𝐐𝐔𝐀𝐓𝐑𝐄
— 𝐂 𝐎 𝐋 𝐋 𝐈 𝐒 𝐈 𝐎 𝐍 —
𝐂𝐨𝐥𝐥𝐢𝐬𝐢𝐨𝐧 : (𝐧.𝐟) - 𝐑𝐞𝐧𝐜𝐨𝐧𝐭𝐫𝐞, 𝐩𝐥𝐮𝐬 𝐨𝐮 𝐦𝐨𝐢𝐧𝐬 𝐫𝐮𝐝𝐞, 𝐝𝐞 𝐝𝐞𝐮𝐱 𝐜𝐨𝐫𝐩𝐬 𝐞𝐧 𝐦𝐨𝐮𝐯𝐞𝐦𝐞𝐧𝐭, 𝐜𝐡𝐨𝐜 𝐝'𝐮𝐧 𝐜𝐨𝐫𝐩𝐬 𝐜𝐨𝐧𝐭𝐫𝐞 𝐮𝐧 𝐨𝐛𝐬𝐭𝐚𝐜𝐥𝐞.
𝐕𝐞𝐧𝐝𝐫𝐞𝐝𝐢 𝟐𝟐 𝐣𝐮𝐢𝐥𝐥𝐞𝐭 𝟐𝟎𝟐𝟐
𝐇𝐨𝐩𝐢𝐭𝐚𝐥 𝐌𝐢𝐥𝐢𝐭𝐚𝐢𝐫𝐞 𝐒𝐚𝐢𝐧𝐭𝐞-𝐀𝐧𝐧𝐞
𝐓𝐨𝐮𝐥𝐨𝐧 – 𝐅𝐫𝐚𝐧𝐜𝐞
Lorsqu'elle ouvre les yeux, Hélène ne comprend pas immédiatement où elle est. La pièce dans laquelle elle se trouve n'est éclairée que par la lumière criarde des néons du couloir que sa porte entrouverte laisse filtrer. À peine de quoi distinguer les formes qui l'entourent. Elle reste immobile de longues secondes, cligne des yeux plusieurs fois, dans l'espoir vain de faire passer la douleur lancinante qui lui vrille le crâne.
Tout son corps est courbaturé, comme si un troupeau d'éléphants lui était passé dessus et elle a l'impression de peser une tonne. Déboussolée par cette douleur soudaine, la brune cherche dans la pièce des repères susceptibles de lui indiquer l'endroit où elle se trouve et la raison de cette souffrance. Elle remarque les murs blancs, l'absence de meubles et de décorations, l'aspect aseptisé de l'endroit lui saute aux yeux presque autant que l'odeur du désinfectant et elle comprend. Elle se trouve dans un hôpital, pourquoi ?
Stressée par ce soudain constat, Hélène essaie de se redresser dans le lit en prenant appui sur ses deux mains pour s'asseoir. Elle n'est pas préparée à la violente décharge de douleur qui lui traverse le corps de part en part à l'instant précis où sa main gauche s'enfonce dans le matelas. Elle laisse échapper une plainte mêlant surprise et souffrance en retombant dans son lit, recroquevillant instinctivement son corps autour de sa main blessée.
Les larmes lui brûlent les yeux et elle se mord la joue avec tant de force qu'elle sent le goût du sang sur sa langue alors que la paume de sa main lui fait souffrir le martyre, alternant entre picotement intense et vague de chaleur. Hélène sent distinctement chacune des pulsations de son cœur se répercuter dans sa chair meurtrie et elle ne peut rien faire d'autres qu'attendre, laissant échapper à intervalle régulier de longs sanglots silencieux.
Plusieurs minutes passent ainsi avant que la douleur ne finisse par refluer lentement, décrispant lentement chacun de ses muscles contractés au possible. Hélène garde les yeux bien ouverts, fixant avec attention le bandage épais qui donne à sa main gauche une forme de moufle ainsi que la perfusion enfoncée dans le dos de sa main droite qu'elle ne remarque que maintenant.
