1 - Le Bonten.

   ── If you don't terrify people a little
   bit, then what's the point.

Pdv (Y/n) :

Dans le silence pesant qui règne au sein du salon, entre ma génitrice moi-même, je souffle doucement sur ma boisson trop chaude, ne sachant pas vraiment quoi faire d'autre. J'observe les ondulations de mon eau parfumée sous mon souffle, tandis que je peux sentir le regard de ma maman posé sur ma personne.

- Alors, quoi de neuf ? Je finis par demander à ma mère en sirotant mon thé à la menthe qui a eu le temps de légèrement refroidir.

- Manami est morte il y a deux jours... Elle soupire tristement.

- Euh... Qui ? Je la questionne un peu perdue.

- Tu sais la mère d'Hajime !

- Euh...Qui ? Je répète encore plus confuse.

- La mère de Kokonoi ! Ton camarade de lycée. Elle m'explique en buvant son café.

- Ah ! Le rat !!

- ...

- Oh mince... Vous étiez très proches non ?

J'ai plus de peine pour ma mère que pour ce rat de Koko.

- Oui c'était une de mes amies les plus proches... Crise cardiaque ils m'ont dit...

- Je suis désolée maman...

- Aaah ça ne fait rien. Chaque chose a une fin après tout. Elle lâche d'un ton mélancolique.

Je la regarde peinée et fronce les sourcils de compassion.

- (Y/n), j'aimerais que tu fasses quelque chose pour moi.

- Oui bien sûr... Je réponds doucement.

- Va donc rendre visite à Hajime à Tokyo, et va lui donner mes plus sincères condoléances, ainsi que les tiennes.

Euh.

- Bah... non du coup ? Je lâche spontanément, avec un rictus sur mon visage.

- Pardon ?

- Tu sais que le téléphone ça existe maman ? Je vais pas prendre le train juste pour lui donner tes condoléances, t'as qu'à le faire toi même. Je rechigne, sur la défensive. En plus j'ai pas que ça à faire.

- Si, t'as que ça à faire, t'es au chômage ma fille. Moi en l'occurrence j'ai une vie. Donc fais-moi plaisir et va lui rendre visite. Peut-être que par la même occasion t'arriveras à trouver un travail à Tokyo, qui sait...

- Soit. J'accepte soulée, sachant que le débat ne mènerait à rien, et je lève les yeux au ciel.

- Tu pourras le trouver à cette adresse. Elle me dit en écrivant quelque chose sur un bout de papier, et elle me le tend.

Je saisis le morceau de feuille et le mets dans ma poche. La minute d'après, je réserve une place sur mon téléphone dans un train direction Tokyo.

- Je pars ce soir. J'annonce à ma mère d'une nonchalance sans pareille.

- Très bien ! Le plus tôt sera le mieux !

Je finis ce petit moment salon de thé avec ma génitrice et rentre chez moi préparer un sac de fringues. J'appréhende déjà ce voyage, mon envie de rendre visite à cet avare est proche de zéro, mais j'ai pas vraiment le choix.

Le temps passe, et assez vite vient le moment où je prends le train. Une heure et quart de trajet, et j'arrive à Tokyo.

Je sors de la gare et ressors le fameux papier que j'ai dans ma poche. J'appelle alors un taxi et lui donne cette adresse.

- Euh vous êtes sûre Mademoiselle...? Il me demande pour confirmer d'un air effrayé.

- Oui pourquoi ?

- Je ne sais pas qui vous a donné rendez-vous là-bas mais c'est dangereux... Pour y avoir déjà emmené un gars il y a quelques mois, je peux vous affirmer que c'est pas un endroit où on a envie de mettre les pieds.

- Je vous remercie de votre prévention mais ça ira pour moi. Je le rassure du mieux que je peux, mais la vérité c'est que je suis moi-même terrorisée à l'idée d'y aller.

Qui sait dans quel merdier Koko s'est mit ?

- Comme vous le souhaitez... Me répond fébrilement le chauffeur.

Je m'installe confortablement au fond de mon siège et inspire longuement.

Je connais Koko, donc même si ce rat bosse avec des mafieux il pourra rien m'arriver... Je connais Koko, il pourra rien m'arriver, je connais Koko, il pourra rien m'arriver...Pas vrai ?

- On est arrivé.

- Quoi déjà ??? Je m'étonne en me redressant brusquement.

On dirait que je stresse un peu trop au point d'en oublier le temps qui passe... Aaaah j'ai pas envie !! Mais maintenant que j'y suis je peux pas faire demi-tour...!

- Oui.

- Merci. Tenez, gardez la monnaie. Je dis au trentenaire en lui passant 2000 yens.

- Merci mademoiselle. Et faites attention !

