Chapitre 7


Je passe le reste de la nuit à éplucher mon dossier. On y trouve tous les détails de la journée. Mes temps de réponses, mes réactions, ma tenue, le ton de ma voix, les battements de cœur, l'avis des juristes et médecins... Tout sauf le résultat de l'analyse ADN. J'ignore à quoi cela peut ressembler et si cela aurait pu m'aider en quoique ce soit. Au diner, mon père ne m'a presque pas adressé la parole et ma mère continue de jouer sa comédie. Aussi ai-je décidé de manger le plus rapidement possible avant de disparaître dans ma chambre.

Je termine la dernière page du dossier avec un pincement au cœur. Ces informations ne me servent à rien. Peut-être qu'il n'y a qu'en allant au Gouvernement que je pourrais obtenir des réponses à mes questions. Et pourtant, m'y rendre signifierait que, réponses ou pas, je ne pourrais plus revenir.

Au centre de tous les Secteurs se trouvent un endroit appelé la Zone. C'est une vaste plaine verte et luxuriante dont la Tour Atlas, haute de plusieurs centaines de mètres, marque le centre. Tout autour gravite une ville futuriste, aux immeubles étrangement conçus. De formes cylindriques, octogonales, rectangulaires, suspendus ou semi-enterrés, en matériaux naturels ou artificiels, la Zone regroupe tous les avancements technologiques du siècle.

Tout autour se trouve une sorte de campus où les Uniques résident. Ils mènent ainsi une vie normale, entre eux, sans interférer avec le monde extérieur, à proximité de leur lieu de travail. Les entrées et sorties de la Zone sont extrêmement contrôlés. Ainsi, rien ne filtre jamais de la fameuse Tour qui représente le pouvoir du gouvernement. A l'intérieur sont regroupés toutes les recherches et toutes les informations confidentielles relative au Système.

Je referme le dossier et ferme les yeux un instant, expirant et inspirant lentement. J'ai encore une décision à prendre. Mais je sais déjà que je vais accepter la proposition de May. Alors que je réfléchis aux conséquences que pourrait avoir la clause l'autorisant à donner son avis sur ma future Révélation, j'ai l'impression que je viens de rater un détail.

Je reprends le dossier et le vide entièrement, ne gardant que la pochette. La texture est différente au recto et au verso. Pour quelqu'un de normal, il n'y aurait pas eu de différence. Mais pour moi, il est évident que le dossier a été trafiqué. D'ailleurs, je me demande comment j'ai fait pour ne pas m'en rendre compte avant.

La quatrième de couverture me semble plus rigide sinon plus épaisse. Avant d'aller plus loin, je vérifie que ma porte est bien close, ferme les fenêtres et fouille rapidement la salle de bains avant de revenir à ma place. Je déchire le dossier en deux et, très lentement, arrache le haut de la page restante.

J'ai vu juste !

L'intérieur s'ouvre et un morceau de papier s'y trouve. Je le retire délicatement. Mes mains en tremblent d'excitation. Je suis certaine que c'est mon père qui a placé un compartiment secret dans ce dossier. Il savait que je le trouverais. J'ouvre la feuille pliée en deux en retenant mon souffle et y trouve une photo glissée à l'intérieur. Je ne m'attendais pas à ça.

Étonnée, je rapproche la photo de mes yeux et cesse de respirer. Mon estomac se noue tandis que des sueurs froides me parcours l'échine. Je cache immédiatement la photo sous mon matelas et vérifie que personne n'a pu me voir. Paranoïaque, je me précipite vers mon téléphone. Il faut que j'en parle à quelqu'un. Dans un état second, je compose le numéro de Rune malgré l'heure tardive.

-Faust ?

-Rune ! J'ai besoin de te parler... ce soir.

-Qu'est-ce qui se passe ?

-Il y a quelque chose que je ne t'ai pas dit.

Elle laisse passer un silence.

-Je m'en doutais, dit-elle calmement. On ne peut pas se voir chez moi, ni chez toi. Notre endroit, dans 10 minutes.

Elle raccroche à la suite. Nous savons que nos conversations peuvent être écoutées, aussi nous ne mentionnons jamais l'emplacement de notre endroit. Son ton et sa façon de prendre les choses m'intrigue. De quoi se doutait-elle au juste ?

Je jette un œil au réveil et remarque qu'il est presque minuit. Un couvre-feu non-officiel a été établi après l'installation du Système, et les personnes trouvées en dehors de leur domicile après minuit sont souvent arrêtés et analysées. Mais c'est un risque que je suis prête à prendre.

Je me dépêche de revêtir une tenue de ville, noire et kaki pour paraître moins visible. Je noue rapidement mes cheveux en queue-de-cheval et fourre la photo dans mon sac. Par habitude, je prends quelques secondes pour fermer les yeux et me concentrer sur les bruits de la maison. De ce que j'en entends, mes parents dorment, notre chat fait rouler une bille sur le carrelage de la cuisine et un moustique se promène dans ma chambre. Au dehors, la rue me paraît calme.

