ʸᵘⁿᴶᵃᵉ - Lips Shut - ᴾᵃʳᵗⁱᵉ ⁴ ᶜʰᵒᵏⁱⁿᵍ ᵒⁿ ʸᵒᵘ ˡⁱᵏᵉ ⁿⁱᶜᵒᵗⁱⁿᵉ
11135 mots et je n'ai pas du tout mis tout ce que j'avais prévu. Donc désolée Ma Princesse, mais on ne comprend toujours pas grand chose. Seulement, plus, ça aurait vraiment été trop, même si tu aimes les longs chapitres ! XD
Et sinon j'ai une obsession pour Nicotine ! Parce que j'ai souvent des obsessions pour les chansons de Unlike Pluto.
"I don't wanna feel like something's wrong (But something is)
Yeah, I don't wanna blindly just move on (But you know you will)
Choking on your every word, your every desire
While I gasp for air, you just stand and stare
Choking on you like nicotine
My lungs are on fire
But I won't die today
'Cause you will kill me slowly"
Yunho avait décidé que trop, c'était trop.
Cette fois-ci, il allait régler les choses avec Jaejoong, en face-à-face.
La dernière fois, malgré l'impression de se faire utiliser, et même si le blond l'avait abandonné sans un mot juste après avoir eu ce qu'il était venu chercher, le danseur avait cru le peu prononcé par ce dernier.
Lorsque l'homme d'affaires lui avait dit ne pas avoir l'intention de rompre, il l'avait pensé sincère.
Mais un mois après, il était perdu.
En colère.
Et plus que tout, fatigué.
Pas un seul coup de fil ou message depuis leur moment sur la plage et Yunho avait l'impression d'être le seul à se rendre malade avec cette relation qui ne ressemblait plus à grand chose.
Il se torturait quotidiennement l'esprit, repoussant de plus en plus difficilement les idées douloureuses et angoissantes qui l'assaillaient.
Ignorant péniblement, toutes les connexions qui se faisaient dans son esprit et les points sombres, éparpillés comme des indices, qui une fois reliés, formaient une ébauche de vérité qu'il ne se sentait toujours pas prêt à accepter.
Il refusait d'utiliser son cerveau, préférant encore écouter son cœur, même si c'était toujours un choix douloureux.
Aller à l'encontre de ce qu'on avait attendu de lui, de ce qu'on avait voulu faire de lui, était l'une de ses règles de base.
Les émotions n'étaient pas une faiblesse et il n'était pas une machine parfaite.
Il était vivant.
Il pouvait penser, ressentir, désirer, espérer et se briser.
Voilà pourquoi il était à SM & YG, devant le bureau de Changmin, après avoir appelé Jaejoong pour exiger de le voir.
Mais la porte était fermée et une dizaine de gardes du corps formait un périmètre devant, ce qui le surprit.
Même si l'avocat était haï par énormément de monde, il peinait à croire qu'il ait soudain décidé d'être protégé si "lourdement" et jamais il n'avait vu son amant avec plus d'un homme pour assurer sa protection.
Alors qu'est-ce que tous ces hommes surveillaient ?
Un nouveau point s'éclaircit dans son esprit, agrandissant l'image de plus en plus nette, qu'il tentait encore d'enfouir lâchement sous des couches d'espoir.
Continuant de l'ignorer, comme la voix qui lui hurlait qu'il allait finir blessé, il tenta d'entrer, appelant son amant, sachant que ce dernier pouvait parfaitement l'entendre et le voir.
Les gardes du corps le repoussèrent plusieurs fois, jusqu'à ce qu'un bruit strident venant de la porte, et un ordre dans leurs oreillettes, les fassent changer d'attitude.
Reprenant leur position initiale, ils ignorèrent rapidement Yunho, après que l'un d'entre eux lui ait fait signe qu'il pouvait entrer.
Le cœur battant, mais sans la moindre hésitation, le brun pressa la poignée.
Le bureau était aussi froid et immense qu'il l'avait imaginé.
Semblable à Changmin.
Aucune émotion, rien de personnel, tout sous contrôle.
L'avocat, dans le fauteuil face à la porte, fut la première personne que le danseur vit, leurs regards se croisant, ajoutant immédiatement à la tension déjà présente.
En costume trois pièces gris foncé, avec une chemise blanche et une cravate noire, assortie au mouchoir dépassant de sa poche avant, un dossier entre les mains, son expression était toujours aussi indéchiffrable.
Son attention rapidement attirée vers la droite, Yunho le délaissa, se concentrant sur son amant qui se redressait, torse-nu, installé sur une sorte de table de massage.
À ses côtés, une femme d'une quarantaine d'années, en robe moulante bleue, retirait sa blouse blanche pour enfiler son manteau en cuir.
Arrangeant sa chevelure blonde et son col, elle saisit sa sacoche, salua l'homme d'affaires et l'avocat en russe, et se dirigea vers la sortie, ignorant complétement le boxeur.
Ce dernier ne s'en formalisa pas, son regard fixé sur son amant, qui était debout, remettant son pull en cachemire noir, dont la large encolure, dévoilait ses clavicules.
Le blond ne l'avait pas encore regardé réellement, comme s'il ne voulait pas lui faire proprement face.
Décidé à avoir une vraie discussion avec lui, qu'il le veuille ou non et que Changmin soit présent ou pas, il se rapprocha lentement, avec l'impression que la distance entre eux était plus dure à franchir que des montagnes.
- Tu vas m'ignorer encore longtemps ?
- Je ne t'ignore pas. Rétorqua tranquillement Jaejoong. J'ai même cédé à ton chantage puéril en acceptant de te voir immédiatement.
Yunho rit légèrement, le son dévoilant clairement qu'il était blessé.
- Mon chantage puér....
Sourcils froncés, il ne finit pas sa phrase, son regard attiré par les produits sur le petit charriot près de la table de massage.
S'en rapprochant rapidement, il saisit plusieurs flacons, regardant attentivement les étiquettes.
Son amant, surpris par son brusque silence, avait relevé la tête, lui accordant enfin réellement son attention, l'observant manipuler les produits aux noms compliqués, dont peu de gens connaissaient l'existence.
Pourquoi était-il soudain si fasciné par eux ?
- Tu.... Tenta le boxeur, avant de se mordre la lèvre, tendu.
Cette fois, il se trouvait face à une image trop nette pour être ignorée.
Clignant des yeux, il souffla profondément.
- Tu as un Īkō.
Ça ne sonnait pas comme une question et Jaejoong tressaillit, son trouble et sa surprise impossibles à rater.
Comment pouvait-il le savoir ?
- Oui, je sais dans quel cas, on utilise ces produits et je peux facilement faire le lien avec tes migraines qui n'en sont pas vraiment. L'éclaira Yunho.
Son Īkō, déviation du terme "ego", était un outil presque vital pour le blond et vu que ce n'était pas quelque chose de mal ou de honteux, il ne voyait pas l'intérêt de nier.
Mais ce qui provoquait l'angoisse du brun, n'était pas sa découverte, mais l'idée immédiate qui avait accompagnée celle-ci.
La question terrifiante qui clignotait dans son esprit depuis.
- Est-ce que je l'ai déjà rencontré ? Demanda-t-il, sa voix peinant à ne pas trembler.
Cette fois-ci, le cœur de Jaejoong fit un bond dans sa poitrine, son estomac se nouant douloureusement.
Il comprenait parfaitement ce que voulait savoir son amant et il n'était pas censé avoir peur de lui répondre franchement.
Il n'était pas censé appréhender sa réaction et chanceler ainsi.
Toute cette histoire avait duré trop longtemps déjà et il avait loupé plusieurs occasions d'y mettre fin définitivement, il ne devait pas passer à côté de celle-ci.
Pourtant, la gorge nouée, il fut incapable de répondre.
Incapable de pousser Yunho à sortir de sa vie.
Mais son silence était tout aussi parlant pour le brun.
Peut-être même plus encore que des mots.
Malgré tout, ce dernier espérait encore, se sentant pathétique d'y croire toujours.
Déposant les produits, il se tourna pour faire face au blond, qui ne le regarda pas dans les yeux.
- Est-ce qu'alors que je pensais être avec mon amant, je me suis déjà retrouvé avec lui ? Est-ce que je l'ai enlacé, embrassé ? Questionna-t-il plus précisément. Est-ce que j'ai... couché avec lui ?
L'idée lui donnait envie de vomir et il ramena un bras vers lui, comme pour se protéger, reculant instinctivement, même si l'aîné n'avait pas bougé.
Derrière eux, toujours dans son fauteuil, Changmin eut un reniflement de mépris.
- Apparemment, tu as pris ton pied et tu n'as pas vu la différence ! S'exclama-t-il. Donc pas besoin d'en faire soudain toute une histoire !
Yunho l'ignora, concentré sur son amant, cherchant son regard.
- Réponds-moi. Souffla-t-il péniblement. Est-ce que les moments qu'on a passé ensemble n'étaient que des rendez-vous parmi d'autres dans ton planning, de ceux dont tu pouvais te débarrasser en envoyant ton remplaçant ?
Le brun était blessé, mais calme. Il ne criait pas, ne s'agitait pas et semblait doucement se refermer sur lui-même.
