☽ Chapitre 23 ( Partie 1. )

Je fus remise, sans brusquerie, sur mes pieds sans même qu'il me touche. Il me dépassait d'une demie tête, ses cheveux étaient blond et légèrement en bataille sur le haut de sa tête alors que l'arrière était beaucoup plus long, ses cheveux avaient été diviser en deux partie qui descendait chacune d'un côté de son cou et sur son torse. Il avait un visage fin et gracieux, des yeux en amande si bleus qu'ils semblaient luire constamment, de longs et épais cils lui donnait un regard doux, son nez était droit et ses lèvres roses et gourmande. Au niveau de sa stature, il avait un port de tête noble, des épaules pas trop large et sa silhouette semblait sportive, le tout mis en avant par des vêtement, semblables à ceux des mages qu'on retrouvait dans les romans d'héroïque fantasy, de couleur blanche et rouge, agrémentés de quelques touches de doré par-ci part là. Une aura lumineuse semblait émaner constamment de lui, c'était à la fois intimidant et réconfortant. En soi, c'était la plus belle créature que j'avais vu à ce jour, même Mortem ne lui arrivait pas à la cheville et pourtant Dieu seul savait à quel point il était beau.

— Ah, souffla Lucifer en m'observant, ça ne va pas du tout.

— Pardon ?

Il tendit une main gracieuse dans ma direction et posa son index ainsi que son majeur sur mon front, le contact me fit légèrement plisser les yeux. Mais avant que je n'aie eu l'occasion de lui demander ce qu'il faisait, je sentis mes douleurs s'effacer les unes après les autres, l'étrange matière qui flottait au tour de moi se changea en une superbe robe noire près du corps retenue par une attache au tour du cou et derrière une longue traîne en voile. Et à ma grande surprise, une paire de sandale à talons hauts avec une attache au tour de la cheville ornait mes pieds.

— Wow, ne pus-je m'empêcher de dire.

— C'est mieux comme ça, tu ressembles moins à une mendiante.

Le début de sourire qui étirait mes lèvres mourut subitement après cette phrase, je me retins de lui balancer que je n'avais pas choisi de me faire attaquer par une meute de bêtes affamées. Mais je m'abstins, c'était Lucifer en face de moi, je n'avais pas très envie de manquer de respect au diable, même si il était loin de l'image de bête répugnante que lui collait la religion. Il ressemblait juste à un ange, comme quoi, les démons n'étaient pas tous des créatures hideuses, j'en venais même à demander si il existait réellement des démons laids, car jusque là, tout ceux que j'avais rencontré étaient d'une beauté à vous couper le souffle. L'ange déchu avait tourné les talons pour s'avancer dans le large couloir qui s'étendait devant nous, je me mis à le suivre en observant au tour de moi, des flammes flottaient dans les airs en guise de lumière et des tableaux étrange ornaient les murs, je ne saisissais pas ce qu'il représentait. En soi, ce couloir avait des airs de manoir un peu lugubre.

N'oublie pas que tu es en enfer, Cal'.

La décoration ne pouvait donc pas respirer la joie de vivre, c'était évident. Mes yeux se reposèrent sur le dos de Lucifer qui marchait toujours calmement devant moi, j'étais ici pour lui parler, mais je n'avais aucune idée de ce que je devais dire ou faire, il était intimidant. J'ouvris la bouche mais la refermai juste après, je le fis plusieurs fois sans qu'aucun son ne parvienne à s'échapper de ma gorge, c'était frustrant. Il ne me voulait probablement aucun mal, mais mon corps refusait obstinément de dépasser l'appréhension qui l'enchainait.

— Et bien parle, m'encouragea soudainement l'ange déchu, de quoi as-tu peur ?

Je restai abasourdie part cette soudaine intervention, puis je sentis mon visage chauffer à cause de l'embarras, je me sentais comme une petite fille prise en flagrant délit alors qu'elle avait fait une bêtise.

— Je... hum, en fait...

Je ne savais vraiment pas part où commencer, j'étais trop déstabilisée par la situation. J'oubliai un instant cette situation embarrassante quand nous pénétrâmes dans une pièce circulaire remplie de gigantesque tableau, alors que son plafond ressemblait à une voute céleste, même si ce n'était pas vraiment des étoiles qui s'y trouvaient, je ne savais pas ce que c'était, mais c'était beau. Analysant un peu plus la pièce, je vis des balcons disposer à divers endroit, chacun semblait être le déboucher d'un couloir et sur l'un d'eux se trouvais une femme avec des longs cheveux blancs et des cornes. Elle était trop loin pour que je parvienne à distinguer ses traits.

— Bon, fit mon hôte, puisque tu ne veux pas parler, je vais le faire. J'ai une question à te poser Calyptia : es-tu suicidaire ? Je m'interroge, parce que tu utilises ton pouvoir n'importe comment.

— En tenant compte que j'ai déjà essayé de mettre fin à mes jours, peut-on dire que oui, je le suis ? Et croyez-moi que si je pouvais ne plus passer de l'autre côté du miroir involontairement, je le ferai.

