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Je pâlis à une vitesse telle qu'Imasu passe un bras autour de ma taille, inquiet. Jonathan lève les yeux vers moi et me fait un petit sourire avant d'aller se servir à boire avec un mec que j'ai déjà dû croiser sur le campus.

— Je suis désolée, souffle Clary, juste assez fort pour que je l'entende. Je savais pas que...

Je déglutis et prends la main de la petite rouquine pour la remorquer avec moi jusqu'à la terrasse. Je ne suis pas le seul à être perturbé par la présence de son frère et ça me brise le cœur.

— Tu n'as pas à t'excuser de quoi que ce soit qui concerne ton frère, lui dis-je. D'accord ? Je me doute que tu ne l'as pas invité.

Elle m'a dit, plusieurs fois, qu'elle ne voulait même pas le revoir. Et elle ne m'aurait pas menti. Je vois bien, dans ses yeux, qu'elle a peur de lui autant que moi. Imasu nous a suivi, et Izzy, Simon et Jace nous rejoignent également. Ma demi-sœur enlace tout de suite sa meilleure amie et le blond regarde à nouveau en direction de Jonathan. On n'a jamais vraiment discuté de ce qu'il pensait de ce type, il sait ce qu'Alec et les autres m'ont fait, il était au courant de ce que disait Jonathan sur moi. D'après mon demi-frère, il n'y a jamais cru. Je ne sais pas si c'est vraiment le cas, mais il déteste Jonathan, c'est évident.

— Je peux pas croire qu'il se pointe ici, grogne-t-il.

— C'est Lydia qui l'a invité.

On se tourne tous vers Alec qui vient d'arriver et j'essaie d'assimiler ce qu'il vient de dire.

— Elle croit que Jonathan est ton ex, continue-t-il en me regardant. Elle voulait vous donner une chance de discuter en dehors de la fac.

— Au milieu des mêmes personnes ? rétorque Imasu. C'est très malin...

Son ton sarcastique lui vaut un regard noir de mon demi-frère mais mon ami ne se laisse pas impressionner et le lui rend. Il n'a pas tort, c'est quoi cette excuse de merde ?

— Comment elle peut croire un truc pareil ? s'étonne Simon.

Je regarde le petit brun. Je suis persuadé qu'Izzy lui a dit certaines choses mais qu'il n'a pas eu les dernières informations. Il fronce le nez quand Clary lui murmure quelque chose à l'oreille puis il secoue la tête mais, quoi qu'il ait envie de dire, il reste silencieux et je remarque que Lydia arrive à son tour.

— Magnus, je peux te parler ? me demande-t-elle, gênée.

J'échange un regard avec Alec puis hoche la tête et suis la blonde dans le coin de la terrasse. On n'est pas vraiment à l'écart vu que l'appartement est bondé mais c'est soit ça, soit la conduire dans l'une des chambres pour pouvoir avoir une conversation correcte, sauf que je n'ai vraiment pas envie de prendre cette peine pour elle. Tant pis si d'autres entendent, je suis vraiment pas à ça près.

— J'ai cru remarquer un certain malaise, commence-t-elle doucement. C'est à cause de Jonathan ?

— Euh oui ! Évidemment !

— Oh... Je sais pas ce qui s'est passé entre vous deux mais il y a une tension telle quand vous vous regardez que j'ai pas pu ne pas l'inviter... Vous devriez parler, tu ne crois pas ?

Sans voix, je la fixe. Après quelques secondes, je réalise que je suis carrément bouche bée. De la tension ? Entre Jonathan et moi ? Tu parles qu'il y en a ! Mais à son âge, ce serait bien qu'elle sache faire la différence entre la tension amoureuse, voire sexuelle, et la haine !

— Je peux facilement dire qu'il n'aime pas te voir avec d'autres mecs. Il est jaloux, tu sais.

Non, il est homophobe.

Je me mords la lèvre pour ne pas laisser les mots sortir – ça a tendance à mettre les gens mal à l'aise – et lève un doigt pour l'arrêter quand elle s'apprête à continuer de parler. Qu'elle se taise, bon sang !

