Chapitre 6 : Les premiers frissons
Avril 2009
Comme tous les samedis matins, Jisung et Chenle se retrouvaient, soit chez l'un, soit chez l'autre, afin de travailler leurs devoirs pour le début de semaine suivante. Cette fois-ci ils étaient chez les Park et étaient assis face à face à la table du salon, pendant que les parents bricolaient dans leur petit jardin. On n'entendait que le tic-tac de l'horloge et la plume des stylos gratter sur le papier.
Leur professeur n'avait pas plaisanté, la charge de travail avait augmenté de plusieurs crans, ne leur laissant que très peu de temps libre. Par chance, réviser ne rebuter pas les deux adolescents et, tant qu'ils pouvaient passer du temps en compagnie l'un de l'autre, ils ne rechignaient pas à travailler. La simple présence de Jisung suffisait à apaiser Chenle lorsqu'il surchauffait à cause des devoirs mais il le distrayait parfois, sans même s'en rendre compte.
Chenle aimait beaucoup regarder son ami travailler. Il commençait toujours bien coiffé et terminait les cheveux en bataille, à force de passer la main dedans à chaque fois qu'il bloquait sur une question. Il avait toujours ce geste désinvolte, glissant les doigts à travers ses mèches avec les pupilles fixées sur sa feuille, comme pour remettre ses idées à plat. Il mâchouillait souvent le bout de son stylo lorsqu'il cherchait comment formuler ses pensées, tapotait du doigt sur la table, se donnant un rythme pour résoudre ses calculs. Il arrivait qu'il capte le regard du chinois et dans ces moments-là, il le réprimandait, le rose aux joues.
Depuis qu'ils avaient parlé du bal de fin d'année, Chenle s'était mis en tête d'y aller avec le coréen. Il ne voulait personne d'autre que lui et imaginer son Jisung au bras d'une autre personne lui hérissait le poil. Cependant, il ne savait vraiment pas comment aborder le sujet. Il ne savait ce qu'il pourrait dire s'il lui demandait pourquoi il l'invitait. Il acceptait tout juste l'idée qu'il puisse avoir des sentiments autre que de l'amitié pour le jeune Park, alors l'avouer au concerné, ce n'était pas vraiment envisageable pour lui. Il voulait prendre son temps, ne pas précipiter les choses et ruiner ses chances.
Il devait y aller pas à pas.
— Au fait, commença-t-il en relevant la tête de son cours de géographie. J'ai oublié de te demander hier mais elle te voulait quoi Jihyun à la fin du cours de coréen ?
— Mh ? Oh, c'était pour savoir si je voulais aller au bal avec elle, répondit distraitement Jisung.
Chenle fit tomber son stylo sous l'effet de la surprise, attirant l'attention de son ami.
"Eh beh elle perd pas de temps celle-là !"
— Et tu lui as répondu quoi ?
— Qu'il était trop tôt pour que je sache avec qui je veux y aller.
Il lui fit un sourire en coin et se leva pour aller chercher deux verres qu'il remplit d'eau avant de les poser sur la table. Chenle boudait toujours, furieux à l'idée de se faire devancer.
— Ce sera quand pour toi le bon moment pour inviter quelqu'un ?
— Je sais pas trop. Après les vacances d'été je suppose ?
Il but une gorgée avant de reprendre :
— De toute façon ce n'est pas ma priorité pour l'instant, je suis concentré sur les examens finaux. Pourquoi tu me demandes ça ? T'as déjà trouvé ta cavalière ?
Chenle piqua un fard, surpris qu'il lui demande sans détour. Croisant les orbes de son ami, il y décela une étincelle. Était-ce de l'énervement ? Ça n'avait aucun sens. Il secoua la tête, répondant par la négative.
— Je ne suis pas vraiment intéressé pour l'instant.
Jisung sembla méditer sur ses paroles avant de se rasseoir, l'air satisfait.
Alors qu'ils reprenaient leurs révisions et exercices, Chenle fut pris d'une folle envie de toucher le plus jeune. Il avait besoin d'un contact physique, là, maintenant. Ne pouvant prendre sa main, il tendit lentement ses jambes, jusqu'à sentir l'un des pieds de son ami. Il le sentit tiquer. Retenant son souffle, il l'entoura des siens pour finalement les croiser derrière sa cheville, l'emprisonnant. Il n'eut pas besoin de lever la tête pour sentir le regard brûlant de Jisung posé sur lui.
