ᴘʀᴏʟᴏɢᴜᴇ
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An 3023, 05 mars – selon le calendrier d'Yggdrasill
― Yeonjun, va vite mettre ton costume !
La pauvre jeune femme, mère d'une actuelle véritable boule d'énergie, essayait tant bien que mal de canaliser l'excitation de son enfant et de le forcer à s'habiller pour la journée si spéciale qui les attendait. Aujourd'hui se tenait le festival célébrant la fin de la saison des pluies ainsi que le jour le plus long de l'année, le Regntidslutt. Ce nom venait d'une langue ancienne – un cadeau des Dieux qui veillaient sur leur paisible petite planète – une langue qu'ils ne parlaient plus car remplacée par le fédéralais, la langue universelle en usage dans tout le territoire de la Fédération. Mais les skarpos avaient tenu à conserver leur attachement aux traditions et beaucoup de mots de ce langage ancestral étaient restés. La Fédération voyait d'un mauvais œil ce refus d'adopter pleinement la culture universelle alors Freyr, leur nano-planète aussi nommée AO3-1309, était constamment surveillée et peuplée de lynkrigers, les soldats de la Fédération.
Le jeune skarpo sauta dans son costume vert et noir avec joie mais refusait toujours de se calmer. Il fit une énième fois le tour de leur exiguë salon en sautillant et courant pour échapper aux griffes de sa mère, et réussit à s'éclipser dans une pièce voisine, la chambre de ses parents. Un rire insouciant lui échappa quand Yeonjun se cacha sous le grand lit double aux draps jaunis. Sa mère l'appelait d'une voix qu'elle s'efforçait de garder neutre, visiblement irritée, cherchant dans le peu de pièces constituant leur logement.
― 'Jun, je sais que tu es d'humeur joueuse, mais ton père t'attend à la parade. Alors sors de ta cachette pour mettre tes chaussures ou j'appelle un lynkriger pour te trouver.
Si le petit craignait bien quelque chose, c'étaient ces soldats en armure entièrement noire armés de blasters imposants et bruyants. Ceux-là le terrifiaient au plus haut point, surtout depuis qu'ils les avaient forcés à quitter leur belle maison de campagne pour cet appartement miteux et petit où il ne pouvait plus jouer comme avant. C'est sans protestation ni résistance que Yeonjun s'extirpa de sous le matelas, se dévoilant tout poussiéreux à la vue de sa mère. La jeune femme attrapa l'enfant par son oreille pointue pour le punir brièvement puis chassa la saleté de son uniforme d'un rapide coup de main. Elle lui adressa un sourire, simplement heureuse d'avoir un fils si mignon, et fière qu'il participe pour la première fois au Regntidslutt.
Ils quittèrent bientôt le logement puis la barre d'appartements insalubres et tous identiques, rejoignant les rues animées de la seule ville de leur planétoïde, dans laquelle la totalité de la population des skarpos avait été rassemblée lors de la dernière rafle de la Fédération. Freyr comptait une population d'environ deux millions d'habitants au dernier recensement effectué avant l'arrivée des lynkrigers colonisateurs, une population de skarpos n'ayant que peu évolué depuis. Dans les campagnes, seuls demeuraient les dirigeants de grosses exploitations agricoles – leur nano-planète faisait office de garde-manger pour la Fédération – bénéficiant de certains privilèges pour récompenser leurs bons services envers le gouvernement. Le reste de leur espèce vivait dans cette cité, surveillée par les lynkrigers, forcée chaque jour d'adopter un peu plus les règles et mœurs de la Fédération et considérée comme une part de main-d'œuvre – esclaves serait un terme plus correct mais les dirigeants réfutaient toute appellation du genre venant du peuple – à exploiter dans les champs. Ils avaient un salaire dérisoire, étaient sous la domination des colons fédéraux, vivaient dans des conditions déplorables et, surtout, ils n'avaient pas le droit de quitter Freyr. Ainsi, il n'y avait aucun autre représentant de leur espèce dans le reste de l'univers, la totalité étant concentrée ici.
