Chapitre 10

- Je vais te chercher une serviette.

Je remercie Paloma et j'essaie de me couvrir tant bien que mal sur ma chaise. Bien sûr il a fallut que ma robe soit blanche.

Les étudiants ne semblent pas vraiment prêter attention à ma petite personne misérable, la moitié d'entre eux sont déjà soûls. Alors voilà c'est ça ma première soirée.

Ce n'est pas aussi catastrophique que ce que je pensais. Bon mise à part la dernière action d'un imbécile...
Sinon Paloma m'a l'air très gentille et semble s'intéresser à moi ?

Je n'ai rien d'interessant mais pour une raison que j'ignore cette fille semble m'apprécier.

- Tiens voilà. Déclare Paloma en me tendant une serviette.

- Merci.

- J'ai des vêtements dans ma chambre si tu veux. Je peux t'en filer.

- Non ça va aller, je ne veux pas t'embêter plus.

Paloma sourit et décide de s'installer sur le canapé à côté de moi.

- Tu ne m'as pas embêté ! C'est ce gros lourd d'Hernandez qui a fait ça.

Je suis d'accord avec elle sur ce point. Denis est un gros lourd.

- Tu sais pourquoi je t'aime bien ? Me demande Paloma.

Je suis assez surprise qu'elle me dise ça étant donné que je me pose exactement la même question.

- Non ? Rigolai-je.

- Parce que tu as l'air d'une fille très complexe et à la fois simple, gentille et pleine de potentiel sans compter magnifique.

Ces mots sonnent très étrangement quand je me dis qu'elle les utilise pour me décrire. C'est tout sauf ce que je pense être.

- Personne ne te l'a jamais dit j'imagine ?

Je secoue la tête timidement.

- Et bien moi je te le dis. Il faut que tu aies confiance en toi Diviya. Ne laisse pas John te parler comme ça. Arrête de croire ce que certaines personnes te disent. Jessy a fait une grosse erreur en te perdant et je pense qu'elle le regrettera très fortement.

- Merci Paloma.

- Mais de rien !

Paloma finit par me prêter des vêtements à elle. Je l'ai vue à sa façon de me regarder qu'elle essayait de déterminé mon style vestimentaire. Elle a finit par me tendre une jolie combinaison grise qui est très à mon goût.

- Merci.

- Pas de quoi Diviya. Je te laisse te changer, si tu veux rentrer chez toi, tu me le dis, je vais te trouver quelqu'un pour t'accompagner.

- Oh non, non...je vais rentrer à pied ne t'en fais pas.

Je ne veux absolument pas l'embêter. Puis je ne vais sûrement pas prendre la voiture avec un inconnu même si chaudement recommandé par Paloma.

- Tu ne vas pas rentrer à pied à cette heure-ci et puis tu n'habites pas dans le coin n'est-ce pas ?

- 20 minutes à pied, c'est vraiment faisable. J'aime bien marcher. Dis-je pour la convaincre.

- John peut t'accompagner.

Ai-je bien compris sa proposition ? Même si John est l'ami de mon frère et que je pense qu'il ne me ferait pas de mal, je refuse car je ne veux passer mon trajet du retour à subir ses remarques plus que limites.

- Bon d'accord pas John.

-  Paloma, je te remercie pour tout ce que tu as fait pour moi ce soir, vraiment. Là, je pense que c'est l'heure de rentrer et je peux me débrouiller seule.

Paloma hésite, je le vois bien mais elle finit par accepter. Elle me demande de l'appeler dès que je rentre et j'accepte.

Alors c'est ma robe à là main que je descends les escaliers pour me diriger vers la porte de sortie.

Des jeunes sont assis sur la pelouse devant la maison, et à ma grande surprise j'y trouve le brun responsable de ma tenue.

- Crétin !

Mon dieu, j'ai dis ça à haute voix...
J'accélère immédiatement la marche pour m'en aller d'ici.

Ne te retourne pas. Ne te retourne pas. Ne te retourne pas. Ne te retourne pas.

- Diviya !

Mes jambes s'arrêtent seuls sans que je ne puisse les contrôler. Je me retourne finalement pour tomber sur le fameux crétin qui se tient juste devant moi, une cigarette entre les lèvres.

