☽ Chapitre 25 ( Partie 1 )
Assise dans un des fauteuils du salon, j'observai les six bouteilles à moitié pleines que j'avais alignées sur la table basse. Pourquoi faire ? C'était très simple, le but était de n'en faire tomber qu'une seule sans que les autres ne se renversent également et jusqu'ici, ce n'était pas un franc succès, mais je continuais d'essayer, parce que je savais que personne ne pouvait m'aider avec cette partie de mes pouvoirs. Ça faisait exactement une heure que j'essayais sans cesse et je commençais sérieusement à fatiguer.
— Aller, encore une fois...
Une dernière pour la route, même si je ne me faisais pas vraiment d'illusions quant à la réussite de cette dernière tentative. Je me concentrai sur la bouteille la plus centre de la ligne, je levai une main et dressai trois de mes doigts comme un revolver alors que je fermai un œil.
— Bang, dis-je en abaissant mon pouce.
Le « coup » parti et bien entendu, ce fut un échec cuisant, toutes les bouteilles s'écroulèrent sur la petite table du salon, certaines chutèrent même sur le sol. Je n'étais pas déçue, je m'attendais à ce résultat, les quelques traces d'aura verte qui flottaient encore dans l'air se volatilisèrent petit à petit dans l'air. Je me remis debout pour ramasser ce que j'avais fais tomber et aller déposer le tout dans la cuisine, je m'attendais à y trouver Mortem, c'était un peu son QG – je me demandais ce qu'il y faisait à longueur de journée quand il n'était pas dehors –, mais la pièce était vide, ce qui me surpris.
— Mortem, appelai-je d'une voix audible.
Pad besoin de crier, il m'entendrait peu importe l'endroit dans la maison où il se trouvait. Mais je n'obtins aucune réponse. Intriguée par ce silence, je déposai mes bouteilles sur le plan de travail pour ensuite aller faire le tour de la maison, vérifiant chacune des pièces. Mais il fallait que je me rende à l'évidence, j'étais complètement seule, tout le monde était parti. D'accord, j'ignorai Mortem, mais même si j'étais rassurée depuis mon dernier passage en enfer – n'importe qui me traiterait de cinglée pour ça –, je n'aimais pas pour autant me retrouver toute seule. Regagnant rapidement le salon, je m'emparai de mon téléphone pour envoyer des messages, autant profiter d'avoir la maison pour moi toute seule.
— Non sérieusement, ton chéri suceur de sang t'as abandonnée ? railla Obsidia vautrée dans le canapé.
— Non, il ne m'a pas abandonné... enfin, il m'a juste rien dit, vu que je l'ignore depuis la dernière fois...
Elle ne se retint pas de rire, ce qui me fit légèrement bouder, je détournai la tête en recrachant la fumée de ma cigarette. J'adorais Obsidia, mais elle était des fois un peu agaçante, je comprenais ce que ressentait Eclipse finalement. Je l'avais invitée elle et Dylan à venir me tenir compagnie, ma demi-sœur arriverait plus tard dans la soirée, elle était occupée pour le moment, mais il n'avait pas fallu bien longtemps à la créature à la tignasse verte pour se retrouver sur le pas de ma porte. Voilà donc comment elle s'était retrouvée sur le canapé et moi assise sur le sol appuyée contre ce même canapé. Je sentis ses doigts venir fourrager dans ma tignasse rousse.
— Allons, ne sois pas vexée pour ça, ne crois-tu pas que ce soit de bonne guerre si tu l'ignores ?
— Tu le défends maintenant ? Première nouvelle.
— Oh ! Non, je ne prends absolument pas sa défense, mais si tu m'ignorais, j'aurais fais exactement la même chose, je n'aurais aucune raison de te dire où je vais ou ce que je fais.
Elle n'avait pas tord.
— C'est vrai, admis-je, mais il est tellement... contradictoire ! Je veux dire, il m'ignore, mais se met en colère quand je fais quelque chose sans lui dire. Puis il recommence à m'ignorer totalement et ensuite il vient me chercher chez toi et me reproche d'avoir été cherché des réponses qu'il a toujours refusé de me donner, même si j'ai compris pourquoi. Y a de quoi être sur les nerfs, non ?! Et c'est fatiguant de toujours espérer quelque chose...
— Tu espères quelque chose de lui ?
Je m'étais légèrement penchée sur le côté pour pouvoir regarder Obsidia qui avait calé sa tête dans le creux de sa main. Définitivement, cette femme était une véritable beauté, beaucoup d'homme devaient être dégoûtés qu'elle ne leur accorde pas la moindre attention.
— Je crois bien oui.
— J'aimerai bien comprendre pourquoi.