— Lydia, les rumeurs sont fausses, je ne suis jamais sorti avec lui. Mais je n'ai vraiment pas envie de le voir chez moi !

— Tu peux pas faire l'effort pour une soirée ? insiste-t-elle, contrariée. On peut pas vraiment le mettre dehors, ça risquerait de ruiner m- la fête. Si tu veux pas lui parler, ignore-le. On va pas gâcher la fête, hein ?

Elle sourit et je pourrais jurer que ce genre de sourire lui permet d'avoir tout ce qu'elle veut. Mais c'est pas pour ce sourire que je réponds pas, ni même pour pas gâcher « sa » fête, mais parce que j'ai vraiment pas envie de me battre. Il est déjà là et, pour moi, la fête est déjà ruinée.

Prenant mon silence pour ce qu'il est, un assentiment, elle me remercie et tourne les talons. Je la regarde embrasser Alec avant de retourner à l'intérieur. Les trois lycéens et Jace rentrent à leur tour, ils ont dû comprendre que le rouquin ne serait pas dégagé manu militari. Mais je ne m'inquiète pas pour Clary, Jace empêchera certainement son frère de l'approcher.

Imasu vient me voir tandis que je regarde Alec rejoindre sa petite amie.

— Elle m'a demandé de ne pas gâcher sa fête, lâché-je avant qu'il dise quoi que ce soit. De faire un effort. Parce que tu comprends, il est jaloux quand il me voit avec d'autres mecs.

— Tu n'aimes pas vraiment cette fille, remarque-t-il brillamment.

Je hausse les épaules, comment pourrait-il en être autrement ? Elle sort avec Alec et en plus elle a invité mon pire bourreau ! Chez moi !

— Je vais nous chercher à boire.

Il retourne à l'intérieur avant que je lui donne la moindre réponse. Il revient, quelques minutes plus tard avec un soda pour lui et une bière qu'il me tend. On reste dehors pour discuter. Je m'appuie légèrement sur lui quand il me questionne sur Jonathan mais je n'en dis pas beaucoup, parce que je n'ai pas envie d'en parler. Le peu que j'en dis fait déjà monter l'angoisse et je suggère à Imasu qu'on aille danser.

Sur le trajet, j'avale cul-sec un verre de punch et me laisse entraîner par mon ami qui a l'air mécontent de me voir boire. J'ai besoin de me détendre ! Au moins, quand on était dehors, il y avait un mur entre Jonathan et moi. Maintenant, ce n'est plus le cas. Il n'est plus qu'à quelques mètres de moi, assis sur le canapé, en train de parler à des amis à lui – je suppose. Le fait qu'il fasse comme si de rien n'était, comme s'il avait le droit d'être là, provoque en moi une colère sourde. Je la sens me remuer mais je n'arrive pas à trouver de mot pour la formuler. Alors je me noie dans la musique...

Je danse. Je danse et j'oublie. J'avoue, j'oublie un peu Imasu qui essaie de me rappeler sa présence en glissant sa main sur mon ventre ou dans mon dos. Le problème c'est que, par-dessus son épaule, j'aperçois Jonathan et sa tignasse trop voyante.

— Je crois que je vais y aller, finit-il par me dire.

Et il s'en va sans même me laisser la possibilité de le retenir. Je ne sais pas pourquoi il est parti, brusquement. J'ai bien quelques idées mais j'essaie de ne pas y réfléchir alors que je n'ai pas l'esprit clair. Dans tous les cas, c'est certainement de ma faute, c'est pour moi qu'il est venu et je ne lui accorde même pas mon attention. Je m'excuserai plus tard.

Pour ne pas rester seul et me donner l'impression d'être une proie trop facile, je retrouve ma demi-sœur et les autres. Je bois quelques verres supplémentaires pour m'ôter la désagréable impression d'être observé en permanence. Je ne sais pas si c'est qu'une impression parce que parfois je croise son regard mais il ne s'approche jamais. Je n'arrive même pas à comprendre cette façon de me regarder. Je crois que c'est aussi terrifiant que lorsqu'il me fusillait du regard et venait me frapper.