Jaejoong sentait la barrière invisible entre eux s'épaissir encore, et même si ce n'était pas ce qu'il devait ressentir, il fut oppressé par ce constat.
Angoissé par la suite.
- Ce n'est...ce n'est pas un clone ou une machine.... Bégaya-t-il, tentant de se défendre au lieu de mettre un point final à ce jeu ridicule. C'est une part de moi, je n'ai pas
- Oh, parfait alors. L'interrompit Yunho.
Sa voix était basse, soudain sans émotion.
- Merci d'avoir accordé ce bout de toi si précieux, au pauvre gamin que je suis. Déclara-t-il, toujours aussi calmement. Tu n'aurais pas dû te donner autant de mal.
- Yun, ne
- Je vais arrêter d'abuser ton temps, apparemment, je l'ai fait déjà trop longtemps.
Jaejoong tendit la main, alors que le brun lui tournait le dos, mais il n'alla pas jusqu'au bout, s'arrêtant avant de pouvoir le toucher, comme s'il butait contre ce mur infranchissable entre eux.
Il resta figé, l'observant rejoindre la porte et la refermer derrière lui, les ongles enfoncés dans ses paumes.
Son portable en mains, Changmin le ramena subitement à la réalité.
- Circus envisage un vote pour une éventuelle libération avancée. Déclara-t-il. Plus personne ne croit que Hyde va s'en sortir.
Se levant, l'avocat arrangea sa veste de costume.
- Tout se passe mieux que prévu.
Quittant la porte de yeux, Jaejoong expira, ses épaules se détendant.
Oui, c'était ça la réalité, sa réalité.
Ce qu'il attendait depuis si longtemps arrivait enfin, il n'avait pas le temps de s'accrocher à une mascarade.
ღ
Jin était sûr d'avoir largement dépassé le stade de l'angoisse.
Après avoir passé des heures devant son armoire, il s'était finalement décidé pour un look entièrement noir.
Un pantalon de costume très ample, qui réussissait le miracle de tomber légèrement sur ses hanches, tout en mettant parfaitement en valeur ses fesses. Un blazer simple, sans bouton, resserré au niveau de la taille et un body en dentelle, dont le petit col couvrant son cou, était orné d'un petit ruban en satin, formant un joli nœud au niveau de la gorge.
Il avait ensuite filé sous la douche, tentant de se détendre dans l'espace minuscule, à l'aide de son gel douche à la pêche et shampoing à la noisette.
Le résultat n'était pas exceptionnel, vu que son angoisse refusait de laisser son estomac en paix, mais au moins, il était propre et sentait bon.
Une énorme serviette rouge, usée, autour de la taille et une plus petite, blanche, dans les cheveux, il observa la tenue qu'il avait choisie, soigneusement posée sur le lit.
Était-ce vraiment un bon choix ?
- Pourquoi est-ce que je stresse plus que si c'était un rencard ? Souffla-t-il, triturant le pendentif fée, à son cou.
Le calme de l'appartement soudain brisé par son téléphone vibrant sur la petite table basse, près d'un verre, il se tendit immédiatement.
Terrifié, comme à chaque fois que son portable émettait le moindre bruit, il sentit son cœur s'affoler, une remontée acide rejoignant douloureusement sa gorge.
Déglutissant, les mains tremblantes, il saisit l'appareil, n'osant pas tout de suite regarder l'écran.
Il devait le faire. Il devait répondre.
Et si c'était l'homme à qui il voulait demander de l'aide ?
Soufflant, il tourna son portable, ses doigts crispés autour.
- Jung Kook ?
Surpris, mais soulagé que ce ne soit pas son harceleur, il décrocha.
- Tout va bien ? Demanda-t-il directement.
Un petit silence lui répondit, puis un rire timide.
- C'est gentil de demander.... Souffla doucement l'adolescent. Ça va, merci.
Rassuré et un peu surpris par son inquiétude, ou le ton du roux, Jin s'assit sur le bord du matelas.
- Je... j'appelais pour.... Yoongi m'a dit que tu as rendez-vous avec la personne dont tu espères l'aide, ce soir...
- Il t'a dit ça ? Rétorqua le chorégraphe, à la fois surpris et amusé. Vous avez vraiment discuté ?
- C'est la seule fois où il a répondu à mes messages. Je crois qu'il en avait marre que je le harcèle, donc il s'est débarrassé de moi, en quelque sorte.
Jung Kook était autant amusé que son interlocuteur, par l'attitude du platine.
- N'abandonne pas, en réalité, il a vraiment besoin d'attention et d'affection. Expliqua Jin. Surtout en ce moment.
- Je ne suis pas du tout, du genre à abandonner.
Ayant eu cette impression, bien qu'il connaisse à peine le plus jeune, le danseur acquiesça machinalement.
Regardant rapidement son écran pour vérifier l'heure, il écarquilla les yeux en comprenant qu'il allait devoir accélérer.
Déposant son portable après avoir mis le haut-parleur, il laissa tomber sa serviette.
- Et donc, qu'est-ce que je peux faire pour toi ? Demanda-t-il.
- Je me suis dit que tu serais peut-être stressé et je voulais savoir si ça allait. Répondit Jung Kook, un peu gêné.
Jin, qui enfilait son body, s'arrêta quelques secondes, ne s'étant pas attendu à une telle réponse.
"Il est adorable" songea-t-il, souriant.
- Et bien, pour être honnête, je suis effectivement très anxieux. Avoua-t-il. J'ai regardé quelques épisodes d'un anime pour me changer les idées, mais le stress est vite revenu, après.
Un petit silence lui répondit et il continua de s'habiller, refermant les boutons de son pantalon.
- Tu veux que je vienne avec toi ? Proposa finalement l'adolescent.
À nouveau surpris par ce dernier, le chorégraphe ne répondit pas.
- Je sais que tu dois penser que je ne suis qu'un gosse et ce n'est pas faux, mais je.... Paniqua le roux.
- Hey, respire. L'interrompit Jin. Tout va bien, aucune raison de paniquer.
Le danseur entendit le plus jeune souffler bruyamment à l'autre bout du fil et il fut attendri.
- J'apprécie énormément ta proposition et je suis très tenté de l'accepter. Reprit-il. Mais j'ai un service à demander à quelqu'un que je connais à peine, qui tient beaucoup à son intimité et qui a malgré tout accepté de m'écouter. Amener quelqu'un d'autre ne serait pas correct.
ღ
Changmin se massa les tempes, fermant quelques instants les yeux.
Installé sur sa terrasse, avec une vue imprenable sur une partie de son domaine, il n'en profitait même pas, plongé depuis des heures dans les piles de dossiers entassés devant lui.
De nombreux livres et documents étaient ouverts, tous traitant du même sujet, les porteurs.
L'avocat voulait en apprendre le plus possible sur leurs spécificités, leurs comportements, leur Histoire, les divers procès les concernant et les différents précédents judiciaires se rapprochant du cas de son client.
Pour pouvoir exploiter la moindre faille et savoir dans quelle brèche s'engouffrer, il devait être prêt et donc, informé.
Mais entre les nuits blanches et le stress causé par le silence de son petit frère, tout commençait à se mélanger. Il peinait de plus en plus à se concentrer, son esprit finissant toujours par revenir vers l'une des plus horripilantes personnes qu'il connaissait, Jin.
C'était le seul porteur qu'il avait vu d'aussi près et plus d'une fois, donc il était normal que son cerveau utilise cet escroc pour illustrer les différentes informations assimilées, mais ça ne rendait pas la situation plus tolérable.
Il n'avait aucune envie d'être pollué par ce gosse détestable !
Un soupire frustré lui échappa, ses yeux s'ouvrant sur un passage traitant des odeurs particulières des porteurs et il referma brusquement le document.
Sentant l'agacement pointer, il saisit une petite bouteille d'eau, la dernière, sur cinq, encore pleine.
Le soleil se couchait, le ciel partagé entre rouge-orangé et bleu rose.
Il n'y avait pas le moindre signe de vie humaine, l'immense demeure retirée au creux de la forêt, entourée de lacs et de montagnes.
Il n'était pas loin de la ville et pourtant, avait l'impression d'être seul au monde.
Un léger vent s'élevant, il posa quelques livres sur les différents papiers, pour ne pas qu'ils s'envolent et se demanda à nouveau, s'il ne devait pas appeler son frère.
Depuis leur dispute dans le bureau de Jaejoong, au sujet de l'affaire Mizer, Jung Kook ne lui avait plus donné de nouvelles.
Changmin savait qu'il continuait à travailler et voir leurs parents, donc qu'il allait bien, mais ce silence était stressant.
- Pourquoi faut-il que tu sois aussi stupide que notre père ? Souffla-t-il, triturant son portable. Toujours à vouloir sauver tout le monde et protéger des soi-disant innocents, alors que vous n'êtes même pas capables de prendre soin de vos proches.
Vibrant entre ses doigts, son téléphone mit fin à ses reproches.
Face au nom de Junsu sur son écran, il grogna, tenté de jeter son portable dans le vide.
- QUOI ? Aboya-t-il finalement en décrochant.
- Quel doux son que celui-ci de l'être aimé. S'amusa le roux. Comment va mon précieux tiroir caisse ?
- Je vais raccrocher. Rétorqua froidement Changmin.
- On a du boulot.
