14. 月光
Février 1184
A peine rentrés au camp, Ryuk fut convoqué par ses conseillers et stratèges, bien évidemment, à propos du sujet auquel il s'attendait. Il leur expliqua alors que Makoto restait temps qu'elle était utile, qu'elle serait liquidée aussitôt problématique. Un conseiller prit alors la parole, Fukuoka Mane, chargé du budget.
- Le fait est que sa présence est déjà un problème, Shimura. On ne peut pas couvrir les besoins d'une femme ici.
- Quels besoins ? Elle s'habille comme nous, mange comme nous, se bat comme nous, jusqu'ici elle s'est toujours débrouillée seule sans causer aucun problème.
-Peut-être, mais moralement c'est tout de même mauvais. On envoie une femme tuer et probablement se faire tuer aussi. Ajouta le stratège militaire, Usuiha Senso.
- Vous étiez bien content qu'elle tue pour vous, et vous préférez qu'on l'envoi, peut-être, se faire tuer ou qu'on la tue maintenant de façon sûre et certaine ? Car elle ne partira pas d'ici, elle en sait trop. Rétorqua aussitôt le samouraï.
- Si elle en sait trop c'est en partie par sa proximité avec vous Shimura. Ce qu'on essaye de vous dire avec tact c'est qu'on pense que vos sentiments sont entrain d'obstruer votre jugement. Finit par avouer le délégué de l'armée impériale.
- C'est vraiment ce que vous croyez ? C'est ridicule, et si c'est pour dire de telles calomnies, autant vous taire. Quelqu'un a-t-il encore quelque chose à ajouter ?
Le silence lui servit de réponse, il quitta la salle d'audience en soupirant. Quelle perte de temps et d'énergie.
Dans la nuit, le général rejoint, comme souvent, ladite femme sur le terrain d'entraînement. C'était la seule option qu'ils avaient pour se voir le soir, dormant dans différents bâtiments, ça leur permettait de s'affronter, de discuter. Sans qu'ils ne s'en rendent compte, leur complicité les avaient rendus particulièrement proches, il arrivait souvent que tout ce qu'ils fassent c'est s'asseoir l'un contre l'autre à regarder le ciel et parler. Mais pas ce soir. Oh non ce soir ce serait différent car quand il arriva, elle l'attendait déjà.
Au beau milieu du terrain elle était debout, un katana à sa ceinture, un autre dans sa main. Habillée tout de noir, elle contrastait avec le sol blanc, parsemé de neige et du givre nocturne, mais la lune l'éclairait juste suffisamment pour montrer l'étincelle de colère qui faisait luire ses yeux. A l'arrivée de Ryuk elle lui lança le fourreau contenant la lame. Il vint se placer face à son adversaire de ce soir en le rattrapant.
- Qu'est-ce que ça signifie ? Demanda t'il, perplexe.
- Cela signifie que ce soir on met en scène ma mort, Ryuk. Je sais que je suis un problème, alors on dira que je t'ai défié en duel et que j'ai perdu. Mais je ne partirais pas sans un dernier combat digne de ce nom, alors sors ton katana, et affrontes moi.
- Tu sais Makoto... Il sortit l'arme de son fourreau. J'ai toujours aimé ton sens de l'honneur.
Il se mit en garde, elle en fit de même en esquissant un bref sourire. Puis il se jeta sur elle, l'attaquant d'un coup transversal au niveau du torse qu'elle évita en reculant rapidement, mais elle glissa sur le verglas, perdit l'équilibre et tomba au sol sur le dos, il en profita alors pour tenter de lui asséner un coup de pied dans le ventre mais elle roula pile au bon moment pour l'évita et se redressa en effectuant un tour pour lui faire un croche-pied, Ryuk tomba à son tour. Profitant qu'il soit au sol, elle vint s'agenouiller sur lui et glisser sa lame sous son cou. Elle avait beau devoir perdre, elle ne faisait pas semblant de se battre.
- C'est tout ce que tu as ? Tu peux faire mieux que ça non ? Lui chuchota t'elle.
Sa petite provocation le fit rire, sa main libre s'hasarda à se poser sur la cuisse de son opposante, ce qui la rendit perplexe et fit faiblir sa prise. Il en profita pour glisser rapidement sa main au sol, saisir une poignée de neige et lui envoyer au visage, la poussant ensuite pour se relever.
La jeune femme était encore entrain de se frotter les yeux, mais elle se releva aussi. Cette fois c'est elle qui attaqua d'ailleurs, elle se lançait pour un coup pointé au coeur qu'il se préparait à parer mais elle change au dernier moment pour mettre un coup de pied violent dans sa main, le désarmant. Il tenta bien d'attraper sa cheville de l'autre main mais n'y parvint pas.
- Heh... je suppose qu'il va falloir que je te désarme aussi maintenant.
- Tu peux toujours essayer.
Elle marcha à reculons lentement, les bras ouvert, comme pour l'inviter à la prochaine offensive. Il aurait été malvenu de ne pas répondre à son invitation. Il fondit sur elle pour un uppercut, sa lame frôla et entailla légèrement le côté de son bras mais il parvint à lui asséner le coup, qui lui coupa le souffle brièvement. Elle recula en titubant, il ajouta un coup de pied dans sa main pour dégager le katana. Sa main se dirigea à sa ceinture mais en tâtonnant elle ne trouva pas ce qu'elle cherchait. Soudainement, elle senti un souffle dans son cou, il avait été si rapide ?
- Tu m'as l'air désorientée... Murmura t'il en glissant sa main sur son cou pour lui lever la tête et la coller à son corps.
- Absolument pas. Elle continua de chercher, en vain.
- C'est ça que tu cherches ?
Elle le senti glisser un poignard sous sa gorge. Il avait dû lui subtiliser en lui mettant le coup, il savait où elle le cachait. Elle soupira alors et se détendit contre lui, la tension de son corps avait comme disparu d'un seul coup, comme un abandon, une résilience.
- J'avoue que ça a été plus rapide que ce que j'imaginais. Confessa t'elle.
- J'imagine Makoto, mais tu t'es bien battue. Pas de chance pour toi, ils m'ont énervé au conseil juste avant...
- Ils ne t'énerverons plus maintenant... tu as gagné le combat... et ma vie avec.
- Je n'ai pas envie de faire ça.
- Je préfère que ce soit toi que n'importe qui d'autre Ryuk... Je mettrais ma vie et ma mort entre tes mains...
- Tout aurait pu être différent... peut-être que tu aurais dû rester dans ce village de pêcheurs, peut-être même que tu aurais été heureuse en épousant l'homme que te destinaient tes parents...
- Avec des peut-être on referait le monde. Mais je suis là... Elle sentit ses tremblements et son étreinte sur elle se resserrer. Tu sais... c'est amusant, parce que j'ai toujours cru que j'aurais une mort douloureuse sur le champ de bataille... et je me retrouve donnée à mort tendre dans les bras du seul qui compte un peu à mes yeux... alors en soit tu me rend service... Si ce n'est pas toi, ce sera quelqu'un d'autre.
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