𝐋𝐗𝐗. Pᴀs ʟᴇ ʙᴏɴ ᴍᴏɴᴅᴇ
Je voudrais ne plus jamais avoir à dormir
Je ne veux pas me lever
Et recommencer encore et encore
Ce même manège épuisant
Dépourvu de sens
Le monde a l'air tellement plus beau dans l'écran
Le monde a l'air tellement plus vaste
Plein de possibilités
Plein d'horreurs
Plein de tout et de rien
Ou simple trompe-l'ennui
Infaillible de par son infinité
Je voudrais rester un fantôme pendant un million d'années
Je voudrais vivre toutes les histoires dont je m'emplis la tête
Mais j'ai comme un creux à la place du cœur
Sensation que je ne suis pas dans le bon monde pour vivre
Non – certitude.
J'ai essayé pendant tant de temps
J'ai bataillé si fort
Mais le mur de verre est toujours là
J'ai l'impression de ne pas appartenir au bon monde
À la bonne espèce
Aux bons sentiments
Tout paraît si absurde
Rien ne parvient vraiment à combler ce vide
Je ne vis pas
Je ne fais que traverser les jours
Même les mots ne viennent plus
Tout paraît gris
Tout paraît fade
Rien n'a vraiment de sens
Rien n'en a jamais vraiment eu
Ne me demandez pas si ça va ;
Comment ça ne pourrait pas aller ?
L'anesthésie émotionnelle m'empêche de me sentir mal
Ça fait des mois que je n'ai pas versé une larme
Alors que quelques années en arrière j'étais une pluie constante, un nuage électrique
Je ne sais pas comment j'ai fait pour au fil du temps dresser ces barrières
Qui m'empêchent de ressentir
C'était sans doute ma seule possibilité de survie
Maintenant je ne peux plus m'en défaire
Ce n'est sûrement pas grave
J'aimerais m'excuser auprès des gens que j'aime
De ne jamais envoyer de message, de ne jamais faire d'effort pour vous voir
C'est juste que ça me paraît si hors-sol
Si énergivore
Comme si ce n'était pas moi
Pas ma vie
Pas mon monde
Que je vivais dans une simulation
Gorge nouée et sensation de chute dans le vide dans le creux du ventre
Seuls signes que je ressens encore des choses, que je suis encore doué·e d'émotions
Quand je relis mes anciens textes
La vie avait l'air de me dévorer
Maintenant je me demande
Comment c'est possible
Tant tout me laisse indifférent
Pour tout vous dire
Je ne sais même plus comment je m'appelle
Ni si c'est important, tout ça,
Le monde.
Au fil de l'écriture
Mes pensées ont l'air si noires
Je m'en étonne moi-même
Mon cœur a l'air d'être un champ de ruines
Alors que ce n'est qu'une prison déserte ;
Les mots sont de bien piètres traducteurs.
J'ai l'impression d'avoir perdu
Toutes mes capacités
Tout ce qui faisait encore de moi un être humain
Je ne prends même plus le temps de penser
De me poser
De réfléchir
De créer
Tant l'idée même me paraît creuse
C'est comme si je regardais l'existence sans y participer
N'étant mû·e par aucun élan de vie
C'est comme si j'étais en plein milieu d'un plateau de tournage
Et que tout le monde savait quoi jouer
Et surtout, pourquoi !
Et que j'étais un·e intrus·e total·e
En plein milieu d'une soirée déguisée
Lae seul·e à être venu·e l'âme nue
La colère monte sans cesse
Enfin...
Est-ce encore de la colère quand mes états ont tous la même couleur décolorée ?
Mais demain encore, je me réveillerai après une nuit trop courte
Et je repartirai pour un tour de manège
Et dix, et cent, et dix-mille
Sans plus espérer grand-chose
Ce que je dis paraît triste, n'est-ce pas ?
Ça ne l'est même plus
C'est juste moi.
Une âme qui s'est paumé·e dans cette vie qui n'est pas la sienne
Dans ce monde trop ridicule
Et qui n'a réussi à s'y établir qu'en s'y changeant en fantôme.
03.11.24
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