Le brun ricana.
À quel moment, exactement, n'avaient-ils pas de boulot ? Ils étaient toujours en train de travailler.
Officiellement ou non. Légalement ou pas.
- Qu'est-ce que tu es trop incompétent pour réussir seul ?
- L'héritière Wang, je veux qu'elle décide son père à venir chez nous.
- JYP est le cabinet des Wang depuis trois générations. Commenta Changmin.
- Oui, mais papa gâteau dit amen à tout ce que dit sa fille. Répondit Junsu.
- Et toute cette histoire me concerne car ?
- Elle rêve de rencontrer le célèbre Lucifer ! S'exclama le roux.
L'autre grogna, tenté, plus que jamais, de jeter son téléphone.
- On se retrouve au Velvet dans deux heures. Ajouta son patron, avant de raccrocher.
Finissant sa bouteille d'une traite, il écrasa celle-ci, la mine fermée, imaginant le visage de Junsu à la place.
Pourquoi supportait-il tout ça déjà ?
- Foutu Jae et son W.... Grommela-t-il en rentrant dans son salon, tirant un peu la porte coulissante de la baie vitrée.
Retirant la ceinture de son jean, la laissant tomber par terre, en route vers sa chambre, il réalisa qu'il n'avait même pas pris le temps de mettre une tenue plus agréable lorsqu'il était rentré, s'étant directement mis au travail.
Maudissant à nouveau les porteurs, ou plutôt Jin, il retira sa chemise blanche, la jetant aussi au sol.
Voyant rapidement, en passant devant un miroir, l'encre de l'un de ses Persona, tatouages réalisés par son frère, migrer sur sa peau légèrement halée, il s'arrêta, reculant de quelques pas.
Se tournant face à son reflet, il observa le motif se former sur son avant-bras, curieux.
Mais face au visage qui apparut, il fronça les sourcils, confus.
Est-ce qu'il avait un Luffy sur la peau ?
ღ
Yoongi soupira, son portable vibrant entre ses doigts.
D'un côté, il appréciait la distraction apportée par Jung Kook - c'est d'ailleurs pour calmer son angoisse qu'il s'était décidé à répondre au message du roux - mais depuis un moment, ce dernier ne cessait de le harceler sur un sujet précis et ça commençait à l'agacer.
Il savait que l'autre ne pensait pas à mal. Ou du moins, il l'espérait. Mais malgré tout, se faire interroger sur ses goûts pour sa future chambre, c'était stressant et douloureux.
Le but de leur échange était justement de lui faire oublier la situation terrifiante dans laquelle il se trouvait et le rendez-vous de Jin, qui semblait son seul espoir.
𝔸𝕣𝕣ê𝕥𝕖 𝕕'ê𝕥𝕣𝕖 𝕤𝕦𝕣𝕖𝕩𝕔𝕚𝕥é ! 𝕋𝕦 𝕟'𝕖𝕤 𝕡𝕒𝕤 𝕖𝕟 𝕥𝕣𝕒𝕚𝕟 𝕕𝕖 𝕔𝕙𝕠𝕚𝕤𝕚𝕣 𝕦𝕟 𝕡𝕒𝕟𝕚𝕖𝕣 𝕖𝕥 𝕦𝕟𝕖 𝕝𝕒𝕚𝕤𝕤𝕖, 𝕡𝕠𝕦𝕣 𝕦𝕟 𝕔𝕙𝕚𝕠𝕥 𝕢𝕦𝕖 𝕥𝕦 𝕖𝕤𝕡è𝕣𝕖𝕤 𝕧𝕠𝕚𝕣 𝕥𝕖𝕤 𝕡𝕒𝕣𝕖𝕟𝕥𝕤 𝕥'𝕠𝕗𝕗𝕣𝕚𝕣 !
Le sourire de Jung Kook disparut, alors qu'il se redressait sur son lit.
Hésitant quelques secondes, il appuya finalement sur la touche appel.
Yoongi tressaillit. Les yeux écarquillés, il refusa de répondre.
N'abandonnant pas, le roux essaya encore, malgré ses appels refusés plusieurs fois.
- Arrête de traiter ça aussi légèrement ! Lança directement le platine, décrochant enfin. Pour toi, c'est peut-être une bonne action amusante, mais p
- Je ne te considère pas comme une bonne action. Le coupa Jung Kook. Je suis désolé si je te donne encore cette impression.
Yoongi se mordit la lèvre.
- Si je ne suis pas une œuvre de charité, qu'est-ce que je suis ? Pourquoi tu fais ça ?
- Un être humain que j'ai envie d'aider.
Un ricanement échappa au porteur et le roux soupira.
- Écoute, c'est vrai que je suis seul. Avoua-t-il. Trop seul. Toujours seul.
Passant une main dans ses cheveux lâchés, il quitta son lit.
- Et peut-être que l'idée de l'être un peu moins, l'idée que mon chez-moi me semble moins vide et silencieux, me fait réagir comme un gosse, surexcité, car ses meilleurs copains vont venir dormir à la maison. Continua-t-il. Ça doit être blessant et détestable pour Jin et toi, pardon.
Yoongi maudit mentalement l'autre adolescent, se demandant pourquoi il avait l'air soudain si malheureux.
Maintenant, il culpabilisait !
- Si la connaissance de Jin ne peut rien faire, je risque vraiment de...
Il ne finit pas sa phrase, sa main tremblante le forçant à mettre son téléphone sur haut-parleur.
Glissant ses paumes sous ses cuisses, il ferma les yeux, le portable vers son estomac.
- Si ça ne passe pas comme tu le veux, je te promets de t'enlever et te cacher. Déclara Jung Kook.
Le platine secoua la tête, un son semblable à un sifflement, lui échappant.
- Ne fais pas de promesses ridicules que tu ne comptes même pas essayer de tenir.
- Ce ne sont pas des paroles en l'air ! Répondit le tatoueur. Si tu veux, je peux même venir maintenant.
Les ongles crispés autour de sa couette, Yoongi se mordit la langue. Sentant à quel point, il était tenté de demander à son interlocuteur de venir l'emmener, bien que sachant que c'était impossible, il se sentit ridicule.
- Ce n'est pas parce que tu as quelques tatouages sur le corps, que tu peux jouer les mauvais garçons ! Lança-t-il finalement. Tu finiras en prison ou mort, si tu ne restes pas loin de certaines personnes.
Jung Kook ne put s'empêcher de rire amèrement.
- Ça t'amuse ? Grogna le platine. Tu penses que j'exagère ou mens ?
- Je suis un gentil garçon. Souffla le roux.
Un peu surpris, le porteur fronça les sourcils.
- Ça, je le sais. Répondit-il. C'est pour ça que je te demande d'arrêter de jouer les durs ou de promettre de me sauver telle l'héroïne d'un ridicule roman à l'eau de rose.
- Mais tu en as besoin. Tu as besoin d'être sauvé.
Son tee-shirt noir remontant sur son ventre rond, Yoongi glissa ses doigts contre sa peau, humide à cause de la chaleur étouffante.
- Pas par un gentil garçon. Répondit-il.
Jung Kook, torse nu, en bas de jogging gris, s'arrêta devant son miroir, observant ses nombreux Persona bouger, tous en même temps, les encres voyageant sur son corps, passant sur les motifs fixes, se croisant, mêlant, repoussant, allant du bouts de ses doigts et orteils, à la racine de ses cheveux, voire sous sa chevelure rouge cerise.
C'était chaotique, et selon lui un peu laid, exactement comme ce qu'il ressentait.
Face au silence qui se prolongeait, Yoongi se sentit mal à l'aise, s'en voulant de sa franchise.
Il n'aurait pas dû aborder le sujet.
- Personne n'aurait proposé de nous héberger. Murmura-t-il presque. Je te remercie.
- Tu me remercies d'être un gosse égoïste et inutile ?
Le platine tressaillit.
Les mots et le ton froid, mais pas agressif, accélérant son rythme cardiaque.
Sa main droite récupérant son téléphone, un instant, il se redressa en position assise.
- Le simple fait de nous héberger officiellement et légalement, est déjà très dangereux. Souffla-t-il. Au final, c'est nous les plus égoïstes, d'accepter ta proposition.
ღ
Jin n'était absolument pas à l'aise.
Dernièrement, sortir et voir du monde était redevenu une épreuve, alors se retrouver à cette soirée, où il ne se sentait pas à sa place, était une épreuve.
- Je suis désolé. S'excusa Nam Goong Min, pour la seconde fois. J'étais obligé d'assister à cette soirée et comme ça avait l'air d'être urgent...
Il laissa sa phrase en suspend, plaçant une main dans le dos de Jin, vers ses omoplates, pour le guider parmi la foule.
Le chorégraphe ne comprenait pas trop le fonctionnement du Velvet. Ça ressemblait à un pub VIP, au mobilier hors de prix, mais l'ambiance rappelait une réception mondaine, ennuyeuse et dégoulinante d'hypocrisie.
- C'est moi qui m'excuse. Je m'impose alors que tu es très occupé et as sûrement bien mieux à faire.
Bifurquant vers un long couloir très étroit et bien plus calme, le brun s'arrêta une seconde, tournant la tête vers lui.