Vers une heure du matin, Jace ramène Clary et Simon, et Izzy est envoyée se coucher par Alec. Alors je sors, une bière à la main, et vais m'affaler sur le canapé de la terrasse. Je bois ma bière en regardant les étoiles et en écoutant la musique. L'alcool que j'ai bu commence à embrumer assez mon esprit pour me donner envie de dormir, mais je n'ai même pas la force de bouger. J'en suis à envisager de dormir là quand des mains viennent prendre les miennes.

— Izzy, elle, a pu aller se coucher toute seule, grogne mon demi-frère en me mettant sur mes pieds.

Le sol tangue dangereusement et Alec passe un bras autour de ma taille pour me soutenir, il me ramène à l'intérieur. En fait, je le laisse m'emmener jusque dans ma chambre parce que je ne suis pas sûr que j'aurais pu y aller moi-même. Il m'aide à m'allonger sur mon lit et je repousse la couverture à chaque fois qu'il essaie de la mettre sur moi.

— J'ai chaud, soufflé-je.

— Non, tu as trop bu.

Et alors ? Qu'est-ce que ça peut bien lui foutre, ce que j'ai bu ? Il veut pas plutôt s'occuper de sa copine ? C'est tout ce qu'elle doit attendre, qu'il soit aux petits soins pour elle.

Il allume finalement la petite lampe à côté de mon lit et je peux voir son visage inquiet au-dessus du mien. Je crois sentir sa main glisser sur mon visage puis dans mes cheveux, mais je suis déjà en train de m'endormir.

Je fais des rêves alcoolisés qui me donnent envie de me réveiller. Je rêve d'une présence près de moi alors que je suis sans défense, incapable de bouger. Une présence sur moi, des mains sur ma peau, qui pelotent mon corps.

Un sursaut me fait entrouvrir les yeux et je réalise que quelqu'un vient d'entrer dans ma chambre, toujours éclairée par ma lampe de chevet. C'est le bruit de la porte qui m'a sorti de ma torpeur – ou de mon coma –, mon cœur se met à battre beaucoup trop fort contre mes côtes, mes paumes deviennent moites et mon corps entier se met à trembler. Mon inconscient transpose un visage inamical tiré de mon cauchemar sur la silhouette qui traîne une couette sur le sol de ma chambre. Clignant des yeux, je me reconnecte avec la réalité et vois mon demi-frère. Il s'est tourné vers moi en m'entendant m'affoler et fronce légèrement les sourcils.

— Tu as essayé de te déshabiller ? demande-t-il, les joues légèrement rouges.

Je baisse les yeux sur mon corps et me rends compte que je ne porte plus mon pantalon, qui est posé à côté de moi, et que j'ai sorti l'un de mes bras du crop-top. J'ai dû essayer et abandonner en chemin, sans doute. J'ai encore une quantité ridiculement élevée d'alcool dans le sang alors je n'aurais pas plus été surpris de me réveiller par terre. Ou même sur le balcon.

Je hausse les épaules et repose ma tête sur l'oreiller, yeux fermés. J'essaie de me calmer.

— Qu'est-ce que tu fais ici ?

— J'ai... hm... j'ai prêté ma chambre à Lydia et deux de ses amies.

— Elle invite ses copines ici, maintenant ? grogné-je.

— Non, c'est moi qui ai... J'ai proposé qu'elles restent.

— Pourquoi ? Tu voulais voir si avec plusieurs ça irait mieux ?

Je ne peux m'empêcher de lâcher un petit rire mauvais. Je sais que c'est méchant mais je n'ai pas la présence d'esprit de retenir mes mots.

— Tu as l'impression que je suis avec elles, là ? Elles ont bu, ce n'était pas prudent qu'elles rentrent.

— Ou alors tu voulais un prétexte pour fuir ta copine ? demandé-je sans même écouter sa réponse. Si vous aviez été seuls, elle t'aurait donné la permission de « monter à bord », matelot !