Ses yeux ne me lâchent pas du regard et il vient retirer sa cigarette de la bouche pour souffler la fumée sur mon visage. Bien sûr, je me mets à tousser immédiatement en prenant soin de prendre plus de distance.

- Tu viens de me traiter de crétin, ou je rêve ?

Il a l'air drôlement amusé par la situation, ce n'est pas du tout mon cas. J'arrive de moins en moins à supporter l'odeur de sa cigarette sans compter que son visage arrogant me donne envie de courir et de m'échapper d'ici. Je ne le fais pas.

- Tu m'as jeté dans une piscine toute habillée ! M'énervais-je.

- Et ? T'aurais préféré que je te déshabille avant ?

Il se paie ma tête l'idiot.

- Et ? C'est quoi ton problème ? On est pas amis tous les deux alors fiche moi la paix.

Je m'attends à ce qu'il me rende mes mots d'une façon bien plus cruelle mais il ne fait rien. Il semble attendre que je continue...
C'est certain j'ai trouvé quelqu'un de bien plus dérangé que moi.

- Tu rentres déjà ? Me demande-t-il en remettant sa cigarette en bouche.

Non mais je rêve, il s'en fiche complètement de ce que je lui dis.

- Ce n'est pas tes affaires. Dis-je en me retournant prête à m'en aller.

Il me rattrape pour me faire retourner de nouveau vers lui.
Je dois lever la tête pour pouvoir voir son visage dans l'obscurité.

J'attends qu'il dise quelque chose mais il finit par retirer sa cigarette de la bouche pour l'écraser au sol.

- Tu ne rentreras pas seule à cette heure-ci.

Je me contente de lever les yeux au ciel et reprendre mon trajet mais il me rattrape encore. C'est pas possible, c'est pire que de la colle.

- Laisse-moi tranquille !

- J'en suis sûr que tu n'aimerais pas te faire agresser dans un coin de rue ...

Je recule immédiatement à l'entente de ses derniers mots. Cette douleur que je pensais un peu plus contrôlable aujourd'hui, ressurgit. Ses douloureux souvenirs refont surface et je suis tétanisée sur place.

L'air commence à me manquer. Je ferme les yeux un instant avant de les rouvrir. Malheureusement, je tombe sur cet ingrat toujours devant moi.

- Je te raccompagne en voiture, viens. Lance-t-il.

Je serais prête à faire demi-tour immédiatement chez Paloma pour ne pas avoir à faire face à Denis.

- Non. Je ne veux pas de toi.

- T'es la sœur d'Aless, je ne te laisserais pas te mettre en danger comme ça.

La bonne blague.

- Ah parce que maintenant tu te soucis d'Aless ? Il ne veut plus rien à voir avec toi et c'est pareil pour moi.

Je pense avoir toucher un point sensible car le regard si sûr de mon interlocuteur se détourne du mien.

- Il verra que Jessy n'est pas la fille qu'il lui fallait. Je lui ai rendu service finalement.

Je ne peux pas le contredire sur ce point. Aless est si différent de Jessy mais Jonathan et Denis ne sont pas les amis qu'il lui faut non plus.

- Tu n'es pas l'ami dont il a besoin non plus.

Je suis fière de moi. Pour une fois que je réussis à tenir tête à quelqu'un sans regretter mes mots.

- Très bien, tu pourras continuer à me balancer tout ce que tu voudras sur le chemin. On y va.

Quoi ?

Je reste immobile alors que lui vient de traverser la route. Il est complètement bipolaire, je ne vois pas d'autre explication. Il est dérangé du cerveau, c'est pas possible.

- Bouge, je suis garé en face.

Il me fait signe de le suivre et se dirige vers sa voiture. Totalement perdue, je suis surprise de voir que mes jambes obéissent.

Je me retrouve à l'intérieur de sa voiture, côté passager.

Je remarque que l'odeur de la cigarette est bien présente dans l'habitacle ainsi qu'une légère odeur de parfum masculin. C'est un mélange qui étrangement n'est pas si désagréable que ça. Je décide quand bien même d'oublier que je suis encore une fois dans la voiture de Denis. Après tout ce qu'il a fait, j'ai accepté qu'il me raccompagne. Je ne sais pas ce qui m'a pris d'accepter en silence.