Je lui fais un signe de tête avant de quitter sa voiture. Je respire un bon coup et me lance. Je fais face à un grand immeuble avec une façade qui mériterait un ravalement. Devant, il n'y a absolument rien, c'est désert.

Je m'avance en direction de l'immense porte, et toque assez fort pour qu'on m'entende. Je me suis vraiment niquée la main, donc il y a intérêt à ce qu'on m'ouvre.

- ... J'attends en silence.

Puis soudain, j'entends un bruit de pas, et un grincement au niveau de la porte.

- Hm ? T'es qui ?? Me demande agressivement un mec avec un cou de girafe et une tête de quarantenaire dépressif.

- Je viens voir Kokonoi. Je réplique simplement et fermement.

- Hah... Je le pensais pas comme ça... Il murmure avec un sourire en coin. Ça critique, ça critique, mais ça clique !

Je reste perplexe face à l'énergumène devant moi.

- Rentre, il est au cinquième. Me dit l'homme en me laissant un passage pour que je puisse rentrer.

J'hausse les sourcils et ne me fais pas prier. Rapidement, je file au bout de cette sorte de hall d'entrée et je prends directement l'ascenseur. Malheureusement pour moi l'autre mec m'a suivit. C'est gênaaaaant ! Je suis seule dans cet ascenseur avec lui, et je peux sentir que cette grande perche a un regard mal placé sur moi.

Quand les portes s'ouvrent j'ai l'impression de respirer de nouveau, et je pars rapidement.

- Koko y'a ta pute qu'est arrivée !! S'écrie l'autre imbécile.

Je m'arrête immédiatement et me retourne vers lui.

- Pardon ??

Je comprends mieux pourquoi il me regardait comme ça ce clochard.

- Bordel qu'est-ce que tu racontes Ran ? S'énerve le concerné.

Je me re-retourne et me retrouve nez à nez avec Kokonoi. À première vue j'ai eu du mal à le reconnaître. Ses cheveux sont désormais blancs, longs, et lisses. Cependant ses yeux de vipères ne trompent personne.

- (Y/n) ? Il demande surpis.

- Tu la connais ? Renchérit l'autre.

- Ce plouc vient de me traiter de pute !! Je m'offusque en pointant du doigt le dénommé Ran.

- C'est quoi ce raffut ? Se rajoute un homme aux cheveux roses. T'es qui toi ?

IL EST MAGNIFIQUE WOAH.

Je rougis rien qu'à le voir, il est incroyablement beau ce mec, wow je simp-

- Rien. (Y/n) viens avec moi. M'ordonne Koko en partant dans une salle.

Évidemment, je le suis. Et à peine arrivés dans une pièce à part qu'il me plaque contre un mur et m'étrangle.

- Pourquoi t'es là ?! T'es tarée ou quoi ?! Tu veux mourir en venant ici !?? Il m'agresse violemment, ce qui choque réellement.

Ma respiration devient plus mince, et l'air circule difficilement, sous forme de filaments. Je ne sais pas comment agir, alors j'essaie de parler mais les mots ne sortent pas assez distinctement de ma bouche pour qu'il me comprenne. Manquant de temps et d'idée, je lacère ses mains qui serrent mon cou de mes ongles.

- Tu me fais chier. Il soupire et me relâche.

- Bonjour la tronche de l'accueil. Je lâche amèrement en massant ma gorge endolorie. Je vois qu'après même dix ans d'écoulés tu restes toujours un con.

- Toi de même. Continue t-il sèchement.

- J'aurais peut-être pas du venir ici, mais c'est trop tard de toute manière. De plus je n'avais aucune idée d'à quel point c'était craignos cet endroit.

Il hausse les sourcils avec dédain, et nous nous asseyons autour d'une table basse.

Lui et moi on ne s'est jamais vraiment aimé... Je le respectais parce qu'il avait un talent fou pour l'économie, et lui me respectait pour mes talents de "pseudo manipulatrice à obtenir ce que je désire". Ça s'arrêtait là. À l'époque j'appréciais même plus son ami, Inui. Ce garçon était doté d'une beauté incroyable et d'une vraie gentillesse. Tout le contraire de ce rat quoi.

- Je suis venue ici sous la demande de ma mère, elle t'offre ses sincères condoléances pour Manami. Et tu as les miennes aussi. Je dis plus calmement, mais toujours accompagné d'un fond d'aigreur.

- Merci.

- Tu tiens le coup ?

- Comme si j'avais le choix. J'ai pas le temps de penser à ça. Il m'avoue dans un soupir.

- C'est à dire ?

- J'ai énormément de travail vois-tu. Après tout, tu as devant toi l'organisation la plus criminelle de Tokyo ! S'exclaffe Koko.

- Le Bonten...? Tu te fous de ma gueule j'espère ??? Je commence en me levant brusquement de ma chaise.

