Chapitre 21 : Manque.

PDV BELLA

- Impossible... Impossible... Impossible...

Lena tournait en rond devant moi depuis... Depuis très longtemps. Je n'avais pas eu le courage de regarder ma montre. Du coup, je ne savais pas depuis combien de temps elle tournait en rond devant moi. Cinq minutes ? Dix minutes ? Vingt ? Un heure ? Aucune idée. Je ne savais pas non plus depuis combien de temps elle répétait en boucle "Impossible... Impossible...".

- Hé, Lena ! m'exclamai-je au bout d'un moment.

Elle arrêta enfin de tourner en rond et de parler, mais se tourna vers moi et me fusilla du regard avec ses grands yeux verts.

- Comment as-tu pu...? Tu es inconsciente ! Tu te rends compte de ce que tu viens de me dire ?

Je baissai les yeux et rougis légèrement.

- Je n'y peux rien... Tu le sais bien ! Je n'ai pas fait exprès, je ne m'en suis m...

-Tu n'as pas fait exprès ? me répéta-t-elle. Tu n'as pas fait EXPRÈS !? Tu te... Tu te FICHES DE MOI !?

Les larmes n'étaient plus très loin, à présent.

- Je ne pense pas que... Que j'aurai dû venir t''en parler, chuchotai-je.

Lena inspira profondément, et je lui en fus reconnaissante de la volonté qu'elle mettait à essayer de se calmer.

- Non, Bella, tu as bien fais de venir m'en parler ; c'est juste... Enfin, voyons, est-ce-que tu prends au moins conscience de ce que ça implique ?

Je redressai brusquement la tête, cette fois-ci vraiment énervée contre elle.

- A ton avis ? répliquai-je. Tu penses que je me sens comment, moi ?

Une nouvelle fois, elle inspira profondément, avant d'essayer de sourire. Peine perdue. Ça ressemblait surtout à une grimace, je pouvais l'avouer...

- Écoute, je...

- Pas la peine, reniflai-je en laissant mes larmes dévaler mes joues, tu ne sais pas faire ton rôle de grande sœur. Surtout au moment où j'en ai le plus besoin.

Sur ce, je me levai du lit où j'étais assise depuis...très longtemps, et courus vers la porte. Une fois dehors, je me rendis à Greenbrier, mon petit coin de paradis. Il pleuvait, mais je m'en fichais totalement. Je me laissai tomber dans l'herbe en hoquetant, la tristesse et la colère se disputant dans mon cœur.

******

Après ma révélation concernant mes sentiments grandissant pour Edward, j'avais pris la décision d'ignorer celui-ci. Et il était hors de question pour moi que j'aille lui avouer ce qui allait arriver le jour de mon anniversaire. J'avais réussis à me troubler moi-même l'esprit avec ça... Sur le point de craquer, j'étais allé trouver ma sœur. Je pensais qu'elle allait m'aider à supporter tout ça, à me donner du courage... Je ne m'attendais clairement pas à son explosion. Elle me décevait.

J'entourai mes jambes de mes bras, enfouis mon visage entre mes genoux et pleurai. Pleurais, criais et souffrais.

- Pourquoi ? murmurai-je.

Je m'étais posée cette question tellement de fois... Tous les matins, tous les midis, tous les soirs. En particulier lorsqu'Edward posait les yeux sur moi ou lorsqu'il me parlait, lorsqu'il riait avec moi.

Il me manquait.

Le tonnerre gronda. Je me recroquevillai un peu plus sur moi-même, la poitrine secouée de spasmes et les côtes douloureuses.

Il me manquait.

Un éclair. Un nouveau sanglot sortit de ma gorge, nouée par la tristesse. Je serrai très fort les paupières, au point d'en avoir mal.

Il me manquait.

Le tonnerre. Je mordis ma main, et ignorai la douleur. Elle me permettait de savoir que j'existais. Elle me punissait. Je la méritais.

Il me manquait.

Mais je l'aimais.

******

- Macon, comment ça se fait que Carlisle Cullen ait pu entrer ici ?