Je ne dis plus un mot lorsqu'il prend la route. Il jette quelques coups d'œils dans ma direction quelques fois mais sans vraiment s'attarder. Les rues sont désertes et je ne peux m'empêcher de me dire que rentrer à pied n'aurait pas été si dangereux que ça finalement.

Une sonnerie de téléphone se met à résonner et le conducteur détache rapidement son regard de la route pour le poser sur son écran. Il finit par décrocher.

C'est pas très prudent, je remarque.

- Ouais ?
.....
- Elle est avec moi.
.....
- Non t'inquiète pas.
....
- Tu me prends pour qui sérieux ?
....
- Non je rentre.
.....
- Ok à demain.

Il repose son téléphone en dessous du poste de radio pour ensuite positionner sa main libre derrière mon siège.

- Elle s'inquiétait pour toi. Dit-il.

- Qui ça ?

- Paloma.

- Ah bon, je ne vois pas pourquoi.

Oups ! Ces derniers mots m'ont échappé.

- Pourquoi tu dis ça ?

Et zut...

- Pour rien, laisse tomber.

Nous arrivons enfin devant chez moi. Alors que je pense enfin être délivrée, Denis m'empêche de sortir en attrapant mon poignet.

Je sursaute légèrement en sentant sa grande main me tenir fermement. Je n'aime pas sa façon de prendre contact avec moi. Il est le seul après ma famille à s'octroyer le droit de me toucher. Il doit sembler que c'est un geste courant mais ça ne l'est pas pour moi et ça me dérange. Je décide finalement de croiser son regard en essayant de comprendre ce qu'il veut. 

- Répond à ma question. Dit-il.

- Quelle question ?

- Pourquoi ça t'étonne qu'elle s'inquiète pour toi.

Pourquoi vouloir la réponse à cette question. Je le déteste, lui aussi. Qu'est-ce que ça peut lui faire de connaître mon avis sur une question. Je vois qu'il n'est pas prêt de lâcher l'affaire. Il attend patiemment tout en soutenant mon regard. J'arrive par la même occasion à déceler une lueur verte dans ses yeux. Il a bien les yeux verts.

- Parce que je ne suis pas comme vous.

- De quoi, tu parles ?

Je m'apprête à ajouter quelque chose mais je me ravise. Il faut que je rentre.

- Parle. Comment ça pas comme vous ?

- Je sais pas, je suis pas très cool en tant qu'amis. En général, on m'apprécie pas beaucoup.

Je regrette presque immédiatement de m'être confier à lui. Il parle d'une façon si intimidante que j'imagine qu'il a souvent ce qu'il désire. Ça doit être assez avantageux, j'imagine.

- Ne pense plus jamais comme ça.

Je crois halluciner en comprenant ses paroles. Il est implicitement en train de me rassurer. A moins que je ne rêve. J'ai envie de me pincer pour vérifier que je ne rêve pas. Je m'abstiens, si je fais ça, je vais clairement passer pour une dingue.

- Je fais ce que je veux.

Je m'apprête à retirer ma main de sa prise mais il me devance. Alors de nouveau je vais détacher ma ceinture mais il se penche doucement pour la détacher de lui même me devançant encore. Je suis son mouvement du regard et le fixe sûrement bizarrement à cet instant.

- Paloma t'aime bien et ça n'a rien avoir avec le fait que tu te sentes différente de nous. Ajoute-t-il alors.

Je n'arrive pas vraiment à comprendre pourquoi il me dit tout cela. C'est comme s'il voulait me rassurer. J'avoue qu'il me surprend sur ce coup.

Sans comprendre vraiment pourquoi, un sourire de gêne m'échappe. Je vois ces yeux quitter mon regard et descendre doucement au niveau de mes lèvres.

- Bonne nuit. Dis-je finalement coupant court à cet échange.

Je ne prends pas la peine de croiser de nouveau son regard et me précipite à l'extérieur. C'est à grandes enjambées que je finis par rejoindre la porte d'entrée de ma maison et que je m'octroie un dernier regard vers sa voiture. Il est toujours là.

Je finis par sortir mes clés un peu nerveuse, je ne manque pas de les faire tomber à mes pieds comme une idiote. Je me précipite pour les récupérer et vite entrer dans la maison.

Étrange soirée.

Hffmbx.

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