Le commencement d'un nous

PDV Kirishima


Lilith continuait à gémir de douleur, pressant toujours son œil. Parvenu devant la porte du dortoir des professeurs, je l'ouvris précipitamment et me permis de crier, ignorant l'emplacement exact de la chambre de M. Aizawa.


— Excusez-moi ! J'ai besoin d'aide, s'il vous plaît !


Lilith, malgré la douleur, esquissa un rire entre deux gémissements :


— Tu restes poli même en détresse...


Je lui souriais faiblement avant que l'ensemble du corps professoral n'arrive, préoccupé par le bruit.


— Ma pauvre petite... Tu sembles souffrir énormément... Nous allons commencer par désactiver ton alter un instant.


M. Aizawa activa le sien : ses cheveux se dressèrent et ses yeux prirent une teinte rouge vif. Lilith put enfin reprendre son souffle.


— Cela fait combien de temps que tu n'as pas utilisé ton alter ? Demanda Recovery Girl en lui déposant un baiser sur le front.— L'Œil de Dieu ? Presque deux mois...— Je te demande pardon ?! Pas étonnant qu'il se manifeste si violemment... C'est un alter récemment éveillé ; il faut l'utiliser aussi souvent qu'un enfant découvrant le sien. Ce qui s'est passé est une réaction de ton corps, incapable de contenir un pouvoir qu'il ne connaît pas encore. C'est pour cela que les enfants en primaire ont au moins une heure de défouloir pour utiliser leur alter comme bon leur semble. Ils apprennent ainsi à se familiariser avec et à l'intégrer à leur organisme. Tu dois impérativement faire de même au moins une fois par jour. Pour l'instant, il faut évacuer toute l'énergie accumulée. Quelqu'un est volontaire pour se faire sonder par son œil ?


Lilith ricana, se redressant sur ses avant-bras, et répondit :


— Avec tout ce que j'ai emmagasiné, je vais voir beaucoup de choses, et cela risque d'effrayer plus d'un...


Son sourire moqueur me parut infiniment triste.


— J'imagine que vous avez des secrets que vous ne souhaitez pas révéler...— Moi, je veux bien. Déclarai-je en posant ma main sur son épaule.— Tu es sûr ? Demanda-t-elle, l'air inquiète.— Certain. Après tout, tu me fais confiance sans raison apparente ; à moi de te prouver que tu peux continuer à avoir foi en moi.


Elle esquissa un petit sourire, puis détourna le regard de M. Aizawa, réactivant ainsi son alter, et planta ses yeux dans les miens. Son œil brillait si intensément qu'il illuminait le salon des professeurs. Après quelques secondes, la lumière émanant de son œil faiblit et revint à la normale. Lilith baissa la tête, ses épaules tremblant légèrement.


— Qu'est-ce qu'il y a ? Demanda Present Mic, inquiet.— Tu as encore mal quelque part ? Renchérit Aizawa.


Lilith éclata de rire :


— HAHAHAHA ! Si vous saviez tout ce que je viens d'apprendre ! Heureusement qu'aucun prof n'est passé à la casserole !— Ha... Maintenant, tu éveilles ma curiosité... Soupira Midnight en l'aidant à se lever, visiblement soulagée de la voir mieux.— Je t'interdis de raconter quoi que ce soit à qui que ce soit, c'est clair ? Lui ordonnai-je, embarrassé sans savoir tout ce qu'elle avait pu apprendre grâce à son alter.— Promis ! C'est bien trop mignon pour que je le raconte à quelqu'un. Murmura-t-elle entre deux rires.— Bien. Retournez vous coucher tous les deux. Si tu as besoin de te reposer un peu plus demain matin, préviens Kirishima. Il m'en informera en venant en cours. Expliqua M. Aizawa en replaçant ses longs cheveux noirs en un chignon bas.— Compris. Bonne nuit à tous et désolé du dérangement. Dit-elle en s'inclinant avant de m'attraper le bras et de se diriger vers la sortie.


Avant de sortir, j'entendis All Might dire à Midnight :


— Ils forment un bon duo, ces deux-là...— C'est vrai, je les imagine bien en partenariat héroïque après leur diplôme.


Si on parle d'un partenariat amoureux, je dis OUI. Mille fois oui même.


