Chapitre 21 - Ciara
Bien que Tom Hardy reste très attrayant, mon regard persiste à dériver vers mon invité. Enfoncé dans le canapé, les mains posées sur les cuisses, il paraît très concentré sur l'écran. Mon genou collé contre le sien suffit à capter mon attention. Je meurs d'envie de me pelotonner contre lui, seulement je ne souhaite pas le forcer. Je ne m'imaginais plus me retrouver si démunie face à un homme, mais les autres ne m'intéressaient pas. Je n'envisageais pas de les revoir ni de construire quoi que ce soit avec eux.
Son bras passe finalement par-dessus mes épaules pour me rapprocher de lui.
— Viens-là, au lieu de te tripoter les mains comme ça.
— Tu as envie que je tripote autre chose ?
— J'y compte bien, se marre-t-il. Ça viendra.
Il me sert fort contre lui et m'embrasse le front, puis entrelace ses doigts avec les miens. Je ne songe plus qu'à l'homme à mes côtés et à nos mains liées. J'ai peur de ne pas être à la hauteur. Je n'ai pas encore eu de vraie relation. Être en couple m'a toujours terrorisée. Toutefois, les papillons qui me chatouillent le ventre quand je le vois, quand je l'entends, quand je l'embrasse, la chaleur qui se diffuse dans mon corps, mes pensées tournées vers son visage... Oui, je suis en train de tomber amoureuse de lui.
Son pouce commence une douce caresse dans ma paume. Mon haut me colle à la peau, je suffoque en silence. Les papillons sont bien présents, ils s'envolent dans tout mon corps et me font frissonner. Ma main libre effleure son torse par-dessus son t-shirt, puis poursuit son exploration en passant sous le tissu. Sa peau sous mes doigts attise la braise en moi qui ne demande qu'à s'enflammer. Je sens ses abdominaux se contracter au fur et à mesure de ma descente vers la ceinture de son jean. Je relève la tête pour le contempler. Il n'est plus du tout concentré sur le film. Je me mords la lèvre pour ne pas craquer. Je ne ferai pas le premier pas, pour lui laisser la possibilité de se dérober s'il le souhaite. Sa prise se resserre pourtant autour de moi et il plonge son regard aux pupilles dilatées dans le mien, avant de me murmurer d'un air sérieux :
— Tu joues à un jeu dangereux.
— Mais je ne joue pas.
Il inspire profondément, puis sa bouche effleure la mienne sans la prendre, augmentant ma frustration tout autant que mon désir. J'ai beaucoup de mal à réfréner mon besoin grandissant de l'enlacer et mon cerveau est à deux doigts de la rupture.
J'humecte mes lèvres entrouvertes et les siennes frémissent quand je les frôle. Il glisse une main dans mes cheveux et m'embrasse avec douceur, sans se presser. La tiédeur de ce baiser met ma libido sens dessus dessous. Un feu d'artifice explose au plus profond de moi. Je happe sa lèvre inférieure entre mes dents pour la mordiller. Notre échange se fait alors plus insistant, sa langue quémande un passage.
J'aime cette étreinte langoureuse. Il est tendre et, en même temps, je sens son impatience qui contraste avec sa retenue. Je me laisse envahir par sa présence et m'affaire à déboutonner son pantalon. Notre baiser devient féroce. La tension monte, mais il plaque sa main sur la mienne pour m'arrêter.
— Ciara...
Je lis le trouble dans ses yeux avant qu'il ne les ferme.
— J'ai envie de toi, et je n'ai pas peur.
— Moi, j'ai peur.
Je dépose un doux baiser au coin de sa bouche en appuyant une paume sur sa joue.
— Il n'y a pas de raison, murmuré-je. On se protège et, comme ça, aucun risque.
— Et si la capote craque ?
Ses prunelles me fixent et son air inquiet me touche.
— Tu te poses beaucoup trop de questions. Tu m'as bien dit que ta charge virale est indétectable, que je ne peux rien attraper, pas vrai ?
— Oui, mais... on peut attendre après le rendez-vous ?
J'avale ma salive avec lenteur et prends une grande inspiration.
— J'ai quelque chose à t'avouer.
Il hausse un sourcil et hoche la tête pour m'inviter à continuer.
— Je... j'ai parlé de nous à Skye.
— Oui, ça je sais. Et ?
Sa voix reste neutre, je n'arrive pas à déceler son humeur. Il semble suspicieux, et en même temps...
Comment ai-je pu penser que ça resterait secret...
— T'es déjà au courant, pas vrai ?
Il m'embrasse le front en m'attrapant l'arrière du crâne.
— Skye sait à quel point je suis inquiet. On en a discuté avant que tu n'aies cette conversation avec elle. Elle veut nous voir heureux, ensemble, et essaie de tout faire pour qu'Aïdan ne m'achève pas quand il apprendra que je sors avec sa petite sœur chérie. C'est elle qui m'a proposé d'évoquer le sujet avec toi.
