𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟔𝟖

𖤓

ET DANS LES LARMES DE CEUX QUI
VIVENT, JE LAVE LE SANG DES
MARTYRS













             L’obscurité dans la salle était omniprésente. Envahissante, elle se prolongeait en volutes noirs dans la pièce, engloutissant les moindres détails de la pièce sous sa force écrasante.

             En son centre, deux personnes.

             Un homme, pourvus de longs cheveux blancs, des cils de givre et des yeux d’une clarté telle qu’on eut dit que ses iris étaient transparentes faisait face à une femme. Sa peau de marbre, à peine plus foncée que ses sourcils de neige, semblait briller dans les ténèbres.

             En face de lui, la femme demeurait froide, stoïque, ses traits immobiles.

             Elle le savait, à l’extérieur du Palais de Justice dans lequel ils se trouvaient, sur la cote, sa famille l’attendait. Son fiancé, Levi Ackerman, son frère, Edward et même tous ses amis s’apprêtaient à embarquer pour Paradis, soulagés d’être parvenus à conclure un accord de paix.

             Mais elle ne voulait pas rentrer tout de suite. Non. Pas avant de lui avoir fait payer son acte.

— Tu as tenté de tuer mon fiancé, déclara-t-elle simplement d’une voix ferme.

             Pour seule réponse, il lui offrit un faible rictus.

— Pourquoi ? demanda-t-elle, faisant de son mieux pour ignorer la rage qui la consumait en le voyant faire.

             Il souriait.

             Là. Dans cette pièce qui devait servir de débarras. A l’abris des regards. Devant celui de la femme qui n’avait de cœur que pour celui qu’il avait tenté de tuer. Il souriait.

             Comme si tout cela n’était qu’un jeu. Que, la veille, il n’avait pas drogué et torturé son amant. Qu’il n’avait pas failli lui arracher ce qu’elle avait de plus cher. Qu’elle n’avait pas cru voir son monde se briser en deux et ce, irréversiblement.

— Pourquoi ? répéta-t-il comme si la réponse était évidente, effectuant un pas en sa direction.

             Brièvement, elle l’observa intégralement. Une longue robe blanche, semblable à une tunique religieuse recouvrait l’intégralité de son corps à l’exception de son visage agrémenté de boucles d’oreille ou ses mains décorées de bagues. Pour sûr, il n’était pas un soldat mahr.

             Elle le devinait aisément, maintenant.

             Point d’uniforme, des cheveux longs, des bijoux semblant en dehors de leur temps… Il n’avait non seulement pas l’air d’un soldat, mais, à bien des égards, il ne semblait pas non plus issu d’un quelconque pays.

             C’était étrange comme, à la fois présent devant elle et absent par sa tenue si atypique, il semblait totalement étranger à ces lieux.

             Alors pourquoi s’en être pris à Levi ?

             S’il n’était pas mahr, ne craignait pas le Grand Terrassement, ne possédait pas de valeurs liées à ces terres, pourquoi agir ainsi ?

— Mais pour une simple raison, déclara-t-il en exécutant un nouveau pas.

             Le sang de la femme se glaça dans ses veines. Le temps d’un instant, fugace, presque imperceptible dans l’obscurité, elle aurait jugé avoir aperçu une forme particulière dans ses iris. Des pupilles fines, réduites à l’état de fentes.

             Comme celles d’un serpent.

— Celle qui me pousse à traquer des gens comme toi et toutes les autres, déclara-t-il d’une voix doucereuse. Celle qui mène des gens comme Edward, Dan, Bosuard, La Louve et Olympe à veiller sur vous.

             Ses sourcils se froncèrent. Rien. Elle ne comprenait plus rien. Les mots filaient dans son esprit sans qu’elles ne parviennent à les saisir. Les noms seulement restaient accrochés aux parois de son crâne.

             Edward, Bosuard, Dan… Que venaient faire son frère et les amis de ce dernier là-dedans ?

             La Louve, Olympe… Qui étaient ces femmes ?