- Crois-moi, il n'y a absolument rien d'agréable à être au milieu de toutes ces personnes. Lui avoua-t-il. Et puisque je suis coincé ici, pour ne pas froisser les Wang, qui invitent, ta venue est un réel plaisir.
Fronçant légèrement les sourcils, il ajouta.
- Bien que je n'ai pas envie de me réjouir si tu as des problèmes.
Jin ne dit rien, souriant simplement, un peu gêné, et ils se remirent en route, atteignant le bout d'un troisième couloir, encore plus étroit.
D'ici ils n'entendait plus les bruits de la soirée et le châtain eu l'impression qu'il n'y avait plus rien pour couvrir les battements effrénés de son cœur.
S'arrêtant devant une petite porte coulissante en bois, qu'il fit glisser, Nam Goong Min se décala pour le laisser passer en premier.
Il n'y avait personne dans le petit salon, à la lumière tamisée. Les meubles en bois, accordés aux rideaux, banquettes et cousins lie de vin, créant une ambiance propice aux partages de secret.
- Je t'en prie, installe toi.
Tutoyer l'avocat était encore étrange pour Jin, mais malgré l'impression désagréable qu'il s'imposait et faisait perdre son temps à ce dernier, il lutta contre l'envie de fuir.
S'installant autour de la table basse, dans un large fauteuil, il tritura nerveusement son pendentif.
Il essaya de rendre son sourire au brun, mais eut l'impression de grimacer et ça ne fit qu'augmenter sa gêne.
Ses cheveux étaient remontés sur le haut de son crâne, dans un chignon parfait et les quelques mèches qu'il avait autorisé à jouer les rebelles, n'étaient pas suffisantes pour le cacher.
Son visage était entièrement dégagé, tout comme ses yeux, obligés de supporter l'intensité de ceux du plus âgé.
- Jin, détends toi ! S'exclama gentiment celui-ci. Ce n'est que moi ! Le nul qui s'est fait virer par sa fiancée !
- Com...comment va Anya ? Demanda le chorégraphe, sautant sur l'occasion.
Il avait appris le prénom du véritable amour de l'aîné il y a peu et apparemment, celle-ci était souffrante.
Le brun sourit, sortant son portable en se rapprochant de lui.
- Mieux, regarde.
Observant l'écran, Jin vit un selfie de l'avocat, dans un pull marine qui lui allait injustement bien, allongé sur un lit, une jolie brune aux cheveux courts, collée à lui. Elle semblait encore un peu souffrante, son teint pâle et les poches sous ses yeux trahissant son état, mais elle restait magnifiques et la photo était adorable.
Tous deux grimaçaient, semblant aussi heureux, qu'à l'aise ensemble.
"Ça fait du bien de voir ça." Songea le plus jeune.
Rangeant son portable, Nam Goong Min retira sa veste de costume.
- Qu'est-ce que tu bois ?
Jin, le détaillant, se sentit soudain pas assez habillé pour le lieu et la situation.
- Je suis désolé.... Souffla-t-il. J'aurais dû faire un effort vestimentaire supplémentaire.
Il lissa machinalement le bout du ruban de son body, mordillant sa lèvre.
L'avocat fronça les sourcils.
- Ne dis pas de bêtises, tu es parfait ! S'exclama-t-il. Aussi sexy qu'élégant !
Jin resta sans voix, surpris pas le naturel de la réponse.
Généralement, la plupart des hommes hétéros avaient du mâle à le complimenter, à moins d'avoir accroché un panneau "no homo" au-dessus de leur tête. Même ceux attirés par les hommes, pouvaient avoir du mâle avec son look et ses préférences.
Alors le fait que le brun puisse si facilement et sincèrement lui dire qu'il était sexy et élégant, sans rappeler une dizaine de fois "je ne suis pas gay", ou regarder le sol en bégayant, était une vraie surprise.
Une bonne surprise.
- D'ailleurs, ne voulant pas passer pour un fétichiste dangereux, je me retiens depuis tout à l'heure de prendre tes chaussures en photos pour les envoyer à ma petite femme ! Ajouta l'aîné. Elle a une véritable obsession pour les souliers et à force ça déteint sur moi.
Il rit, complètement détendu, assumant entièrement ses propos.
Jin, encore plus choqué, baissa machinalement les yeux vers ses escarpins plate forme, à talons, rouge et or.
À cet instant précis, il décida que Nam Goong Min était un homme bien.
Peu importe ce que ça voulait dire.
ღ
- Je ne vais pas coucher avec ça ! Lança Changmin.
Il était volontairement blessant et bruyant.
La fausse blonde, amie de l'héritière Wang, qui tentait lourdement de le séduire depuis un moment, laissa échapper un couinement aigu.
- Pardon ? S'exclama-t-elle
L'avocat eut envie de rouler des yeux face à l'attitude ridiculement théâtrale.
Il se donnait toujours à fond pour son travail, mais même s'il pouvait accepter supporter ce genre de soirée ridicule et leurs invités tout aussi agaçants, il était hors de question qu'il se laisse utiliser et fasse le clown pour divertir qui que ce soit.
Il n'était pas Junsu.
Lui servait ses clients en faisant absolument tout ce qui était nécessaire pour leur assurer la victoire, mais ça n'allait pas au-delà de ça.
Il était leur avocat, pas leur esclave.
Coucher avec une gamine qui le considérait comme un objet qu'elle pouvait posséder à sa guise, pour qu'une héritière, tout aussi pourrie, pousse son papa à changer de cabinet ?
Jamais.
Ignorant la crise de la décolorée, il se leva de la banquette en cuir, pour rejoindre le bar.
La fille Wang se plaça devant lui, minuscule, même en talon, la mine furieuse.
Mais ne prêtant aucune attention à ses menaces et ne prenant même pas la peine de baisser la tête pour la regarder, ou de la saluer, il la contourna, poursuivant sa route.
- Je peux savoir ce que tu fais ? S'exclama Junsu, s'appuyant contre le bar.
Étonnamment, malgré la foule, le comptoir était presque désert, des serveurs faisant en permanence le tour de la salle.
- Je me commande un verre de vin.
- Chang, ne joue pas au con avec moi ! Siffla le roux. Tu devais venir pour faire plaisir à la fille Wang !
- Non, je suis venu parler boulot. Rétorqua le brun. Si elle veut qu'on lui fasse plaisir, avec ses copines, elles n'ont qu'à se payer un gigolo.
Junsu serra les poings.
- Arrête de jouer les enfants gâtés sinon
- Sinon, quoi ? L'interrompit froidement Changmin. Hein ?
Remerciant le barman, il saisit son verre.
- Je te laisse jouer les patrons et te pavaner avec tes riches abrutis parce que ça m'arrange. Mais n'oublie pas qui a le plus besoin de l'autre. Ajoute-t-il. Si je décide de partir, j'emmènerai tous les gros clients avec moi et tu pourras dire adieu à tout cet argent après lequel tu cours.
ღ
- Donc, ce Jung Kook serait le support financier et toi, le tuteur officiel ?
Jin ne put s'empêcher de grimacer. Il avait pleinement conscience que c'était ridicule et bancale.
- Oui. Il n'est pas majeur, mais est émancipé et travaille. Rétorqua-t-il quand même. Il a des revenus plutôt stables, une rente mensuelle conséquente et son logement peut accueillir beaucoup de monde.
Nam Goong Min hocha la tête, continuant de prendre des notes et il l'observa quelques instants, avant de soupirer en ramenant ses mains vers son visage.
- C'est inhabituel, mais ce n'est pas forcément mauvais. Commenta le brun, face à son désarroi. Il faudrait un second tuteur majeur, pour que ce soit plus équilibré. Puis ajouter vos trois casiers judiciaires, vos revenus, particulièrement ceux du soutien financier. La preuve que les trois membres du foyer vivent bien ensemble et travaillent. Dans ton cas, même si on voit que la majorité de ton salaire est prélevé pour des dommages et intérêts dus à ton ex employeur, ça reste une marque de stabilité.
- Je désolé ! Je me rends parfaitement compte que c'est stupide ! Gémit le chorégraphe. Je viens te demander de l'aide pour pouvoir déposer un dossier, mais même si je le fais, il est évident que jamais je ne serais choisi comme tuteur, avec une telle situation !
Soufflant, il regarda l'avocat droit dans les yeux.
- Je sais qu'on se connaît à peine et que j'ai vraiment du culot d'oser te demander un service, mais s'il te plaît, surveillez correctement les tuteurs qui se proposent. Plaida-t-il. Ne laissez pas Yoongi et les autres gosses, finir chez quelqu'un comme l'enfoiré qui a été choisi pour s'occuper de Yoongi.
Nam Goong Min referma son carnet en cuir, y accrochant son carnet.
- Crois-moi, je vais enquêter sérieusement pour savoir comment une ordure pareille a pu être choisie, sans passer devant le conseil et faire en sorte que tous les gens qui ne privilégient pas le bien-être des victimes, soient renvoyés. Assura-t-il. Et aucun porteur, ne sera envoyé dans un foyer qui n'a pas été vérifié plusieurs fois, approuvé par tous les membres, puis validé par moi.
Le chorégraphe hocha plusieurs fois la tête, l'estomac noué.
- Je... je te crois. Bégaya-t-il. Je sais que tu feras ce qu'il y a de mieux pour eux.
