Chapitre 10 : Sam ✔︎
Lorsque nos regards se croisèrent, je rougis et dévie légèrement ma tête.
Assez pour faire croire que je ne la regardais plus, et assez pour que je puisse encore le faire. Je la dévorais des yeux. Qui pourrait s'en abstenir ? J'ai une déesse devant moi.
Elle est retournée derrière sa mère. Elle est très timide, et je le sais. C'est pourquoi l'incident a été très dur pour elle. Et je m'en veux vraiment. J'y pense toutes les nuits, à ce fameux incident, et cela m'empêche d'avoir un sommeil apaisant. Mais je ne lui en veux pas, loin de là.
C'est un plaisir de ne pouvoir dormir à cause de Lia.
Je la vois dans mes rêves, je nous vois ensemble, je nous vois heureux. Malheureusement, je sais que cela n'arrivera jamais.
Elle me déteste sûrement, après ce que je lui ai fait. Et c'est tout à fait normal. JE suis le fautif dans cette histoire, et pas elle.
Elle, qui n'avait absolument rien demandé à personne.
Elle qui cherchait seulement l'amour, et moi, qui comme un con, l'avais repoussée.
Ce fut la pire décision que j'eus pris de toute ma triste vie. Je m'en mords aujourd'hui les doigts, et je me demande parfois ce qui m'est passé par la tête à ce moment-là.
— Bon, on va à l'intérieur ? nous demande sa mère.
— Oui..., je réponds, pas trop convaincu par la façade de ce bâtiment.
On dirait vraiment un hôpital. Pourquoi est-ce que je suis ici, moi ?
Je jette un coup d'oeil à Lia, qui acquiesce timidement à sa mère. Ma mère et moi avançons vers l'entrée du bâtiment, tandis que Lia tire le bras de sa mère.
— Vous ne venez pas ? demanda ma mère, interloquée.
— Si, si on arrive. Donne-moi deux secondes Amanda, la rassura sa mère, tout en lui adressant un sourire.
Ma mère entra dans le bâtiment.
— Attends maman, j'arrive, lui dis-je à mon tour.
Je retournai, et fit mine de sortir mon téléphone, et de le consulter. En réalité, je voulais juste voir Lia quelques instants de plus, et savoir ce qu'elle avait en tête.
Elle faisait face à sa mère, et ne paraissait pas contente, mais alors là, pas du tout. Elle serrait les poings, et criait quelque chose à sa mère.
Je m'approchai, faisant mine de marcher tout en téléphonant.
— Maman, où on est enfin ?! s'écria-t-elle.
Sa confiance me surprenait. Si seulement elle était comme cela en cours, au bahut...
— Lia, arrête de protester, et rentre tu veux ? répliqua sa mère, sévère.
— Non, tu ne me forceras pas. Je t'ai dis que je n'entrerai pas, rétorqua fermement Lia.
Elle avait l'air si sûre d'elle, et ne comptait pas bouger.
— Lia... Tu vas entrer je te dis ! S'il te plait, écoute moi !
— Non, non et non ! protesta encore Lia.
À ma surprise, sa mère n'ajouta rien de plus, et entra rapidement dans le bâtiment, sans sa fille. Je fis mine, de terminer mon appel, et regardai discrètement Lia.
Elle fixait le sol, tenant la hanse de son sac à main, sa petite robe rose virevoltant dans la brise légère.
Qu'est-ce que je donnerais pour l'embrasser maintenant ! Mais je ne pouvais pas. Nos rapports en seraient plus endommagés qu'ils ne le sont déjà, et cela ne me réjouis pas du tout.
Je décide de la laisser seule. Qu'est-ce que je pouvais faire de toute façon ? Rien. Je me contentai alors d'entrer dans le bâtiment blanc, non sans jeter un coup d'oeil dans ma direction.
Nos regards se croisèrent encore une fois, et je vis Lia détourner le regard, toute rouge, et revenir sur sa contemplation du sol.
L'intérieur était à l'effigie de l'extérieur. Tout était d'un blanc immaculé. On distinguait juste la couleur de peau des employés qui font des allées et venues, visiblement pressés.
— Maman, pourquoi est-ce qu'on est ici ? demandai-je encore une fois, déterminé.
— Bientôt, chéri, bientôt..., me répondit-elle, en soupirant.
Ensuite, elle et sa mère s'approchent de l'accueil, m'intimant d'aller attendre dans la salle prévue à cet effet.
— Et Lia ? demanda ma mère à la sienne.
— Oh, elle fait sa tête dure... Elle ne veut pas venir, mais ne t'inquiètes pas je suis sûre qu'elle finira par entrer, expliqua Betty.
Je m'avance alors vers la fenêtre, et aperçoit Lia, la bouche couverte par la main d'un homme. Je sentis la rage monter en moi. Comment osait-il toucher Lia ?! Il allait recevoir une bonne correction de ma part. J'ouvris la porte vitrée, et je fus stoppé dans mon élan par un autre jeune, qui fut plus rapide que moi.
Il étrangla l'homme qui tomba au sol, étourdi, puis il se tourna vers Lia.
Cette dernière fut d'abord interloquée, puis soulagée, et enfin elle sauta dans les bras de son "sauveur". La jalousie déferlait en moi. Je serrai mes poings, et essayai de me calmer afin de ne pas débarquer dehors, et de les séparer violemment. Pourtant, ce n'est pas l'envie qui me manquait, mais je ne pouvais pas faire ça. Pas devant elle.
C'est triste, mais elle est déjà passée à autre chose à ce que je vois. En même temps, cela fait des années, et des années qu'elle n'est pas sortie avec quelqu'un, je le sais. Elle a le droit d'être heureuse, même si cela me blesse au plus profond de moi. Mais pourquoi est-ce que je pense ça moi ? Bien sûr qu'elle est passée à autre chose ! Elle me déteste, et elle a bien raison.
J'entrai donc, accompagné de Lia dans la salle d'attente, blanche elle aussi. Aucune touche de couleur. Lia s'assied, et je pris place juste en face d'elle.
Puis, je me mis à contempler le plafond, tout en pensant à celle qui obnubilait mes pensées jours et nuits et qui était juste en face de moi à cet instant même.
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