             Et pourquoi semblaient-ils, tous les cinq, former un tout, une alliance, un bouclier contre cet homme ?

— Je ne veux pas te tuer, (T/P). Cela ne m’est plus d’aucune utilité maintenant que les titans n’existent plus, poursuit-il. Je ne compte pas m’attarder ici.

— Mais moi, je compte te tuer, répondit-elle aussitôt, sa main se refermant sur l’un des sabres. Tu t’en es pris à l’amour de ma vie alors je te prendrais la vie.

— Tu ne serais pas la première à essayer, petite.

             Elle dégaina son sabre dans un tintement prolongé, ses yeux fixés sur le visage de la créature sous ses yeux, sur ses pupilles réduites à l’état de fentes.

— Mais je serais la dernière.

             Le sourire sur le visage de l’homme s’accentua. Moqueur, il traduisait son excitation sordide. Il appréciait ce moment. Elle, la Gardienne du Chemin, convaincue de sa grande puissance — d’autant plus depuis son rôle dans l’endiguement de la malédiction titan — n’avait aucune idée de l’être qui se trouvait en face d’elle.

             Nul n’en avait.

             Mais elle ne s’en préoccupait pas le moins du monde. L’arme au poing et le souvenir du corps torturé de Levi en tête, elle ne voulait même pas réfléchir au danger qu’elle encourrait, faisant face à cette si sombre créature au surnom de Serpent. Car elle ne connaissait en réalité même pas ce titre, ne s’en souciait pas le moins du monde.

             Seulement, à l’instant précis où elle leva son sabre, prête à l’abattre sur la gorge de celui qui avait osé s’en prendre à son fiancé, celui-ci n’atteint pas sa cible.

             En réalité, comme si l’air lui-même se refusait à la laisser poursuivre son geste, l’arme alla se figer dans l’atmosphère, s’immobilisant d’une façon presque télékinétique.

             Ses yeux s’écarquillèrent, se fixant sur la moue moqueuse de son ennemi qui n’avait pas abandonné son rictus agaçant. Les battements de son cœur se suspendirent de brefs instants, sous le choc. Jamais elle n’aurait cru faire face à tels phénomènes.

             Là, sans même bouger le petit doigt, immobile et planté sur ses deux pieds, il avait réussi à parer son coup.

             Même plus. Il l’avait immobilisé. Sans s’avancer vers elle ni la toucher.

             Bordel mais c’est qui lui ? s’alarma-t-elle intérieurement, les sourcils froncés. Ses muscles se raidirent et elle tenta d’appuyer davantage sur le sabre, sans aucun succès. Celui-ci demeura raide dans ses mains.

             Impuissant.

— Tu n’as aucune idée de qui je suis, petite, lâcha-t-il au travers de son sourire amusé.

             Elle ne savait quoi dire, quoi faire.

             Jamais elle n’avait assisté à telles scènes.

— Q… Qui es-tu ? fut-t-elle simplement capable de déclarer.

             Elle sentit l’atmosphère s’épaissir et les ombres s’alourdir. Quelques instants, le silence se prolongea, tétanisant.

             Avant qu’il ne le brise, se penchant légèrement vers elle.









— Celui qui traque les Voyageurs.







































             Les heures avaient passé sans que nul n’aperçoive le moindre signe du retour de la soldate. Pourtant, sur le bateau, nul ne s’inquiétait. Les guerriers de Paradis avaient fois en la jeune femme qui n’était autre que le deuxième meilleur soldat de l’Humanité. Ils savaient que rien ne pouvait lui arriver.

             Alors, patiemment, ils attendaient.

             Accoudés sur la rampe du bateau, Edward et Livai discutaient paisiblement. Dans leurs dos, la mine plus grave, Erwin et Hanji conversaient des possibilités laissées par l’accord de paix signé le matin-même. Plus loin, Sacha, Marco, Conny et Jean riaient aux éclats, fêtant la bonne nouvelle tandis qu’Armin, Eren et Mikasa se réjouissaient plus calmement.

