Chapitre 25 √
- Je peux savoir en quoi mettre une robe et me maquiller va m'aider à me remonter le moral ? Je viens d'apprendre que je décevais ma mère et que mon petit copain me trompait et c'est comme ça que j'irai mieux ? dis-je d'un ton amer.
- Exactement ! déclare Neyla la bouche pleine de confiseries.
Je soupire, mon regard croisant celui de Neyla dans le miroir.
Après m'être relevée et être sortie de la bibliothèque, Neyla m'a emmenée dans sa chambre pour me faire essayer une robe qui me va plutôt bien. Elle est d'un rose assez clair et mets bien ma peau mate en valeur. Elle n'est pas longue, contrairement aux robes que je porte d'habitude et est plutôt simple. Deux fines bretelles se croisent dans le dos puis forme un nœud. Elle est très jolie.
Pendant que Marie -la domestique de Neyla-arrange ma robe, j'en profite pour observer celle qui m'a presque sauvée de mon désespoir.
Ses longues tresses ont été relâchées et ses yeux noirs soulignés d'un trait de khôl. Elle porte une robe jaune pastel dans le même style que moi avec des chaussures à talons dorées.
Auparavant, je ne l'avais jamais remarquée et je me demande bien comment j'ai fait pour la louper. Neyla est d'une beauté saisissante.
- Tu es parfaite ! s'exclame-t-elle en se levant.
Marie recule et j'en profite alors pour m'observer dans le miroir. Dans ma tresse, elle a glissé quelques roses qui s'accordent parfaitement avec la robe. Le maquillage est léger, discret et parfaitement réalisé. Quant à la robe, je n'ai plus besoin d'en parler. Elle est sublime.
Alors que Neyla se rassoit pour finir de manger ses friandises, je lui pose mes nombreuses questions qui me taraudent l'esprit depuis un moment :
- Pourquoi tu veux m'aider ? Et pourquoi on s'est habillée comme ça ? Qu'est-ce que j'ai fait pour que tu aies pitié de moi au point de vouloir m'aider ?
Pour toute réponse, elle hausse simplement les épaules.
- Tu as l'air d'être une fille sympa.
Je la fixe, médusée. Elle est sérieuse ?
- Quoi ? Juste pour ça ? Je ne te connais ni d'Ève ni d'Adam et tu veux m'aider, il y a bien une raison non ?
- Je t'ai observée depuis le début. Tu loupais chaques repas, tu ne voyais jamais le prince et tu prétendais des maux de ventre. Dès le début, je savais que tu avais quelqu'un d'autre. Le prince est d'une grande beauté et tu ne peux pas le nier. Toute la gente féminine rêverait de passer une nuit avec lui et toi, tu semblais t'en ficher. Tu enfreignais les règles, tu te baladais en pantalon et je t'ai admirée pour ça. Je t'ai admirée pour être toi alors que les autres filles étaient aussi fausses les unes que les autres. Bref, j'arrête mon discours. C'est juste pour dire qu'au final, je veux t'aider à séduire le prince.
Elle se relève er tourbillonne sur elle-même. Elle est vraiment étrange.
- C'est tout ? C'est ça ta motivation ?
Elle s'arrête de mâcher et lève un index comme pour expliquer :
- Oh, tu sais le baratin habituel. Parents stricts. Famille bourgeoise. Mariage forcé. On m'a envoyée ici contre mon gré et bien que le prince soit pas mal, je n'ai pas envie d'épouser un inconnu. Assez parlé de moi. Il est temps pour toi de t'affirmer et de séduire le prince !
Elle claque dans ses mains d'un air ravie.
- Mais je ne veux pas séduire le prince.
- Tu es sûre ? me dit-elle avec un regard malicieux.
- Oui ! Je ne l'aime pas, il est... Arrogant et...
- Il est beau gosse, riche, gentil et attentionné. Ne dis pas le contraire, menteuse.
Je crois les bras sur ma poitrine, faisant la moue.
- Allez viens. Il y a une réception dans le jardin, c'est l'occasion de s'amuser.
- Une réception ?
Neyla me tire par le bras et m'entraîne en-dehors de la chambre. Je suis en train de courir. Avec des talons. C'est un vrai combat pour arriver à marcher alors pour courir, je n'imagine même pas.
- Neyla, je vais me fouler la cheville !
