Chapitre 28: Désillusion
En fin de journée, Yeva était dans sa cuisine. Elle déposait sur le comptoir des ingrédients, qui lui permettait de faire sa boisson anti-stress fait maison, et quoi de mieux qu'une boisson estivale, qui lui ferait oublier le plan foireux des garçons pour rafistoler la relation amicale entre Kiara et Sarah ? C'est Pope, qui lui en parlât lorsqu'ils se dirigeaient vers la Volkswagen quand Kiara s'était éloignée d'eux. Ainsi, sur le plan de travail, on y retrouvait des morceaux en cube de la pastèque, un concombre, un bol d'eau, des feuilles de menthe, un citron vert. Elle cherchait son mixeur, qu'elle trouvât dans le placard à côté de son frigo.
Elle le sortit, le brancha sur l'îlot centrale de la cuisine et commença sa préparation. Yeva piqua un morceau de cube de pastèque qu'elle glissa avidement dans sa bouche. Le goût sucré et rafraîchissant de la pastèque envahissait sa bouche et elle ferma les yeux quelques secondes pour mieux apprécier la saveur de la pastèque. Ensuite, rouvrant les yeux, la jeune fille commença à mettre dans son mixeur, les ingrédients les uns après les autres, en commençant par les cubes de pastèque et le concombre. Elle suivit mentalement sa recette et le bruit du mixeur résonna dans la cuisine.
Yeva était, une fois de plus, seule dans sa demeure. Quand elle était rentrée en compagnie de John B, Pope et JJ, elle avait remarqué l'absence de la Rubicon de son grand-frère. Alors, elle avait invitée les garçons à rentrer, mais ceux-ci avaient refuser l'offre. C'est à ce moment-là, qu'ils lui ont révélé ce qu'ils comptaient faire pour Sarah et Kiara. Elle les avait traité d'imbécile-heureux avant de rentrer en rigolant dans sa demeure, montrant que son « insulte » était à prendre avec quelques pincettes et empli d'affection. Elle se souvient avoir entendu le rire de Pope et senti le regard brûlant de JJ dans son dos.
Une fois qu'elle remarqua que son mélange était passé à un état liquide et légèrement mousseux, elle arrêta le mixeur. Elle ouvrit le couvercle et la senteur de sa boisson parvint jusqu'à ses narines. Yeva sourit et se retourna pour prendre un verre. Elle ouvrit le placard, prit le verre et le ferma avant de se retourner. Elle cria de surprise et lâcha le verre sur le sol quand elle vit son grand-frère, planté de l'autre côté du comptoir, qui l'observait.
Le bruit fracassant du verre qui tomba sur le sol retentit dans les oreilles de Yeva et de Topper. Yeva grimaça en sentant un morceau de verre frôler le dos de son pied et la marquée d'une fine coulure de sang. Elle se baissa et commença à ramasser les débris de verre.
—Bon sang ! TOPPER! Tu m'as fait une de ses peurs ! s'exclama-t-elle en se reprenant.
Topper ne disait rien et Yeva fronça les sourcils avant de relever les yeux pour voir que Topper était à présent à l'extrémité du comptoir et s'apprêtait à se baisser pour l'aider. Que se passait-il chez son grand-frère ? Il agissait bizarrement, mais vraiment bizarrement.
Plongée dans ses pensées, elle se coupa une fois de plus par mégarde en voulant ramasser un morceau de verre avant son grand-frère et elle amena rapidement son index dans sa bouche.
—Mince...se dit-elle en suçotant son doigt.
Agenouillée, elle surveillait du coin de son œil droit le comportement plus qu'étrangement silencieux de son grand-frère.
—Qu'est-ce qui se passe, Topper ? demanda-t-elle, finalement.
—Tu crois que c'est vraiment fini entre moi et Sarah ? demanda-t-il, après un moment de silence et d'hésitation.
Yeva haussa un sourcil et se retourna pour se mettre dans le champ périphérique de son grand-frère.
