c h a p i t r e s i x
CHAPITRE CINQ POSTÉ HIER ! attention si vous ne l'avez pas lu !
□ SUJET SENSIBLE : mutilation □
SES SANGLOTS TÉMOIGNAIENT DE sa douleur, et elle ne pouvait plus prononcer un mot. Sans demander d'approbation, le pilote de formule un se permit d'entrer dans la salle de bain de la jeune femme, et fut stupéfait par la scène qui se déroulait sous ses yeux.
Il ne perdit pas de temps pour s'accroupir juste à ses côtés, afin de prendre ses mains et de les serrer fortement. Comme au cimetière, il y a presque trois semaines. Charles demanda à Amalia de faire un effort afin de se caler sur sa respiration, chose qu'elle eut du mal à effectuer au début. Le brun la releva doucement et, une fois debout, il la prit dans ses bras en lui chuchotant que tout allait bien, et qu'il fallait juste qu'elle se cale sur cette foutue respiration.
Au bout de quelques interminables minutes, Amalia se calma enfin après avoir trempé d'eau le haut de Charles. En se décalant, elle rougit fortement en apercevant le t-shirt du brun, tâché de sang.
- Ton... ton...
- C'est pas grave d'accord, viens.
Le pilote la fit sortir de sa salle de bain, puis de sa chambre afin d'aller dans la sienne, où se trouvaient du désinfectant et des bandages. Tout ce dont Amalia avait besoin en ce moment. Les bras de la jeune femme étaient toujours ensanglantés, et les plaies peinaient à cicatriser, alors qu'elle s'asseyait sur le lit du jeune homme. Sans un mot, il s'occupa de soigner ses blessures, comme un parent le ferait pour son enfant.
Parce que c'était ce qu'était Amalia. Une enfant, depuis qu'elle était orpheline. Mais personne ne pouvait lui en vouloir.
Charles grimaça en remarquant que les endroits auxquels la jeune femme n'avait pas touché étaient déjà remplis de cicatrices. Le brun n'imaginait pas les autres parties de son corps. Il banda soigneusement les bras de la jeune femme qui n'osait même plus le regarder dans les yeux. Doucement, il releva son menton en lui souriant. Il se devait d'être présent pour elle.
- Tu n'as pas besoin de justifier tes actes. J'ai entendu des bribes de conversation, les murs sont fins. Je comprends que tu aies pu craquer, et je m'en fiche. Je ne te dis pas que je cautionne, mais c'est ton corps, tes raisons, ta douleur, tes secrets. N'aie pas de honte envers moi parce que je t'ai vu au plus mal. Je sais ce que ça fait.
- Pourquoi tu m'aides ?
- Parce que je suis ton ami. Certes depuis seulement trois petites semaines, mais je te traite comme je traiterais un ami de longue date. En l'occurrence, là, tu avais besoin de moi, je suis là. Et je ne te jugerai pas pour ce que tu t'infliges.
Les lèvres d'Amalia se mirent à trembler alors qu'elle replongeait dans les bras de son ami. Elle pouvait enfin compter sur quelqu'un.
- Regarde ce qu'on va faire. Tu as ton téléphone ?
La jeune femme hocha la tête en le sortant de sa poche de jogging. Elle le dévérouilla et le tendit à Charles. Il installa alors une application sur son téléphone et sur celui de la brune avant de le lui rendre.
- Parfait. C'est une sorte de chronomètre, qui t'indique combien de temps tu as tenu sans te faire une quelconque douleur physique. Tu as le choix d'être honnête et de le réinitialiser quand tu as replongé, ou non. On va lancer le chrono en même temps, et si tu as confiance en moi, tu m'avertiras quand on devra remettre les compteurs à zéro. Je suis certain que tu vas t'en sortir.
- Je vais essayer.
- On met les chronos ?