Les mains plaquées sur ma bouche, je pouffe de rire. Je l'avoue, celle-là, je l'ai eu en tête toute la soirée. Il fallait bien qu'elle serve à quelque chose. Ce n'est pas comme si j'allais le revoir en marin de sitôt.

Je sens qu'il monte sur le lit mais mes rires ne font que redoubler alors que j'imagine son expression fâchée.

— D'ailleurs, t'es censé faire ça comment avec une sirène, hm ? Oh elle devait attendre ça avec-

Cette fois, c'est lui qui plaque une main sur ma bouche pour que j'arrête de parler. Je le regarde à nouveau, beaucoup trop heureux de le mettre en colère. J'ai passé une soirée pourrie. Les seuls quelques bons moments, ça a été quand Imasu était là. Le reste du temps, je voyais d'un côté Lydia et Alec qui s'embrassaient et, de l'autre, Jonathan qui parlait dans mon salon comme si de rien n'était. L'horreur absolue. Alors, je sais bien que c'est Halloween, mais y a des limites.

— Arrête de parler d'elle, m'ordonne Alec en enlevant sa main.

— Tu vas me forcer, peut-être ?

Il remet sa main sur ma bouche, en appuyant un peu plus fort sur mon visage.

— Ça suffit. En plus, tu crois que j'ai pas vu votre petit manège, à toi et ton pote ? Il n'a pas arrêté de te bouffer des yeux, dès l'instant où il t'a vu ! S'il avait pu, je suis sûr qu'il aurait...

Retirant sa main, il approche son visage du mien et, instinctivement, je tends ma bouche vers la sienne. C'est plus fort que moi. J'entends la jalousie dans sa voix, sa colère, une pointe de possessivité, et je dois avouer que ça m'excite un peu. Ou beaucoup. Malheureusement, il recule avant d'atteindre mes lèvres.

— Pas de baiser. Tu n'aurais pas dû parler d'elle.

La frustration me brûle les joues et je serre les dents, tournant la tête comme si je m'en fichais.

— Je voulais pas t'embrasser, de toute façon, rétorqué-je. Je t'ai vu fourrer ta langue dans sa gorge toute la soirée.

Alec se penche à nouveau sur moi, sur mon épaule nue, et il me mord. La douleur me fait siffler entre mes dents mais il n'arrête pas et je ne le repousse pas. Quand il relâche enfin ma peau, il descend sur mon torse pour recommencer plus bas, juste à côté de mon téton. J'ai mal de nouveau et, pourtant, je ne peux m'empêcher de continuer à le provoquer.

— C'est pas plus mal que tu sois pas avec elle. Avec tout l'alcool que tu as bu, t'arriverais peut-être même pas à ban-

Sa main revient sur ma bouche, un peu plus brusquement, et ses yeux plongent encore dans les miens. Il est furieux. Pourquoi j'adore ça ? La seule chose que j'arrive à penser, c'est que si tout ce que je peux lui faire ressentir, c'est de la colère, alors ce sera la colère. Je soutiens son regard, le souffle court, le cœur battant.

Soudain, il se relève et je me redresse aussitôt pour attraper son bras. Est-ce qu'il s'en va ? Pourquoi il s'en va ? Je me mords la lèvre pour ravaler le flot d'inepties qui menace de m'échapper. Je vais quand même pas le supplier de rester !

— Tu veux que je reste ? demande-t-il.

Je le lâche et hausse les épaules, le regard ailleurs. C'est juste que j'ai pas envie d'être tout seul, ça pourrait être n'importe qui d'autre. Je me fiche que ce soit lui, mon corps ne le réclame pas désespérément.

J'ai le cœur qui se serre en me disant qu'il va probablement partir. Pourtant il reste là sans me quitter des yeux et, après quelques instants, il se déshabille. Je relève les yeux vers lui et constate qu'il est excité, et que l'alcool ne lui a rien enlevé de sa vigueur. Seigneur, pourquoi faut-il qu'il soit si beau ?