—Écoute, je ne sais pas trop ce qui te passe par la tête, mais je pense que Sarah et Ward ont été clair avec toi, non ?
—Je ne sais pas...je me dis que d'un côté, j'ai une chance de me rattraper. Tu ne crois pas, Eva ?
—Je...
—Dis-le-moi, tu crois que j'ai une chance avec Sarah ?
—Ce n'est pas à moi de—
—Eve? Qu'est-ce que Sarah t'a dit ?
Yeva fronça les sourcils en voyant que son grand-frère lui avait coupée la parole et empoignée son poignet droit, serrant fortement sa prise à chaque mots de sa phrase à la fois perdue et empli de jalousie envers John B et Sarah. Yeva essayait de se débattre en agitant son bras droit, mais plus elle se débattait, plus son expression changeait de l'incompréhension, à la peur et de la peur à la colère.
—Arrête, Topper ! Tu me fais mal !
La voix beuglante de Yeva fit sursauter Topper et il déserra son emprise sur son poignet. La jeune fille observa son grand-frère avec hargne et recula de quelques pas en le voyant se rapprocher d'elle.
—Ne t'approche pas, lui dit-elle d'une voix froide en le pointant de sa main droite.
—Eva...Je suis désolée...Je...Je ne sais pas ce qu'il m'a pris...Euh, j'étais dans un état second...Sarah m'a secouée. Ok?
—Ce n'est pas une raison d'utiliser de la violence, cracha Yeva d'une voix sèche.
Elle fixait son grand-frère. Il avait une expression peinée et semblait être dans un état second comme déboussolé. Après tout, il a vécu ce qu'elle avait elle-même vécue avec Kelce lors de la soirée d'OBX. Elle amena sa main à son cou, en y repensant. Elle déglutit et elle fixa les bouts de verre au sol avant de voir l'heure sur l'horloge derrière l'épaule gauche de Topper. Elle passa sa main gauche dans sa chevelure pour l'ébouriffer et souffla.
—Je vais aller soigner ma coupure et aller me coucher. Je te laisse ramasser le reste du verre casser, dit-elle en se levant.
Elle prit, toutefois, un nouveau verre pour verser sa mixture dedans et monta les escaliers laissant Topper, dans ses propres pensées et plongée dans la demi-obscurité qu'elle avait laissée dans la cuisine. Elle ouvrit la porte de la salle de bain, alluma la pièce et la lumière artificielle l'éblouie. Elle ferma les yeux et les papillonna pour s'adapter à la vive lumière de la pièce. Elle souffla et but une gorgée de sa boisson anti-stress, laissant le liquide rafraîchir son œsophage. Elle fixa l'horizon qu'elle pu voir à travers la petite fenêtre de la salle de bain, au-dessus du bain au fond de la pièce.
La fenêtre donnait une vue imprenable sur le territoire des Kooks en début de nuit. Elle soupira en repensa à ce que John B, Pope et JJ comptaient faire pour réconcilier Kiara et Sarah. C'était improbable que cela marcherait, mais elle avait, quand même, confiance bizarrement même si rien que d'y repenser la stressait parce que si cela ne fonctionnait pas, elle n'oserait imaginer le désastre des prochains événements pour leur chasse au trésor.
Elle finit par déposer son grand verre sur le comptoir du lavabo et ouvrit le placard où son reflet s'affichait sur le miroir de la porte du placard. Elle prit sa trousse de secours, ferma le placard brièvement, laissant le battant rebondir et elle ouvrit la trousse en s'asseyant sur le rebord de la baignoire. Elle humidifia ses lèvres et elle passa une mèche noire derrière son lobe d'oreille gauche avant de sentir une larme se déverser de son œil droit pour tomber sur sa cuisse.