Homo sapiens skarpis, pour parler de cette espèce, était une branche évolutive de l'espèce humaine, la seule connue à ce jour. Les skarpos, ainsi étaient-ils couramment appelés, possédaient toutes les caractéristiques d'un homo sapiens sapiens à l'exception de leurs oreilles et de leurs yeux, les premières étant pointues, semblables à celles des elfes – créatures fantastiques prenant d'ailleurs part dans leurs croyances –, et les deuxièmes étant systématiquement bleus. Le premier individu serait apparu sur cette planète il y avait de cela quelques milliers d'années et, depuis, la population de skarpos s'était densifiée et avait pris possession de Freyr. Au-delà de leur réticence quant à la domination fédérale, ils étaient surveillés et contrôlés car les humains, dans tout leur égoïsme, n'approuvaient pas l'existence d'une évolution de leur espèce. Mais cette raison fut tue à jamais par la Fédération.
Ignorant tout de la réalité de son existence, Yeonjun gambadait dans les rues, sa main fermement agrippée à celle de sa mère, impatient de retrouver son père pour la parade. Avec des amis de ses parents, ils avaient monté un char au thème végétal pour honorer la verdure apparue avec les pluies abondantes de ces dernières semaines. A l'école, il était le seul de sa classe à pouvoir participer, les autres étant d'un an trop jeunes. C'était bien le seul avantage à avoir été scolarisé en retard. Du haut de ses huit ans, il recevait beaucoup de moqueries de ses camarades. Hormis pour cette fois-ci. Il leur avait fait un beau pied de nez en les quittant la veille et prévoyait de les saluer depuis le char quand il les verrait dans la foule de spectateurs. Sur le chemin, la petite famille s'arrêta pour laisser passer une patrouille de lynkrigers. Yeonjun sentit aussitôt sa mère se tendre quand l'un des casques sombres se tourna vers lui. La patrouille éloignée, il la tira jusqu'à un stand proche. Ils s'offrirent deux boules de pain fraiches qu'ils dégustèrent jusqu'à arriver au point de départ de la parade, où le paternel de Yeonjun les attendait. Le jeune homme blond souleva son fils dans les airs pour l'accueillir puis embrassa sa compagne sous l'air dégouté mais amusé de l'enfant.
**
Dans l'air chaud de l'unique ville de Freyr, le char de Yeonjun et ses parents recevait beaucoup d'honneurs. Il était l'un des plus appréciés par les spectateurs qui lui lançaient, à son passage, flopées de fleurs et vagues d'applaudissements. Yeonjun était le plus heureux des skarpos, juché sur la structure la plus haute du véhicule. Il venait, à l'instant, de croiser le regard de certains de ses camarades de classe et leur avait adressé sa plus belle grimace.
Mais il remarqua bien vite qu'il y avait un problème. Les lynkrigers s'étaient rassemblés dans les petites rues adjacentes à l'avenue centrale où ils défilaient. Ils semblaient les bloquer, empêchant les habitants de quitter l'artère principale, mais ceux-ci ne les remarquaient pas. Après quelques minutes, il les vit, depuis son perchoir, monter des barricades électriques avant de s'éloigner de la rue principale. Horrifié, il descendit à la hâte de sa tour pour prévenir son père. Ils étaient pris dans une embuscade, il l'avait tout de suite compris.
Un bataillon de vaisseaux d'attaque se profila soudain à l'horizon. Yeonjun eut à peine le temps d'interpeller son père qu'ils étaient déjà sur eux. La panique gagna les skarpos et leur char fut balloté. L'enfant tomba du véhicule. Son paternel se précipita au sol pour le protéger de la vague de terreur agitant la rue. C'est là qu'une pluie de décharges électriques et flambantes s'abattit sur la foule. Ce n'était qu'une première salve mais elle fit déjà beaucoup de dégâts et de morts. Yeonjun se releva. Autour de lui, il n'y avait que cris, panique, angoisse, cadavres, pleurs, tirs de blaster. A ses pieds, son père était allongé, immobile. Il le secoua légèrement, puis vivement, l'appelant, criant.
Puis pleurant.
Yeonjun n'était pas bête, il avait compris à la vue du sang dans lequel il baignait que son père avait déjà quitté ce monde cruel. Mais il n'avait pas été préparé à ça. Cette journée devait être joyeuse, pourquoi les lynkrigers les attaquaient-ils ? Ce festival était autorisé, ils avaient le droit. Alors pourquoi ?
Une masse de cheveux bruns lui cacha la vue, il se redressa. Sa mère était là, sa mère l'avait trouvé.
― Maman... Papa est mort ! s'époumona-t-il pour couvrir le chaos alentour.