Je rouvre les yeux, prends une bonne inspiration et sors hors de ma chambre. Je glisse sur le parquet du couloir dans l'espoir de faire moins de bruit. L'escalier sera une autre affaire car la chaleur fait grincer le bois. Je marche à l'extrémité de chaque marche avant d'atterrir enfin sur le carrelage frais. Le chat court hors de la cuisine pour jeter un œil puis m'ignore tout aussi rapidement.

J'ouvre donc la porte et m'engouffre au dehors. Je prends mon vélo, monte en selle et pédale le plus vite possible, sans me retourner. J'aime la sensation de l'air frais du soir sur mon visage. Les rues sont si calmes et paisibles que notre Secteur me paraît presque agréable à vivre.

Je descends l'avenue en roulant sur le trottoir, à l'ombre des lampadaires éclairant la rue. Lorsque j'aperçois une silhouette au loin, je change de route sans me poser de questions. Inutile de prendre des risques supplémentaires à cette heure-ci. Cela rallonge mon trajet de quelques minutes puis je m'engage sur l'avenue principale. Cette route longe des paysages différents du Secteur 8 au 10.

Au bout de quelques instants, je reconnais la bifurcation discrète que nous avons l'habitude d'emprunter avec Rune et m'enfonce dans les bois. Je trouve le chemin après avoir gravi une petite côte qui redescend ensuite dangereusement sur un sol escarpé. Je ne compte plus le nombre de fois où nous étions tombées en empruntant cette route. Dans le noir, cette tâche me semble encore plus rude. Malgré mon aptitude à réagir vite, je ne me sens pas à l'abri de tomber. Allez ensuite justifier à vos parents que vous vous êtes écorchés dans votre sommeil ! Le somnambulisme étant génétique, tous les somnambules suivent un traitement depuis l'enfance donc c'était inutile de prétendre avoir été victime d'une crise. A mi-chemin, je peux entendre le bruissement de l'eau et les échos de la cascade. J'aime cet endroit. Baigné dans le clair de lune, notre repère semble chaque fois plus beau, la végétation plus luxuriante, l'eau plus claire.

-Hé Faust ! Je suis là !

Je descends de mon vélo et termine à pied. Comme à l'habitude, nous jetons nos vélos sur la mousse avant de grimper sur les rochers pour nous retrouver au sommet de la cascade. Alors que je m'assois à ses côtés, Rune me propose de quoi grignoter.

-Te connaissant, tu n'as pas du beaucoup manger ce soir, explique-t-elle.

Elle me connaissait bien. Et puis, notre sortie nocturne venait de me redonner l'appétit. Je prends une barre de céréales et l'engouffre en quelques secondes.

- Alors, raconte-moi, demande Rune en me donnant un petit coup d'épaule.

-Au téléphone, tu as dit que tu t'en doutais.

-Je me doutais que tu me cachais quelque chose.

-Non, je te connais. Qu'est-ce que tu crois savoir ?

-A toi de me confirmer ce que je pense.

Je secoue la tête. Rune sait vraiment être têtue comme une mule. Mais je sais aussi qu'elle ignore forcément ce que je m'apprête à lui dire et je ne veux pas rater l'occasion de savoir ce qu'elle imagine.

-Rune, si tu ne me dis pas ce que tu crois savoir, je ne te dirais rien non plus. Et tu me connais, on peut jouer à ce jeu-là très longtemps.

-C'est toi qui avait besoin de me dire quelque chose, je te rappelle.

-Et pourtant, c'est toi qui va mourir d'impatience pour connaître mon secret.

Elle boude quelques secondes de son côté, les bras croisés sur sa poitrine. J'attends patiemment qu'elle change d'avis et...

-Bon d'accord. Je crois qu'il s'agit de...

-Oui ?

-Attends, juste pour être sûre, pourquoi tu ne m'en as pas parlé tout à l'heure de ton... truc.

-Je ne pouvais pas tout à l'heure, je réponds, suspicieuse.

A l'éclair qui s'affiche sur son visage, je sens d'avance que je vais regretter ce qu'elle va me dire.

-Ah ! Donc c'est bien ce que je crois ! Tu es attirée par Jake !

Je reste interloquée par sa réponse, les sourcils haussés, les yeux grands ouverts avec un air franchement choquée sur mon visage. Puis j'éclate de rire.

De toutes les suppositions auxquelles je m'attendais, celle-ci était bien tout en bas de ma liste.

-On peut savoir d'où te vient cette idée farfelue ? je tente de dire entre deux éclats de rire.