- Oui, c'est pour ça que Yoongi te sera confié.
Jin tressaillit, relevant sa mine choquée vers celle souriante de l'avocat.
➳
S'étant excusé pour aller aux toilettes, son stress toujours au sommet, malgré la promesse qu'il pourrait s'occuper de Yoongi, Jin se sentait épuisé.
Submergé par le poids de toutes les émotions intenses accumulées, qui continuaient de l'assaillir, il était incapable de savoir ce qu'il ressentait.
En dehors de l'angoisse et la fatigue.
Rentrer dormir pour y réfléchir à tête reposée, lui paraissait la meilleure solution, même s'il n'était pas sûr d'y arriver.
- Yun me racontera une histoire... Souffla-t-il, enfermé dans une cabine.
Debout, les yeux fermés, il tenta de se détendre, se concentrant sur l'image de son meilleur ami.
Peu à peu, les bruits des autres hommes autour disparurent et il se coupa entièrement du monde.
Ses jambes cessèrent de chanceler et ses tremblements se calmèrent, avant de disparaître.
Sa respiration reprit un rythme plus calme, voire apaisé, tout comme les battements de son cœur.
Doucement, il retrouvait le fil conducteur de ses émotions, échappant au labyrinthe dans lequel il s'était perdu.
Peu à peu, il réalisait ce que Nam Goong Min lui avait assuré.
Il allait être le tuteur provisoire de Yoongi.
C'était plus que ce qu'il était venu demander, mais il croyait en l'avocat.
Ce dernier lui avait promis, son regard franc et sa mine sincère n'ayant pas faibli un seul instant.
Le brun ne lui aurait pas fait une telle promesse, s'il n'était pas sûr de lui.
Tenté d'annoncer immédiatement la bonne nouvelle à Yoongi et Jung Kook, il se calma, se promettant d'attendre encore.
De toute façon, il devait d'abord en discuter avec Yunho.
Même s'il connaissait déjà la réponse de son meilleur ami.
Souriant, il se reconnecta doucement au reste du monde.
Bien qu'il ne savait pas combien de temps, il était resté enfermé, il se connaissait assez pour savoir que ça faisait un petit moment et il ne voulait pas faire attendre encore plus longtemps Nam Goong Min.
Ne réalisant pas vraiment qu'il y avait beaucoup moins de bruit que lorsqu'il était entré, se sentant soudain légèrement fiévreux, il quitta la cabine.
Se lavant d'abord les mains, il en porta une à son front.
Il avait effectivement un peu de température.
- Faut vraiment que je dorme. Souffla-t-il en se baissant au-dessus de l'un des lavabos en marbre rose, pour se mouiller le visage.
Relevant la tête, quelques instants plus tard, croisant d'abord son reflet, il sursauta, une fois redressé, en voyant Changmin dans le miroir.
Il n'y avait soudain plus personne dans les toilettes.
Juste l'avocat et lui.
"Génial. Rien de mieux pour pourrir mon moral retrouvé."
- Tu es venu trouver de nouvelles proies à extorquer ?
La voix de Changmin était froide, agressive, en accord avec son regard noir, fixé sur le plus jeune.
C'était toujours comme ça lorsqu'il s'adressait à lui.
Le chorégraphe ne savait pas pourquoi l'autre le haïssait autant, depuis la première seconde, toujours en colère lorsqu'il était en sa présence. Mais honnêtement, ça ne l'intéressait pas.
Le brun lui faisait toujours penser à lui, et donc, chaque face-à-face le rendait malade.
Tout ce qu'il voulait, c'était que leurs chemins ne se croisent plus jamais.
Du moins, en dehors des fois où le fait que leurs meilleurs amis respectifs sortent ensemble, les obligeait à se supporter.
Parce que oui, malgré ce qui s'était passé avec Jaejoong il y a quinze jours, il était persuadé que Yunho n'en avait pas fini avec le blond.
Même si, au fond de lui, il espérait que le boxeur cesse de donner autant de chance à celui qui ne semblait pouvoir que lui briser le cœur, encore et encore.
- Pourquoi, tu as d'autres déchets à me présenter ? Rétorqua-t-il.
- Comment es-tu entré, avec qui ? Siffla Changmin. Tu l'as utilisé pour te faire inviter, puis t'es éclipsé pour chercher des pigeons supplémentaires ?
Jin l'ignora, lui tournant toujours le dos. Bien que leurs regards se croisaient dans le miroir.
L'avocat avança.
- C'est comme ça que tu les pièges ? Continua-t-il. Tu libères ton étouffante odeur pour les attirer dans les toilettes !
Un peu surpris, le chorégraphe cligna des yeux, réalisant enfin qu'effectivement, son parfum naturel était détectable.
Ce n'était pas très fort, loin d'avoir la portée nécessaire pour attirer qui que ce soit, mais ça suffit à l'angoisser un peu.
Il n'aimait pas que des inconnus puissent capter son odeur. Surtout lorsqu'il était seul dans des lieux très fréquentés.
- Et une fois qu'ils ont mordu à l'hameçon, ça se passe comment ? Reprit le brun, continuant d'avancer. Tu es consommable sur place ?
Il fallait toujours qu'il soit le plus blessant et méprisant possible, comme s'il ressentait le besoin vital de rappeler à Jin, qu'il le détestait.
Le danseur n'y accordait pas d'importance. Il avait entendu bien pire, toute sa vie.
De plus, le fait d'être haï par quelqu'un qui l'écœurait à ce point, lui donnait l'impression qu'il faisait définitivement les choses comme il fallait.
Même si ce genre de validation puérile n'était pas nécessaire.
Il menait sa vie comme il le voulait, sans chercher à nuire ou plaire à qui que ce soit, c'était la seule chose qui comptait.
- Je ne sais pas avec qui tu es venu, mais compte sur moi pour le prévenir de ce que tu es vraiment. Promis l'avocat, à quelques pas de Jin.
Celui-ci souffla, lassé.
- Tu as fini ? Questionna-t-il. Tu n'as pas des pauvres riches innocents à divertir ?
- Je ne suis pas un clown ! Gronda le brun, sa main pressant l'épaule du chorégraphe.
Jin grimaça. C'était douloureux.
- Ne penses pas pouvoir me manquer impunément de respect. Siffla le plus âgé, la mâchoire serrée.
Malgré la prise douloureuse, le châtain se tourna, frissonnant en se rendant compte qu'ils étaient encore plus proches que ce qu'il pensait.
Et qu'il se sentait minuscule face à l'autre enfoiré.
Pourquoi quelques - vingt - centimètres se remarquaient autant !
- Tu vas faire quoi, me tabasser, me coller un procès ? Lança-t-il, moqueur. Tu crois que ça va soudain te rendre plus respectable à mes yeux ?
Le brun avait encore avancé, se collant presque à lui, tandis qu'il butait contre le marbre rose dans son dos.
Il se sentait prisonnier, mais releva quand même la tête, même si l'avocat s'était penché, son visage assez proche du sien, pour que son souffle fasse bouger les petites mèches de cheveux qui chatouillaient son front et ses tempes.
- Rien ne peut forcer le respect, surtout pas pour une ordure comme toi. Poursuivit-il, décidé à aller au bout de sa pensée. Pour moi, tu es encore plus méprisable que tes pathétiques clients. C'est...
Il fut coupé par les lèvres de Changmin se collant aux siennes et ses mains se plaquant contre sa hanche et sa nuque.
Sous le choc, il sentit l'avocat mordre sa lippe et tenter de pénétrer sa bouche. Sursautant, il le repoussa brutalement, puis lui asséna une gifle.
Écœuré et ébahi par ce comportement aussi inhabituel qu'inattendu, il s'essuya, incapable de parler.
Sa lippe saignait !
Changmin, qui semblait presque plus choqué que lui, les yeux écarquillés et le souffle erratique, le pointa du doigt.
- Qu'est-ce que tu as fait ? Hurla-t-il.
On avait l'impression que c'était lui qui venait de se faire embrasser de force.
Halluciné par son culot, Jin ne voulait même pas lui répondre.
Lui lançant un regard où il espérait transmettre tout ce qu'il pensait de lui, son comportement et son attitude, il quitta les toilettes, le plus vite possible.
ღ
Jaejoong était hors de lui.
- Ces enfoirés du Conseil, considèrent réellement que mon vote n'a pas plus de poids que celui de ces idiots qui n'apportent rien à leur foutu clan ? Cracha-t-il, desserrant sa cravate noire. Comment osent-ils me traiter comme un étranger ?
Changmin pénétra dans le salon, étrangement calme.
Malgré son état, le blond ne put s'empêcher de scruter son meilleur ami, surpris par son comportement de ces derniers jours.
Il était étrange.
C'était difficile à expliquer et personne d'autre n'aurait pu le remarquer, mais l'homme d'affaires le connaissait par cœur, alors il l'avait vu immédiatement.
Quelque chose préoccupait le brun et ça n'avait rien à voir avec le boulot.
Est-ce que c'était son petit frère ? Ses parents ?
Jaejoong pensait que puisqu'il ne lui en avait pas parlé, ça ne devait pas concerner sa famille, mais avec l'avocat, il était difficile d'être sûr.
Dans tous les cas, quelque chose n'allait pas.
