Chapitre 1
-Je... Tu.. Tu me plais!
Mon cris semble résonner dans le petit jardin vide de la résidence. Justin reste stoïque, je relève la tête dans un mouvement saccadé prenant le plus de temps possible pour ne pas croiser son regard. Vu le silence qui plane, sa réponse est loin d'être celle espérée. Discrètement, je jette un regard en direction de la petite Clio rouge à quelques mètres de là. Ma meilleure amie nous espionne comme une retraitée guettant les moindres fais et gestes de son voisinage. Je lui adresse un sourire crispé auquel elle répond en levant son pouce en l'air pour me donner du courage.
Quand mes yeux se heurtent de nouveau à ceux du garçon, je perds toute assurance. J'aurais pu faire n'importe quoi ce soir, jouer aux jeux vidéos, aller au cinéma avec Emma ou encore, ou encore eh bien ne rien faire mais non il a fallut que je suive ce fichu proverbe du qui ne tente rien n'a rien. Justin m'examine avec autant d'incrédulité que si j'étais un Rubix-cube.
-Je suis désolé mais...
Mon téléphone sonne, affichant la bouille d'Emma en gros plan. Un soupire de soulagement m'échappe malgré moi. Je remercie les dieux de ne pas avoir à subir le reste de cette phrase. J'enclenche le son de l'appelle un cran au dessus, laissant Justin spectateur des pleurnichements de mon amie.
-C'est pas vrai? je m'écrie. Il a vraiment fait ça!
Je lui fais signe que je dois y'aller, médusé, il veut une explication mais se contente d'acquiescer.
J'accoure vers le véhicule d'un rouge pétant et quand j'entends enfin sa porte d'entrée claquée, Emma sort de sa cachette. Nous nous regardons avant de rire.
-Bon!
Elle sort sa fameuse liste,
-Ça fait un de plus... soupire-t-elle.
Je la vois cocher le nom du garçon. Cette liste est tellement longue qu'on croirait voir un annuaire téléphonique. Gêné, je me gratte la nuque en riant nerveusement. Il semblerait bien que je sois un cas désespéré.
Le regard que la brune pose sur moi se veut consolant, elle me sourit avant d'attraper mon bras.
Bras dessus, bras dessous, nous avançons dans cette longue ruelle où le soleil se couche.
-La prochaine fois ça marchera tu verras, me souffle-t-elle.
--Quelques jours plus tard.
-Leo!
Un octave plus haut et ma mère serait acceptée chez les Alto. Cette femme me fait décidément peur quand elle est en colère. Je me dépèche d'enfiler mon pantalon et me précipite dans les escaliers si bien que je manque de m'étaler au sol plusieurs fois. Elle m'attend les mains, ou plutôt les gants de cuisine, sur les hanches. Emmitouflée dans un tablier de cuisine trop grand pour elle et recouvert de pâte, elle me laisse sous le choc. La dernière fois que j'ai vu ma mère cuisiner j'étais en primaire et en constatant l'état de la cuisine je comprends mieux pourquoi.
-Mais qu'est-ce qui s'est passé ici?
Nous sursautons tout les deux. Emma qui a descendu les escaliers de secours de l'immeuble tente de passer tant bien que mal par notre fenêtre.
-Besoin d'un coup de moins madame Sagori?
Je vois la peur passer dans le regard de ma mère lorsque mon amie s'approche de la cuisine.
-Emmènes la avant que l'alarme incendie ne s'enclenche! marmonne t'elle.
---
-Leo!
Je me prends un coup de coude digne d'une prise de ninjunsu. Je retire ce que j'ai dit, Emma me fait bien plus peur que ma mère. J'arrête de baver sur ma table et me redresse. Notre professeur nous étale encore sa vie privée, vieux célibataire de la quarantaine ne s'étant pas remis de son premier amour. J'ai beau dormir, je ne loupe jamais grand chose, il ressasse.
-Enfin bon, conclut-il, vous avez tous comprit en quoi votre prochain devoir consistait,
Il se tourne vers mon amie avant d'ajouer d'un ton désespéré,
-Je te laisses t'ocupper de lui
Elle sourie puis approuve. Nous nous relevons dans un mouvement simultanée. Emma ramasse son bon million de copies éparpillées sur la table et salue l'enseignant. Comment fait-elle pour écrire autant? Je crois que je ne comprendrais jamais.
Nous nous engouffrons dans le couloir quand je pose enfin la question qui me perturbe depuis un moment.
-C'est quoi cette histoire de devoir?
-Tu verras bien
Son petit sourire me fait arquer un sourcil.
-Au fait, rajoute t'elle, tu as ronflé
-J'AI QUOI?
Des élèves se retournent en m'entendant hurler.
Après les cours nous avons prit le train.
Le trajet a duré plus d'une bonne heure pourtant elle n'a pas voulut cracher le morceau. Je n'ai aucune idée d'où on va mais au moins cette petite escale nous fait louper quelques cours. Finalement ce devoir n'est pas un simple devoir, il comptera dans la majorité de la note de notre projet finale.
En arrivant à la gare de, de je ne sais où à vrai dire. Emma sort une carte de son sac à dos aussi grande qu'une carte du Monde. Je l'observe faire avec stupeur. Elle n'a aucun sens de l'orientation et cela ne date pas d'hier. On a eu le malheur de la laisser faire un jour. Le Gps de ma mère ne fonctionnait plus, nous avons donc laisser le soin à Emma de nous guider avec cette fameuse carte. Je ne pense pas que le patelin dans lequel elle nous a emmené n'existe dans la moindre carte connue.
-Emm...
Son regard assassin me stoppe dans mon élan.
-Je sais ce que je fais! grogne-t-elle.
Je roule des yeux. Ce n'est pas quelques cours que nous allons perdre, on est là pour le week-end avec elle.
A la fin de l'après midi, elle a enfin finie par trouver le lieu où elle voulait nous emmener. Nous aurions pu demander aux passants ou bien chercher sur internet mais non, "madame a sa fierté". Plantés devant un campus universtaire dont la grille est fermée, je la questionne du regard.
-Vois-tu mon jeune ami, ce campus fera partie de notre prochain article!
Si j'avais su à quoi m'attendre...
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