Reprenant peu à peu le contrôle sur la douleur, elle fait une deuxième tentative, contractant les muscles de son ventre pour s'asseoir à nouveau dans le lit. Là, elle passe tout son corps au crible, palpant chaque membre à la recherche d'une blessure qu'elle n'aurait pas remarquée. Elle écarte la couverture pour examiner ses jambes dénudées par la blouse en tissus avec laquelle on l'a habillé. Avec sa main libre, la brune remonte le long de ses cuisses, sur son ventre, frôlant sa peau du bout des doigts jusqu'à s'arrêter à la bordure d'un autre bandage qu'elle n'avait pas senti. Le pansement part de sous sa poitrine pour aller s'enrouler autour de son épaule gauche où elle peut sentir d'autres compresses qu'elle ose à peine effleurer du doigt.
Assise sur le bord du lit, ses pieds effleurant à peine le carrelage froid de la chambre, Hélène se sent vide. Un peu comme s'il lui manquait quelque chose, la dernière pièce du puzzle qui l'empêche de comprendre les raisons de ses blessures et de sa présence dans ce lit d'hôpital. Elle peine à ressentir la moindre émotion autre que ce vide froid et amorphe, un peu comme si son cerveau refusait de faire le point sur l'instant présent. Machinalement, elle tripote les bords de son bandage, le regard hagard et le front plissé par la concentration, elle essaie de passer au-dessus de la douleur cuisante qui lui vrille le crâne pour essayer de se remémorer ses derniers souvenirs.
Elle se rappelle sa conversation avec Pierrot, du départ de la course et de la chaleur étouffante à l'intérieur de son casque. La douleur devient plus intense, comme une aiguille fichée à l'intérieur de son cerveau et elle sait qu'elle touche au but, inconsciemment, ses doigts tirent plus fort sur son bandage, arrachant les bords.
Le départ de la course, le huitième tour et le virage numéro 11...
- Hélène ?
Le onzième virage... Le drapeau rouge... Elle serre les dents, encore un peu, juste un peu, elle y est presque...
- Gamine ?
Elle doit se rappeler, elle sent, elle sait que c'est important.
- Hélène !
L'éclat de voix la fait sursauter. Surprise, elle tourne la tête vers la porte et croise le regard inquiet de Pierrot qu'elle n'a pas entendu arriver. De là où elle est, elle a du mal à bien le distinguer, mais tout dans sa position lui indique qu'il est crispé. C'est étrange de le voir là, inquiet pour elle alors qu'elle-même est incapable de se rappeler ce qu'elle fait là. Elle n'est pas bien sûr qu'il s'agit de la réalité.
- Pierrot ? Elle demande, incertaine.
- Est-ce que ça va gamine ?
Elle prend quelques instants pour réfléchir à la question. Est-ce qu'elle va bien ? Elle n'en est pas vraiment certaine.
- Qu'est-ce qui s'est passé ? Contourne-t-elle.
- Tu ne te rappelles pas ?
Il semble surpris et une pointe de culpabilité la traverse soudainement sans qu'elle ne sache dire pourquoi, surtout quand un lourd soupir échappe au grand homme.
- Les médecins ont dit que ça risquait d'arriver, mais je ne pensais pas que t'allais tout oublier...
Il semble chercher ses mots durant quelques secondes et elle est suspendue à ses lèvres.
- Il y a eu un accident, commence-t-il.
Accident. Comme un déclencheur des souvenirs sous forme de flash explosent dans son cerveau, la percutant avec la violence d'une monoplace lancée à pleine vitesse. Hélène est obligée de fermer les yeux, portant sa main valide à son front tandis que Pierrot continue de relater les événements, insistant lourdement sur son inconscience et sa prise de risque inconsidérée. Mais Hélène ne l'entend plus, elle est submergée par les images, les sensations, les odeurs. Sang, fumée et peur, elle a l'impression de se noyer, ses mains trembles, elle a du mal à respirer et l'analyse technique du crash que lui fournit Pierrot ne fait qu'alourdir la boule compacte qui enfle dans sa gorge et menace d'exploser d'une seconde à l'autre.
Elle n'a plus envie de se souvenir, elle veut fuir, rentrer chez elle et oublier cette journée. Toute la terreur qu'elle n'a pas ressentie plus tôt, gommée par l'adrénaline, la rattrape soudainement et elle se sent glacée de l'intérieur alors que Pierrot continu de lui expliquer à quel point ce qu'elle a fait était dangereux et la chance insolente qui lui a permis de s'en sortir presque indemne.