Cependant, comme Changmin n'en parlait pas, le blond ne disait rien non plus.
C'était comme ça entre eux.
- On doit le faire sortir de là ! S'exclama-t-il. Ça a déjà trop duré ! Des années !
Déboutonnant sa chemise au niveau des poignets, il continua, toujours aussi énervé.
- Elle fait quoi Kiko au juste ? Je pensais qu'elle avait trouvé comment en finir plus vite ?
- D'après Junsu, c'est en court. Rétorqua le brun. Une question de jour.
- Il nous a déjà dit ça, il y a des semaines !
Peut-être pas autant, mais Jaejoong n'était plus d'humeur à être raisonnable.
Il en avait marre d'attendre !
Marre des stupides bêtises qu'il faisait pendant cette interminable attente.
Il devait retrouver sa vie et ne plus se perdre dans des histoires qui ne seraient jamais les siennes.
Changmin observa un instant son expression soucieuse, presque torturée.
- Tu veux vraiment qu'il sorte ? Osa-t-il.
Jaejoong tressaillit, le regardant comme s'il venait de l'insulter.
- Pardon ?
L'avocat soupira.
- Ce n'est pas ce que je veux dire... Souffla-t-il. Bien sûr que je sais que tu veux qu'il sorte, plus que n'importe qui.
Retirant enfin son manteau, il poursuivit.
- Mais, n'as tu pas espéré au moins une fois, que les choses n'aillent pas aussi vite que tout le monde l'espère ? N'y a-t-il pas une partie de toi qui ne sait pas comment en finir avec ce petit scénario idyllique que tu as créé ?
Le visage fermé, l'homme d'affaires regarda son meilleur ami droit dans les yeux.
- Non. Affirma-t-il. Est-ce que j'ai apprécié cette histoire plus que prévu et plus qu'une simple mission ? Oui. Mais est-ce que ça compte plus que ce qu'on a construit ? Absolument pas.
Changmin acquiesça.
- Bien, on va pouvoir forcer la main du conseil alors.
- Comment ? Voulut savoir Jaejoong. On ne peut pas utiliser la violence ou le chantage, tu le sais bien.
- Je ne parle pas de ça.
Le blond n'ajouta rien, sachant qu'il allait s'expliquer.
- Le Conseil veut un vote majoritaire et il nous manque un seul clan allié.
- Le vote d'un clan important. Ne put s'empêcher de préciser l'homme d'affaires.
Changmin sourit, secouant son téléphone.
- Ça tombe bien, Purple Rain veut bien voter comme nous. S'exclama-t-il.
Jaejoong fronça les sourcils.
- Ils ont encore un service concernant Yunho ? Demanda-t-il, prudemment.
Il espérait de toute ses forces que la réponse soit non, mais savait au fond de lui, que ses suppliques étaient aussi ridicules, qu'inutiles.
- Évidemment ! Confirma l'avocat. Après tout, c'est pour eux que tu es entré dans la vie de mec !
ღ
"Encore un homme magnifique" voilà ce que Jung Kook avait laissé échapper à voix haute, lorsque Yunho lui avait été présenté.
Évidemment, Yoongi l'avait taquiné et Jin ri, tandis qu'il rougissait comme une tomate.
Le boxeur avait déjà vu plusieurs fois le platine, ayant très vite eu envie de rencontrer le chaton, qui avait convaincu son meilleur ami de se retrouver confronté au quotidien, à d'autres porteurs liés à son ex employeur. Mais il n'avait qu'entendu parler de "l'adorable gamin" qui rougissait facilement et avait un cœur en or.
Et vu qu'ils étaient censés vivre bientôt tous ensemble, les présentations officielles s'étaient imposées.
À la base, Yunho s'était montré intimidant, presque effrayant, décidé à vérifier par lui-même, si le tatoueur était réellement aussi gentil qu'il le prétendait, et à lui faire comprendre qu'il ne valait mieux pas qu'il ait d'arrières pensées en proposant son aide.
Cependant, même s'il restait sur ses gardes, il ne pouvait nier que c'était dur de rester froid et distant avec un gamin qui pensait souvent à voix haute, était impressionné par les gens qu'il jugeait séduisant et vous regardait avec ses yeux de biches, plus étincelants qu'un ciel étoilé.
Jung Kook était adorable.
Et même s'il était plus méfiant qu'avec Yoongi, Yunho était déjà, d'une certaine façon, séduit par sa gentille qui semblait sincère.
ღ
Kyung Ho n'avait aucune envie de rentrer chez lui.
Depuis que Brenda était allée chez sa mère avec leur fils, l'appartement était vide et silencieux.
Normalement, il se serait réjoui de pouvoir enfin quitter l'hôpital pour retrouver la chaleur et le réconfort de son foyer. Mais dernièrement, tout était différent.
Il se sentait oppressé chez lui. Terrifié par le silence qui laissait toute la place aux voix cruelles de ses démons.
Le stress le dévorait de l'intérieur.
Kiko lui mettait la pression, il craignait à chaque instant de recevoir une nouvelle horrible concernant sa famille, et Brenda ne voulait pas lui parler, tant qu'il refusait de tout dire aux autorités.
C'était le pire, l'absence de celle qui avait juré de toujours être à ses côtés.
Il savait que la situation était compliquée et qu'avec son caractère, son épouse ne pouvait facilement accepter de se soumettre à des gens aussi méprisables, mais il était blessé qu'elle se montre si dure avec lui.
Ne saisissait-elle pas à quel point, c'était terrifiant et dur, pour lui aussi ?
Il ne demandait pas à ce qu'elle comprenne, mais il aurait pensé qu'elle le soutiendrait. Que même en ne partageant pas son opinion, même en essayant tous les jours de le convaincre d'aller dénoncer Circus, elle serait restée à ses côtés.
Au lieu de ça, elle le traitait comme un coupable et non comme une victime.
Comme un criminel !
Le médecin avait l'impression qu'à ses yeux, il avait rejoint le gang et se fichait complètement de la vie humaine ou de ses patients.
Elle avait crié ne pas le reconnaître et lui se demandait si elle le connaissait vraiment au final.
Si c'était le cas, jamais elle n'aurait pu douter ainsi et le traiter comme le pire des hommes.
La douleur du souvenir de ses accusations était encore vive.
Lorsqu'elle lui avait demandé pour combien, il avait renié ses valeurs, le pensait-elle réellement ?
Avait-elle vraiment envisagé l'idée qu'il ait simplement succombé à l'argent, en crachant sur tout ce en quoi, il avait toujours cru ? Sur toutes les idées et rêves pour lesquels il n'avait jamais cessé de se battre ?
Le pensait-elle encore ? L'avait-elle fui comme on fuit un dangereux criminel ?
Dans le garage de sa résidence, la tête contre son volant, il se posait encore et toujours les mêmes questions.
Épuisé, ne se souvenant même plus de la dernière fois où il avait dormi, il se décida enfin à sortir de sa voiture.
Saisissant sa sacoche et veste sur le siège passager, il s'appuya quelques instants contre la portière une fois dehors.
La tête lui tournait et il avait l'impression que son estomac cherchait à remonter dans sa gorge, pour finir sur le sol du parking sous-terrain.
Expirant et inspirant profondément, il fit quelques pas hésitants, prenant un peu d'assurance en voyant qu'il n'avait pas fini par terre.
Arrivé face à l'ascenseur, son portable vibra dans la poche de son cartable, contre sa cuisse.
Espérant que ce soit Brenda, il sortit l'appareil fébrilement, le faisant presque tomber.
L'espoir laissa rapidement place à l'agacement.
Pourquoi ce soi-disant journaliste militant, l'appelait à près de six heures du matin ?
Thomas était l'ex fiancé de Brenda.
Malgré leur rupture, il y a plus de sept ans, ils étaient restés très proches.
Kyung Ho ne l'aimait pas beaucoup, n'appréciant pas certaines de ses idées qu'il jugeait dangereusement radicales, sa tendance à tout généraliser et sa façon d'arranger la vérité comme ça lui convenait le mieux.
La plupart des disputes du médecin et son épouse, étaient en lien avec le journaliste, le brun ne se gênant jamais pour ramener sa femme sur terre, lorsqu'elle se laissait trop intoxiquer par certaines idées et belles paroles du militant.
Grognant, et bien qu'il n'ait aucune envie de l'entendre, il décrocha, craignant que ça ait un rapport avec le silence de Brenda.
- Qu'est-ce que tu veux ?
- Je suis allé fureter du côté de l'hôpital après que Bren m'ait raconté ton histoire et
- Elle a quoi ? S'exclama le médecin, soudain parfaitement réveillé.
- Un petit piège serait un bon début, tu vas porter un micro et
- Mais vous êtes complètement malade ? Vous pensez avoir à faire à un petit escroc inoffensif ?
Arrivé au bon étage, Kyung Ho était affolé. Il n'arrivait pas à croire que son épouse soit allé tout raconter à quelqu'un d'aussi immature, égoïste et stupidement dangereux.
Circus avait peut-être déjà tout compris ! Ils étaient en danger !
Thomas n'avait pas arrêté de parler, mais il ne l'écoutait plus du tout, le sang affluant vers son crâne, cognant contre ses tempes, recouvrant tout le reste.
