▪ MAKE THIRST MY PUREST PROMISE▪
❝ Stab my back, stab my heart,
It's better when I bleed for you ❞
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AUDACE
Alors que je finis à peine ma phrase, une silhouette dans mon dos, emporte Mike contre terre.
Lizzie et moi, nous tournons instinctivement vers la scène qui se déroule à quelques centimètres de nous. Il me faut bien quelques secondes pour comprendre que je n'hallucine pas, Nathan est bien assis sur Mike, le rouant de violents coups de poing.
— Tu n'es qu'un enfoiré Mike, un vrai connard de première, jure-t-il sans se soucier de qui peut bien nous entendre ou nous voir. J'avais confiance en toi putain.
— Nathan, lâche-le, je lui ordonne en faisant un pas dans leur direction.
Mike se débat à peine mais je vois bien à sa mâchoire, qu'il est lui aussi furax. Mais qu'est-ce qui ne tourne par rond chez Nathan ?
— Sur tout ce que t'avais, il fallait que tu me la prennes, n'est-ce pas ? C'était plus fort que toi, crache-t-il abattant ses phalanges entre chaque syllabe, tu ne pouvais pas t'empêcher d'être un connard fini.
J'aperçois ses doigts se diriger vers le cou de Mike et avant même que je ne réagisse, Nathan tente d'étrangler son meilleur ami qui s'accroche désespérément à ses avants-bras. Je saute sur le dos du brun en le suppliant d'arrêter :
— Mais putain Nathan, arrête t'es complètement dingue tu vas le tuer. Putain !
Il me dégage comme si je ne pesais rien et je me retrouve les fesses dans la poussière. Je lance un regard désespéré vers Lizzie.
— Fais quelque chose, Liz.
Les lèvres pincées, elle secoue la tête en me tournant le dos.
Je me remets tant bien que mal sur mes pieds et avec un drôle de goût en bouche : je dégaine mon arme.
Je constate les doigts de l'homme que j'aime se desserrer légèrement. Il ne me regarde pas, pourtant je sens l'étonnement qui tend ses omoplates.
— Lâche le ou je tire.
Ma voix est froide mais intérieurement elle tremble, car s'il me mettait au défi je ne sais pas si je serais capable de tirer. Mais si je l'étais, que cela voudrait-il dire de moi ?
— J'hallucine, murmure-t-il sans bouger pour autant.
Un rire cynique s'échappe du fond de sa gorge et ma main commence malgré moi à trembler. Je pointe une arme sur Nathan, putain.
Comment on en est arrivé là ?
— Nathan, je-, débute Mike sans succès qui se reprend un violent coup dans le nez.
Il saigne tellement que je sais d'avance qu'il le lui a cassé.
Je claque des dents pour lui faire comprendre mon mécontentement sans relâcher mon arme pour autant.
Nathan se tourne alors brusquement vers moi, tentant de me désarmer mais je bloque sa manœuvre et légèrement déstabilisé il garde ses mains sur le canon me dévisageant.
— Qui es-tu, Audace ?
Son murmure fait frissonner l'arrière du crâne. Je pourrais lui poser la même question.
Qui es-tu, Nathan ?
En à peine deux mois, c'est comme si nous avions tous les deux pris dix ans de plus.
Je sais qu'il est impressionné par mon faux self-control, ma technique pour parer son désarmement et mon audace à poser une arme sur sa nuque.
Pourtant comme si c'était hier, il lit en moi comme un livre ouvert. Il voit la transpiration qui dégouline le long de ma tempe. La peur dans mes yeux des prochaines minutes. Et surtout le petit tremblement de mon avant-bras.
Comme moi, je plonge dans son regard douloureux, brisé par quelque chose dont je refuse d'admettre l'existence et brillant d'un désir que je ne suis pas sure de comprendre.
Rien qu'en le regardant, j'ai mal. Je me retiens d'hurler, de m'effondrer à genoux, à sa hauteur, pour pleurer toutes les larmes de mon corps. La brûlure dans mon cœur devient bien trop forte et j'abaisse mon arme le long de ma hanche.
Les mots qui suivent font plus mal que n'importe quelles balles que j'ai pu recevoir depuis mon arrivée à Hoffenwald.
— Dis-moi que ce n'est pas vrai, Audace. Dis-moi que c'est une blague pour me foutre en rogne. Dis-moi que tu n'as pas fait ça.
