Chapitre 4
Arya en multimédia, encore ^^
En effet, sa « piste » est loin de me ravir.
Je lui avais bien fait comprendre que je ne souhaitais mettre personne d'autre dans la confidence et la première chose qu'il trouve à faire, c'est d'en parler à sa sœur !
« Plus il y aura de personnes au courant, plus le risque que les scientifiques me retrouvent est grand ! je riposte.
- Arya ! s'écrit Florian implorant, je t'assure que tu ne vas pas le regretter ! Elle pourra beaucoup nous aider, j'en suis sûr ! Et la discrétion, elle connaît bien !
- Non, vraiment, je ne peux pas ! j'insiste, et puis, je ne la connais même pas !
- On ne peut pas dire que tu me connaisses bien non plus, souligne Florian, si ça se trouve, je suis un dangereux psychopathe. Ou pire, un de ces fameux scientifiques qui te fichent tant la trouille !
Il part alors dans un fou rire pendant que mon cerveau n'a toujours pas décidé si je devais rire avec lui ou lui cramer la bouche avec laquelle il dit des énormités.
*
Nous arrivons dans sa rue, qui était aussi la mienne quelques heures auparavant.
J'ai dû finalement céder et accepter de tenter sa piste. Ce qui m'a fait changer d'avis est le fait que je n'ai plus rien à perdre. Plus de famille signe la fin de tout alors je suis prête à tenter n'importe quoi. Quitte à révéler mon secret à plusieurs personnes...
Je vois alors ma maison dont les murs sont complètement noircis, les vitres couvertes de suie, et des tas de cendre flottantes dans le vent à sa proximité...
Mon pouvoir était censé être mon secret à moi, mon réconfort le soir lorsque j'étais triste, il ne devait pas réduire une maison en cendre par ma volonté !
Je vois alors pour la première fois la véritable puissance de mon pouvoir.
- Eh ? Arya, ça va ? me demande Florian.
- Je te rappelle que je suis sur le point de montrer mon pouvoir à ta sœur, je lui réponds ironiquement.
Il hausse les épaules en souriant avant de se diriger vers un immeubles un peu plus loin.
*
Florian me guide dans son appartement. L'intérieur est beau, moderne et lumineux.
Il traverse le salon pour s'engager dans un large couloir où il s'arrête devant une porte.
« Val ! s'écrit-il, c'est moi, je peux entrer ?
- Je suis occupée ! riposte une voix féminine, ça ne peut pas attendre ?
- Non ! C'est assez urgent !
- Bon, entre... »
Il ouvre la porte et je m'étonne tout d'abord de la pénombre qui règne dans la pièce. Puis l'étonnement laisse place à la surprise. La lumière émise par des dizaines d'ordinateurs diffuse une lueur blanche dans la chambre. Des caméras, des écrans, un monde complètement technologique s'étale de part en part. Des bruits de machines accompagnent cette scène : des légers bourdonnements et les cliquetis des touches de clavier.
Je regarde la personne à qui appartient tout ce magnifique matériel et aperçoit seulement une longue chevelure blonde.
« T'as ramené une fille ? demande malicieusement la jeune fille.
Florian ouvre la bouche, la referme et lance un regard noir à sa sœur.
- Je te présente Valentine, ma sœur, m'annonce Florian, j'ai pensé à elle car c'est une pro question informatique. Pour trouver tes gars, c'est elle qu'il te faut. »
Mes yeux étant enfin habitué à l'obscurité, je distingue plus nettement les traits de Valentine. Son visage est doux, ses pommettes rondes et elle possède de grands yeux clairs ourlé de cils recouvert de mascara.
Alors que le frère et la sœur commence à discuter de je ne sais quel sujet, je réfléchis à ce que je m'apprête à faire. Dévoiler mon secret a une deuxième personne...
Dans quoi je m'embarque, encore ?...
Toutes ces années, ma mère m'a enseigné la méfiance, le silence, la prudence et j'ai désormais l'impression de briser un pacte silencieux en révélant ma situation à des inconnus.
Mais maintenant, impossible de faire machine-arrière.
« Bon ! coupe justement Florian, dis-lui tout, Arya.