Hélène n'a jamais fait de crise de panique, mais à cet instant précis, elle est certaine d'en cocher tous les symptômes. Elle ne veut pas ressentir ça, l'impression qu'un voile poisseux glisse le long de sa colonne vertébrale et s'enroule autour de ses organes, expulsant tout l'air de son corps. Elle se sent submergée, noyée par ses propres émotions et par cette peur dévorante qu'elle n'arrive pas à rationaliser. Il lui faut quelque chose auquel se raccrocher, une échappatoire, n'importe quoi.
- Comment est-ce qu'il va ?
- Quoi ?
Sa voix a tremblé, à deux doigts de se briser, elle le sait, elle espère juste Pierrot ne s'en est pas rendu compte.
- Charles Leclerc, est-ce qu'il va bien ?
Pierrot ne répond pas immédiatement, Hélène détourne le regard, incapable de soutenir le poids de son inquiétude. Elle sait qu'il ne peut pas la voir précisément, à cause de l'obscurité, elle croise les doigts pour qu'il ne remarque pas ses yeux rouges de larmes et ses mains tremblantes. Elle ne veut pas qu'il pose de question, elle ne veut pas qu'il ait pitié d'elle, qu'il la regarde et se rende compte qu'elle n'est pas à la hauteur de la confiance qu'il a placée en elle.
- Il va bien, il a repris connaissance dans l'hélicoptère qui vous a amené ici. Il a une côte fêlée et quelques contusions, mais, compte tenu du choc qu'il a subi, il a eu de la chance.
Un soupir de soulagement lui échappe et la boule dans sa gorge se fait un peu moins lourde. Elle est contente de savoir qu'il va bien.
- Il est déjà parti ? Elle demande.
- Non, les médecins ont décidé de le garder en observation pour la nuit. Au cas où.
- Est-ce que je peux le voir ?
La question fuse, elle ne sait pas ce qu'il lui prend et, à la mine surprise de Pierrot, lui non plus. Elle a besoin de sortir de cette chambre obscure qui cristallise toutes ses peurs, elle veut partir, s'enfuir, occuper son esprit pour qu'il arrête de ressasser encore et encore les mêmes images.
- On est au milieu de la nuit, explique Pierrot. Il doit dormir.
Elle porte son regard sur la fenêtre dissimulée par des stores au travers desquels ne filtre que l'obscurité moite de ce milieu d'été.
- Juste cinq minutes, elle insiste. Je veux juste... Je veux juste m'assurer qu'il va bien.
Ce n'est pas vraiment un mensonge, plutôt une demi-vérité. L'état du pilote la préoccupe vraiment, elle était là-bas, elle a vu les flammes et la carcasse de sa voiture en morceaux. Elle a besoin de le voir pour y croire. Mais elle est aussi prête à tout pour quitter cette chambre, elle a peur qu'on la laisse seule avec ses souvenirs flous et qu'ils ne deviennent des cauchemars.
Pierrot soupire, elle est à fleur de peau.
- Je vais demander un fauteuil.
Il quitte la chambre sans un mot et c'est à elle de laisser échapper un soupir alors qu'elle sent un poids, dont elle n'avait pas conscience, quitter ses épaules. Elle passe une main dans ses cheveux tentant de dompter le nid d'oiseau qui lui sert de crinière et frotte ses joues pour effacer les sillons tracés par les larmes. La brune se trouve puérile d'essayer d'arranger son allure, mais c'est plus fort qu'elle, elle a besoin de se sentir présentable à défaut d'être apprêtée.
Pierrot revient, elle se glisse dans le fauteuil et ils quittent la chambre en silence. Il lui fait traverser plusieurs couloirs, les néons lui font mal au crâne alors elle baisse la tête, se contentant de tirer nerveusement sur le bas de sa blouse qui remonte beaucoup trop haut sur ses cuisses à son goût.
Lorsqu'enfin ils s'arrêtent devant la porte d'une chambre laissée ouverte et dont la lumière est allumée, elle n'est plus aussi certaine de son idée. Peut-être qu'elle le dérange ou qu'il n'a pas envie de la voir. Le grand homme dans son dos semble comprendre son trouble puisqu'il pousse doucement le fauteuil à l'intérieur, ne laissant pas le temps à la jeune fille de protester.