Elle saisit son visage en coupe de ses mains, rouges et poisseuses. Son regard se plongea dans ses yeux d'un bleu glacier dont il avait hérité. Mais Yeonjun fut horrifié de n'y voir rien d'autre qu'une angoisse rongeante et, surtout... il voyait la lueur les animant faiblir.
― Yeonjun, mon chaton... Fuis, cours, pars le plus loin possible. Quitte la planète...
― Maman ! Il se passe quoi ? Viens avec moi ! Pourquoi tu m'dis ça ?
― Tu dois le faire seul... Pars sans te retourner, quitte Freyr... Ils vont la faire exploser...
La lumière des soleils disparut subitement. La jeune femme se retourna, Yeonjun releva la tête. Une immense nef avait fait son apparition dans le ciel orangé de la nano-planète. Et le jeune skarpo la connaissait de rumeurs courant à l'école. C'était la tueuse d'étoiles.
Sa mère s'effondra. Yeonjun cria. Non, il ne voulait pas qu'elle le quitte... pas maintenant, pas comme ça, pas alors qu'elle était la seule personne lui restant.
― Non ! J'ai besoin de toi !
― Va-t'en Yeonjun... !
De ses dernières forces, elle le poussa plus loin. La mort la guettait, tout comme la deuxième salve de décharges mortelles. Les vaisseaux de combat revenaient et la tueuse d'étoiles approchait. Yeonjun s'époumona de nouveau mais sa mère ne bougeait plus. Ses yeux bleus se fermèrent, ses lèvres se mouvèrent silencieusement, sans qu'aucun son ne s'en échappe plus.
« Survis... »
Yeonjun ne réfléchit pas plus longtemps. Il se précipita à travers le champ de cadavres jonchant la terre battue rougie de la Grande Avenue pour rejoindre un bâtiment miraculeusement intact. Malgré sa vue brouillée par les larmes, la panique l'empêchant de penser rationnellement, il se terra derrière le comptoir de la boutique et échappa de peu à la pluie de feu. Le toit s'effondra par endroit mais il fut épargné, ses prières ayant peut-être été entendues par les Dieux. L'attaque semblait durer une éternité. Il attendait, recroquevillé derrière le meuble, couvrant sa tête de ses petites mains pour la protéger des débris traversant la boutique. Et la vitrine vola en éclats.
Puis le silence se fit.
Un silence lourd, oppressant. Il n'y avait plus aucun cri à l'extérieur, plus aucune vague de pas, plus un pleur. Ils étaient tous morts.
Yeonjun attendit encore.
Les vaisseaux pouvaient revenir, ou les lynkrigers pouvaient contrôler les cadavres, venir dénicher les survivants dans les bâtiments. Ou alors... ils avaient tous quitté la planète en vue de sa prochaine explosion.
Un froissement retentit à quelques mètres de lui, derrière un mur à moitié effondré.
Yeonjun écarquilla les yeux. Ils étaient là, tout près, il entendait leurs pas réguliers et puissants. Il risqua un regard par-dessus le comptoir. Le froissement ne semblait pas venir de l'un d'eux, les lynkrigers sécurisant l'autre côté de la rue et leurs armures en fibres de carbone ne permettaient de toute façon pas ce genre de bruit. Alors il n'y avait qu'une seule explication : il y avait un survivant de l'autre côté de ce mur. Sa théorie fut confirmée quand un faible reniflement lui parvint. Le brun aux oreilles pointues vérifia la position des soldats puis quitta sa cachette, une bouteille ébréchée à la main pour se préparer au pire des scénarios.
Le mur s'effrita quelque peu quand il le franchit de ses petites jambes. Il pénétra dans la pièce obscure et parsemée de gravats et de débris. A première vue, il n'y avait pas âme qui vive dans ce sombre lieu. Mais, en plissant les yeux, il aperçut une touffe blonde dissimulée sous une vieille bâche. Yeonjun s'approcha à petits pas, son arme brandie, jusqu'à parvenir au niveau du fugitif. Il jeta un coup d'œil autour de lui pour s'assurer de l'absence d'un quelconque lynkriger puis tira brusquement sur la bâche. Le petit s'y cachant cria, et le skarpo dut lui sauter dessus pour le faire taire. Les soldats allaient les repérer et c'était la dernière chose qu'il voulait.