Tel un automate, l'esprit envahi par les pires scénarios et des faibles tentatives pour se rassurer, il atteignit la porte de son appartement.
Un joli sac, noir et or, semblable à ceux des boutiques de luxe, était accroché à la poignée.
Son cœur tressautant dans sa poitrine, il laissa tomber son téléphone, pris d'un mauvais pressentiment.
Les mains tremblantes, il saisit le sachet.
Des larmes roulaient sur ses joues.
À cause du stress ? De la peur ? Ou simplement l'épuisement physique et mental ?
Il n'en savait rien.
La gorge nouée, il ouvrit le sac, y plongeant la main sans regarder.
Entrant en contact avec quelque chose de doux, il serra l'objet, le sortant doucement.
Il étrangla un sanglot en voyant la peluche usée, recousue plusieurs fois par ses soins.
Lâchant le lapin jauni par le temps, de son fils, il amena ses deux mains à sa bouche, comme pour s'empêcher de hurler.
Essayant se reprendre un peu, il se baissa pour récupérer son portable et appeler Brenda, afin de s'assurer que tout allait bien.
Le sac, ne pendant plus que par un bout, bascula un peu plus et tomba à son tour, une photo atterrissant à ses pieds.
Le téléphone déjà collé à son oreille, sonnant pour le moment dans le vide, il saisit, de ses doigts tremblants, le cliché.
Et lorsqu'il le retourna, son souffle se bloqua net.
C'était une photo récente de Ren qu'il n'avait jamais vu.
Prise à l'intérieur même de sa salle de classe.
ღ
Yunho ne savait pas trop pourquoi il était là. Pourquoi ils se retrouvaient encore dans une telle situation.
Ou peut-être que justement, il le savait trop bien et ne voulait pas y penser.
Il avait beau être celui qui partait, celui qu'on ne retenait jamais, celui dont l'absence ne changeait rien, il était aussi toujours celui qui accueillait à bras ouverts.
Voilà pourquoi, alors qu'il dégoulinait encore de sueur, dans les vestiaires de la petite salle de boxe miteuse et déserte, il se retrouvait plaqué contre un casier, Jaejoong accroché à sa nuque.
Ils n'avaient pas parlé depuis qu'il avait quitté le bureau de Changmin et le blond ne s'était pas excusé, mais il le laissa tout de même se presser à lui, dévorer ses lèvres et tirer sur son élastique pour libérer ses cheveux.
Ses mains se placèrent d'elles même sur ses hanches, glissant directement sous son large pull noir.
Il sentit la chair de poule se former sous ses doigts et l'ainé gémit contre sa bouche.
Il n'y a pas si longtemps, il aurait retiré une profonde satisfaction à faire ainsi réagir son amant, mais aujourd'hui, c'était presque douloureux.
Malgré tout, il leva les bras, laissant Jaejoong lui retirer son débardeur gris.
Leurs yeux se croisaient à peine et Yunho n'était pas sûr de savoir qui évitait le regarde de l'autre.
Peut-être les deux ?
Impatient, comme toujours, le blond tira sur le short de sport noir, grondant en tombant directement sur le sexe du boxeur. Saisissant directement le membre encore mou, il s'attaqua de sa main libre à son pantalon, ouvrant rapidement son jean.
Lui était déjà dur, presque à bout même, alors qu'il ne s'était encore rien passé. Yunho sentait son empressement, tout comme son érection, encore cachée par son boxer rouge, qui se pressait contre son bassin.
➳
Ils n'avaient toujours pas prononcé le moindre mot et Yunho se demandait s'ils avaient encore des choses à se dire.
De quoi parlaient-ils avant ?
Avaient-ils déjà discuté ?
Entièrement nu, se frottant l'un à l'autre avec une fièvre presque désespérée, leurs sexes durs, pressés ensemble, entre leurs mains, ils ne se regardaient toujours pas.
Jaejoong avait ses lèvres collés à la nuque hâlée, mordant et suçant la peau, encore et encore, laissant des traces profondes, qui disparaitraient pourtant bien plus vite que celles qui se formaient sur le cœur du boxeur.
Même si ses jambes chancelaient, son corps entier tremblant, Yunho obéit à l'ordre muet du blond. Le soulevant par les cuisses, il se décolla du casier, dont le cadenas avait laissé une marque vers ses reins.
Un bleu de plus.
➳
Yunho n'aurait jamais pensé que Jaejoong soit du genre à se laisser allongé sur le sol d'un vestiaire, mais dans le fond, il se rendait compte, qu'il ne connaissait rien de celui qu'il avait tant voulu pouvoir atteindre.
Le blond ne semblait songer à rien d'autre qu'au plaisir. Son plaisir.
Délaissant ses lèvres rougies et gonflées, il hésita un instant, avant d'abandonner l'idée de laisser glisser les siennes vers sa nuque, puis sa gorge.
Mieux valait offrir à son amant ce qu'il était venu chercher.
Happant un téton, il le suçota, avant de le mordiller, arrachant un petit cri aigu, puis un grognement à son partenaire. Jaejoong tirait sur les cheveux longs, enfonçant ses ongles dans le crâne, poussant sa tête pour qu'il aille encore plus bas.
Yunho le savait, Jaejoong n'avait pas de temps à perdre avec lui, alors, il céda encore.
Le sexe dur, au bout déjà bien humide, frotta contre la gorge moite et marquée du boxeur et l'ainé releva machinalement le bassin, cherchant toujours plus de friction.
Léchant d'abord la longueur, il pressa ensuite ses lèvres autour du gland, aspirant légèrement.
Jaejoong rejeta la tête vers l'arrière, ses yeux se fixant au vieux plafond décrépi, tandis qu'un doigt se pressait contre son entrée.
Enfin, Yunho avait cessé de perdre du temps.
➳
Il avait encore fini sur le dos, le blond le chevauchant, accroché à ses épaules.
Jaejoong avait les yeux fermés et pour la première fois, le boxeur se dit clairement, sans se voiler la face, que pour ce dernier, lui ou un autre, c'était pareil.
Il n'était pas en train de partager ce moment avec lui et peut-être même, que s'il gardait les paupières closes, c'était simplement pour ne pas que son visage vienne gâcher son plaisir.
Peut-être que l'homme d'affaires pensait à quelqu'un d'autre, qu'il imaginait un autre homme à sa place.
Quelqu'un qu'il pouvait emmener à Murasaki, qu'il ne confiait pas, comme un poids, à son Īkō et dont il n'avait pas honte.
Yunho pouvait laisser ses larmes couler, se mêler à sa sueur, puis disparaitre vers son cou.
Ses mains sur les hanches de Jaejoong, il n'avait pas grand-chose à faire, mais le plus âgé ne remarquait pas son manque d'entrain ou de passion.
Songeant à toutes les fois où il avait fait son possible pour lui donner un maximum de plaisir, il se demanda si ça avait vraiment servi à quoique ce soit.
Vu que le blond ne pouvait pas voir la différence entre ces moments-là et aujourd'hui, sans doute que non.
Est-ce que l'homme d'affaires prenait réellement du plaisir avec lui ? Est-ce qu'il le désirait sincèrement ?
"Pas plus qu'un autre."
Il était évident pour Yunho, qu'aux yeux de Jaejoong, il n'était rien de plus que pratique.
Même pas le sextoy préféré, mais celui qu'on sait facile à utiliser, qu'on garde toujours dans un fond de tiroir pour quand on est pressé ou fatigué.
Et une fois de plus, il se dit que bien qu'en rencontrant le blond, il n'avait jamais espéré être aimé, il n'aurait jamais cru être à ce point utilisé.
ღ
Jaejoong l'avait invité à une soirée.
Même si ça faisait deux jours, Yunho était encore sous le choc.
Jamais son amant ne l'avait invité à l'accompagner lors d'un tel événement. Et au vu de tout ce qui se passait - ou ne se passait plus - entre eux, il n'aurait jamais imaginé que le blond lui fasse une telle proposition après avoir eu ce qu'il voulait dans les vestiaires.
L'invitation avait été les premiers mots de l'aîné et il n'avait rien dit de plus.
Pour être honnête, le boxeur n'avait aucune envie de se retrouver à une soirée où il était sûr d'être mal à l'aise et jugé par ceux qui connaissaient Jaejoong. Et la façon dont ce dernier lui avait demandé de venir, n'arrangerait en rien son inquiétude.
Malgré tout, il avait dit oui.
Parce que c'était Jaejoong. Parce que c'était la première fois qu'il lui proposait de mettre les pieds dans son monde. La première fois qu'il le sortait de l'ombre.
Il avait beaucoup réfléchi à sa tenue, pour comme toujours, laisser Jin décider. Même si Yoongi avait eu son mot à dire.
Face au miroir, dans sa chemise blanche sans bouton, avec une ouverture en V élégante, son pantalon de costume, parfaitement ajusté, noir, et le serre taille fin et corseté de la même couleur, il s'était senti vraiment bien.
Élégant, séduisant et face à quelqu'un qu'il commençait à connaître, à reconnaître même.
Il avait quitté son nouveau chez lui le sourire aux lèvres, Jin, Yoongi et Jung Kook, l'ayant accompagné jusqu'au portail extérieur.
Mais une fois face à son amant, sa confiance et sa joie s'étaient évaporé.