Mon oncle me fit signe qu'il finissait sa bouchée. J'avais l'impression qu'il faisait exprès de mâcher le plus lentement possible son morceau de viande. Il saisit son verre et avala une gorgée d'eau. Je patientai, les coudes posés sur la table.

- Nous avions besoin d'un médecin, répondit-il. Et je pense que le Dr. Cullen était le plus proche d'ici. En plus, c'était son fils qui était malade.

Je hochai la tête lentement, pas très convaincue. Je savais qu'il y avait autre chose derrière cette histoire. Mais Macon avait - pour une fois - accepté de venir dîner avec nous. Et je ne comptais pas gâcher ce moment, malgré ma curiosité toujours aussi maladive. Tant pis. Je lui redemanderai plus tard. Il n'y échappera pas.

- Lena, Bella, couchez-vous tôt, ce soir. Demain, vous avez cours.

Je retins un soupir. Les derniers évènements ne me donnaient pas du tout envie de retourner au bahut. J'avais biologie. Et Emily, Savannah, Jessica et Lauren n'étaient pas une motivation.

- Parfait, dis-je froidement. De toute façon, je n'avais plus faim.

Je me levai en manquant de faire tomber la chaise - et de tomber moi-même par la même occasion - et partis d'un pas raide vers ma chambre. Malheureusement, je trébuchai sur la première marche de l'escalier, et me rattrapai de justesse à la rampe.

La prochaine fois, je regarderai mes pieds.

De retour dans ma chambre, je m'autorisai à lâcher un soupir  de soulagement. J'inspirai, j'expirai. Pendant cinq minutes, je décompressai. Juste cinq minutes. Loin de tous mes problèmes. Après ma crise de tout à l'heure, je les méritais, quelque part...

Je me dirigeai ensuite vers la salle de bains, pour prendre ma douche et me brosser les dents. Sous la douche, je soufflai une nouvelle fois, laissant les gouttes d'eau glisser sur mon corps, et l'eau brûlante détendre mes muscles.

Une fois prête pour aller me coucher, je pris mon livre préféré, Les Hauts de Hurlevent. Je m'accordai encore une fois un peu de liberté, en m'envolant vers un monde fantastique et imaginaire.

- Bella ?

C'était Lena.

- Oui, je sais. Je finis ma page et j'éteins.

- OK...

Je la sentis hésiter sur le seuil de ma porte, avant de finalement venir s'assoir sur le bord de mon lit.

- Quoi ? demandai-je brutalement.

Un peu trop, on dirait. Elle sursauta, et un éclair de douleur traversa son regard.

- Je voulais m'excuser.

- Hmm...

- Je n'aurai pas dû réagir comme ça. C'est juste que...je ne suis pas habituée à donner des...des conseils sur ce terrain là... Je sais que je suis moi-même amoureuse, mais...c'est différent. En tout cas,  je suis désolée, et j'espère que tu pourras me pardonner. Sache que je serai toujours là pour toi.

Il y eut un silence. Pendant qu'elle me scrutait avec espoir, moi, j'avais les yeux baissés sur mon livre toujours ouvert devant moi, mais je réfléchissais à ce que j'allai dire, choisissant soigneusement mes mots.

- Je te pardonne, dis-je finalement. En réalité, je ne savais pas moi non plus ce que j'attendais réellement de toi. Des conseils, ou du réconfort. Je ne peux pas t'en vouloir. Je suis très sur les nerfs ces temps-ci... J'espère que tu pourras comprendre ma réaction...

Elle ne me répondit rien. Mais, elle me fit juste un grand sourire, qui valait tout l'or du monde...que je lui rendis avec plaisir.

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Bonjour !

Ça doit faire...3 ans je pense, que j'ai ce chapitre là. En fait j'en ai aussi commencé un autre et je me disais que je posterais les deux en même temps. x)

Je ne sais pas trop quoi dire, à part que ça me fait bizarre de revenir un peu sur cette histoire. J'aimerais reprendre l'écriture, il s'est passé énormément de chose dans ma vie depuis 3 ans. Enfin bref, peut-être que poster ce chapitre me donnera la motivation !

J'espère que ça vous a plu, surtout ! A la prochaine j'espère !

Bisous !

Aurore.

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