Silencieusement, Yeonjun fit comprendre au blond qu'il n'était pas l'un d'eux et, prudemment, il retira sa main de la bouche de l'enfant. Le petit skarpo était un garçon plus jeune que lui de quelques années, ses oreilles pointues se dérobaient sous une coupe au bol mal taillée et son nez fin, d'une délicatesse remarquable, lui semblait familier. Il avait déjà croisé ce gamin dans les couloirs de l'école. Yeonjun s'agenouilla devant l'enfant, chassant du pouce les larmes de son visage. Lui aussi devait avoir perdu tout ce qu'il avait connu, sans compter le traumatisme qu'il venait de subir à son jeune âge. Le brun se voyait à travers lui et, à l'instant, il ressentait un profond désir de le protéger, de le sauver. Il devait survivre pour sa mère, et comptait bien emmener ce petit avec lui. Yeonjun lui expliqua doucement la situation, pour commencer :
― Ecoute, il se passe un truc que tu peux pas comprendre à ton âge, même moi j'ai du mal. Tout ce que tu dois savoir, c'est qu'on doit partir vite, et sans se faire repérer. Tout va bien se passer maintenant.
Le blond renifla avant de hocher faiblement de la tête. Il n'avait plus rien et s'attachait fermement à ce garçon et à sa promesse.
― Tu me fais confiance ?
― Oui... murmura-t-il en se frottant un œil.
― Comment tu t'appelles ? Moi c'est Yeonjun.
― Kai...
― Ok, Kai, on va quitter cette planète sains et saufs. D'accord ?
Il hocha de nouveau la tête. Un nouvel espoir était né dans son cœur. Il ne comprenait pas la situation, il ne savait pas pourquoi les siens étaient immobiles et silencieux, pourquoi ils dormaient tous sur le sol pendant que des lumières brulantes tombaient du ciel. Mais il faisait confiance à Yeonjun.
**
Les deux garçons avaient réussi à quitter la Grande Avenue sans être repérés par les lynkrigers. Ceux-ci commençaient à se replier sur leurs transports de troupes pour quitter Freyr et l'insouciance régnait dans les rangs. Ils ignoraient tout de la gravité de leur acte, ils ne savaient rien du génocide qu'ils venaient d'effectuer. Ils n'avaient pas non plus connaissance des deux enfants se cachant dans ce hangar à l'orée de la ville, juste en face de l'aire de stationnement de leurs navettes spatiales, et attendant patiemment le moment idéal pour monter dans l'une d'elles. Derrière de vieilles caisses de stockage en bois moisi – ayant servi à entreposer et transporter la quantité impressionnante de blé qu'ils produisaient chaque année pour la Fédération – Kai et Yeonjun se faisaient les plus petits et les plus silencieux possible. Il ne fallait pas qu'ils se fassent repérer à cet instant, si proches de leur dernière chance de fuir avant que la planète ne vole en éclats. Les lynkrigers en parlaient, ils avaient compris que l'activation du rayon était imminente. L'immense bâtiment de la Fédération masquait d'ailleurs l'un des deux soleils restant dans le ciel de Freyr, le troisième s'étant couché depuis peu. Il faisait sombre dans l'entrepôt, ils avaient du mal à distinguer leur environnement. Kai était d'autant plus sur ses gardes puisqu'il avait été chargé de surveiller leurs arrières et il ne voulait pas décevoir son seul espoir, Yeonjun.
Des pas. A l'extérieur, non loin, sur le sable brun de l'aire de stockage. Ils approchaient. Kai discerna bientôt des voix, ils voulaient contrôler une dernière fois les hangars. Le blond tapota l'épaule de son ainé, soudain paniqué.
― Yeonjun, y'a des méchants, là-bas ! murmura-t-il, angoissé, si bas que le brun eut du mal à saisir ses propos.
Le jeune skarpo se retourna et c'est à cet instant que le faisceau de la lampe du casque d'un des lynkrigers l'éblouit.
― Ils reste des gamins, là !