Amalia hocha doucement la tête en positionnant son téléphone proche de celui du brun. Après un décompte, ils mirent en marche simultanément. Quelques larmes se formèrent de nouveau aux coins de ses yeux, mais elle se fit violence. Assez de larmes pour aujourd'hui. Elle se devait d'être forte.
- Je suis fier de toi, fit Charles avant de reconduire la jeune femme dans sa chambre. Ils devaient se reposer afin d'attaquer du bon pied la journée de demain.
- Merci beaucoup.
La jeune femme l'étreignit quelques brèves secondes avant de fermer la porte de sa chambre. Le pilote retourna dans la sienne, sans un mot, et ferma sa porte lui aussi. Ses mains tremblaient. Énormément. Il souffla en tentant de stopper ces tremblements, mais rien n'y faisait. Charles allait encore passer une nuit atroce, mêlée d'insomnies ou de cauchemars. C'était ainsi. Lui n'était pas heureux. Mais aider Amalia était sa priorité, et son bonheur passait avant le sien. Il se sauvait quelque peu en lui apportant son soutien.
Elle était... sa bouffée d'oxygène suffisante afin de ne pas faire n'importe quoi. Puisqu'il était arrivé à un stade où même sa propre mère, et ses frères ne parvenaient pas à lui apporter une dose de bonheur et de réconfort assez importante pour ne pas faire de conneries.
Il retira son t-shirt mouillé, couvert de petites tâches de sang. Amalia était vraiment détruite, pensa-t-il alors qu'il s'allongeait dans son lit, pensif. Son cerveau était, comme toujours, embrumé de pensées toutes plus absurdes, ou néfastes les unes des autres.
Charles se laissa alors doucement aller. Une larme, puis deux, puis un torrent, comme d'habitude. C'était tellement simple, d'être heureux la journée et de s'adonner à la tristesse la nuit. Toute la pression retombait, tous les non-dits, tous les remords, les regrets, les maux, la douleur imperceptible. Le brun avait tellement mal.
Pourtant, il en recevait tellement, des messages de soutien. Tout le monde l'admirait.
Charles, tu es tellement courageux.
Tu es tellement fort de continuer la formule un après Jules et Anthoine.
Continuer de conduire après le décès de ton père, c'est admirable.
Ces épreuves doivent le pousser à faire de son mieux, il est un vrai exemple, pour tous.
Oh Charles, comme tu es brave de ne pas laisser ta dernière relation te bouffer de l'intérieur.
S'ils savaient qu'ils avaient tout faux. Tous. Il ne supportait pas les obstacles dressés devant lui. Ils semblaient insurmontables, ils s'enchaînaient beaucoup trop vite et bientôt, une montagne entière se dresserait devant lui. Pourtant il était toujours présent. Pour sa famille d'abord, pour Amalia, pour la formule un, pour tous les jeunes enfants qui souhaitent devenir comme lui. Il se devait d'être fort, de le montrer à tout le monde. Peut-être pour se persuader lui-même.
Trop de pensées, il en avait mal à la tête. Charles se rendit dans sa salle de bain afin de prendre un somnifère. Il avait consulté un médecin -sous ordre de sa mère- après le décès d'Anthoine et ce dernier lui avait prescrit seulement ces cachets, qui lui permettaient, quelques fois, une nuit paisible. En espérant que celle-ci en soit une.
***
Aujourd'hui était un grand jour pour Amalia. Sa première journée dans le paddock de formule un. Enfin, elle allait voir l'envers du décor de tout ce dont elle rêvait étant enfant. Ça lui faisait tout drôle, mais elle était tellement excitée à l'idée d'y accéder.
Elle appréhendait cependant de retrouver son ami, avec qui elle allait prendre la route. L'épisode de cette nuit était tellement honteux pour elle, qu'elle aurait souhaité s'enterrer six pieds sous terre. Pourtant, il fallait bien travailler. Elle se vêtit alors d'un haut à manches longues, il fallait bien camoufler les horreurs de cette nuit. Le reste, c'était plus que basique ; jean et basket.