Je le fixe, nerveuse et troublée, sans savoir quoi dire.
Devant mon silence, il fronce les sourcils et Valentine me dévisage, intriguée, attendant ma réponse.
- Je...
Je suis interrompue par des tintements aigu et les clignotements colorés et vifs d'un ou plusieurs ordinateurs de la jeune blonde.
Celle-ci se retourne vivement et se concentre sur les écrans.
Je me demande ce qui a déclenché tout ce déchaînement de la part des machines et à la mine soucieuse de Florian, je comprends qu'il souhaite lui aussi en connaître les raisons.
- Euh...Florian, annonce Valentine, il y a des gens louches qui se sont introduit dans l'immeuble en défonçant la porte. Ils sont armés et cagoulés, c'est quoi cette blague !?
Elle se tourne pour nous faire face le front plissé. Elle est terrifiée, la peur voile son regard bleu.
- Hein !!!? s'étrangle Florian, c'est quoi c't'histoire encore !?
- Je n'en sais rien ! gémit sa sœur.
Moi, en revanche je respire difficilement car je pense avoir deviné qui sont ces gens...
J'ai pourtant été discrète mais désormais, je ne mets pas seulement moi en danger mais des innocents...
Je reste tétanisée, essayant de réfléchir à une solution mais mon cerveau semble fonctionner au ralentis. Il nous reste peu de temps avant l'arrivée des hommes aux appartements, mais au moins, nous ne sommes pas pris par surprise. Il faut profiter de notre avance.
- Bon, je tranche, ne vous en faites pas, je pense savoir qui sont ces gens et la seule personne qu'ils veulent, c'est moi. Si je me rends, ils vous laisseront tranquille, enfin j'espère... Et puis, avec un peu de chance, ils m'amèneront jusqu'à ma mère.
- Tu ne peux pas faire ça ! s'indigne Florian.
- Ne t'en fait pas, je le rassure, tu vas vite m'oublier.
Je me redresse, prête à prendre la poignée de la porte mais Florian me retient par le bras.
- Si je n'y vais pas, c'est nous trois qu'ils vont trouver alors que vous n'êtes même pas impliqués ! je m'écris, pense à ta sœur !
- Mais de quoi vous parlez !? s'interpose Valentine au bord de la crise de nerf, il se passe quoi, là ?!
- Ce qu'il se passe, tente d'expliquer son frère, c'est qu'Arya a besoin d'aide et qu'on ne peut pas la laisser tomber !
- Ta gentillesse me va droit au cœur, mais ce n'est pas le moment et on a pas le temps ! »
A ce même moment, un bourdonnement sourd semble approcher de nous, il me suffit de jeter un regard par la fenêtre pour apercevoir un hélicoptère se diriger vers nous. Le cauchemar continu. Il ne manquait plus que nous soyons encerclé...
Une jeune fille déroule une échelle de corde tandis que l'engin est de plus en plus près. Toujours agenouillée au bord de l'hélicoptère, la fille cris quelque chose que je ne saisis pas puis dans des éclats de verres, la fenêtre explose en mille morceaux.
Instinctivement, je lève les mains devant mon visage en signe de protection mais ne reçois qu'une rafale de vent produite par les hélices s'engouffrant par la vitre cassée.
« Oh mon dieu ! » ne cesse de répéter Valentine en gémissant.
Cette fois, lorsque la fille cris, j'entends ces paroles malgré le bourdonnement qui gronde autour de nous :
« Dépêchez-vous ! hurle-t-elle, Gènaro n'est pas loin, vite !!
Je fronce les sourcils, complètement perdue. C'est de l'aide qu'elle nous propose où je rêve ?
Ses paroles me le confirment.
- Nous sommes là pour vous aider ! Gènaro, ce sont les scientifiques qui arrivent, insiste-t-elle, vous devez nous faire confiance sinon vous allez vous faire prendre !
Je reste abasourdie et muette. Cette fille est-elle réellement de notre côté ? Et si oui, comment peut-elle savoir qui je suis et connaître les intentions des scientifiques !?