— Je te l'ai dis, je sais pas trop ce que je ressens vis à vis de lui, mais physiquement, c'est indéniable que je suis attirée par lui. Et même si ça a été plutôt brutal, c'est avec lui que j'ai couché pour la première fois. Pour certaines personnes, ça n'a aucun impact, c'est un acte comme un autre qui ne les marquera que par le fait qu'ils ont vécu leur premier rapport sexuel. Moi, je fais partie de ceux que ça marque bien plus, j'ai eu mal, puis j'ai pris du plaisir et je peux assurer qu'à ce moment-là, je me sentais bien, même si j'aurais dû détester faire ça avec celui qui m'a fait vivre un enfer.
C'était malsain, je le savais très bien, mais j'avais l'impression d'avoir développé un certain goût pour cette aspect de ma relation – si je pouvais nommé cela ainsi – avec Mortem.
— Et ça me rend dingue d'être ignorée après ça, continuai-je alors que la colère montait en moi, j'ai l'impression d'être une moins que rien ! Et je déteste ça ! je déteste tout ce qu'il est, tout ce qu'il fait... mais alors pourquoi ça me rend malade qu'il ne daigne pas m'adresser un regard ou réagir quand je veux qu'il le fasse ?!
— Cal'... , m'interpela soudainement la sorcière.
Je n'y avais pas prêter attention, mais ma colère avait fait apparaître ce spectre de moi qui me défendait, il s'agitait au tour de ma personne comme des flammes qui étendraient leurs tentacules pour incendier tout ce qui les entourait. Je portai une de mes mains à hauteur de mes yeux pour observer l'étrange phénomène que ma colère provoquait, c'était la première fois que cela prenait une forme si stable.
— Habituellement, il se contente d'exploser, commentai-je sans détourner le regard de ma main
— Tu devrais te calmer, ça peut encore exploser.
Je détournai mon attention de ma paume et la portai sur la sorcière qui s'était un peu redressée, même si elle ne semblait pas spécialement effrayée, elle n'avait pas mis de distance entre nous et n'était pas crispée, elle m'observait juste avec beaucoup de calme – probablement pour contraster avec mon agacement. Je soufflai un bon coup pour retrouver mon calme, comme demander, le phénomène s'atténua petit à petit jusqu'à totalement disparaître.
— Désolée, m'excusai-je, je ne gère toujours pas ce pouvoir.
— Honnêtement, je trouve que tu t'en es plutôt bien sortie, tu n'as pas tout saccagé et puis c'était plutôt joli à regarder.
— Oh ?
— Tu dois savoir que j'aime le vert.
Je pouffai de rire suite à cette remarque.
— J'avais cru remarquer cela, oui. En tout cas, ta couleur de cheveux tient très bien.
— Bien tenir ? Ma grande, ceci est tout à fait naturel.
Je levai les yeux vers sa tignasse avant de les plisser légèrement. Etait-ce réellement possible d'avoir des cheveux verts ? Elle n'était pas humaine, mais tout de même, ça me paraissait hautement improbable.
— Est-ce que tu te moques de moi ? lui demandai-je en inclinant la tête vers la droite.
— Non, je ne me moque pas de toi, je suis très fière de cette couleur d'ailleurs.
— Ça veut dire que en bas...
— Tu veux vérifier ?
Un rictus étira le coin de sa bouche alors qu'une lueur malicieuse allumait son regard. Je levai rapidement les mains en signe de capitulation.
— Non, c'est bon, tu as gagné, je te crois !
— Pff, je suis déçue, j'espérais pouvoir te prouver que j'étais meilleure que Mortem.
Mon visage chauffa brutalement face à ce sous-entendu, ce qui fit partir Obsidia d'un nouvel éclat de rire. Elle avait voulu me mettre mal à l'aise et elle avait réussi son coup, j'étais ouverte d'esprit, mais pas encore très à l'aise avec le monde du sexe, alors il n'était pas compliqué de me faire rougir comme elle l'avait fait. Je m'emparai d'un coussin que je lui jetai pour la faire taire, mais ça n'eut pour effet que de faire redoubler son hilarité. Ce fut à ce moment-là que la sonnette retentit dans la maison, je me levai avec une mine boudeuse pour aller ouvrir. Je fus un peu surprise de voir Dylan, je m'attendais à al voir arriver plus tard tout de même.
— Déjà ? lâchai-je.
— Ouais, j'ai réussi à terminé plus tôt et puis, l'appartement est un peu... agité.
— Comment ça ? interrogea Obsidia qui venait de surgir derrière moi.
— Niall a ramené Miki à la maison et je crois qu'ils se sont remis ensembles aux vues des vêtements qui jonchaient le sol et de certains sons que j'ai pu entendre.
Un gloussement échappa à Obsidia, alors que je pinçai légèrement les lèvres ce qui me donnait certainement un air comique avec la joie qui devait pétiller dans mon regard. C'était une très bonne nouvelle, comme quoi, cette petite créature timide pouvait se montrer entreprenante. Je me décalai pour permettre à Dylan d'entrer et de se mettre à l'aise, ce fut à ce moment là que je vis qu'elle avait un sac avec elle.
— C'est quoi ?
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