Jaejoong l'avait salué comme on salue une connaissance, ne le faisant même pas entrer dans le loft, où ils avaient pourtant vécu ensemble.
Sur le pas de la porte, il lui avait presque ordonné de se tourner, soulevant ensuite sa veste de costume pour défaire rapidement son serre taille.
Le bruit du corset tombant au sol n'avait pas suffi à couvrir celui de son cœur, se brisant.
Encore.
Inconscient de son trouble, ou s'en fichant complètement, le blond avait fermé derrière lui et s'était élancé à l'extérieur, sur un simple allons-y.
Chancelant, il avait gardé les yeux fixés sur le serre-taille, cadeau de Yong Sun, ne revenant à lui que lorsque Jaejoong, déjà loin, lui avait lancé un "tu viens", agacé.
Laissant le présent de son ami au sol, comme incapable de le récupérer, il avait rapidement rattrapé son amant, toujours sous le choc.
Le trajet dans la limousine avait été silencieux et pénible.
Aucun mot n'avait été échangé et l'homme d'affaires avait tout fait pour l'ignorer, même s'il avait plusieurs fois senti son regard sur lui.
Loin de l'encourager à parler, ça l'avait encore plus bloqué.
Nauséeux, blessé et angoissé, il avait difficilement lutté contre les souvenirs du passé et toute la souffrance qu'ils renfermaient.
"Tu es un reproducteur numéro 5, un parfait donneur."
"Non, ce n'est pas comme ça que se comporte un soldat"
"Les sentiments sont interdits. Ressentir est inutile. Tu dois obéir."
" Tu es guerrier, ton but est de détruire."
"Ne pleure pas, tu es un mâle !"
Ses yeux mouillés avaient fini par le trahir, laissant rouler quelques larmes.
Le mouchoir tendu par Jaejoong, toujours concentré sur sa tablette, sans un regard pour lui, ou le moindre signe d'inquiétude, d'intérêt, avait piétiné les débris restants de son cœur.
Mais le pire, l'insoutenable, avait été les mots prononcés par son amant.
"Ne pleure pas, ce n'est pas ton genre."
Et c'est mal dans sa peau, se sentant minuscule, insignifiant et tel un "mâle" raté, exactement comme lorsqu'il était petit, qu'il se retrouvait à cette soirée étrange, seul.
Jaejoong n'était pas rentré avec lui, promettant de le rejoindre dans deux minutes.
Plus d'un quart d'heures après, il attendait toujours, recroquevillé dans son coin.
Il tentait de se faire discret, de se fondre dans le décor, mais les gens trouvaient toujours le moyen de le remarquer, cherchant à engager la conversation, alors que sa gorge était douloureusement nouée.
- Excusez-moi.
Yunho gémit intérieurement, lorsque la blonde d'une quarantaine d'années, l'interpella.
- Vous êtes Han Yunho ?
Le brun sentit son sang se glacer.
Un long frisson le secoua et il eut peur de vomir sur les escarpins de l'inconnue.
- Vous faites erreur, désolé. Rétorqua-t-il.
Elle insista.
- Vous êtes le Kaahl de Rain.
Il recula, peinant à garder son angoisse sous contrôle.
- Je ne sais pas de quoi vous parler. Lâcha-t-il difficilement, avant de fuir.
Il entendit la blonde l'appeler, mais n'y fit pas attention, bousculant tout ce qui se trouvait sur son passage.
Où était Jaejoong et pourquoi l'avait-il amené ici ?
➳
Plusieurs fois des gens l'avaient interpellé, tous l'appelant Kaahl ou Han Yunho.
Il avait l'impression d'être en plein cauchemar.
Complètement paniqué, il avait fini par courir, passant sans doute pour un fou aux yeux des autres convives.
Il était même sûr d'avoir plusieurs fois crié le prénom de son amant, comme un enfant ayant perdu sa mère.
Lorsque deux bras saisirent sa taille, le tirant dans une pièce, alors qu'il était en larmes et respirait de moins en moins bien, il crut d'ailleurs que ce dernier l'avait enfin trouvé.
S'accrochant à son sauveur, il se serra le plus possible contre lui, tirant sur son pull, une partie de son esprit se demandant quand, et pourquoi, il s'était changé.
Puis réalisant soudain, que l'homme était bien plus grand que lui et donc que son amant et que son odeur était plus douce, il sursauta, repoussant l'inconnu.
Le bref soulagement laissa place à une nouvelle vague de panique, tandis qu'il relevait la tête.
Ce n'était pas entièrement un inconnu.
- Sung Hoon.
L'autre lui sourit.
- Ils ne te trouveront pas ici.
Yunho fronça les sourcils.
- Comment tu s.... Qui te dit qu'on me cherche.
- On t'a amené là pour ça. Répondit calmement le plus âgé.
S'éloignant de quelques pas, il s'assit à une table, face à un pot de glace entamé, où se trouvait déjà une cuillère.
- Ce genre de réunion me déprime tellement que j'avais besoin de réconfort. Expliqua-t-il, amenant une cuillère à sa bouche. J'ai bien fait de l'amener avec moi.
Le danseur cligna des yeux.
- Tu es venu avec ta crème glacée ?
- Évidemment ! Rétorqua Sung Hoon. C'est ma seule amie ici ! Mon seul moyen de survie !
De longues secondes passèrent sans que Yunho réagisse, plus finalement, il reprit ses esprits.
- Comment ça, on m'a amené là pour ça ? Pour ça, quoi ? Questionna-t-il. Personne ne m'a amené.
Le sourire de l'autre disparut, une mine plus sérieuse et surtout, plus triste, obscurcissant soudain ses traits.
- Tu es ici pour te faire des contacts et pour me voir. Répondit-il. Ou plutôt, voir tes prétendants.
Le cœur battant, se souvenant de ce que lui avait dit l'aîné, lors de leur précédente discussion, il blêmit.
Ses parents étaient réellement de retour dans sa vie et celle de Jin ?
Reculant machinalement, avant de se souvenir de ce qui l'attendait dehors et de finalement préférer avancer de plusieurs pas vers Sung Hoon, il tira machinalement sur la chaîne à son cou, serrant le pendentif en forme d'ourson.
- Je ne vois pas ce que tu veux dire. Souffla-t-il faiblement.
- Je pense, au contraire, que tu vois de plus en plus ce que je veux dire.
Yunho déglutit, détestant les pensées douloureuses qui l'assaillaient.
-Je suis là pour passer un bon moment, je suis venu avec
- Avec celui qui t'a amené sur ordre de Rain. L'interrompit l'aîné. Celui qui es entré dans ta vie, car il avait passé un marché avec le gang.
➳
Sur la terrasse privé, loin des gens qui se pressaient les uns aux autres, pour s'amuser, faire des affaires ou juste s'envoyer en l'air, Jaejoong observait la pleine lune, l'air frais s'engouffrant sous sa chemise fine noire.
Sa veste de costume bordeaux était posée sur la rambarde, contre laquelle il était appuyé, son portable dépassant de la poche avant.
Sa cigarette aux lèvres, il ferma les yeux quelques secondes, gardant la fumée le plus longtemps possible.
Il se sentait épuisé et rêvait d'un bon bain.
Il voulait effacer ces dernières années de sa vie, particulièrement les derniers mois.
Tout oublier et respirer à nouveau.
Une notification sur son téléphone, lui fit rouvrir les yeux et il saisit l'appareil pour lire le message de Changmin.
𝕃𝕖 𝕔𝕠𝕟𝕤𝕖𝕚𝕝 𝕒 𝕧𝕠𝕥é. 𝔽é𝕝𝕚𝕔𝕚𝕥𝕒𝕥𝕚𝕠𝕟𝕤, 𝕥𝕦 𝕡𝕖𝕦𝕩 𝕒𝕝𝕝𝕖𝕣 𝕝𝕖 𝕔𝕙𝕖𝕣𝕔𝕙𝕖𝕣.
Remettant sa veste, alors qu'un hélicoptère approchait, il monta encore d'un étage, sur la petite piste d'atterrissage.
Cette fois-ci, c'était vraiment un adieu.
Il n'avait plus de raison de revoir Yunho.
00:01 ●━━━━━━─────── 1:00
⇆ㅤㅤㅤㅤ◁ㅤㅤ❚❚ㅤㅤ▷ㅤㅤㅤㅤ↻
Je suis désolée de ne pas avoir pu tout mettre pour que tu aies une vraie vision de l'histoire, ou du moins, de la première partie de l'histoire.
Comme tu le sais, je suis passée de super excitée au début de la partie 1, à "mon dieu c'est de la merde" pendant tout le reste du temps.
J'ai tellement le nez dessus depuis... des semaines ? Je ne sais même plus si c'est des jours ou plus ! XD Mais bref, je suis tellement toujours dedans à ne faire que ça, que je ne peux même pas savoir si c'est vraiment de la merde ou si c'est potable.
Donc donne moi ton avis sincère, n'hésite pas, que tu sois allé au bout ou pas.
Comme ça je saurais si je vais souffrir sur la partie 5 ou tenter de tout oublier ! XD
Si la déception est grosse, pardon !! :(
La qualité de ce truc ne définit pas mon amour pour toi, promis !
Je t'aime fort Ma Princesse 💜
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top