☽ Chapitre 22 ( Partie 2. )

Je me levai de mon siège à mon tour, curieuse de ce que comptait faire Obsidia. Je lui emboîtai le pas alors qu'elle ouvrit une porte au fond du salon de thé. Il y avait un escalier qui descendait très bas, je voyais à peine les dernières marches. Une fois que je fus bien avancée, la porte se referma toute seule derrière nous, contre moi je tressaillis, je savais que Obsidia n'avait pas l'intention de me faire du mal, mais il y avait encore des choses avec lesquelles j'avais du mal. Je descendis le reste des marches lentement et, en arrivant en bas, je fus surprise de déboucher sur une immense salle remplie de pleins de choses. Parmi elles, des éprouvette remplie de liquides aux couleurs divers et variées, des ouvrages qui semblaient avoir des siècles de vie derrière eux, des animaux morts dans des bocaux et encore plein d'autres chose que je ne saurais identifier.

Une aura verte se diffusa soudainement dans la pièce alors que tout le mobilier changea de place, libérant totalement le milieu le centre de l'espace dans lequel nous étions. J'observais ce « déménagement » avec une certaine admiration, c'était la première fois que je voyais Obsidia utiliser ses pouvoirs, ça ne devait pas être grand-chose de plus qu'un tour de passe-passe pour elle, mais pour l'humaine que j'étais, c'était impressionnant. Même si je préférais ne pas imaginer ce qu'elle pouvait faire quand elle se décidait à jeter des mauvais sorts. Je vis une matière noire s'échapper du sol pour former un carré parfait qui commença ensuite à se remplir d'eau.

— Qu'est-ce que tu fais ? demandai-je sceptique vis à vis de tout cela.

— Je vais t'envoyer là où tu veux aller, mais je préfère faire ça ici, aucun risque d'alerter qui que ce soit si ça tourne mal. Personne ne peut accéder à cette pièce si je ne l'y autorise pas ou à moins d'avoir la puissance requise pour forcer l'entrée.

Je ne savais pas si ses mots me rassuraient ou au contraire me donnaient froid dans le dos. Mais elle n'avait pas tord, au moins ici, aucun risque que quelqu'un découvre mon secret et aussi zéro chance de blesser qui que ce soit.

— Avant que je « parte », tu veux bien m'expliquer pour notre sang ?

— Eh bien votre sang à la capacité, comme te l'a sommairement expliqué Eclipse, de ne jamais être altéré. Ce qui veut dire que même si, imaginons, tu te changeais en vampire un jour, tu récupérerais tout les avantages de la transformation, sans les inconvénients.

— Je ne craindrai pas le soleil donc.

— C'est ça, me confirma-t-elle. En fait, ce serait presque comme si tu restais humaine, seulement avec le « gène » du vampire en plus. Et si on boit votre sang, on devient plus forts et nos faiblesses n'en sont plus. C'est pour ça que je te dis que tu devrais faire boire ton sang aux deux jeunes vampires qui vivent avec toi, ils pourraient plus au moins reprendre une vie normale.

— Miki en a déjà bu. Ça agit sur la durée ?

— Je ne sais pas vraiment, il faudrait faire le teste pour le confirmer.

Je fis un petit mouvement de la tête pour lui dire que j'avais compris. Mes yeux se reposèrent sur le carré qui était quasiment plein.

— Retire ta veste, tes chaussures et tes chaussettes.

— Il n'y a pas assez d'eau pour que je m'immerge.

— Pas besoin, l'eau est juste un conducteur. On immerge généralement les gens qui veulent passer de l'autre côté, mais qui n'y arrivent pas sans. Toi, avec ta capacité à naturellement pouvoir passer d'un monde à un autre, pas besoin de ça.

Au moins c'est clair.

J'aimais Obsidia à cause de ça, elle ne tournait pas au tour du pot, elle allait droit au but. Je fis ce qu'elle m'avait demandé, retirant ma veste, ainsi que mes chaussures et mes chaussette, je m'avançai ensuite jusqu'au carré ou je mis les pieds dans l'eau. Je gémis face à la température de l'eau, je ne m'attendais pas à ce qu'elle soit aussi froide, ce n'était pas du tout agréable, mais je ne pouvais pas faire la fine bouche, alors je fis simplement comme si de rien n'était et j'allai prendre place au centre de la forme géométrique.

— Et maintenant ? dis-je à l'intention de la sorcière.

— Assieds-toi en tailleur et ensuite ferme les yeux. Essaie ensuite de te souvenir de ce que tu ressentais quand tu as fais le voyage les fois où cela est arrivé.

Bon, ça n'avait pas l'air trop compliqué, me remémorer ce que j'avais ressenti était aussi facile. C'était toujours arrivé après des expériences particulièrement désagréable. C'était donc principalement de la peur, de la frustration, de la colère et surtout de la détresse. Je respirai un grand coup avant de fermer les yeux et me remémorer tout ça, malgré que ce ne soit pas une expérience agréable. Je ne sus combien de temps s'écoula, mais je me sentis comme glisser, cette sensation me poussa à rouvrir brusquement les yeux, même si je dus rapidement les refermer à cause du vent chaud qui me frappa au visage. Chaud n'était même pas un adjectif suffisant pour qualifier la chaleur, je rouvris légèrement les paupières alors que je protégeai le bas de mon visage à l'aide de mon bras. Le paysage qui me faisait face semblait avoir été ravagé par le feu, tout était calciné et le ciel abordait une couleur presque rouge, comme lors d'un violent incendie.