Sa main se mit à trembloter quand elle prit les effets pour se soigner et elle fit tomber la boîte quand elle voulue la mettre sur le comptoir. Le contenu se déversa sur le sol carrelé blanc et elle se baissa, laissant pansement et crème sur le rebord de la baignoire. Yeva s'agenouilla et laissa le carrelage rencontrer ses genoux pour ramasser le contenu de sa trousse de secours. D'autres larmes surviennent et elle les laissa tomber sur le carrelage ou sur ses mains. Elle ne reconnaissait plus son grand-frère et elle laissa son esprit recenser ce qu'il venait de se passer se recalquer avec les discussions qu'elle avait eu avec Kiara. Ses pleures redoublèrent plus fortement et elle laissa son corps tressauter, se lâcher.
En montant les escaliers pour aller se coucher, Topper s'arrêta sur la dernière marche et la main sur la rambarde, il la serra lorsqu'il entendit les pleurs de sa jeune sœur. La mine déconfite et le cœur comprimé, il descendit de nouveau pour sortir précipitamment de la maison et démarrer sa Rubicon noire. Yeva entendit le vrombissement de la voiture de son grand-frère démarrer et elle pinça ses lèvres et ses resserra ses mains, voûtant son corps.
Elle ne comprenait pas les agissements de Topper envers ses nouveaux amis, mais surtout envers Sarah et John B. Elle ne le comprenait plus. Néanmoins, elle reconnaissait que la jalousie envenimait les décisions de Topper et l'éloignait d'elle, quitte à ce qu'il lui fasse du mal comme ce soir. Était-ce vraiment la jalousie qui avait conduit Topper à cette voie ? Était-ce Sarah, qui l'avait conduit à cet état second ? Était-ce l'influence de leur belle-mère ou celles de Kelce et Rafe sur Topper qui l'avait mené à ce désastre émotionnel ? Ces questions la submergeaient comme la discussion virulente et le bruit fracassant du verre contre le sol qui se répétaient inlassablement dans son esprit.
Elle finit par se relever et quitter la salle de bain, la laissant en bordel. Yeva laissa même son verre avec sa mixture verdâtre sur le comptoir du lavabo pour pouvoir se coucher sur son lit, l'estomac nouer et la gorge asséchée.
Elle se laissa submergée et emportée par Morphée sans discontinuité, se laissant mettre en « off ».
Le bruit d'un klaxon la réveilla. Elle geint et la jeune fille se redressa lentement, épuisée et patraque. La tête déboussolée, la jeune fille balaya sa chambre plongée dans le noir et fronça les sourcils en entendant de nouveau le klaxon. Combien d'heure avait passé depuis qu'elle s'était assoupie ? Elle amena ses yeux vers la fenêtre, qui donnait vue sur la plage et elle haussa un sourcil en voyant qu'il faisait noir à l'extérieur.
Qui était-ce à cette heure ? Le klaxon retentit à nouveau. Elle décida de se lever, rabattant sur le côté ses draps pour sortir du lit. Elle ébouriffa ses cheveux noirs et la jeune fille sorti de sa chambre pour descendre les escaliers en baillant. Elle se dirigea vers la porte et entendit frapper dans un bruit assourdissant et incessant.
—J'arrive ! J'arrive !
Sa voix résonna dans la demeure familiale des Thornton sans qu'une autre voix ne lui réponde. Devant la porte, elle l'ouvrit et vit la Volkswagen de John B, celui-ci ayant ouvert la fenêtre et dépasser sa tête de la fenêtre pour la regarder, il la salua en souriant. Et Yeva vit JJ se replacer dans la Volkswagen de John B en laissant afficher un sourire satisfait sur son visage et elle sut, que les bruits assourdissants qu'elle entendait provenait de ses mains tapant contre la carrosserie du combi de John B.
—EVA ! Tu viens ? On y va !
Frigorifiée, elle se frictionna les bras et regarda derrière elle. Son regard balaya le salon plongé dans l'obscurité et éclairé par seulement les reflets de la lune. Elle finit par marcher vers la Volkswagen et elle fronça les sourcils devant l'engouement de John B. La portière s'ouvrit, laissant voir Pope et JJ lui sourire.
—Si mademoiselle veut bien monter, une place de choix est prévue pour elle, annonça JJ.