~~~
Juillet 2009
— Alors, ça fait quoi d'être enfin en vacances ? demanda Jeno en battant des pieds dans la piscine.
Les cinq amis étaient réunis chez lui pour profiter de la fraîcheur de l'eau en cette chaude journée estivale. Avec Chenle, ils étaient assis au bord de la piscine pendant que Jaemin et Yeri pataugeaient dedans, et que Jisung somnolait à l'ombre d'un parasol, sur un transat.
— Elles sont les bienvenues, j'en ai marre d'entendre parler des examens et de ne plus avoir une minute à moi. Comment vous faisiez sérieusement ?
— On savait organiser notre temps, commença Jaemin.
— Et ils augmentent la charge de travail chaque année, termine Jeno en haussant les épaules. Mais je m'inquiète pas pour vous, avec Jisung vous êtes studieux.
— C'est surtout lui, sinon je pense que j'aurais été complètement submergé.
— Au fait, ils organisent toujours le bal de promo ? demanda Yeri.
Jeno sentit le plus jeune se tendre discrètement à côté de lui.
— Oui.
— Tu sais avec qui tu vas y aller ? questionna-t-il, un sourire narquois étirant ses lèvres.
Chenle détourna la tête, regardant brièvement Jisung endormi avant de répondre qu'il ne s'en préoccupait pas pour l'instant.
Yeri, en mal de potin, soupira, déçue.
— Et Jisung ? Tu sais s'il a quelqu'un ? s'enquit Jaemin.
— Quelqu'un ? répéta brutalement Chenle.
— Oui, pour le bal, se recroquevilla le garçon.
— Ah... Euh, je ne crois pas non. Il a dit qu'il y réfléchirait après les vacances d'été.
Un large sourire illuminait son visage et Jeno l'observa, suspicieux. Qu'est-ce qui le mettait en joie comme ça ?
— C'est le fait qu'il n'ai encore invité personne qui te rend si joyeux ?
— Non, c'est parce qu'il a refusé pleins de...-
Il plaqua violemment ses mains contre sa bouche, comme s'il en avait trop dit. Et effectivement, les deux étudiants dans l'eau s'étaient arrêtés de bouger, surpris de sa révélation pendant que Jeno ricanait, satisfait d'avoir pu piéger son cadet si facilement.
— Mais continue, je t'en prie.
— Y a rien qui me rend joyeux, je vois pas de quoi tu parles.
Jeno jeta un coup d'œil par-dessus l'épaule du chinois et il vit le visage cramoisi de Jisung, preuve qu'il ne dormait pas vraiment.
— T'as peur qu'il t'abandonne à ce bal ?
Chenle rougissait de plus en plus et commença à bégayer des propos incohérents avant que Jaemin ne vienne à son secours.
— Arrête de l'embêter un peu, grommela-t-il en l'attrapant par les jambes.
Il tira un coup dessus, faisant tomber Jeno dans la piscine sous les éclats de rire de Yeri. L'adolescent ressorti la tête de l'eau en prenant une grande inspiration par la bouche et jeta un regard assassin à son aîné. Il passa ses bras autour de son cou et commença alors une bataille entre les deux, chacun tirant mutuellement sur l'autre pour essayer de le noyer.
Pendant que Yeri comptait les points, Chenle profita de la situation pour s'éclipser discrètement et allait s'hydrater. Alors qu'il passait à côté du transat où était allongé Jisung, il ne put retenir une œillade sur le corps de son ami.
Uniquement vêtu d'un short de bain, il pouvait admirer ses longues jambes légèrement musclées ainsi que son torse et ses fins abdos. Sa peau avait bronzé depuis le début de l'été et elle sembla particulièrement douce en cet instant. Il finit par réaliser qu'il détailler sans vergogne son meilleur ami et, honteux, il voulut s'enfuir à l'intérieur de la maison pour apaiser les battements fous de son coeur.