Yeonjun saisit brutalement le bras de son petit camarade et le traina à l'extérieur du hangar, détalant à travers les caisses de marchandises et les vaisseaux. Bientôt, des tirs de blaster s'abattirent en pluie sur eux. Ils y échappèrent, non sans mal, et parvinrent à semer leurs assaillants. Dissimulés sous une bâche, retenant leur souffle, ils attendirent que les lynkrigers passent leur chemin et disparaissent dans la pénombre du soir, camouflés par leurs armures aussi noires que la nuit. Le danger éloigné, Yeonjun s'empressa de vérifier l'état de son jeune ami, soudain effrayé à l'idée qu'il l'ait laissé se faire blesser alors qu'il courait sans se retourner. Le blond n'avait rien. Seules des larmes de panique dévalaient ses joues.
― Non d'un moa, j'ai eu peur pour toi ! s'exclama le plus âgé en l'enlaçant.
Soudain, une grande secousse ébranla le planétoïde. Freyr venait d'être atteinte par le rayon mortel de la tueuse d'étoiles. Des zébrures d'un orange vif ne tardèrent pas à ouvrir le sol, laissant la colère du sous-sol magmatique de la planète tellurique s'exprimer en surface. Au loin, ils virent avec effroi des pans entiers de champs et de la ville disparaitre dans les entrailles infernales de Freyr. Un troupeau de moas – ces gros oiseaux sauvages endémiques de leur monde – effrayés, traversèrent la zone d'entrepôt et passèrent sous leur nez sans un regard pour eux, cherchant un abri en vain. Ce n'est que quand les failles magmatiques s'approchèrent de leur position à une vitesse fulgurante que Yeonjun et Kai, paralysés par ce spectacle apocalyptique, reprirent enfin conscience du danger les menaçant. L'explosion de Freyr était imminente.
Les navettes de transport de la Fédération s'apprêtaient à décoller pour ne jamais revenir. Les portes se fermaient et les moteurs s'allumaient, crachant leurs flammes bleutées. Yeonjun attrapa de nouveau le bras de Kai et se précipita vers les vaisseaux. Les lynkrigers les avaient oubliés depuis longtemps, c'est pourquoi ils couraient à découvert le long des nefs à la recherche d'une vide où ils pourraient entrer et se cacher sans risques. Ils la trouvèrent enfin, miraculeusement encore au sol, et sautèrent sous la porte se fermant. Yeonjun poussa Kai à se glisser dans l'espace étroit sous la plateforme supérieure, le suivant de près. Il avait repéré un petit peloton de soldats se délestant de leur équipement et ne voulait pas se confronter à eux. Pas maintenant, alors qu'ils venaient d'échapper à une mort atroce. Il veilla à garder un œil sur eux à travers les interstices du sol.
― Yeonjun...
Une secousse fit trembler la navette. A travers un étroit hublot, Kai lui pointait la faille qui filait droit sur leur moyen de transport. Un instant plus tard, ils décollèrent enfin. Yeonjun souffla de soulagement. Mais il eut à peine le temps de se réjouir d'être vivant qu'une énorme explosion de lumière le fit rediriger son regard vers le hublot.
Freyr n'était plus qu'un amas tourbillonnant de roche et de magma perdu dans le cosmos. Des débris fusèrent vers eux, des gravats de la ville, des morceaux de roche en fusion, des cadavres... toute une vision d'horreur. Le brun éloigna précipitamment le blond de la fenêtre et lui cacha la vue en l'enlaçant. Il ne voulait pas qu'un si jeune skarpo assiste à la disparition irrémédiable de sa maison, de son peuple... de tout ce qu'il avait connu.
Yeonjun ne savait pas ce qu'ils feraient ensuite. Il leur fallait trouver un endroit où rester, où ils auraient tout le nécessaire à portée de main, quitte à voler. Il leur faudrait cacher leur identité, trouver des gens de confiance. Ils étaient jeunes et vulnérables, leur survie allait être un véritable défi. Mais il l'avait promis à sa mère. Et Yeonjun voulait donner de l'espoir au petit Kai. Ils trouveraient un moyen...
Jusqu'à ce que l'heure de se venger ne sonne.
**
On commence fort, n'est-ce pas ?
Btw joyeux Noël à vous, j'espère que vous avez passé un bon réveillon avec votre famille, ou malgré votre famille haha, et que vous avez eu ou aurez ce matin beaucoup de beaux cadeaux !
Pour notre part, on se retrouve mardi prochain pour le premier chapitre
(Ouais je publie dans un instant de lucidité après un drôle de rêve je suis pas sûr de mon coup haha... il est 5h51 à l'heure actuelle ;-;)
25/12/2021
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