Prise d'une soudaine timidité, Hélène baisse la tête, n'osant pas regarder le lit et le garçon qui s'y trouve. Elle tressaille à peine lorsque la grande main de Pierrot presse doucement son épaule droite quand il se baisse pour chuchoter à son oreille :
- Prends le temps qu'il te faut, je serai dans le couloir si tu as besoin.
Gênée, elle acquiesce vivement et écoute le bruit de ses pas lorsqu'il s'écarte et quitte la pièce qui retombe dans un silence complet. Pendant de longues secondes, Hélène regarde ses mains jusqu'à ce qu'enfin, elle l'entende, le son calme et profond de sa respiration.
Elle relève la tête, comme piquée au vif, presque choquée par ce son insignifiant qui trouve pourtant le moyen de chasser toutes ses peurs et enfin, elle le voit.
Charles Leclerc est beau, c'est un euphémisme, elle l'a déjà vue à la télé, sur les écrans gênants, et même sur les réseaux sociaux, elle sait qu'il est beau, mais à cet instant précis, il a quelque chose de fascinant. Sans arriver à décrocher ses yeux de son visage endormi, elle le scrute avec avidité, examine chaque contour, chaque trait afin de les graver dans sa mémoire à tout jamais.
C'est lui. Elle lui a sauvé la vie. Hélène a sauté dans les flammes et risqué sa vie pour sauver Charles Leclerc. C'est un concept un peu étrange, un sentiment qu'elle n'est pas sûre de savoir expliquer, un lieu invisible qu'elle peine à comprendre elle-même. Elle est fascinée par son visage détendu et par son torse qui se soulève avec lenteur et volupté.
Il est là, devant elle et il respire, il est en vie et elle aussi. Pour la première fois depuis son réveil, Hélène à enfin la certitude absolue qu'elle est en vie, Charles la fait se sentir vivante.
Cette simple constatation lui fait verser une première larme, puis une deuxième, une troisième et enfin, c'est un torrent ininterrompu de larmes qui s'échappent de ses yeux sans qu'elle ne puisse les arrêter. Elle pleure et elle le regarde, encore et encore, ce n'est pas douloureux, au contraire, à chaque fois qu'une nouvelle larme quitte ses yeux, elle se sent un peu plus légère, un peu moins terrifiée.
Les minutes passent ainsi, peut-être même les heures à tel point que ses yeux la brûlent et qu'elle en est épuisée mais la brune n'en a pas grand-chose à faire, elle se contente de fixer le corps devant elle.
- Pourquoi tu pleures ?
Surprise, elle relève la tête vers Charles et plonge dans l'azur de ses yeux à peine entrouverts.
- Parce que je suis heureuse, justifie-t-elle.
Elle se trouve stupide, mais cela vaut largement l'ébauche de sourire qui étire les lèvres du monégasque lorsqu'il lui répond :
- C'est étrange.
- Je sais, elle rit.
Elle ne sait pas quoi ajouter d'autres alors elle se contente d'un sourire simple tandis qu'il l'examine toujours, à moitié assommé de sommeil.
- Je me souviens de toi, se rappelle-t-il. Tu étais là-bas aussi. C'est toi qui m'as...
- Je m'appelle Hélène, elle coupe.
Elle ne veut pas parler de l'accident, pas maintenant, pas alors qu'elle commence à peine à se sentir mieux.
- Je voudrais te remercier.
- Pas la peine, elle refuse.
- J'insiste, demande-moi, n'importe quoi.
La brune est mal à l'aise, elle ne veut pas qu'il la remercie, elle ne l'a pas fait pour ça, mais elle voit bien qu'il ne lâchera pas le morceau. Elle creuse ses méninges fatiguées pour trouver quelque chose, n'importe quoi qui fasse l'affaire et lâche rapidement :
- Un autographe de Carlos Sainz ?
Il y a un bref blanc et Hélène à envie de se gifler. Ses joues s'empourprent de honte quand un bref rire fatigué échappe à Charles et elle fait mine de se frotter les yeux pour cacher son visage écarlate.
- Tu es une fille très étrange Hélène, rit-il.