— Alors comme ça, tu as pensé à moi dans des rêves pas très catholiques ? Me demanda Lilith en retenant un rire.— Parce que tu peux voir ça aussi ?!— Normalement non. Mais cela semble être quelque chose qui t'obsède, alors j'ai pu le voir.— Je plaide coupable. Mineta nous a montré une revue... peu recommandable, et la fille dedans te ressemblait physiquement... Désolé...— Haha ! C'est bon Eijiro... Je ne t'en veux pas. Et puis, je sais très bien que tu tiens à moi, cette petite expérience me l'a confirmé.— Dans ce cas, je peux te poser une question ?— Oui ?— Je te plais ?— Comme si tu ne le savais pas déjà.— Es-tu sûr de bien faire la distinction entre intriguer et plaire ?— Hann... Retourner mes propres mots contre moi, c'est bas, Eijiro.— Haha ! Dans mon cas, je suis passé de "tu me plais" à "je t'aime".


Lilith s'arrêta net.


— Du coup, je te propose quelque chose. Tu as tout à fait le droit de refuser ! Que dirais-tu de me prendre comme petit-ami sur période d'essai ? Satisfait ou remboursé, ce sera à toi de choisir.— Tu n'es pas un objet à acheter dans un magasin. Ce serait irrespectueux. Je m'y refuse catégoriquement.


Je lui pris les mains et baissai mon front contre le sien.


— Alors, laisse-moi être ton véritable petit-ami... Laisse-moi être à tes côtés, être ton confident, celui sur qui tu te reposes. Je sais bien que quelque chose te tracasse à propos de ton alter et que tu as besoin de soutien. Je... Je t'aime sincèrement, Lilith. Et sans vouloir me vanter, je sens que toi aussi. Me trompé-je ?— C'est vrai que tu as un stock de melon pan dans ta chambre juste pour moi, parce que tu sais que c'est ce que je préfère grignoter quand j'ai faim ?— Qui a cafté ?


Elle tapota son œil, puis soupira avant de dire :


— Je suppose que la prochaine fois que je rendrai visite à ma mère, il faudra que je lui présente mon petit-ami...— Tu as oublié adorable, grand, beau et fort entre "mon" et "petit-ami".— Ne me fais pas revenir sur ma décision ! Cria-t-elle en montant les quelques marches du bâtiment de notre internat.


J'accélérai pour la rattraper en lui prenant la main :


— Tout ce que tu voudras, princesse.— Princesse ?— Ton nouveau surnom. Tu veux m'en donner un ?— Désolé, mais "chéri" est déjà pris par mes melon pans.— J'avais oublié que tu les surnommais comme ça...— Eh oui ! Je leur voue un amour inconditionnel !— Toi et la nourriture...— Une grande histoire d'amour ! Dit-elle en poussant la porte de l'internat.— Peut-être que la nôtre sera pareille ! Dis-je en souriant.— Ne sois pas aussi mielleux... Murmura Lilith en se dirigeant vers le dortoir des filles. Bonne nuit!


Je m'apprêtais à tourner vers le couloir des garçons quand elle me retourna vers elle et se mit sur la pointe des pieds pour m'embrasser. Ses lèvres effleurèrent les miennes.


— Moh... Trop petite pour atteindre mes lèvres et m'embrasser comme une voleuse ? Raillai-je en lui attrapant les joues. Trop mignonne !— En revanche, je suis assez grande pour te mettre un coup de genou là où je pense, alors fais attention à ce que tu dis! Dit-elle en essayant de se redonner contenance, visiblement gênée.— Hm... Cette petite bouche parle beaucoup pour une bouche qui voulait me voler mes lèvres... Revenons-en aux actes, tu veux bien ?


Je posai délicatement mes lèvres sur les siennes tandis qu'elle agrippait mon tee-shirt au niveau de mes côtes.


— Ne fais pas de rêves érotiques de moi cette fois ! Dit-elle en s'empressant de retourner dans son couloir.— Faut toujours que tu aies le dernier mot, hein ?— Toujours ! C'est dans ma nature ! Dit-elle avant de disparaître dans sa chambre.


Je retournai également dans ma chambre pour me coucher. Après une dizaine de minutes à tourner dans mon lit, repensant à notre baiser, je laissai échapper cette pensée à voix haute :


— On est à quelques jours de Noël et j'ai déjà reçu mon cadeau. Vive la vie à Yuei.


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Enfin, j'attendais tellement de pouvoir les mettre en couple, ces deux-là ! J'ai même dû changer le laps de temps à deux mois plus tard pour que tout concorde. Mais voilà ! J'espère que vous aimerez ce chapitre autant que moi ! La suite des chapitres concernera un passage que j'avais fait sur Tiktok, je vous laisse deviner lequel ! Sur ce, bisous à vous ! Je vais enfin me nourrir !

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