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CHAPTER 9:
𝖙𝖗𝖚𝖙𝖍
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Un silence de mort criait à travers les couloirs de cette base sombre, remplie du passé d’Hydra. Bucky ne serait sans doute jamais habitué au froid et aux frissons que lui procurait ce lieu morbide, père des crimes de ses songes et de celui qu’il était, ses pas aussi légers contre le sol afin de rester discret lui donnant la sensation de marcher sur des cadavres. Sur ses cadavres… Rien que cette pensée le mettait atrocement mal à l’aise, ses doigts serrant l’arme qu’il tenait nerveusement tandis que lui-même, Steve et Tony entraient enfin dans une salle qui leur avait porté un intérêt particulier. C’était ici. Ici que les corps de ces super soldats dormaient dans des cuves à la verticale, prévues à cet effet. Enfin dormaient… Bucky s’était rapidement rendu compte qu’ils avaient été arrachés des bras de Morphée afin de finir dans le royaume des morts, lorsque la lumière s’allumait enfin. Le trou dans chacun de leur crâne ayant été la cause de cette constatation. Se mordant nerveusement l’intérieur de la joue, ce fut la voix d’un homme résonnant à travers les vieilles enceintes de cette salle qui attirait finalement son attention ailleurs, tout comme Rogers et Stark : ce fut Zemo.

— Si ça peut vous réconforter, ils sont morts dans leur sommeil. Il déclarait, avant de s’adresser à l’ancien Soldat de l’Hiver. Tu pensais vraiment que j’en voulais d’autre, comme toi ?
— C'est quoi ce bordel..? soufflait le concerné, d’un air confus.
— Je leur en suis reconnaissant, cependant. Ils m’ont servi d’appât.

Le visage du coupable sortit enfin de l’ombre. Et, comme par un reflexe surhumain, Steve avait lancé son bouclier vers lui, celui-ci rebondissant cependant vers lui. Une porte blindée protégeait l’homme au sourire malicieux. 

— S'il vous plaît, Captain. Les Soviétiques ont construit ce bunker pour résister à l'explosion des fusées UR-100.
— Je parie que je pourrais faire mieux. répliquait Tony.
— Oh, je suis sûr que vous le pourriez, Mr. Stark. Avec du temps. Mais alors vous ne saurez jamais pourquoi vous êtes venu.
— Vous avez tué des innocents à Vienne juste pour nous amener ici ? reprenait Steve, d’un ton acerbe, alors qu’il s’approchait de cette porte blindée qui les séparait de Zemo qui gloussait d’ailleurs en l’entendant.

— J’avoue que nous n’avons pensé qu’à ça pendant plus d'un an. Nous nous sommes renseignés sur vous. Nous vous avons étudié, nous vous avons suivi, mais maintenant que vous êtes là, en face de moi, je viens de réaliser... qu'il y a un soupçon de vert dans le bleu de vos yeux. il ricanait. La perfection n’est pas de ce monde..
— Vous êtes Sokovien. Alors c’était pour ça ?
— Non. La Sokovie avait déjà rendu l’âme avant que vous la détruisiez. Non... Je suis là pour respecter une promesse.

Un silence pénible s’était levé entre eux, chacun observant l’autre dans le blanc de ses yeux. La tension de ce moment refusait de tomber, mais c’était finalement Steve qui reprenait, d’un air plus compréhensif.

— À quelqu’un qui est mort. il en concluait.
— À tous ceux, qui sont morts. Corrigeait une voix à présent plus féminine, le ton froid et exécrable.

Elle sortait d’ailleurs de la pénombre, son regard ne reflétant que la détermination qui la brûlait à présent. Et ces mots prononcés, avaient une grande importance pour elle, de tel qu’ils ressemblaient à un avertissement direct, comme un couteau qu’on vous glissait sous la gorge.

— Sasha.. déclarait finalement le blond, attirant automatiquement l’attention de Bucky un peu plus loin.

Zemo eut d’ailleurs un sourire narquois face à l’expression d’un coup plus concernée de Steve. Il savait. Tout portait à croire que le si parfait Captain America avait bien des secrets, et qu’il était au courant d’une chose que Zemo savait également à propos de Sasha. Et c’était ça, qui satisfaisait le Sokovien. Son plan devenait de plus en plus consistant, et parfait.

— Il est encore temps de reculer, Sasha. tentait Rogers, la concernée fronçant les sourcils.
— Je crains que vous ne saisissiez pas l’ampleur de ce que vous avez causé, Rogers. elle répondait, déglutissant. Ils sont morts… comme vous aussi allez mourir.

Et ses mots annoncèrent la fin. Un écran s’allumait finalement près de Steve, ne laissant que s’afficher une seule date : « 16 декабря 1991 ». Soit, le 16 décembre 1991. Captain avait d’abord été curieux de voir s’afficher ceci, jetant un dernier coup d’œil au duo insaisissable pour le moment, avant de s’en approcher lentement, comme un piège à éviter. Et pourtant, il fonçait droit dans la gueule du loup.

— Un empire abattu par ses ennemis peut renaître. reprenait finalement le Baron. Mais un empire qui s’effondre de l’intérieur… - Steve se tournait vers lui, ses sourcils froncés -… est rayé de la carte. Pour toujours.

Sasha, de l’intérieur de ce bunker, observait alors la scène qui se dressait devant eux, et qui allait leur permettre d’enfin arriver à terme de ce qu’ils avaient mis un an à construire ensemble. Elle voyait alors Tony s’approcher lentement de l’écran à son tour, suivi de Bucky, qui pointait encore le duo avec son arme avant de porter son attention sur ce qui s’affichait. Il connaissait cette route... et cette date. C’était un véritable cauchemar qui ne trouvait jamais fin pour lui.