Sans un mot, Alec revient sur le lit et écarte mes jambes pour se placer entre elles. Il a toujours cet air furibond quand il se penche pour poser sa bouche sur mon torse. Il ne m'embrasse pas, il me lèche et me mord, je dois serrer mes lèvres pour ne pas gémir... et je ne pourrais pas parier que c'est de douleur. Sa main remonte sur ma cuisse et attrape mon sexe, toujours enserré dans le jockstrap. Plus moyen de lui cacher mon excitation, même si je suis certain qu'il l'avait déjà devinée. Sa bouche s'attaque à l'un de mes tétons tandis que sa main entreprend de masser mon érection. Une bouffée de plaisir brûlant me saisit et je me mords la lèvre, mais ça ne suffit pas à retenir mon gémissement.

— Pourquoi te mets-tu dans cet état ? grogne-t-il. Tu n'en as pas envie, de toute façon, hein ? En plus, comment pourrais-je faire quoi que ce soit avec tout l'alcool que j'ai bu ?

Sa voix est rauque et envoie de longs frissons qui rampent sur ma peau. Il m'en veut. Mais je suis incapable de ne pas le provoquer encore.

— Pourquoi je voudrais que tu me touches ? rétorqué-je, la voix tremblante et complètement transparente d'envie.

Ses lèvres s'étirent en un sourire mauvais et il attrape mes jambes pour les relever le long de son torse. Il les appuie contre son épaule gauche, je le sens glisser sa verge excitée entre mes cuisses qu'il resserre l'une contre l'autre en passant un bras autour. Je dois avouer que mes neurones mettent une bonne minute avant de comprendre ce qu'il est en train de faire et qu'il a commencé à bouger.

Subjugué par la vision absolument indécente qu'il m'offre, je me mets à rougir. Mon ventre se tord d'une envie tellement forte que je gémis rien qu'en le regardant faire. Les soupirs d'Alec s'enchaînent, mes yeux finissent par rencontrer les siens, ses pupilles sont dilatées par le plaisir et l'alcool. Quand il accélère ses mouvements, la frustration vient se mêler à mon envie et Alec repousse rudement ma main quand je veux me caresser.

— S'il te plaît, couiné-je en reposant ma main sur le drap.

— Tu veux quelque chose ?

Il mord ma cheville et ralentit ses va-et-vient, sa main qui m'a repoussé dérive jusqu'à mes fesses. Le bout de ses doigts effleurent mon intimité mais il les éloigne en m'entendant soupirer, trahissant que j'espérais qu'il aille plus loin. Il agrippe ma fesse, enfonçant ses doigts dans ma chair.

— Hein, tu veux quoi ? redemande-t-il dans un gémissement.

— Toi, avoué-je précipitamment. Je veux toi !

— Vraiment ? C'est pas ce que tu disais tout à l'heure...

Je me mords la bouche alors que ses doigts reviennent me tourmenter. Mon corps se tend, mais il resserre son bras autour de mes cuisses pour m'empêcher de bouger et d'aller à la rencontre de ses doigts. Il veut me tuer. Je crois qu'il veut me tuer. Une plainte frustrée m'échappe, mon excitation devient douloureuse.

— Pardon. Je te demande pardon pour ce que j'ai dit, finis-je par souffler.

Alec hoche la tête, satisfait, et enfonce l'un de ses doigts à l'intérieur de moi, comme pour me récompenser. Mais il ne le bouge pas, il continue ses propres mouvements entre mes cuisses. Une part de moi se trouve étrangement enchantée de le voir se donner du plaisir avec mon corps, celle qui n'oublie pas qu'il passe son temps à faire semblant, qu'il n'y a qu'avec moi qu'il s'autorise à être lui-même.

— Alexander, s'il te plaît...

— Hm ? Quoi donc ?

— Tu te fous de m... Tu sais très bien ce que je veux !

L'espace d'une seconde, je vois un sourire joueur apparaître sur ses lèvres mais il le camoufle vite en reposant sa bouche sur ma jambe. Il m'oblige à le supplier ? J'aurais pas dû le provoquer autant... Sa langue se pose sur ma peau puis il me mord. Je crois que je commence à prendre goût à ça...