Je pince les lèvres, un peu agacée. Au moins, il accepte bien la chose.
— Mais pourquoi tu ne m'en as pas parlé toi-même ? Pourquoi avoir laissé Skye le faire ?
— Je ne voulais pas t'imposer un traitement préventif contraignant. Ce n'est pas ton fardeau.
— Et moi j'avais peur que tu m'en veuilles d'être allée voir mon médecin sans t'en parler et de prendre la PrEP* dans ton dos. Je ne voulais pas que tu penses que j'ai peur d'être contaminée par le V.I.H. avec toi ou que je n'ai pas confiance. Parce que ce n'est pas le cas. Je...
— Ça me rassure énormément de savoir que tu prends ça. Je suis aussi très touché que tu aies pris cette initiative.
Finalement, peu importe qui a eu l'idée, le principal, c'est qu'il se sente libre avec moi. Il m'embrasse, clôturant mon aveu. Des décharges électriques me traversent le corps, j'ai la chair de poule et mon sang entre en ébullition. Cette fois, je ne résiste plus. Je bouge de ma place pour m'asseoir à califourchon sur lui et il abandonne ses mains sur mes fesses. Cependant, il semble toujours hésitant lorsqu'il met fin à notre baiser. Son front se pose contre le mien. Je me cale sur sa respiration, qu'il mesure, pour calmer les pulsations de mon cœur sur le point d'exploser. Il avale sa salive au ralenti et ses muscles se tendent.
— Ciara, je...
— Tu n'as pas envie de moi, en fait, le taquiné-je.
— Tu n'imagines pas à quel point j'ai envie de te faire l'amour.
— Alors, ne te retiens pas.
Il me presse contre son érection et écrase ses lèvres contre les miennes, me coupant le souffle. Son baiser reste tout de même plus hésitant et se poursuit dans une douloureuse lenteur, avec la participation aléatoire de nos langues qui se mêlent avec tendresse. C'est si doux, si bon. Je me laisse emporter et ma tête tourne même un peu. Il s'arrime avec fermeté à ma taille et glisse les doigts sous mon chemisier. La température grimpe progressivement entre nous. Ses paumes brûlent mon épiderme et mon bas-ventre s'embrase. J'ondule légèrement contre lui et je l'entends gronder, ce qui attise encore plus mon excitation. Je m'accroche à ses bras robustes, comme si toute cette agitation de mes sens pouvait me faire chuter. Ce n'est pas la première fois que je le touche, mais c'est la première fois qu'un torrent d'émotions me parcourt au simple contact de sa peau.
Notre échange devient plus passionné, plus intense. Ses mains s'occupent désormais de déboutonner mon chemisier pour me délester de mon haut, mais il prend son temps. Il les passe ensuite dans le creux de mes reins pour me rapprocher encore plus de lui. Je sens bien son sexe contre mon corps, ce qui accroît le brasier qui me brûle l'entrecuisse. Il remonte ses caresses jusqu'à ma poitrine, prisonnière de ma lingerie et gonflée par l'ivresse qu'il me procure. Je frissonne sous la sensualité de son étreinte. Malgré ça, il rompt son ascension et notre baiser pour me sonder en silence. Hors de question qu'il se débine, j'ai trop envie de lui. Je harponne ses cheveux pour le ramener vers mes lèvres affamées de lui, l'invitant à reprendre au plus vite là où il s'est arrêté. Je m'affole quand nos langues dansent dans un désir incontrôlable et ardent.
Il me bascule alors sur le canapé et commence à me couvrir de bisous et de caresses. Son souffle sur ma peau me fait perdre la raison. Un long soupir sort de ma bouche quand ses doigts vont se promener sur tout mon corps en s'attardant sur ma poitrine qui réagit à son contact. Je devine son sourire sur ma gorge tandis qu'il empoigne mon sein à pleine main et titille mon téton déjà durci par l'enfièvrement qui me ravage. Il continue sa balade avec son autre main jusqu'à ma jupe, qu'il retire pour me laisser uniquement en sous-vêtements. Je lâche un gémissement alors qu'il malmène doucement mon sexe humide à travers ma culotte, m'envoyant des ondes de plaisir qui me bloquent la respiration.
À l'instant où sa bouche prend le relais sur le tissu, je deviens lave en fusion. Je sais ce qu'il cherche à faire, me satisfaire pour repousser une nouvelle fois la pénétration, même si nous ne risquons rien. Avant qu'il ne me débarrasse de mon dessous, je me redresse et le rapproche de mon visage.
— Tu ne veux pas que... commence-t-il, haletant.
— Attends. Dans ma table de chevet, j'ai des préservatifs qui patientent pour se dérouler sur cette belle queue que je veux sentir en moi. Il n'est pas question que tu me fasses jouir ainsi et que tu penses t'en sortir comme ça.
Il s'esclaffe en m'embrassant. Ma main glisse doucement vers son entrejambe et entame un lent va-et-vient, validé par son grognement.
