Chapitre 2 : LA FÊTE

Irwin et Karel restèrent en haut jusqu'à l'arrivée des invités.

À 19h45, les deux amis, ainsi qu'Akira et Camelia se tinrent en bas pour accueillir les invités qui affluaient dans la maison.

Le premier venu était Cian, qui portait les affaires d'un homme presque chauve à la barbe poivre sel en complet très laid, qui regardait autour de lui comme s'il n'était jamais entré dans une maison.

Une femme blonde en robe argentée suivait.

Il y avait ensuite un couple et leur fille. Leurs cheveux étaient blonds, et ils donnaient des clins d'œil à tout bout-de-champ.

Un homme (« ou un titan » , pensa Irwin) de plus de deux mètres de hauteur qui devait peser au moins cent kilogrammes s'approcha. Un gringalet le suivait, qui n'était autre que son fils.

Il y avait ensuite un homme roux aux yeux qui semblaient violets (« Mon dieu, je perds la tête », se dit Irwin).

Puis enfin, une femme habillée de noir entra, suivie par son fils. Son fils...

« Oh non ! Ce n'est quand même pas le mec de tout à l'heure ? » s'alarma Irwin.

— Ça va ? demanda Karel. T'es encore plus pâle que moi.

— Tu vois c'que j'vois ? interrogea Irwin.

— Bah, eh, ça dépend quoi, répondit son ami en haussant des épaules. Oui, je vois une famille de cinglés qui lancent à n'importe qui des clins d'œil. Oui, je vois une meuf qui a l'air de se prendre pour une star milliardaire américaine. Oui, je vois deux p'tits goths qui se baladent au calme.

— Non, le gars, là, le lycéen, expliqua Irwin.

— Qu'est-ce qu'il a ? demanda Karel.

— Irwin, tu peux emmener des enfants dans ta chambre, dit Azra.

— OK, répondit-il.

Il emmena avec lui Karel, la fille aux clins d'œil, et le fils du titan, pendant qu'Akira s'occupait du lycéen.

— Je m'appelle Irwin, dit-il quand ils furent arrivés dans la chambre.

— Moi, c'est Karel.

— Pjotr, dit le gringalet.

— Pierre ? dit Karel.

— Non, Pjotr, rectifia... Pjotr. Pierre est la version française de Pjotr. Pour les Anglais, c'est Peter. Pietro pour les Italiens, Pedro pour les Espagnols et les Portugais, Petru en roumain et Piotr chez les Grecs.

— Ah, répondit simplement Karel. Et toi ? ajouta-t-il à l'adresse de la jeune fille blonde.

— Angela.

— Angèle ? s'exclama Karel.

— T'as un problème avec les prénoms des gens, ou quoi ? Si je te dis Angela, c'est Angela. La version allemande d'Angèle, ça donne : Angela.

— OK, OK, du calme ! s'écria Karel.

Irwin soupira.

— Tout va bien, jeune misanthrope ? demanda Pjotr.

— Je vais très bien, répliqua l'interpellé, mais je ne suis pas misanthrope.

— On vous dérange, messieurs ? intervint Karel.

— Parfaitement, monsieur ! dit Irwin en le décoiffant.

Tout compte fait, Irwin s'amusa assez bien, et il échangea même son numéro de téléphone contre ceux de Pjotr et Angela.

À vingt heures, ce fut le moment de dîner.

Il y eut une raclette, et Irwin, Karel, Pjotr et Angela mangèrent comme quatre tandis que Camelia et Akira se sustentèrent à peine. Mais le lycéen fut celui qui avala le plus de fromage et de pomme de terre. Irwin ne savait pas s'il avait l'habitude de beaucoup manger ou s'il n'avait pas pris de repas depuis longtemps.

L'homme en complet de mauvais goût semblait affamé mais fut cependant vite rassasié. La femme blonde mangea peu, et elle semblait tout trouver dégoûtant. Le couple aux cheveux blonds mangèrent eux aussi énormément. Le titan qui servait de père à Pjotr mangea à peine tout comme la mère du jeune fumeur. Quant à l'homme roux, il mangea beaucoup de fromage, mais ne toucha pas à la charcuterie, jetant son dévolu sur les œufs de caille car il était végétarien.

— Je vous préviens, je dors avec Karel, dit Irwin alors qu'ils remontaient dans sa chambre.

— Je vous préviens, je dors avec Irwin, répondit Karel.

— Et moi, je dormirai avec vous deux, dit Pjotr.