— Prends-moi, l'imploré-je, le visage cramoisi tandis que les mots m'échappent complètement. S'il te plaît, je veux te sentir en moi, comme la dernière fois. C'était bon... si bon...

Il me fixe, bouche bée, puis libère mes cuisses et me retourne sur le ventre avant de me retirer mon sous-vêtement d'un geste sec. Soulagé de ne plus sentir mon sexe comprimé dans le tissu, je soupire et me redresse sur mes genoux. Aussitôt, je sens son membre dressé contre moi. Il place son gland entre mes fesses et me pénètre d'un coup. La douleur vive me fait enfouir mon visage dans mon oreiller pour étouffer un cri, il s'arrête immédiatement. Il me redresse sur mes bras avant d'enlacer mon ventre en s'allongeant sur mon dos, reposant sur moi de tout son poids. Sa bouche sur ma nuque, je le sens haleter. La caresse de son souffle envoie de nombreux frissons le long de mon échine. Il grogne, gémit, et n'attend pas davantage pour bouger son bassin. La douleur n'a pas disparu mais le plaisir qui s'y mêle quand sa verge atteint ma prostate me fait déjà perdre la tête.

— Pourquoi ça peut pas toujours être comme ça ? souffle-t-il, si bas que je pense que je n'étais pas censé entendre.

Resserrant ses bras, il se retire pour enfoncer une nouvelle fois son érection dans mon ventre. Je ferme les yeux, traversé par une vague de plaisir si violente que je ne peux me retenir de geindre. La main d'Alec revient une nouvelle fois sur ma bouche.

— Faut pas qu'on nous entende, bébé...

« Bébé » ? Pourquoi ça me plaît ?

Je réponds d'un hochement de tête mais il laisse sa main en place tout en ravageant mon corps avec ses va-et-vient. La douleur finit par disparaître, engloutie par la jouissance qui bout peu à peu dans mes veines. Alec retient tout aussi difficilement que moi ses plaintes, si bien qu'il me mord le cou pour les étouffer. Je le sens aspirer ma peau, la caresser avec sa langue, l'enserrer plus fort entre ses dents. La pointe de douleur rend mon plaisir encore plus fulgurant et je tremble.

Je tourne la tête pour me libérer de sa main.

— Alexander, je vais pas tenir...

Sans me lâcher, il se redresse et me serre contre son torse, sa main glisse le long de mon corps pour venir caresser ma verge. Mon cœur rate quelques battements et je renverse ma tête sur son épaule. Mon corps se cambre contre le sien à mesure qu'il intensifie ses va-et-vient et je dois plaquer une main sur ma bouche pour garder mon orgasme silencieux. Le plaisir me foudroie, je me crispe et sens Alec jouir à l'intérieur de moi.

On s'écroule sur mon lit, mon corps est engourdi mais Alec reprend ses morsures sur ma nuque et mon épaule. Lorsqu'il se retire, il me laisse me retourner entre ses bras et je passe les miens autour de son cou.

— Embrasse-moi, soufflé-je.

Surpris, il a un mouvement de recul et je sens mes yeux s'emplir de larmes que je ne peux pas réprimer.

— S'il te plaît, supplié-je. Rien qu'une fois...

Il essuie mes joues et capture ma bouche. Son corps recouvre complètement le mien et je ne me suis jamais senti aussi heureux. Alors que mes doigts fourragent dans ses cheveux, les siens caressent tendrement mes côtes, mon cœur bat tellement fort qu'il doit probablement l'entendre mais tant pis. Tout mon être est focalisé sur sa bouche qui embrasse si merveilleusement la mienne, sur sa langue qui cajole la mienne.

— Tu me rends fou, vient-il murmurer contre mon oreille. Tu étais tellement beau ce soir, bébé. Je voyais que toi... Mais j'ai pas le droit de faire ça... Tu comprends ?

Je hoche la tête même si, non, je ne comprends plus le sens de ses mots. Je me sens doucement sombrer.

— Embrasse-moi, lui demandé-je une dernière fois.

Je roucoule presque sous sa bouche et je le sens sourire avant de m'endormir pour de bon.

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