C'était sans compter sur la main qui saisit son poignet, l'arrêtant dans sa course et le faisant hoqueter de surprise.
— Tu voulais me dire quelque chose ? murmura Jisung.
— N-non, je v-vais me chercher à boire, paniqua Chenle en se libérant de sa poigne.
Il se précipita dans la cuisine où il trouva une carafe de limonade fraîche, préparée un peu plus tôt par Madame Lee. Il se servit un verre, tentant de calmer sa respiration devenue chaotique après avoir croisé les pupilles sombres du plus jeune. L'avait-il vu en train de lorgner sur son corps ? C'était quasiment sûr. Comment allait-il se justifier si son ami lui posait des question ? Inventer en disant qu'il n'avait jamais remarqué qu'il était si grand ? Non bon sang, c'était ridicule.
Alors qu'il amenait le verre à sa bouche, une porte claqua doucement derrière lui, le faisant se retourner. Il manqua de lâcher son verre lorsque Jisung apparut, une main balayant ses cheveux en arrière.
— Tu me sers un verre s'il te plaît ? demanda-t-il innocemment.
— Euh o-oui bien sûr.
Chenle se maudit pour avoir bégayé à un tel moment mais il se ressaisit et remplit un deuxième verre de limonade, qu'il tendit au plus jeune. Lorsque leurs doigts se frôlèrent, une doux frisson parcourut son corps. En levant les yeux vers son vis-à-vis, il constata qu'il avait la chair de poule.
— Tu as froid ?
— Non...
Il détourna la tête en buvant et le chinois aurait juré l'avoir vu rougir. Qu'est-ce qu'il avait alors ? Reprenant son verre laissé sur la table, ses yeux se posèrent sur son bras. Lui aussi avait la chair de poule, mais c'était à cause du frisson.
C'est alors que la lumière se fit dans son esprit. Un frisson. Jisung avait aussi frissonné à son contact.
Non impossible, il ne pouvait pas le croire. Il jeta un timide coup d'œil vers son ami qui continuait de boire. À son tour, il vida son verre, les pensées sens dessus dessous. Après l'avoir posé, il se retourna rapidement vers Jisung qui ne le lâchait pas des yeux. Il tendit la main pour récupérer son verre et à nouveau, leurs doigts se frôlèrent, brûlant l'épiderme des deux garçons. Ils échangèrent un regard. Chacun avait compris.
Chenle crut devenir fou. Jisung réagissait à son toucher ? Il ne le laissait pas indifférent ? Que se passait-il dans la tête du plus jeune ? Il fallait qu'il comprenne.
Alors qu'il ouvrait la bouche, Jisung prit les devants.
— Je dois rentrer chez moi, on se voit plus tard.
Puis il tourna les talons, sans demander son reste, plantant Chenle au milieu de la pièce, complètement ébahi. Il eut besoin de plusieurs secondes avant de reprendre ses esprits et quand ce fut fait, il courut à l'extérieur pour trouver son meilleur ami déjà rhabillé, son sac jeté sur l'épaule en train de saluer les trois plus vieux.
— Tu pars vraiment ? s'exclama le chinois.
— Oui, je me suis rappelé que j'ai un repas de famille ce soir, j'aimerais prendre une douche et me reposer avant d'y aller.
Et il s'éloigna, contournant la maison pour partir en direction de celle où il vivait.
~~~
Septembre 2009
Jisung et Chenle se dirigeaient silencieusement vers leur arrêt de bus, prêts à débuter le second semestre. Ils étaient en avance alors ils s'assirent sur le banc se trouvant sous l'abris bus et le plus vieux laissa ses pensées vagabonder.
Il avait passé l'été à tenter des approches à l'attention du coréen et les résultats avaient été plutôt positifs. Jisung était souvent gêné et rougissait beaucoup. Il l'avait plus souvent vu rougir ces deux derniers mois que durant les quinze dernières années. Ce qui encourageait Chenle, c'était qu'il voyait bien que cette gêne n'était pas due à un quelconque malaise, Jisung ne le repoussait jamais et répondait parfois. Un frôlement par ci, une caresse par là, avec l'excuse d'une feuille ou d'une poussière dans les cheveux, sur les épaules, dans le dos. Un échange de regards, une tension palpable mais discrète, que seuls les deux jeunes ressentaient, même lorsqu'il y avait du monde autour.