Je suis prête à y aller mais... et Florian et Valentine ? Je suis obligée de les embarquer dans cette histoire... Si je les laisse ici, ils se ferons prendre par mes ennemis...
- Il faut y aller ! je les presse alors, allez-y, je vous suis !
- Tu veux qu'on fasse quoi ?! s'horrifie Valentine, on ne peut pas partir comme ça ! Nos parents, le lycée, qu'est-ce qui se passe à la fin !?
- Valentine... je la supplie, je te promets que tu reviendras vite mais pour l'instant, il faut partir !
Elle me fixe dans les yeux, peut-être pour déceler ma sincérité, je l'implore du regard.
Elle finit par s'approcher, tremblante, de la fenêtre, l'échelle se balançant devant la vitre brisée. Elle regarde son frère, les larmes plein les yeux qui lui sourit pour l'encourager. Enfin, elle se hisse sur la corde, monte rapidement et empoigne la main que lui tend la fille dans l'hélicoptère. Florian fait de même et je vais à mon tour me saisir de l'échelle lorsqu'un claquement de porte me fait sursauter.
Ils sont là, tout près. Et ils pourraient m'amener jusqu'à ma mère...
La peur paralyse mes mouvements et mes oreilles bourdonnent.
- Arya !!! hurle Florian, du haut de l'engin, VIENS ! »
Je reprends mes esprits et l'adrénaline me fait grimper rapidement les échelons de corde.
Florian m'agrippe par les épaules et me hisse à l'intérieur. Essoufflée, je baisse les yeux vers la fenêtre que je viens de quitter.
Des hommes viennent de se précipiter vers le rebord et je frissonne. Une minute en retard et c'en était finit de moi...
Les portes de l'appareil se referme et celui-ci s'écarte rapidement de l'immeuble. Je m'installe aux cotés de Valentine, près de la fenêtre et observe l'avant du véhicule.
Il y a la fille, aux cheveux blonds foncés légèrement ondulés et à ses côtés, le pilote.
Je reste tendue, aux aguets. Je ne connais pas ces gens et encore moins leurs intentions... Ils savent des choses dont j'ignore tout. Qui sont-ils, au juste ?
Le pilote est casqué, je ne le vois pas. En revanche, la fille semble jeune quoique plus vieille que moi. 20, 21 ans ?
Elle se tourne vers nous, souriant d'un air désolé.
« Je m'appelle Jeanna, se présente-t-elle, et le pilote, c'est Benjamin.
- Appelez-moi Ben ! Lance ce dernier.
Jeanna sourit puis prend le temps de nous observer tous les trois.
Cela me gêne qu'elle nous dévisage de cette manière, détaillant nos visages et nos vêtements.
Je détourne la tête vers la vitre et réprime un haut-le-cœur. Je ne m'attendais pas à être aussi haut.
- La situation est délicate, explique Jeanna, mais les personnes qui se sont introduites dans votre immeuble étaient envoyées par Gènaro, une entreprise scientifique qui travaillent sur les Touchés.
- Les Touchés ? je demande en fronçant les sourcils et me tournant vers elle.
- Oui... dit-elle en faisant une grimace, mais nous vous expliquerons mieux tout ça au Refuge, on est bientôt arrivé. »
Je bouillonne intérieurement. Maintenant que cette fille a entamé le sujet, j'aimerai bien qu'elle finisse la discussion. Désormais, des milliers de questions tourbillonne dans mon esprit sans relâche. Mais une en particulier me taraude : qui sont-ils ?
Soudain, je sens l'engin descendre et mon estomac semble remonter jusqu'à ma gorge.
Quelque secousses trouble l'atterrissage et je jette un regard au pilote qui ouvre les portes. De dos, je n'aperçois que sa chevelure châtain clair.
Nous sortons tous les cinq et la première chose que je remarque est le vert environnant. L'herbe sous mes pieds est verdoyante sous le vent qui l'aplatit et une forêt sombre nous entoure.
Plus loin, je distingue aussi un grand bâtiment aux briques rouges et aux larges fenêtres.
« C'est le Refuge ! S'exclame Jeanna en désignant l'édifice, on y sera en deux minutes ! »
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