Elle se contente de secouer la tête, le visage toujours caché derrière ses mains.
- Est-ce qu'elle te fait mal, t'as main ? S'inquiète-t-il. Je suis désolé que tu te sois blessé en voulant m'aider.
Surprise, elle relève la tête et découvre le visage crispé et coupable du pilote qui fixe sa main bandée avec amertume. Elle aussi regarde sa main durant quelques instants, essayant de faire bouger ses doigts doucement. Elle n'a pas envie qu'il se sente coupable de ça, ce n'est pas de sa faute.
- C'est pas grave, commence-t-elle. Je l'ai fait parce que j'en avais envie.
Elle voit bien à l'expression tirée de son visage qu'il n'est pas convaincu par ses paroles, mais elle ne peut pas faire plus. Elle-même est convaincue qu'il s'agissait d'un mal nécessaire et peut-être que les anti-douleurs que lui ont donnés les médecins jouent, mais elle ne ressent pas la moindre douleur.
Charles est fatigué, elle le voit à la manière dont sa tête bascule vers l'arrière sans qu'il ne puisse la retenir même s'il lutte pour ne pas se rendormir. Hélène esquisse un mince sourire, touchée de comprendre qu'il ne veut pas la laisser seule malgré son état.
- Tu devrais dormir.
Ses yeux accrochent une nouvelle fois le regard bleu iridescent du pilote et ils s'observent en silence pendant quelques secondes.
- Toi aussi, il glisse.
Elle sourit, même au bord de l'inconscience, il trouve le moyen de lui répondre.
- Je vais y aller aussi.
Elle regarde la courbe des sourcils de Charles se froncer légèrement, c'est fou comme il est facile de lire ses émotions, elle peut presque deviner ce qu'il va lui dire.
- Tu t'en vas ?
- Je dois y aller, je ne suis pas sûr d'avoir le droit d'être là et j'ai quelqu'un qui m'attend dehors.
Il semble réfléchir quelques instants avant de hocher la tête pour montrer qu'il approuve ses paroles. Comprenant qu'il est temps de partir Hélène entame une difficile manœuvre pour faire reculer son fauteuil jusqu'à la porte de la chambre. Le temps qu'elle y arrive, Charles n'a plus dit un mot et lorsqu'elle se retourne pour lui dire au revoir, il s'est rendormi.
Hélène a du mal à le quitter des yeux, elle ne comprend pas vraiment ce sentiment étrange qui la pousse à le dévorer du regard sans pouvoir s'arrêter, mais elle sait qu'elle en a besoin, viscéralement.
Assise sur le pas de la porte durant de longs instants, elle n'arrive pas à se résoudre à la fermer. C'est finalement la présence de Pierrot à ses côtés qui pose les mains sur les poignées de son fauteuil pour l'aider à quitter la pièce qui l'oblige à bouger. Tâtonnent maladroitement le mur à côté d'elle, elle finit par appuyer sur l'interrupteur et plonge la chambre dans l'obscurité. Puis elle se tourne vers Pierrot qui ferme la porte derrière eux.
- Je te ramène à ta chambre, tu pourras sortir demain matin. C'est ta mère qui passera te prendre.
Les yeux perdus dans le vide, physiquement et émotionnellement épuisée, Hélène se contente de hocher la tête et de se laisser guider mollement. Avant même qu'il ne l'ait ramené à sa chambre, elle a, elle aussi, sombrée dans les bras de Morphée.
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Et c'est une fin de chapitre !
Environ 3 000 mots, c'est plus que ce que j'avais prévu ! Il faut dire que c'est la deuxième fois que j'écris ce chapitre, la première version ayant disparu dans un malheureux incident impliquant l'assassinat non prémédité de ma clé USB. Enfin, cela m'a donné l'occasion de le retravailler et d'amener beaucoup plus de sujets.
Hélène et Charles sont encore un peu à côté de la plaque, mais un premier vrai contact a enfin été établi entre eux. Un petit pas dans l'histoire et un grand pas dans leur relation !
Les chapitres d'expositions sont terminés, à partir de maintenant nous allons nous concentrer sur leur histoire, alors j'espère que la suite vous plaira autant qu'à moi ! Nouveau chapitre vendredi si tout va bien !
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