Je vis Lucifer plisser légèrement les yeux face à ma remarque, ce qui me dit immédiatement regretter cette réflexion que j'aurais dû garder pour moi.

— Le suicide n'est pas une blague, me réprimanda calmement l'ange déchu, on ne plaisante pas avec ça.

— Ce n'était pas une blague, je sais que le suicide est un acte grave et puni par le Seigneur, même si je conçois cela autrement. Enfin un homme à mit des mots sur ma façon de le concevoir bien avant ma naissance.

— Et puis-je connaître ta vision de cet acte ?

J'arquai légèrement un sourcil en fixant le blond en face de moi, même si je fus plutôt flatté par la lueur intéressée qui brillait dans ses yeux.

— Guy de Maupassant à un jour dit : « Le suicide ! Mais c'est la force de ceux qui n'en ont plus, c'est l'espoir de ceux qui ne croient plus, c'est le sublime courage des vaincus. »

— Tu lis du Maupassant ?

— Oh non, dis-je d'un ton amusé, c'est seulement cette citation qui m'a marquée. Je la trouve très juste, même si la vie est un cadeau, j'estime que chacun est libre d'en faire ce qu'il veut. Ce n'est pas pour autant que je laisserai quelqu'un se suicider sous mes yeux sans rien faire pour essayer de le sauver.

Lucifer se frotta légèrement le menton alors que l'ombre d'un sourire naquis sur ses lèvres séduisantes.

— Intéressant, j'aime cette manière de penser, Leslie est un peu pareille.

— C'est à cause d'elle que je suis ici. Vous m'avez appelée à plusieurs reprise alors que je passais d'une dimension à l'autre, pourquoi ?

— Je pense que tu connais déjà la réponse.

Il prit place sur une imposante chaise, qui semblait faite d'or et d'argent, apparue soudainement derrière lui.

— Tu veux t'asseoir ?

— Non, merci, dis-je en me mettant à parcourir la pièce. Et je ne suis pas réellement certaine de connaître la réponse.

— Leslie ne t'a rien dit.

— Elle m'a seulement demandé si je t'avais déjà entendu, puis elle m'a dit que ce serait bien si je pouvais avoir la chance de te rencontrer.

J'étais passée du vouvoiement au tutoiement sans réellement m'en rendre compte. Je me sentais plus à l'aise que quelques instants auparavant. Je me plantai devant une des immenses toiles qui décoraient les murs, elle représentait la chute des anges rebelles.

— Je t'ai appelée pour ça, comme tu sembles plus réceptive à moi en état de demi-conscience ou alors quand tu franchis le voile.

— Pour me rencontrer ? Et le voile ?

— C'est comme ça que certains appellent la frontière entre le monde des vivants et le monde des morts. Et oui, je t'ai appelée pour te rencontrer, j'aime bien discuter avec les descends de votre famille.

Un certaine agacement naquit en moi à ces mots. Je me retournai pour pouvoir le voir de nouveau.

— Pourquoi ? Tu te sens coupable de ce qui nous arrive depuis la nuit des temps presque ?

Mon ton avait été plus acide qu'il ne l'aurait dû, mais je n'avais pas oublié que c'était en partie à cause de lui que nous en étions-là et que tout les enfants à venir – même si j'espérais qu'il n'y en ait plus après nous – subiraient exactement le même sort, celui d'être traqués pour leur sang. Les yeux trop bleus de l'ancien fils préféré de Dieu se braquèrent sur moi et je me raidis instantanément, il ne dégageait aucune agressivité mais il y avait toujours cette angoisse qu'il s'en prenne à moi. Nous restâmes à nous mirer silencieusement pendant un temps qui me parut infini, j'eus un sursaut quand un petit rire brisa le silence ambiant, il détourna le regard de ma personne et s'installa plus confortablement sur son siège.

— Tu penses réellement que je suis responsable de vos malheurs ?

— Et bien c'est ce qu'on en dit, répliquai-je en croisa les bras sur ma poitrine. Les premières de notre lignée étaient des prophètes de Dieu, mais elles lui ont tourner le dos pour toi. Toi qui est le Diable, même si en te regardant c'est difficile d'y croire. Mais je suis là pour des réponses et non pas par suicide.

— Ah, le Diable, oui c'est un de mes surnoms. Dis-moi, crois-tu que je sois vraiment ce qu'on dit de moi ?

Je fronçai les sourcils face à sa demande, m'interrogeant si c'était une question piège.

— Je ne sais pas, dis-je honnêtement, je ne te connais pas.

— Imagine que toute ta vie on t'a bercé de mensonges, qu'on t'a mis sur un piédestal, mais uniquement à la condition que tu dises toujours oui, qu'il n'y ait aucune autre option qui s'offre à toi. Tu acceptes, tu remplis ton rôle jour après jour, mois après mois, année après année, siècle après siècle.

Il s'était relevé pour s'approcher de moi, ne me quittant pas un instant du regard.

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top