Le blanc me fixe en détails, un ange passe, et je commence à ressentir un malaise, voir même un mal-être.

- Tu veux travailler ici ? On pourrait avoir besoin de tes talents.

- Hein ? Je balance perdue.

- T'es sourde ou juste conne ?

- Mais- C'est du suicide pour moi là, pour de vrai cette fois ! Je vais crever dans deux jours si je fais partie de votre organisation de merde !! Puis j'ai une tête à faire des trucs illégaux peut-être ?!

- Réfléchis. Je te connais un minimum, et je sais que travailler dans un domaine qui exploite tes talents, ça te plaît. Poursuit le blanc. Puis entre nous, des trucs illégaux t'en as déjà fait...

Rha il a pas tord le con... En plus ma mère voulait que je me trouve un job... Oui 'fin sûrement pas un comme ça-
Ça me permettrait quand même de faire quelque chose de ma vie, au point où j'en suis, je suis plus à ça près. Mais tout de même c'est hyper immoral... Cependant si j'accepte, je pourrais bosser avec ce bg de mec aux cheveux roses...

- C'est d'accord. Je lui annonce, sûre de moi.

Les choses avancent étonnement vite pour moi, ça me paraît irréaliste, c'est même carrément lunaire.

- Oh ? C'était plus facile que prévu. Bon je vais chercher Mikey, il décidera ta place ici. Me dit-il avant de s'éclipser rapidement.

Mikey ? C'est qui lui ? Si on rajoute un "c" ça fait Mickey lol.

- Maison de Mickey, maison de Mickey...♪ Je chantonne tranquillement en attendant les deux autres.

Puis je les vois arriver, le rat et l'autre. Le "Mikey" était d'assez petite taille, habillé en noir, des cheveux eux aussi blancs et des yeux noirs. Il avait des cernes omniprésentes et ce regard vide. On pourrait croire observer une coquille vide.

- B-bonjour. Je le salue formellement en m'inclinant.

- Oh. Je t'ai pas déjà vu ? Il me questionne froidement à peine présent dans la pièce.

- Euuuh... Je ne pense pas ? Je réplique incertaine en me redressant.

- Hm... Si. C'est toi qui a filé des armes à feu à un gang de rue à l'époque, je me trompe ? À cause de toi il y a eu un mort, je me souviens.

Je déglutis fortement et baisse les yeux, un peu honteuse.

J'avais besoin d'argent pour aider ma mère, elle venait de divorcer de ce gros connard de chien de père, j'allais pas nous laisser crever comme des merdes...

- ...Tu es (Y/n), n'est-ce pas ? Il déduit intrigué, et l'entente de mon prénom dans sa bouche me donne une nuée de frissons.

- Euh... Je commence à bégayer. Oui...?

- Hm. Il laisse un blanc et me fixe avant de reprendre la parole. Tu sais te battre ?

- Non.

- C'est pas grave, on aura qu'à pas t'envoyer seule en mission. Ajoute Mikey déjà convaincu.

- ... Je n'ose pas parler sans qu'on me le demande.

- Dorénavant tu travailles pour moi. M'ordonne t-il en se rapprochant de mon corps. Tu es la cinquième exécutive du Bonten, tu m'obéis au doigt et à l'œil, et désormais, le Bonten passe avant ta propre vie.

Mon cœur s'accélère, je commence à me demander si c'était vraiment une bonne idée... Même Koko est sous le choc, exécutive carrément ? C'est trop de pression... Tout ça parce que quand j'étais jeune j'ai fait un gros truc, ça n'a aucun sens... Comment peut-il être si certain de mes capacités ?

- Bien. J'affirme et m'incline.

Soudainement, des cris venant de l'étage d'en dessous parviennent à nos oreilles.

- Keske-

- Allons voir. Nous dit Kokonoi.

On se hâte vers l'ascenseur, et bam, on est déjà cinq dedans. Moi, Koko, Mikey, cet abruti de Ran, et ce bg de mec aux cheveux bonbons. On se rend assez vite au hall d'entrée pour pouvoir voir une sorte de méduse-homme devant nous.

Il est super beau gosse lui aussi ma foi !

- C'est la conne, je l'ai kidnappé. Maintenant faut décider de son sort. Il annonce et nous mène à une autre pièce, une sorte de salle de réunion.

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Et voilà le premier chapitre :)
J'ai du le couper pour pas que ce soit trop long donc la fin est bancale 🥲

J'espère qu'il est ok pour un premier chapitre, j'ai hâte de publier la suite !

Je pense que cette ff aura dans les alentours des 20 chapitres si certains se posent la question-

(PS : ici on aime pas Ran alors la reader sera pas fan de lui non plus, je m'excuse aux fanas de cette asperge 😭)

La bise et à samedi prochain 😽

~ Maë ♡ ~

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