Bon retour en enfer !

Il ne fallait pas que je reste là, j'avais quelqu'un à trouver, même si je n'avais absolument aucune idée de la marche à suivre pour le trouver ou le faire venir à moi. Je me mis alors à marcher entre les ruines carbonisées qui m'entourait, les carcasses brûlantes des voiture et les bourrasques à la chaleur infernale. Comme lors de mon premier passage, tout était étrangement calme dans le coin, rien à l'horizon, mais je me doutais que ça n'allait pas durer, quelque chose finirait forcément par venir pour moi, il y avait toujours quelque chose. Alors que je passais devant un reste de vitre qui parvenait encore péniblement à réfléchir quelque chose, je pus voir qu'une fois de plus, il y avait cette étrange matière qui flottait au tour de moi comme seul « vêtement ». Je ne m'attardai pas sur mon reflet, je poursuivis ma route en espérant trouver quelque chose. Un bruit métallique raisonna soudainement dans mon dos, ce qui stoppa mon avancée alors que je jetai un coup d'oeil par dessus mon épaule. Il n'y avait bien entendu rien du tout, mais ça, je savais que c'était faux, il n'y avait jamais rien dans le dos d'un Van Vein.

Je fis pourtant comme si de rien n'était et je me remis à avancer malgré que mon rythme cardiaque s'accéléra progressivement. Un nouveau bruit me fit discrètement tressaillir et petit à petit des petits bruits de course rapides se mêlèrent au bruit des choses qui semblaient être renversées, la tentation de regarder de nouveau par dessus mon épaule était forte, mais j'avais peur de ce que je risquais de voir. Ce fut finalement un petit bruit, comme celui d'un animal, qui me fit arrêter d'avancer. Lentement, je me retournai de trois-quarts pour pouvoir voir ce qui avait produit pareil son. Ce tenait à quelques mètres de moi une petit créature avec le corps entièrement noir, mais ce n'était pas des poils, ça ressemblait à de la peau, et une tête semblable à un crâne dépouillé de toute forme de chair. Ses yeux se composaient seulement de deux points rouges et brillants, alors que ses pattes arrière ressemblaient à celles d'un canidé, mais pour ce qui était de l'avant, on aurait dit deux bras pourvus de mains trop grandes et squelettiques.

Je vis quelque chose couler lentement de l'espèce de bouche que possédait cette drôle de bête avant de toucher le sol. Etait-il réellement entrain de baver en me regardant ? Je me figeai totalement en voyant d'autre de ces choses arriver petit à petit, des petites au début, mais au fur et à mesure elles devenaient de plus en plus imposantes. Les plus grandes devaient certainement faire plus de deux mètres si elles se dressaient sur leurs membres antérieurs et si les plus petites étaient déjà peu rassurantes, celle-là vous donnerait des cauchemars pendant des semaines. Un rugissement soudain me tira de ma tétanie et je tournai les talons pour déguerpir le plus vite possible, ces choses avaient l'intention de me bouffer, la bave qui leur coulaient de la bouche confirmait cette théorie. Je les entendais me poursuivre et bousculer sur obstacle sur leur passage comme si ce n'était que de vulgaires bout de cartons pour eux. Je lançai un rapide coup d'oeil en arrière et la peur, déjà bien présente en moi, s'accentua en voyant que ces monstres affamés gagnaient du terrain sur moi.

Une vive douleur m'enflamma soudainement le dos et m'arracha un cri de souffrance alors que je chutai lourdement sur le sol qui m'écorcha la peau du bras et de la cuisse gauche. Un nouveau cri raisonna quand une grande main osseuse m'écrasa durement le dos pour me maintenir contre le sol, je fus rapidement entourée par la meute affamées qui était excitée de pouvoir savourer un délicieux repas. Je fis comme je pus pour pouvoir regarder la créature qui me bloquait contre le sol, je la vis me humer avant de sortir sa langue et lécher le sang qui s'écoulait des larges plaies présente dans mon dos. Une plainte de douleur glissa entre mes lèvres alors que la panique me fit essayer de me débattre pour m'extirper de cette situation catastrophique. Je ne pouvais pas mourir comme ça, si ces choses me dévoraient, qu'est-ce qu'il adviendrait de mon corps ? Je ne voulais pas le savoir, parce que je ne pouvais pas mourir là. J'écarquillai les yeux en voyant la créature ouvrir grand sa gueule pleines de dents et alors qu'elle fondait sur moi pour m'achever, je ne pus m'empêcher de hurler à plein poumon.

Mais aucune douleur ne vint, seulement une lumière aveuglante qui me fit fermer fortement les paupières. Je me sentis tomber et avant que je n'aie pus rouvrir les yeux, je heurtais douloureusement le sol, ce qui me fit couiner de manière pitoyable. Je m'attendais à regagner mon corps comme la dernière fois, mais visiblement mon petit séjour en enfer n'était pas terminé. Je me redressai péniblement sur mes coudes avant de relever lentement la tête et la première chose que je vis, ce fut une paire de jambes.

— Et bien, fit une voix masculine et sensuel, regarde un peu dans quel état pitoyable tu t'es mise.

Je relevai un peu plus la tête pour pouvoir distinguer le visage de l'homme qui venait de m'adresser ces mots. Et je connaissais cette voix, j'en était sûre et certaine.

— Bonjour, Calyptia.

— Lucifer...

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