La tête appuyée contre le plexiglass, il regarda en coin Jisung, dans la même position. D'humeur taquine, il posa doucement sa main sur la cuisse de plus jeune, lui faisant faire un bond.
— C-Chenle ! Qu'est-ce que tu fais ?
— T'avais l'air complètement perdu dans tes pensées alors que le bus arrive, répondit ledit Chenle avec un large sourire.
Montrant d'un signe de tête le véhicule tourner à l'angle de rue, il se leva et fut imité par Jisung, les joues en feu.
~~~
Octobre 2009
— Maintenant qu'on a bien entamé le second semestre... Est-ce que tu vas te pencher sur la question de ta cavalière ?
— Haha tu es encore en train d'espérer qu'il s'intéresse à toi ?
— Tais toi !
— Il a pas tort, Jisung n'a l'air intéressé par aucune fille. Peut-être qu'il ne veut pas aller au bal ?
— Et Chenle ? Il y va avec qui ? Il a demandé à quelqu'un ?
— Tu le vois demander à une fille de l'accompagner alors qu'il grogne sur toutes celles qui s'approchent de son pote ?
— Ha j'avoue ! Ils ont qu'à y aller ensemble et nous laisser les filles.
— Vous êtes vraiment pitoyables...
Comme à chaque fois que leurs camarades parlaient d'eux comme s'ils n'étaient pas là, Chenle bouillonnait de l'intérieur, prêt à envoyer valser son bureau et fracasser sa chaise sur le premier idiot se trouvant trop proche. Sérieusement, ils n'avaient rien d'autre à faire ? Une bonne partie des garçons de leur classe jalousait Jisung pour son succès auprès de la gente féminine alors ils essayaient de le ridiculiser dès qu'ils en avaient l'occasion, les faisant passer pour plus minables qu'ils ne l'étaient aux yeux des filles.
Alors qu'il attrapait les rebords de son bureau, la voix glaciale de Jisung s'éleva.
— Vous pourriez dégager ? Votre attroupement me gâche la vue.
L'ambiance devenue polaire manqua de faire grelotter le chinois et il risqua un œillade vers son meilleur ami. Il l'avait rarement vu si énervé et sa propre colère s'évapora instantanément.
— Dis donc Park, tu te prends pour qui à nous parler comme ça à chaque fois ? s'exclama un de leur camarade en frappant son bureau, renversant sa trousse au passage.
— Et toi, tu te prends pour qui à parler de Chenle et moi comme si on était pas là ? rétorqua Jisung en s'accroupissant pour ramasser son matériel.
Malheureusement, l'autre lycée donna un coup de pied dedans, cognant sa main au passage, et l'envoya à l'autre bout de la salle.
Ensuite, tout se passa très rapidement. Jisung se redressa en empoignant violemment le col du garçon pendant que ses amis se jetaient sur lui et Chenle sur ses bras.
— Jisung arrête, tu fous quoi ?
Plusieurs filles poussèrent des cris de surprise tandis que d'autres encouragèrent le jeune Park.
— Jisung, aller lâche le, il en vaut pas la peine !
— Bah ouais Park, écoute donc ton petit-cop...-
Et le coup partie, sans que personne ne puisse le retenir. Le garçon se retrouva au sol, ses amis ayant reculé de stupeur. Le reste de la classe se figea et plus aucun son ne se fit entendre. Une rage inconnue dansait dans les iris de Jisung et Chenle ne pouvait décrocher son regard exorbité du garçon à terre, se tenant la pommette.
— Mais t'es complètement malade ! cracha finalement le lycéen en se relevant. Je vais aller te dénoncer aux profs, tu vas voir...
— Mais vas-y, je t'en prie, riposta Jisung. Tu n'oublieras pas de mentionner que tu es le premier à m'avoir cogné.
— T'as aucune preuve...-
Il s'interrompit lorsque son adversaire leva la main, déclenchant plusieurs murmures surpris. L'ongle de son annulaire était retourné et ensanglanté. Une fille lui tendit rapidement un mouchoir qu'il saisit et le chinois ouvrit un peu plus les yeux, horrifié de ne pas avoir remarqué plus tôt que son ami était blessé. Attrapant son poignet il posa un regard assassin sur le garçon qui se tenait toujours la joue et ce dernier recula d'un pas, surpris.