             Le restant des soldats s’étaient retranchés à l’intérieur du navire, souhaitant se reposer afin d’arriver frais à Paradis, lieu où ils devraient expliquer à la population la teneur des décisions prises en ce jour.

             Mais, malgré la fatigue, tous étaient soulagés. Ils éviteraient la guerre.

— Elle met du temps à arriver, quand même, fit remarquer Levi. J’aurais sans doute dû rester à ses côtés.

— Non, elle souhaitait s’en occuper seule. Cet homme a essayé de te tuer, elle pense qu’elle n’a pas réussi à te protéger, c’était important pour elle.

— Je comprends mais…

             Il n’acheva pas sa phrase. Seulement son ami n’eut nul besoin de l’entendre. Il savait pertinemment ce qu’il souhaitait dire.

— Tu t’inquiètes.

— Je…, commença le noiraud d’un ton laissant entendre qu’il s’apprêtait à objecter.

             Mais il se ravisa. A quoi bon mentir là-dessus ? Il n’avait qu’une hâte : quitter cette terre de malheur et rentrer chez lui, en compagnie de sa fiancée.

— Oui, je m’inquiète.

             Edward exerça un léger rictus, ravi de voir l’homme fondre doucement face à sa sœur. Il y a encore quelques mois, jamais il n’aurait admis son attirance pour elle. Et, aujourd’hui, il avouait même la façon qu’il avait de toujours se demander comment elle allait.

             Mais, s’il ouvrit la bouche pour formuler ses pensées, féliciter Levi pour le travail qu’il avait fait sur lui-même, sa voix mourut bien vite dans sa gorge.

             Comme celle de tous sur le bateau.

             Car, sur la cote, deux silhouettes se dessinaient présentement. Un tableau étrange, presque désarçonnant. Une image saisissante qui, en une fraction de secondes à peine, avait amené un lourd silence sur l’assemblée.

             Là, devant leurs yeux sur le lit de sable, une femme les regardait. Habillée d’un débardeur laissant voir des bras lacérés et tachés de sang, elle les fixait d’un visage neutre. Celui-ci, couvert de ce qui ressemblait à de l’hémoglobine et de la poussière, était entouré de courts cheveux châtains sertie de deux mèches blondes sur le devant de son crâne.

             En ces lieux, nul ne croyait avoir déjà rencontré cette personne.

             Nul, à l’exception d’une personne. Un faux-blond qui, les yeux écarquillés, se redressa brutalement.

— Olympe ? Que fais-tu ici ?

             Grièvement blessée, l’intéressée ne rétorqua pas tout de suite. Ses yeux rouges rivés sur Edward, elle regarda celui-ci observer avec consternation le corps qu’elle tenait, allongé, sur ses avant-bras.

             Celui de sa sœur.

— Qu’as-tu fait à (T/P) !? s’exclama aussitôt Levi, posant une main sur un de ses pommeaux, prêt à dégainer.

             Mais Edward l’arrêta immédiatement, plaçant sa paume sur celle du noiraud. Il le savait, cette femme que seul lui ici connaissait, celle avec qui il avait livré tant de batailles, jamais elle ne s’en serait prise à sa sœur.

             Si elle le tenait ainsi dans ses bras, alors cela ne pouvait signifier qu’une seule chose : elle avait sauvé la soldate et fiancée de Levi.

— Que s’est-il passé, Olympe ? Qui a mis (T/P) dans cet état ?

             Pour toutes réponses, celle-ci déglutit péniblement, visiblement étourdie par ses blessures et le poids de la jeune femme dans son étreinte.

             Quelques instants s’écoulèrent avant qu’elle ne déclare simplement d’une voix enrouée :














— Le Serpent est revenu.

 
















navrée pour ce chapitre pas très compréhensible

je vous promets que la semaine
pro—

non dans deux semaines j'en aurais un sensé

les deux chapitres à venir sont surtout là pour faire progresser la grande histoire qui englobe toutes les fanfictions :)

mais vous inquiétez pas vous pourrez comprendre la fin de la voix des martyrs même si vous les lisez pas

juste les chapitres 68 et 69 seront compliqués mdrrrr

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