— Qu’est-ce que ça veut dire ?! demandait Stark, rapidement concerné par la situation qui se dressait sous ses yeux.

Seulement il n’avait eu que le silence en guise de réponse, le forçant à se reconcentrer sur ce qui se déroulait à présent sur l’écran en ce moment. Et ce qu’il devait observer semblait le terrifier. Sasha était peut-être trop loin pour bien saisir sa réaction, mais, connaissant cette vidéo presque par cœur à présent, elle pouvait comprendre chacun de ses légers sursauts. Le Soldat de l’Hiver attrapait l’arrière de la tête d’Howard Stark, le frappait au visage de son bras en métal une, deux, voire trois fois.. la fois de trop, le tuant sous celui-ci. Il trainait ensuite son corps inerte dans cette voiture, sous les cris de panique de Maria Stark, sa femme, dont le Soldat de l’Hiver saisissait le cou pour l’étrangler et la tuer à son tour, sans une once de pitié. Et enfin, il s’approchait de la caméra qui avait tout filmé, tirant une simple balle pour mettre fin à toute capture. Une balle, qu’il n’avait même pas daigné utiliser sur Howard et Maria afin de leur offrir une mort rapide, ayant visiblement préféré une violence douloureuse et lente. Psychopathe. C’était ce que s’était dit Sasha, la première fois qu’elle avait vu cette vidéo, avant de comprendre qu’il avait été contrôlé par HYDRA. Monstre. C’était ce que se disait en ce moment même Tony, le corps brûlant de la haine et la colère qu’il ressentait en ce moment face à cette révélation soudaine. Il avait même été prêt à sauter sur le coupable de la mort de ses parents, celui-ci se protégeant comme il le pouvait, mais Steve l’avait arrêté avant, le forçant à le regarder. C’était ici. Ici que l’empire commençait à s’effondrer, après avoir subi le poids de ces fissures sur son édifice. Ici que reculer leur serait impossible. Et un coup volait finalement contre Barnes, le moment choisi pour Zemo de tirer Sasha vers l’extérieur. Ça y est.. Ils en avaient terminé. Enfin, pas tout à fait…

— Je crois que le moment est venu Sasha. Prévenait finalement le Baron, tandis qu’ils gagnaient le toit de cette base, la neige ayant cessé de tomber.
— Le moment.. ?
— Ne voulais-tu pas savoir comment je savais pour ce malheureux évènement ?

Si, elle brûlait de le savoir depuis qu’il lui en avait parlé. Et son cœur se serrait à l’idée que, peut-être, elle aurait des réponses. Alors, elle s’arrêtait derrière lui, le regardant se tourner vers elle d’un air cette fois plus sérieux, de quoi lui faire froncer les sourcils.

— J’ai besoin de le savoir.
— Bien.. il soupirait. J’ai effectué mes recherches également, te concernant. Tu le savais déjà, je te l’ai dit récemment, seulement, il y a une chose que je ne t’ai pas dite.
— Comme.. ? elle demandait, déglutinant.
— Si ce fichier était vide, c’est tout simplement parce que je l’ai vidé.

Un silence s’était posé. Un silence… loin d’être agréable. Sasha avait surtout la sensation d’être dans un mauvais songe, un cauchemar. Pourquoi Zemo lui cacherait ça ? C’était absurde.

— Pardon ? elle fit cependant, sa mâchoire se serrant. Tu es en train de me dire.. que j’espérais des réponses en trouvant ce fichier, et que tu m’as tout caché ? Mais.. Mais caché quoi même ? Qu’est-ce que tu sais, Zemo ??
— Ce qui est pourtant censé te préserver.
— C'est pas vrai... Me dit pas que tu connais le nom de celui qui a fait ça. Pitié, ne me dit pas que tu connais son nom et que..
— Je le connais. En fait, j'admet le connaître depuis bien des mois maintenant, peut-être même en fait depuis que j'ai commencé à faire des recherches sur Hydra.

Sasha hallucinait. Du moins, c'était ce qu'elle pensait, tandis qu'elle passait ses mains dans ses propres cheveux en secouant sa tête. Alors il le lui avait caché pendant près d'un an? Il savait... Pourquoi il savait, et pas elle? À côté de quoi était-elle passé?
En voyant cette panique sur le visage de Sasha, le Baron voulu s'approcher d'elle.

— Sasha, je reconnais que.. il se fit interrompre par la main de la jeune femme tendue vers lui pour le faire taire, la concernée n'en croyant toujours pas ses oreilles.
— Arrête toi... elle se tournait finalement vers lui l'air coléreux, et dit moi ce que tu sais !

Nouveau silence. Zemo ne dirait pas qu'il fut prit d'un mutisme pendant cet instant, simplement... son esprit essayait de réfléchir aux possibles éventualités des conséquences que son aveu pourrait causer. Seulement il s'était vite rendu compte qu'il n'avait pas le choix à présent. Ce regard que lui lançait Sasha.. réussissait à lui geler l'échine, l'ébène craignant de la perdre pour toujours en lui ayant caché une telle chose. Seulement la vérité triomphait toujours d'une manière ou d'une autre, monstre affamée face à la douleur des humains trahis. Et c'était la curiosité de Sasha qui l'avait réveillé.

— James Buchanan Barnes. il répondit simplement, le visage cependant fermé tandis que celui de sa protégée se décomposait en entendant ce nom.

C'était un cauchemar.