— Viens Jisung, t'as besoin d'aller à l'infirmerie, asséna-t-il en le traînant à sa suite hors de la salle de cours.
Lorsqu'ils furent assez éloignés, il se retourna brusquement et Jisung manqua de lui rentrer dedans.
— Qu'est-ce qu...-
Coupé dans sa phrase par une gifle, il laissa tomber sa mâchoire, ahuri.
— Pardon ?
— Tu la méritais bien. Tu te rends compte de ce que tu viens de faire ? T'as cogné Daehyun ! Il n'a aucun scrupule, il se serait mis les professeurs dans la poche et tu aurais casqué ! Tu crois que ça va faire joli dans ton dossier une bagarre ? Non !
— Stop, stop Chenle calme toi ! Hé, tu me crois assez stupide pour prendre un tel risque ?
Le plus vieux s'arrêta dans sa tirade, ne comprenant pas où il voulait en venir.
— Qu'est-ce que tu racontes ? Tu es carrément chanceux d'avoir été blessé, sinon tu aurais été jugé comme étant celui qui a porté le premier coup.
— C'est bien ce que je dis. S'il ne m'avait pas frappé je ne lui aurais jamais mis ce pain.
De plus en plus perdu, Chenle s'affaissa sur lui-même. Jisung soupira, resserrant le mouchoir autour de son doigt.
— Mais... Tu avais l'air fou de rage. C'était comme si tu étais possédé et que tu ne te contrôlais plus.
— Tu exagères toujours. J'étais parfaitement conscient de ce que je faisais et c'est quand j'ai vu le sang que j'ai su que s'il disait le mot de trop je pourrais lui refaire le portrait sans risque.
— Je découvre une nouvelle facette de toi assez effrayante. Mais je comprends toujours pas. Qu'est-ce qui justifiait que tu le frappes ? Il allait juste dire que je suis ton p-petit-ami, c'est pas le premier à nous le dire.
Jisung frotta de sa main indemne son cou puis sa nuque, soudainement mal à l'aise.
— C'est pas qu'il imagine que tu sois mon copain qui m'a mis hors de moi... C'est qu'il sous-entende que c'est mal. Il nous l'a craché au visage comme si c'était une insulte et... J'ai eu l'impression qu'il te rabaissait plus bas que terre. J'ai pas supporté.
Chenle sentit sa vue se brouiller à cause des larmes qui surgirent sans avertissement et Jisung commença à paniquer.
— Tu p-pleures ? P-pardon ! Qu'est-ce que tu...? Qu'est-ce que j'ai dit qui...-
— Tais-toi, bredouille le plus vieux. C'est déjà assez gênant de pleurer alors si tu en fais toute une histoire ça va être pire.
Il essuya ses yeux d'un revers de manche et planta son regard dans celui de Jisung.
— Alors... Ça te fait rien si on dit que je suis ton copain ?
— Je dirais pas que ça me fait rien...
Chenle sentit son coeur bondir dans poitrine et il eut du mal à soutenir le poids des orbes sombres du plus jeune. Ce dernier essuya du pouce la dernière larme dévalant la joue de son ami, les faisant rougir tous les deux. Se rendant compte de leur état, ils éclatèrent de rire.
— On est vraiment ridicule, se plaignit Jisung en reprenant sa marche en direction de l'infirmerie.
— Ouais, c'est vrai, rit l'aîné avant de prendre une grande inspiration, pour se donner du courage. Dis... Je peux te demander un truc ?
Son ami ancra son regard dans le sien.
— Tout ce que tu veux.
— Est-ce que... Tu veux bien aller au bal de promo avec moi ?
Plus il avançait dans sa question, plus le volume de sa voix diminuait et il avait prononcé le dernier mot dans un souffle. Si Jisung ne s'était pas penché vers lui, il ne l'aurait certainement pas entendu. Réalisant ce que son ami lui demandait, un large sourire fendit son visage.
— Je me demandais quand est-ce que tu me le proposerais.
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top