Elle m'ignore et continue de m'entraîner puis se stoppe brusquement en arrivant au jardin. Je soupire et réajuste ma robe. Elle a réussi à me décoiffer.
Un buffet a été installé et les sélectionnées discutent entre elles, riant aux éclats. La famille royale est présente et mon regard est de suite attiré sur une fille élancée brune et magnifique ; aux même traits que moi et au comportement si différent du mien pourtant.
Solenn est en train de discuter avec le prince, entortillant une mèche de ses cheveux autour de son doigt. Le sourire aux lèvres, elle acquiesce poliment et rit avec lui. J'éprouve un sentiment de jalousie dont j'ignore la cause.
Un petit pincement au cœur me parcourt et je ne cesse de les observer, les yeux remplis de jalousie. Je ne devrais pas l'être mais je le suis.
Qu'est-ce qui m'arrive...
Solenn est belle, intelligente et parfaite. Et à côté de ça, je ne suis qu'une tâche dans ce décor. Je ne suis qu'une fille un peu trop apprêtée pour l'occasion, je ne suis que l'ombre de ma sœur. Elle incarne la perfection et moi, je ne suis rien. Elle avait raison. Elle a toujours eu raison.
Neyla, ayant fini de dévaliser le buffet me rejoint, un sourire aux lèvres. Elle se stoppe en voyant mon visage et jette son regard sur le prince et ma sœur.
- Je vois. Tu es jalouse ?
- Non.
- Si. Ça crève les yeux. Va le voir.
- Et puis quoi encore ? m'énervé-je en soufflant.
- Tu veux qu'elle te le pique ? Va le voir !
- Je n'en ai pas envie.
Elle soupire et croise les bras, l'air renfrogné. Elle finit par arrêter de bouder et me regarde, ses yeux remplis de malice.
- Prince sexy à quatre heures. Il arrive dans trois... deux...
Je déguerpis aussi vite que je le peux avec ces talons et pars me réfugier derrière un arbre, le ventre noué. Ma cachette n'a pas l'air si excellente que je le pensais car le prince me rejoint, ses mains liés dans le dos.
- M'évitez-vous, Mademoiselle ?
Il se poste devant moi d'un air très formel et mon cœur s'agite en le voyant ainsi, si beau.
- Je ne vous évite pas.
Tout en comblant la distance qui nous sépare, il répond doucement :
- Pourquoi mens-tu, Sarah ?
- Je ne mens pas.
- Je suis censé te croire ?
Je hausse les épaules et ajoute pour changer de sujet :
- Solenn est-elle d'une bonne compagnie ?
Il me fixe, les lèvres légèrement ouvertes puis il finit par détourner les yeux et sourire en coin. En revenant vers moi, il s'amuse :
- De toutes les choses que tu aurais pu dire, j'étais certain que tu dirais cela. Tu es donc jalouse.
- N'importe quoi !
- Et tu continues de mentir en plus.
Ses doigts viennent effleurer ma joue et son regard reste fixé sur mes lèvres. Qu'il n'ose pas faire ce que je pense où il le regrettera cher.
- Solenn est d'une assez bonne compagnie mais je préfère la tienne.
Je lève les yeux au ciel avant de me détâcher du mur pour m'en aller. Il me retient par le bras et demande :
- Quels sont tes plans pour ce soir ?
Sans réfléchir, je dis la première chose qui me passe par l'esprit :
- J'ai un repas à rater et un plan pour vous exterminer à préparer. Ensuite, j'irai sûrement traire des vaches et je m'enfuirai de ce palais.
Il fronce les sourcils devant cet humour qui est, rappelons-le, d'une excellente qualité puis il finit par répondre :
- Avant de t'enfuir de ce palais, auras-tu du temps pour moi ? J'aimerai te montrer quelque chose.
Je lui tourne le dos. Et j'entends ses pas se rapprocher. Mon cœur cogne si fort dans ma poitrine que j'en ai mal.
- Mmh, j'essaierai de trouver du temps dans mon emploi du temps.
- Vingt heures dans le jardin, cela te convient-il ?
Je le sens tout proche de moi. Son souffle s'abat sur ma nuque et c'est d'une voix presque tremblante que je souffle :
- Ce sera parfait. J'aurai encore assez de temps pour m'enfuir de ce palais.
Et c'est mon univers qui se retrouve chamboulé lorsque ses doigts effleurent les miens.
- Oh, ça ce n'est pas encore sûr. Tu n'es pas prête de t'en aller, Sarah.
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