-La façon dont vous vous prenez dans les bras, dont tu lui confies tout,... Arrête de rire, ce n'était pas censé être drôle.

J'essaie de me contrôler devant son air vexé. Je ne comprends pas vraiment d'où sa suspicion peut venir. Nous sommes tous génétiquement prédestinés à quelqu'un. Je ne sais même pas ce que « se sentir attirée » peut bien vouloir signifier. Probablement la même chose que ces romans de l'Ancien Monde où le héros ou l'héroïne tombent follement amoureux ,ce qui les poussent à faire des choses vraiment stupides sous ce seul argument : l'amour.

Avec la génétique, tout paraît plus simple. Un Partenaire, c'est quelqu'un de génétiquement conçu pour nous correspondre.  Quelqu'un sur qui on peut compter, quelqu'un qui est là pour nous épauler. Il n'y a pas besoin de déclarations d'amour. Les deux Partenaires n'ont qu'à être mis en présence l'un de l'autre et ils savent.  Aucun de nous n'a jamais eu peur de se tromper, ou de ne pas être aimé. Il n'y a rien de plus simple que cette impression d'être en face de son autre soi.

Enfin, il paraît. Et je ne suis pas certaine de découvrir cette impression un jour.

-Je ne comprends pas pourquoi ça t'amuse autant, s'agace Rune. Ce serait logique d'une certaine manière et je trouve ça étrange que tu n'y ais pas pensé plus tôt.

-Comment ça?

-Jake ne s'est pas présenté à sa Révélation. Donc il n'est pas enregistré dans le Système ! Peut-être que, s'il avait été là, tu ne serais pas Unique ce soir.

Je fronce les sourcils. Rune aurait pu avoir raison, mais trop de choses ne collaient pas. Je ne ressentais rien quand je voyais Jake. Je ne me voyais pas passer le restant de ma vie avec lui. Alors qu'il soit génétiquement fait pour être avec moi me paraît hallucinant. Et puis, dès le début de la Révélation, j'ai été mise à l'écart. Ce qui veut dire que ça n'a rien à voir avec Jake. Et surtout, j'ai un nouvel élément à ajouter à la liste.

Je récupère la photo dans mon sac et la lui tends. Elle la regarde vaguement avant de hausser les épaules et de me dévisager.

-Et qu'est-ce que c'est ?

Je récupère la photo et m'empêche de la regarder, un peu déçue de la réaction de Rune.

-Tu te rappelles du juriste ?

Elle réfléchit une seconde et je vois ses yeux briller de... de malice ?

-Et bien c'est lui, je poursuis en voyant un sourire débile se dessiner sur ses lèvres.

-Celui qui a « capté ton attention » hein ? rigole-t-elle.

-Très drôle...

-Ah mais, je comprends pourquoi maintenant, continue-t-elle en me volant la photo. C'est très clair ! Et tu sais, il aurait aussi « capté mon attention », regarde-le... Qu'est-ce que tu as dit d'autre? Ah oui, que ton corps réagissait à sa présence?

Alors qu'elle s'esclaffe toute seule dans son coin, je soupire et secoue la tête en l'observant.

-Oui c'est ça, fais-je. Hilarant. Parfaitement hilarant.

Je sais que ma tête la fait rire. Et je sais que je l'ai bien cherché. Alors je la laisse rire tout son sou en profitant du doux son de l'éclat de son rire. Rune allait me manquer. Je me refuse à penser que Rune et moi puissions être séparées définitivement, mais nous ne pouvions pas savoir.

J'attends patiemment qu'elle retrouve son sérieux, ce qui n'arrive pas avant plusieurs minutes. Dès qu'elle arrive enfin à se calmer, il suffit que je tourne mon regard vers elle pour qu'elle reparte en fou rire de plus belle. Je finis pas lui reprendre la photo des mains et elle souffle longuement plusieurs fois pour retrouver son calme.

-Quand je pense que tu parlais de Jake, je commente en laissant ma phrase en suspension.

-Oh bah ça ne veut pas dire qu'il n'est pas attiré par toi. Ou, si je puis me permettre, que tu ais...

-... « capté son attention », répétons-nous en chœur.

-Ah. Ah. Ah, je rajoute. Je pense que j'ai saisi maintenant Rune.

-J'admire ton talent à savoir formuler une phrase à vrai dire.

-Je t'ai dit que ça paraissait ridicule formulé comme ça. Mais c'est réellement ce qui est arrivé. Ce n'est pas de l'attirance physique. C'est juste... Je n'arrivais pas à rester indifférente.

Elle semble franchement septique.

-Rune, je ne peux pas te raconter ça si tu ne me crois pas ou si tu te moques de moi.

-Bon vas-y, je t'écoute.

-Mon cœur s'est comme arrêté de battre quand il est entré. Sa présence m'a fait agir bizarrement, comme si quelqu'un contrôlait mon corps lorsque je le regardais. Je sais que ça paraît débile mais...