Il sait.
Mike d'une façon ou d'une autre lui a dit, et voilà où nous en sommes aujourd'hui.
Il sait et il souffre.
Pire que tout.
Il sait et il me haït.
Mes yeux descendent vers un Mike en pas très bon état, le visage couvert de sang frais. A cet instant, par ce contact, Nathan a sa réponse.
— Putain !
Il se remet subitement sur ses jambes et détale entre les buildings. Les larmes aux yeux, je cesse de regarder Mike pour m'élancer à la poursuite du brun.
— Nathan, attends, je t'en prie !
Il ne ralentit pas alors je redouble d'effort et hurle une nouvelle fois :
— NATHAN !
Il s'arrête finalement quelques mètres plus loin, le dos voûté et contracté. Même à travers sa combinaison noire, je distingue sa maigreur.
— À travers toutes les choses que tu pouvais faire, tu as trouvé la seule chose qui me blesserait le plus.
Je trifouille maladroitement mes doigts dans mon dos en diminuant l'écart entre nous. Je sens les gouttes salées déborder et sillonner mes joues creuses.
— Tu étais mort, je renchéris sachant pertinemment que ça ne rend pas mon acte plus acceptable, moins détestable.
— Depuis même pas un mois, putain !
C'est plus fort que moi, je n'arrive pas à le regarder dans les yeux. Je détourne alors le regard.
— Je suis désolée. Ne blâme pas Mike, c'est moi qui l'ai embrassé.
Il hoquête de surprise et je ne sais pas si c'est mon honnêteté ou la réponse donnée qu'il le met dans cet état.
— Je ne veux pas de tes excuses. Rien que tu ne pourras me dire me fera oublier ou te feras pardonner.
Je ferme les yeux quelques instants dans l'espoir de retenir mes larmes mais malgré toutes les barrières que j'instaure, la douleur et la trahison que j'ai pu apercevoir sur son visage m'atteint au plus profond de la poitrine.
Des personnes s'approchent derrière nous et je dégaine de nouveau mon arme que j'avais rangé, je l'abaisse une fois que j'ai reconnu Ryan et le reste de l'équipe.
— Nathan...
Mais il se contente de partir les rejoindre sans m'adresser un autre mot. Et je n'ai plus qu'à retourner vers Lizzie et Mike.
Ce dernier presse un gros coton sur son nez contusionné. J'ai la rage contre lui, je serre les dents et lui demande tout de même comment il va.
— Comme quelqu'un qui vient de se faire peter la gueule, répond-t-il de son air blasé.
— Mais putain aussi, si tu n'avais rien dit !, j'explose finalement.
Il y a tellement de choses dont nous n'avons pas encore pu discuter, Harry qui me colle aux baskets, Nathan était la dernière personne qui avait besoin de me détester.
Il se remet sur ses pieds, me dépassant d'une tête et je suis alors forcée de lever le menton pour le regarder. Tout ce que je vois c'est l'ancien Mike. Le Mike qui me haïssait pour avoir rejoint leur cercle, le Mike que je ne supportais pas et qui ne ménageait pas ses réflexions.
— Je n'ai rien dit.
— Bien sûr que si !, je répète plus fort. Tu étais le seul au courant...
Ma phrase reste en suspens car il n'était pas le seul au courant. Lizzie l'était aussi.
Mes yeux divaguent sur le visage porcelaine de la brune à quelques mètres de nous.
Elle n'a pas besoin d'ouvrir la bouche pour que je sache que c'est bien elle. Son regard de marbre me dit tout ce que j'ai besoin de savoir.
Je pensais avoir été trahie quand j'ai appris qu'elle savait pour Harry, mais c'est un tout autre niveau de trahison que j'éprouve actuellement.
— Pourquoi ?, j'avoue tout doucement, comme vidée de toute énergie vitale.
Lizzie dégage une mèche de cheveux qui retombait sur son épaule et déclare d'un ton neutre :
— Parce qu'il méritait de savoir.
— Mais ce n'était pas à toi d'en décider, rétorque Mike, s'avançant d'un pas décidé vers elle.
Elle ne recule pourtant pas et confronte son regard dur.
— Tu n'étais pas concernée.
Un rire narquois s'échappe d'entre ses fines lèvres. Un rire dont je décèle également la douleur qui s'y cache.
