs ont tenté de l’en faire sortir mais… 

— Va droit au but, Chul.

— Il a transformé la salle du trône en… En bordel, Votre Altesse. 

Son affolement était jouissif ; sa nouvelle, double plus. Le prince pâlit ; les deux femmes royales s’indignèrent sous le choc de l’annonce rapportée. Je maintins mon sérieux malgré ma jubilation justifiée. Le roi faiblissait ; je m’en réjouissais. Son Altesse bafouilla au bègue ; son blanc se changea en un rouge aux joues que je trouvais touchant. 

— En es-tu sûr, eunuque ? bafouilla la reine Soo-Ah, mortifiée.

Il opina puis se lança dans de rocambolesques explications, nous décrivant l’état des lieux et les nombreuses prostituées présentes pour satisfaire les désirs d’une Majesté à moitié dénudée. Il me revenait ma discussion dernière avec lui où je mis le soin à le déstabiliser en me servant de son effroi pour son fils. Désormais, cela causait des questions multiples, et un comportement plus déviant afin de fuir, certainement, ses doutes nombreux.

Je fus le premier à le voir tituber au loin, suivi de son cortège accoutumé et de quelques gisaengs. Sa langue vociférait de haineuses paroles pour les victimes. Son entrée fut remarquée, en fit disparaître certains et grimacer, d’autres. Le fils aîné serra la mâchoire et avança vers son déshonorable père, prêt à lui demander de se retirer. Le roi était saoul ; cela pourrait être pire.

— Votre Majesté, articula l’héritier. 

La mauvaise prunelle de l’interpellé s’apposa sur son fils non-aimé. Une présomption exubérante s’ébaucha sur ses traits avant qu’il clamât “mon fils” devant l’assemblée, offrant une grimace au concerné.

— Je ne me rappelle point avoir donné mon accord pour cette cérémonie. Comment oses-tu te dresser face à mon autorité, misérable ? Ne sais-tu donc pas qui je suis ?

Il ne le savait que trop bien. Et c’était une des raisons pour laquelle il l’avait fait. Kim Tae-Hyung serait bon roi si nous voulions encore de cette absurde monarchie.

— Pardonnez-moi, Votre Majesté. 

Il n’en pensait pas un mot.

— Je devrais vous faire exécuter, toi et ton fichu garde pour cela.

Mon châtain sourcilla et releva férocement les yeux, les imbriquant dans ceux de son plus âgé. 

— Jeong-Guk n’a rien à voir avec tout ça.

— Que tu prennes sa défense devient une habitude, mon cher Prince héritier. 

Seo-Jun était là, il y a peu. Je tournai le chef, il n’était plus. Je me doutai qu’il eût assisté à ce début de scène assez inconvenu. Je m’inquiétais lorsque l’attention allait sur moi. Or, on dirait que je ne pourrais y échapper tant que je serais aux côtés de cet homme, le prince. La prétention du roi l’agaçait. Le fait qu’il eut évoqué mon nom le terrorisait. Malgré tout, il s’abstint de tout commentaire, j’avais suffisamment d’ennuis pour ne pas en rajouter… 

— Ces hommes ont mérité leur mort, cracha le bourru. Ces hommes souhaitaient la mienne, Votre Altesse, et conspiraient jadis avec ma mère, la reine Yu.

“Avec ma mère, la reine Yu, et vous, ma Petite Altesse”, ajouterait-il. Je retins un hoquet. Une rage bouillonnante dansait dans ses iris dilatés. Une colère qui me rappelait ma colère et je me surpris à compatir immensément à sa volonté de vaincre. Je devinai que mes mises en garde pour lui portèrent trop leur fruit. Je n’imaginais pas que le Gun irait à cette tuerie mais j’admettais, de piètre langue, que c’était un mal qui précipiterait ses adieux à nous et qu’ainsi, cela ne pouvait faire que le bien. Je m’enlisais dans une torpeur abrutissante dans laquelle j’envisageais des choses auxquelles je n’aurais jamais songé. 

— Navré que vous ayez appris une telle nouvelle, Votre Majesté… Cependant, votre folie vengeresse vous a conduit à endeuiller le peuple entier alors même si vous me le priez, je ne pourrais pas comprendre. 

Le ton acerbe du prince me ramena à la raison. Ses prunelles joignirent un instant les miennes ; je me sentis consolé. Le roi et moi n’étions en rien les mêmes en dépit de nos envies de faire justice à et contre celles qui furent nos mères. Le vieux Kim par le châtiment pour elle, et moi, par le sacrifice de ma vie pour Ae-Cha. Le destin se jouait de nous avec ironie. 

— Ah, tu as la dent dure, Tae-Hyung ! Je crois qu’il y a un problème que tu omets. Est-ce que ta fiancée et ton précieux garde connaissent l’existence de l’un et de l’autre ? As-tu l’arrogance de faire ménage à trois ?

Un éclat de fausse gaieté l’étrangla alors qu’il piétinait le peu que je gardais de bonheur. 

Son Altesse m’envoya une vague de chagrin qui confirma la véracité de ces propos. Je me faisais violence pour ne pas laisser mes jambes se dérober sous le poids de la nouvelle. Tout demeurait plus clair, au présent. Les silences répétés, les missives mystérieuses et les chuchotis constants me renvoyaient à cette réalité que je n’évitais plus : Kim Tae-Hyung était fiancé. Ma gorge se nouait, mes cils battaient à l’incompréhension et mon entier s’irritait véritablement de paraître si affecté par cette histoire. Le concerné souffla de contrarie et massa le derme de son front ; son couvre-chef s’échoua au par-terre. Ses ambres happèrent mes sombres et je vis poindre la désolation en son regard si attristé. Il similait un désert aride où le soleil ne brillait que pour brûler les peaux. Il similait ce désert où la mort était reine et où il n’y avait de place pour un garde si personnel. Kim Tae-Hyung aborda un geste à mon égard, un léger mouvement qui passa inaperçu mais jamais à mes yeux qui l’observait sans la cesse. Je reculai et poussai mon dard contre ma joue, d’amertume. Mes talons prirent la route inverse et sans plus me retourner, je franchis avec vigueur les battants royaux en me demandant depuis quand je m’entichais de cet homme, prince si vénal.


































































ACHLYS | CHAPITRE 14

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top