Chapitre 2


Lorsque nous sommes adolescents nous commençons à croire que tout est de notre faute. Nous commençons à douter pour un rien. Nous croyons à tout ce qu'on nous dit. Nous arrivons à un point où notre âme est fissurée.

Elie croyait que si ses parents ne pouvaient se faire plaisir, c'était parce qu'elle était à reconstruire. Elle était certaine qu'elle les empêchait de vivre. Elle croyait qu'ils faisaient tout pour elle mais qu'elle ne faisait rien pour eux. 

«Qu'est-ce que je leur apporte ?
À quoi suis-je utile ?»

Mais ce n'était qu'une illusion car elle était leur rayon de soleil.

La vérité, c'est qu'à des moments qui arrivaient de plus en plus fréquemment, cette jeune fille n'en pouvait plus. Elle avait du mal à respirer. Elle ne savait plus vivre.

«Le matin, je n'ai qu'une seule envie,
Que le temps s'arrête et que je puisse dormir pour l'éternité.
Le soir, je n'ai plus aucune envie,
Plus envie que les jours se succèdent sans y avoir vécu.»

Ses devoirs, elle pouvait les faire, mais la motivation, elle ne l'avait plus.

«J'aimerais pouvoir souffler mais c'est à peine si j'arrive à respirer sans avoir l'impression d'étouffer.»

Elle ne prenait plus aucun plaisir, elle était tellement fatiguée que tout l'épuisait et la blessait.
Elle ressentait une sorte de gêne. Une gêne qui compliquait sa respiration. Elie avait du mal à respirer.

«Est-ce le stress ? Non, j'ai peur de les décevoir.»

Peur de décevoir ses parents, ses amis, ses camarades, ses professeurs et surtout de se décevoir.

«J'ai peur de ne pas être une bonne amie, de tout faire de travers.
J'ai peur de blesser les gens.
J'ai peur de ne pas être acceptée.
J'ai peur d'être invisible aux yeux des gens et de baisser dans leur estime.
J'ai peur qu'ils découvrent la vraie personne que je suis car après tout je ne sais pas qui je suis.

Parfois je prends une bouffée d'air et je m'impose, je crie, mais rien ne change, je suis toujours invisible.»

C'était son ressenti car Elie se prenait trop la tête.

La vie est simple quand on est nous-même. Mais quand on a peur du jugement parce qu'on veut être aimé, elle devient compliquée.

Elie voulait être aimée, elle ne savait pas comment l'être.

«Il avait été si gentil,
J'ai cru un instant à l'amour,
Mais j'ai vite compris que je dormais les yeux ouverts,
C'était juste un rêve, une illusion de vérité.

Elle avait été si gentille,
J'avais cru un instant à l'amitié,
Après réflexion, c'était sûrement de la pitié.»

Mais si, elle avait su observer, elle aurait vu qu'elle l'était déjà par des personnes à qui elle tournait le dos. A cet instant-là, Elie ne voyait que le verre à moitié vide.

Son frère, elle l'aimait, mais il avait le don de la faire tourner en bourrique. Ses talents de manipulateur et son cœur doux lui faisaient douter d'elle-même.

«Et si j'avais fait quelque chose de mal ?»

Le doute entraîne le manque de confiance en soi et le manque de confiance en soi, le mal-être.

De plus, on l'attaquait de partout. Elie avait envie d'exploser. Elle en avait marre, c'était lourd, trop lourd. Elle souffrait mais encaissait les ordres comme un robot. Elie essayait  de faire de son mieux mais rien n'était assez bien.

«J'avais envie de pleurer, de crier, mais j'étais emprisonnée dans ce corps d'étudiante.»

À un moment, elle a explosé mais elle n'a pas pleuré. Non, Élie était brisée.

Ses vêtements, son langage, ses actions, son physique, sa personne, rien n'était assez bien à leurs yeux.

Elie croyait ce qu'on lui disait ; car comme le dit une citation:

  Un mensonge répété mille fois devient une vérité.

Et au fil des jours, elle s'était formé une image péjorative d'elle-même.

«J'suis rien, je sers à rien, je sais rien faire, j'suis moche, je fais que de la merde...»

Elie n'aurait pas dû les écouter. Elle aurait dû se faire son propre avis et avoir confiance en elle. Mais ce n'était pas le cas. Elie voyait les autres changer, devenir grands et beaux sans elle.

«J'suis qu'une petite fille fragile.»

Elle aurait aimé être plus grande, plus belle, avoir confiance en elle.

Mais Elie était petite, manquait de confiance en soi et était..

«...laide.»

Elle avait l'impression de ne jamais savoir quoi dire, de n'avoir jamais rien à raconter.
De rien savoir et de s'intéresser à rien.

Elle essayait de faire de son mieux mais ça n'avait pas l'air de porter ses fruits.

«J'aimerais avoir plus d'humour, plus de répartie, plus d'autorité.
J'aimerais  être douée en langues et être sportive. 
J'aimerais être appréciée pour la personne que je suis, pas pour ce que j'ai à offrir.
J'aimerais avoir un centre d'intérêt.
Et j'aimerais me comprendre et savoir m'exprimer.»

Elie était perdue.

«Je suis dans un trou,
Je suis loin, très loin.
Je n'y arrive plus, je ne sais plus.
Je suis éteinte, je ne sais plus briller.»

Mais rien n'était encore perdu parce qu'Elie gardait une qualité : la détermination.

En  effet, un jour, on lui avait demandé si elle était heureuse. Elle n'avait pas su quoi répondre parce qu'elle ne l'était pas mais avait envie de l'être.
Et depuis ce jour, elle essayait de voir le verre à moitié plein.

«En ce moment j'observe le monde de loin. Un jour, j'avancerai dans le paysage.

Hier, je n'avais pas envie, aujourd'hui j'ai essayé et demain j'y arriverai.»

Et un beau jour de printemps où le soleil revenait enfin, un miracle se produisit.

Elie avait passé une bonne journée.

Elle s'était enfin réveillée de son cauchemar et avait observé le monde d'un autre point de vue.
Elle s'était réveillé la musique dans les oreilles entourée de sa famille et de ses amis.

Elle avait senti renaître en elle une nouvelle force. Une force qui la rendait heureuse.

Et puis, elle arrivait parfois, à être fière d'elle et même à se trouver belle. Elle arrivait à surmonter la plupart de ses peurs et accomplissait de nouvelles choses.

Elle avait appris à faire ce qui lui plaisait en suivant ses envies.

L'été fit son apparition et Elie brillait à côté du soleil.

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