Chapitre 08| Le dessin de sang
Les yeux rivés sur la fenêtre, il observe ainsi les quelques pétales de fleurs de cerisiers du printemps. Son teint est coloré en ce jeudi, il écoute la professeur de physique donner des explications à un exercice qu'il a déjà finit depuis belle lurette. Ses camarades le regardent et chuchotent à ce sujet. Bryce a un petit sourire sur les lèvres, qu'il tente désespérément de cacher derrière sa main. Son regard est calme.
« Il a l'air si apaisé. »
Je suis apaisé.
Presque une semaine est passée depuis qu'il s'est rendu au cimetière, à la tombe de ses parents, aux côtés de Claude. Plus d'une semaine est passée depuis son escapade nocturne dans le parc, avec le rouge. L'argenté balaya la salle de classe du regard. Il observa Xavier qui tentait désespérément d'expliquer à Mark l'un des premiers exercices, Jordan riait avec Alicia, au lieu de travailler. Ses camarades bossaient d'arrache-pied. Et devant lui, Bryce observa Claude qui dormait. Il soupira. Il hésitait entre le réveiller, ou le laisser dormir. Récemment, Claude n'allait clairement pas bien. Pour avoir été dans un profond désespoir pendant des semaines, Bryce savait de quoi il parlait.
Mais la tête-brûlée n'était pas du tout du genre à parler de ses problèmes. Alors l'albinos mit de côté l'idée d'en parler. Il soupira, et nota dans un coin de son esprit d'envoyer les correction à son ami, histoire de l'aider un peu.
La sonnerie retentit, chaque lycéens se levèrent précipitamment pour vite quitter cette foutue salle. Le cours suivant : Espagnol. Ça risque d'être quelque chose de cocasse. Bryce fit un signe à ses amis qu'il arriverait en classe après eux.
Il posa sa main sur l'épaule du rouge encore endormi, et le secoua un peu. Claude grogna un peu, puis cacha un peu plus son visage dans ses bras.
« Claude, réveille toi, on a cours après.
- Hmm... Il releva enfin la tête, des mèches dans les cheveux, des traits tirés par la fatigue. Cours de quoi ?
- Espagnol...
- C'est bon alors.
- Non. Y a un autre cours dans cette salle, lève toi. »
Claude releva la tête, sous le soupir de Bryce. Si lui commençait à se sentir mieux, le rouge commençait étrangement à sombrer. Son regard fauve était tiraillé par la fatigue, il semblait abattu. L'albinos ne savait que faire. Il regarda juste son meilleur ami se lever, prendre son sac, et sortir de la classe en silence. Il souffla un peu, et le suivit. Il ne pouvait faire grand-chose pour le moment.
×××
«- Je t'assure Mamie, je n'arrive pas à comprendre ce qu'il a... »
La grand-mère de l'argenté se tourna vers son petit fils. Dans son tablier jaune avec des tournesols brodés, son vieux jogging qui devait bien avoir dix ans, ses gants et ses cheveux blancs attachés d'une pince, cette vielle dame émanait un doux coté maternel. Son regard bleu glace, semblable à celui de Bryce, son regard, et ses rides, accentuait cette impression.
C'était une vielle femme drôle, un peu bourrin, qui avait connu la guerre, mais qui n'en était pas marqué pour autant. A cette époque là elle n'avait que 5 ou 6 ans. Elle savait se débrouiller de ses mains, cuisiner, jardiner, bricoler. Elle avait même de l'humour, autant de son époque que maintenant. Bryce et elle avaient toujours été proche, et l'adolescent était content que sa grand-mère ait récupéré sa garde.
« Ça lui ait déjà arrivé, ce genre de phase ?
- C'est vrai que ce n'est pas la première fois, mais là, ça m'a l'air différent... »
Son regard bleu se posa sur les citronnier que sa grand mère était en train de planter. Quand à elle, elle observait son petit fils d'un regard tendre. Depuis une semaine, il avait l'air d'aller mieux. Il prenait soin de lui (Bryce avait toujours aimé prendre soin de sa peau, une de ses facettes cachées). Ses cheveux étaient un tant soit peu coiffés, beaux. Et surtout, cette petite lueur, toute timide, commençait à revenir.
Mais l'inquiétude qu'il commençait à porter pour Claude gachait tout cela. Et la femme âgée comprenait. Le rouge avait toujours été un garçon énergique et souriant, bien que brusque, agressif, violent et impulsif.
« Pourquoi ne pas lui poser la question sur ce qu'il a ?
- Il ne répond jamais, et ça depuis le collège...!
- Alors je pense que tu devrais cesser de t'en faire. Tu le sais comme moi, Claude n'aime pas parlé de ses problèmes, tout comme toi avec ce qu'il s'est passé... Je pense que s'il a besoin, il saura se tourner vers toi, Jordan ou Xavier. Fais lui donc confiance.
- Oui, mais...
- Pas de mais mon cœur. Aller, aide moi à planter cela, et allons manger après ça. Lasagnes, ça te convient ? »
L'adolescent hocha la tête, et remit ses gants de jardinage - après avoir plaqué quelques mèches de cheveux avec quelques barrettes - et s'agenouilla à côté de cette femme qu'il aimait plus que tout au monde, et l'aida à planter sa nouvelle hobbies : les citrons.
Installés dans le canapé, Bryce et sa grand-mère, Maurice, se laissaient allés devant un vieux film que la vielle femme appréciait depuis longtemps. L'adolescent traînait en même temps sur son téléphone, préférant écouter les chansons de la comédies musicale, pour ne pas regarder ces danses qui le font toujours rire, tant il les trouvait ridicules. Mais il pouvait s'empêcher d'admirer la robe de Sandy, la jeune fille pure et innocente, l'un des deux personnages principale. La robe qu'elle porte est exactement la même que celle de sa mère, lors du mariage de ses grand parents maternels. Maurice était sa grand-mère paternelle.
Soudain, une notification Twitter l'attira. Breaking News. Des féministes en train de coller des affiches contre la vague de féminicide dont on entend parler ces derniers temps. Enfin, ''la vague'', disons plutôt que les femmes arrivaient enfin à s'exprimer sur ce sujet beaucoup trop étouffés par les médias et la société patriarcale dans laquelle ils et elles vivaient.
L'albinos s'apprêtait à quitter le tweet, qui était une vidéo, avant de se figer devant une tête rouge qu'il ne connaissait que trop bien.
Claude était là, à chanter l'un des slogans contre le féminicide le plus connu. Un t-shirt noir, une perche avec de la colle, occupé à coller une des nombreuses affiches. Le rouge se retourna, une tâche de colle blanche sur la joue, de même que sur les bras, quand quelqu'un le nomma, se disait Bryce. Il tressaillit devant le t-shirt, où un horrible dessin de couteau et d'une bouteille d'alcool était dessiné en rouge écarlate. De même devant le message qu'il venait de coller au mur. Ou encore devant son regard à la fois déterminé et plein de haine. Triste. Mélancolique. Perdu.
Elle l'aime, il l'a tue.
Le regard d'un deuil. D'un refus d'acceptation.
Le regard d'un enfant détruit.
×××
lolilol voilà un nouveau chapitre les koupins, comme j'ai rien à foutre pendant ce foutu confinement à part dormir, ranger, manger, écrire, bosser
j'suis archi fan de ce chapitre
et on est clairement dans la seconde partie de l'histoire, j'suis archi fan, je sens que je vais vite la finir krkrk j'suis impatient
ah, et j'ai fais ça comme je me faisais vraiment chier :
des bisous 🍋💕
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