Elle attendit patiemment en dehors de l'hôtel que Charles descende, il devait être tout juste huit heures. La nuit avait été courte pour les deux jeunes adultes, chacun de leur côté, pour des raisons différentes. Le pilote arriva quelques minutes après, en arborant toujours un immense sourire. Le paraître était si important.
- Ça va ?
- La nuit a été courte.
- Je comprends. Au moins la journée va être remplie, je vais te présenter à tout le monde au paddock, je veux que tu passes la meilleure journée de ta vie.
- Carrément ?
- Je l'ai dit, et je tiens toujours parole.
Amalia souriait bêtement alors qu'ils rentraient tous les deux dans le paddock grâce à leur badge.
- Mais tu vas faire quoi entre maintenant et la première séance d'essais libres ?
- Normalement je vois avec les mécanos pour les quelques éventuels changements ou non de la voiture, j'ai quelques interviews, puis après je passe le temps en discutant un peu avec Mattia, des ingénieurs, Seb mon coéquipier, et donc Éric mais il ne prépare pas grand chose les jours de course, c'est surtout des petits exercices avant, et de la récupération après. On dirait pas mais les journées sont chargées pour les pilotes.
La jeune femme hocha simplement la tête avant d'entrer, accompagnée de Charles, dans l'écurie Ferrari, où les derniers réglages de la voiture se faisaient, et où de nombreuses discussions étaient animées. Le brun souriait en apercevant son coéquipier, Sebastian Vettel. Amalia avait peut-être oublié ce détail ; La Scuderia était une écurie de renom, donc les pilotes étaient exceptionnels. Et le quadruple champion du monde faisait parti des pilotes préférés de la jeune femme lorsqu'elle regardait encore activement la formule un.
Les deux pilotes discutaient -en anglais, heureusement la jeune femme parlait couramment cette langue- en rigolant et en parlant de tout et n'importe quoi.
- Seb, je te présente Amalia, une amie à moi qui fait un stage pendant quelques week-ends pour devenir préparateur physique. Amalia, Sebastian Vettel.
- Enchantée, wow désolée ça me fait bizarre de vous avoir en face de moi, je vous suivais déjà quand j'avais juste dix ans et que vous étiez chez Toro Rosso, ça remonte un peu.
- Enchanté aussi, on peut se tutoyer. Je suis content de voir que tu es une vraie fan de formule un alors.
La jeune femme souriait doucement. Oui, elle se sentait doucement revivre. Les minutes passaient alors que les trois adultes discutaient de tout et de rien, mais il fallait vite se bouger puisque les essais libres avaient lieu dans une heure maintenant, à dix heures pile. Charles, comme un enfant, montrait tous les locaux à la brune qui semblait émerveillée par tout et n'importe quoi.
- Regarde c'est ma loge ! Quand je veux être tranquille avant les courses ou juste être avec ma famille je viens là. Elle est pas un peu stylée ?
- C'est très... rouge.
- Sans blague ?
La brune riait doucement au commentaire du pilote. Charles adorait la voir sourire ainsi. Il avait hâte qu'Amalia se sente enfin chez elle, et que le paddock devienne pour elle un moment de pur plaisir, dans lequel elle oublierait tous ses soucis.
Le brun laissa ensuite son amie dans les mains de Mattia et Éric, afin de discuter salaire et autre directive plus poussées pour les prochaines semaines. Ce week-end s'annonçait positif, il souhaitait juste que la jeune femme soit heureuse. Rien ne l'importait plus que cela en cet instant précis.
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Hello, j'espère que vous allez bien, j'adore poster en ce moment parce que je kiffe lire et répondre à vos commentaires, c'est une bouffée d'oxygène, bref j'espère que vous avez aimé ce chapitre, on rentre bientôt dans le vif du sujet...
au fait, la fiction fait dix-sept chapitres, + un épilogue. je verrai si je fais des bonus ou non !
<3
-alcools
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