— Et toi, Angela ? Tu peux être avec ma sœur, par contre elle met du heavy metal pour s'endormir. Ce n'est pas très fort, mais les Boule Quies sont interdites dans sa chambre, prévint Irwin.

— Je ne crois pas que j'apprécierai de dormir avec du metal, dit Angela en riant. Je préfère dormir avec vous trois.

— Soit, dit Irwin en haussant des épaules. Mais moi, je mets le hard rock à fond la caisse.

— Et ton frère ? demanda Angela.

— Aki? Au pire, il écoute les livres audio Harry Potter, et, crois-moi, en français, c'est une véritable horreur, répondit Irwin. Au mieux, il passe des films hollywoodiens de Brad Pitt, style Troie.

— Va pour ta sœur, se décida finalement Angela.

— Je rigolais, tout à l'heure ! s'exclama Irwin. Je n'écoute jamais de hard rock, par contre, Aki est vraiment fan de Brad Pitt.

— Bon, alors, je dors avec vous. On prépare nos matelas?

— Ouais, dit Karel. Irwin, je peux dormir dans ton lit ? Allez, steuplé !

— OK, par contre, tu me laisse mon coussin ! accepta Irwin en se saisissant de son oreiller.

Ledit oreiller était un prisme droit avec deux faces pentagonales, et il était mauve, cette couleur étant la préférée d'Irwin.

— On fait une bataille de coussins ? proposa Karel en donnant un coup de point dans le sien, décoré du visage de Dark Vador.

— OK ! s'exclama Angela.

— À trois, on com..., commença Karel, mais il n'eut pas le temps de finir car l'oreiller Harry Potter d'Angela le fit tomber à la renverse.

Karel se redressa tant bien que mal.

— Argh, tu vas me le payer ! cracha-t-il en prenant un air faussement menaçant.

Puis il claqua de grosses mandibules imaginaires.

Irwin se cacha derrière ses rideaux.

— OK, moi, je suis un pays neutre, personne ne m'attaque ! dit-il.

— Petit flemmard, va  ! rétorqua Pjotr en lui envoyant son coussin dans la tête.

— Je vous déclare la guerre ! tonna Irwin.

Puis, pendant deux bonnes minutes, il y eut des combats d'oreillers, ainsi que des cris sauvages.

— Mon matelas, c'est mon territoire, dit Irwin.

— Dans tes rêves mon petit coco, grinça Karel en s'approchant.

— Vous ne passerez pas ! répliqua Irwin.

À la fin des batailles, Karel était l'empereur des trois matelas et du lit, et il laissa un choix aux trois perdants.

— Bon, soit je vous réduis en esclavage soit vous me donnez un butin.

Angela fouilla ses poches et trouva vingt centimes.

Pjotr sortit de sa sacoche un vieux Carambar écrasé ( très fameux ).

Irwin, quant à lui, donna à Karel une petite voiture verte qu'Akira lui avait passé une fois qu'il n'en voulait plus.

— Ça vous dit qu'on regarde un film ? demanda Irwin.

— Oh ouais ! Star Wars, Un nouvel espoir ! s'excita Karel.

La communauté de l'Anneau ! s'exclama Pjotr.

Harry Potter et l'Ordre du Phénix ! cria Angela.

La Guerre des Clones ! continua Karel.

Le Retour du Roi ! clama Pjotr.

Harry Potter et la Coupe de Feu ! termina Angela.

— Hé ho hé ho ! On se calme, dit Irwin. Sinon, on peut faire un jeu de société. J'ai Hôtel, La bataille navale, le Cluedo, Takenoko, Jamaica, un jeu d'intelligence...

— Ouah ! C'est quoi ? coupa Angela.

— En fait, il y a des énigmes et il faut les résoudre, expliqua Irwin.

Ils passèrent le reste de la soirée à jouer, et ce fut Pjotr qui remporta toutes les parties.

*

Le lendemain, tous les invités repartirent.

Irwin s'écroula sur son lit dans la ferme intention de lire jusqu'à midi.

— Irwin ? Tu viens m'aider à défaire le lave-vaisselle ? appela Azra.

Irwin soupira. Selon lui, « tu viens m'aider à défaire le lave-vaisselle » était une formule universelle signifiant soit « tu viens défaire COMPLÈTEMENT le lave-vaisselle », soit « je vais défaire 0,5% du lave-vaisselle, tu défais les 99,5% restants », et qui n'attendait pas le désaccord.

Il descendit et ouvrit le lave-vaisselle.

Bon, d'accord, il s'était trompé dans son interprétation. Azra défit 0,25% du lave-vaisselle, laissant 99,75%.

*

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top