— Ton traitement agit bien, le virus est en sommeil. J'ai de quoi nous protéger et je prends les cachets depuis lundi. Que pourrait-il arriver ?
— Je suis peut-être un mauvais coup.
J'envoie mon poing contre son épaule dans une maigre tentative de lui faire mal.
— Vu comment tu te débrouilles avec ta langue et ce que tu me racontes au téléphone, je n'imagine rien de désagréable durant une partie de jambes en l'air avec toi. Ne bouge pas.
Je dépose un baiser papillon sur ses lèvres chaudes en le poussant pour me relever, puis me dépêche d'aller chercher la protection.
— Ta da ! m'exclamé-je en revenant dans le salon, brandissant fièrement le préservatif.
Il m'attend, un sourire craquant éclairant son visage. J'avance langoureusement vers lui en roulant des hanches et en jouant avec le sachet, l'air coquin. Ses yeux ont du mal à se fixer. Ils me balayent de haut en bas. Je m'arrête devant lui et il m'embrasse le ventre en m'empoignant la taille. Ses mains parcourent ma peau, qui tressaille sous son toucher délicat, et défont mon soutien-gorge. Lorsqu'il caresse mes seins à découvert, une chair de poule s'étend sur la totalité de mon épiderme. Il prolonge son trajet jusqu'à attraper ma culotte pour la glisser le long de mes jambes. Je m'en débarrasse et jette le préservatif dans un coin du canapé.
Désormais complètement nue devant lui, je m'abandonne à son étreinte. Mes doigts se perdent dans ses cheveux, tandis que ses baisers destructeurs s'aventurent vers mon sexe en proie à une forte excitation. Quand il effleure mon clitoris, un gémissement m'échappe, l'encourageant à poursuivre cette stimulation torride. Tout mon être est à sa merci et mon bas-ventre se contracte sous les petits mouvements circulaires de son pouce. J'aimerais l'arrêter, par peur qu'une fois qu'il m'aura donné du plaisir, il ne me laisse pas en faire autant.
Il continue de me déguster avec ses lèvres brûlantes. Ses doigts découvrent les moindres recoins de mon intimité. Je réprime un soupir de délectation, un spasme me tord le ventre. Ma respiration s'emballe et mes jambes flageolent.
— Oh, bordel, Niall !
Je l'incite à continuer quand il devient insistant, alternant coups de langue et succion. Mon corps entier se tend sous son exploration et un cri de jouissance m'échappe en même temps qu'il m'attrape les fesses pour m'asseoir sur lui. Pendant qu'il s'occupait de moi, il s'est débrouillé pour ouvrir son pantalon et le baisser un peu. Je commence à me déhancher sur son érection en l'embrassant à pleine bouche, atténuant nos gémissements. Il lâche un grognement plus fort que les autres quand je romps notre échange, le temps de lui enlever son haut, impatiente de sentir sa peau contre la mienne.
J'entreprends de lui ôter définitivement son pantalon et son caleçon pour dévoiler son sexe tendu. Il gémit de plus belle lorsque ma main s'en empare et commence à aller et venir dessus, d'abord lentement, puis avec plus d'énergie.
— Ciara, le pré...
Je n'arrête pas mes mouvements et il rejette la tête en arrière en expirant un râle d'aise. Je récupère l'emballage et le déchire précautionneusement avant de le dérouler sur son membre dressé, tout en me léchant les lèvres d'envie. J'admire son corps et attarde mes doigts sur ses muscles. Le voir frémir à mon toucher est terriblement excitant. J'amorce quelques mouvements fluides sur sa verge en descendant à genoux sur le sol, puis m'attelle ensuite à titiller son gland avec ma langue. Mes mains continuent de caresser ses cuisses, ses bourses et sa longueur. Je le sens crispé quand je commence à prendre lentement son membre dans ma bouche, néanmoins il ne retient pas un grondement. Je sais que le préservatif diminue ses sensations, pourtant, à chacun de mes aller-retour, il gémit de plus belle.
— Tu me fais perdre la raison, s'exclame-t-il dans un soupir.
Il attrape mes cheveux pour accompagner mes mouvements et je le suce avec gourmandise. Les bruits qu'il émet décuplent mes ardeurs et attisent les flammes dans mon ventre. Son corps commence à frémir sous la cadence que j'impose.
— Ciara, viens-là, sinon je vais jouir maintenant.
Il met fin à cette effervescence croissante en me ramenant vers ses lèvres avides, tout en me repositionnant assise sur lui. Nos sexes entrent en contact et je glisse d'avant en arrière sur sa verge, provoquant des étincelles dans mon cerveau. Je bouillonne intérieurement. Il me tient les hanches pour m'accompagner et ne me quitte pas de ses yeux brûlants de désir.
— Niall, j'aimerais tellement te sentir en moi, maintenant, réclamé-je contre sa bouche.
-
* PrEP : la prophylaxie pré-exposition est un outil préventif qui permet à une personne séronégative exposée au V.I.H. de se protéger en prenant un traitement médicamenteux antirétroviral.
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