— Évidemment que si. Tu as toujours été si aveugle Mike. Parfait pour deviner toutes les intentions des gens avant même qu'ils n'ouvrent la bouche et pourtant incapable de voir ce qu'il y a sous tes yeux.
Elle pose ensuite ses iris sur moi :
— J'ai su à l'instant où tu as posé ton regard sur Audace, les sentiments qui en découleraient. Tu savais pertinemment qu'elle était avec Nathan et pourtant tu as quand même décidé de foncer dans le tas. Et je devais faire quoi ? Rester les bras croisés et vous regardez vous en tirez avec votre mensonge, quand c'est mon cœur et celui de Nathan que l'on écrase ?
Mes épaules se détendent et bientôt la colère se dissipe pour faire place à la culpabilité.
— Ton cœur ?, bafouille Mike, peinant à comprendre. Mais tu es avec Greg.
— Mike, soupire-t-elle. Greg est mon ami.
Le brun lui offre un sourire narquois, comme s'il pensait tout savoir. Néanmoins, quand il remarque qu'elle est réellement sérieuse, il retombe.
— Pourquoi ne me l'as-tu pas dit plutôt ?
— Est-ce que ça aurait changé quelque chose ?
Sa réponse se laisse désirer et pendant un instant, je voudrais disparaître et leur laisser ce moment intime rien qu'à eux.
Je m'en veux de ne pas avoir pu déceler les sentiments qu'elle avait à son égard plus tôt. Je me suis immiscée dans ce groupe et j'y ai créé un tas de soucis.
Perdue dans mes pensées, je regarde distraitement là où Nathan est parti.
Toute ma vie était déjà en vrac, mais le perdre de cette façon alors que je venais seulement de le retrouver, ça risque d'être l'étape actuelle la plus dure à traverser. Je ne me vois pas continuer cette rébellion sans son aide.
Alexia apparaît là où Nathan et moi nous tenions, il y a de ça un quart d'heure. La même tablette dans les mains que lors de notre arrivée.
— Vous avez rencontré des soucis ?, s'enquiet-elle en dévisageant Mike.
— Non, j'interviens, un groupe de soldats nous est tombé dessus mais nous avons récupéré ces deux soldats.
Un peu comme Alexia, je redécouvre la présence des deux hommes qui n'ont pas loupé une seule miette de la scène précédente.
— Ça marche, retournons à la base. Avec tout ce qui nous est arrivé, on a en fait assez. Il faut aussi soigner ton nez, Mike.
Je prends le volant du pickup et mon acolyte blessé s'assoit du côté passager, un mouchoir de sang toujours pressé sur son visage. Les filles s'installent derrière avec les deux résistants et je démarre le véhicule.
Le silence quelque peu lourd me gêne désespérément alors je décide d'engager la conversation avec la seule personne neutre de la voiture :
— Vous avez subi des attaques ?
Elle hoche de la tête en m'indiquant sa nuque blessée. Une égratignure certes mais qu'elle a dû ramasser en se faisant traîner à même le sol.
— Une quinzaine de soldats ont déboulé d'une rue et à découvert les combats n'ont pas été très jolis. Mikhaïl a été le plus amoché mais pour sa défense, ils étaient quatre sur lui. Ryan et Nathan ont pris le premier rapatriement avec lui.
Le brun à côté de moi s'esclaffe avec son nez bouché. Tout le monde dans l'habitacle sait à quel point Ryan et Nathan ne s'étendent pas à merveille, c'est encore pire avec Mike.
Le reste du chemin n'est pas plus bavard et je me concentre sur la route. Ma watchphone m'indique qu'il est à peine dix heure et pourtant avec le voyage de hier j'ai l'impression d'avoir déjà vécu la plus longue journée de ma vie.
Et elle ne fait que débuter.
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Bonjour, bonsoir (il est un peu tard...)
Je comptais prendre pas mal d'avance avant de vous republier des chapitres mais j'ai reçu un dm très menaçant 😭😭😭 (c'est fo tout ce qu'elle disait était adorable🥺)
Voici donc la suite !
Je vous avez laissé sur une fin assez mystérieuse 😭 malheureusement j'ai bien peur de vous laissez de nouveau sur une fin frustrante 😭😩
Je n'abandonne pas l'écriture promis, je prends juste mon temps pour être le plus cohérente et réaliste possible !!❤️
A bientôt ❤️
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