-Ça paraît pas débile, mais flippant. Ou terriblement niais.

J'ignore sa réplique.

-Le plus flippant reste à venir, crois-moi. La dernière photo de mon test le représentait. Je me suis demandé si c'était pour me déstabiliser.

-Qu'est-ce que tu as répondu ?

-Jury. Je ne voyais rien d'autre à dire. Et après les tests, j'ai dû patienter un moment dans la salle. J'attendais tranquillement et l'écran du test s'est allumé de nouveau.

Elle m'écoute attentivement à présent, aussi j'en profite pour tout déballer.

-C'était encore lui.

-Le juriste ? s'exclame-t-elle.

-Oui.

Elle médite un moment sur mes paroles et regarde à nouveau la photo de l'homme aux cheveux d'or que je tiens dans la main.

-Tu es sûre que tu ne le connais pas ?

-Certaine, je ne l'avais jamais vu avant la Révélation.

Comme moi, elle essaye de remettre les pièces du puzzle ensemble. Je regrette de l'embarquer avec moi dans cette histoire alors que tout s'est passé sans encombre pour elle. Une partie de moi continue à se dire que j'exagère. Qu'il n'y a rien d'anormal dans ma Révélation, que je ne veux juste pas l'accepter. Mais mon instinct me dicte autre chose. Et j'ai besoin du soutien de Rune pour me lancer.

-Qu'est-ce que tu en penses ? je demande d'une petite voix.

-Tu es isolée toute la journée. Tu ressens des choses bizarres pour un inconnu et ce même inconnu apparaît deux fois au cours des tests. Puis on t'annonce que ton ADN est illisible et que tu es destinée au Gouvernement.

-Alors ? je réponds pleine d'espoir.

-Alors tu as certainement des ennuis.

-C'est ta conclusion ?

-Pourquoi aurait-il voulu te chercher ce soir autrement ? Je ne sais pas ce qu'il se passe et visiblement, eux non plus. Alors oui, ma seule conclusion est que tu as des ennuis car tu sembles échapper à leur Système.

-Mais je n'ai jamais demandé ça ! je proteste. Et quel rapport avec lui?

-Lui, je ne sais pas. Mais tu as un avis bien sombre sur le Gouvernement Faustine. Peut-être le savent-ils aussi. Qui sait ce que l'on peut lire dans notre ADN...

Je la regarde un long moment d'un air grave avant d'exploser de rire.

-Ben voyons ! Mes opinions politiques seraient inscrites dans mes gênes ? Il y a longtemps que l'on m'aurait fait exécutée !

-Tu sais, je n'ai jamais vraiment compris ton opposition au Système. Tu préférerais peut-être être sans travail, vivre seule et dans la rue?

-Pour toi c'est facile. Tu as eu aujourd'hui tout ce dont tu as toujours rêvé ! Le côté idéal du Système ! Moi je n'ai ni partenaire, ni réel métier et je ne sais toujours pas si l'on ne va pas m'enfermer dans un Centre ou à la Tour, loin de ma famille et de mes amis.

Je vois son visage se fermer. Bien qu'elle partage beaucoup de mes opinions sur le Gouvernement, elle est pour le Système. Les personnes ne pouvant avoir de famille aident à contribuer à la bonne marche des autres en travaillant au Gouvernement. Il ne faut pas que je perde de vue le problème : je suis certaine de ne pas être Unique. Qu'il y a eu une erreur. Volontaire ou pas.

-Est-ce que tu veux toujours m'aider ?

Elle hésite. J'imagine qu'avec un Partenaire à rencontrer, une maison à habiller et un métier à découvrir, elle a d'autres choses en tête que de se lancer dans une enquête douteuse avec moi. Pire. Peut-être est-elle même persuadée qu'il n'y a rien à faire. Que je me leurre.

-Tu es ma meilleure amie Faustine. Je ne te laisserais pas tomber. Mais tu m'as demandé mon avis et je ne vais pas te mentir. Mais je serais là pour t'aider.

A moitié rassurée, je hoche la tête et rapproche mes genoux de mon torse, entourant mes jambes de mes bras. La lune me parait terriblement claire aujourd'hui. Comme s'il n'y avait nul part où se cacher de sa lumière.

-Que comptes-tu faire demain ? poursuit-elle avec douceur.

-Je vais accepter le contrat, bien sûr. Je pourrais peut-être soutirer des informations à May pendant mon année sabbatique. S'ils ne décident pas de me capturer avant.

Je ne sais si cette phrase déclenche la suite des évènements ou s'il s'agit d'une pure coïncidence, mais une lumière blanche et puissante se met à nous éblouir. Un projecteur vient d'être braqué sur nous, nous aveuglant et nous paralysant de peur.

Nous étions prises au piège.

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