Yeva haussa un sourcil et laissa son regarda suivre les mouvements des mains de JJ à l'intérieur du combi avant de regarder avec décontenance et étonnement Sarah et Kiara, assise l'une à côté de l'autre sur la banquette arrière.
—Sarah ? Kiara ? Alors, ça a marché ?
—Eh ouais, ma belle, affirma JJ.
—Mes plans fonctionnement toujours, Eva, intervint la voix confiante de John B.
—Alors, tu viens? Demanda Pope en lui souriant.
Surprise et revigorée par cette nouvelle, Yeva hocha positivement la tête et monta dans le combi avec l'aide de Pope. Elle s'installa derrière lui et à la droite de Sarah, son épaule rencontra la fine épaule de sa meilleure amie, qui lui souriait.
—Allons poursuivre cette chasse au trésor ! s'écria John B.
Tandis que les Pogues et les trois Kooks crièrent de joie, leurs voix criardes résonnant dans le combi, John B démarra de nouveau sa Volkswagen, la faisant déambuler dans le territoire des Kooks.
—Vous aviez tout ? demanda John B.
—Ouais, normalement ! Tu veux vérifier pour une troisième fois, John B? demanda JJ.
—Corde ?
—J'ai.
—Grappin ?
—Non, on n'a pas de grappin, on n'est pas dans Batman, John B.
—Poulie ?
—Là, oui.
—Vêtements sombres ? Lampes torches?
—Oui.
Plus John B énumérait la liste, plus JJ et Kiara confirmaient les demandes incessantes de John B en les montrant un à un dans le rétroviseur interne de la voiture pour que John B puisse, lui aussi, confirmer les réponses affirmatives de ses amis.
—Bien, super ! On a tout et on est prêt, clama-t-il.
—Allons-y, assura Kiara.
—C'est l'heure de devenir riches ! s'extasia JJ.
Pope et JJ ouvrirent les portières de la Volkswagen, alluma les lampes torches juste après. Dehors, John B les firent s'arrêter de marcher et les éclaira, un à un.
—Attendez une seconde...
Tout le monde se regardaient, intrigués par les futurs mots de John B.
—Je tiens à vous remercier. Sans déconner. Vous savez, ça me touche beaucoup que vous soyez tous là et que vous aviez enterré la hache de guerre.
—On sera toujours là, confirma Kiara en laissant un sourire sur son visage rassurant autant John B, que Yeva.
Celle-ci soupira de soulagement. Il semblerait vraiment que le plan de John B ait fonctionné. Yeva croisa le fin sourire de Sarah et celle-ci la ramena près d'elle pour la câliner. La chaleur des bras de Sarah réconforta la jeune fille à la chevelure d'ébène et son sourire s'amplifia lorsqu'elle croisa le regard rassurant de Kiara sur elle.
—C'est normal, John B, renchérit Pope.
—C'est bon, on a fini de s'autosucer ? demanda JJ en regardant un à un ses amis, on peut y aller?
—Allons chercher ce blé, déclara John B.
—De la beuh ? Je suis chaud pour rouler, ajouta JJ, excité.
—Du blé, JJ. Du blé, répéta inlassablement Pope.
—C'est parti pour le coup du siècle! renchérit Sarah.
—Si tu veux, pouffa Kiara.
Yeva laissa Kiara emportée Sarah pour marcher à ses côtés et la jeune fille resta en retrait tandis que sa lampe torche donnée par Pope, une fois de plus, éclairait les ombres de ses amis. Elle sursauta en sentant le frôlement de la corde sur sa peau et croisa le regard électrique de JJ.
—Pardon, ça t'a fait mal ? demanda JJ.
—Non, ça va...Juste un effleurement.
JJ hocha positivement la tête et il regarda ses amis, qui étaient parti droit devant rejoindre le terrain privée des Crain's.
—On ferait mieux de ne pas les distancer.
—T'a raison.
Ils se sourirent et marchèrent l'un à côté de l'autre. Ils avaient juste à marcher quelques centimètres, qui les séparait du mur ensevelie par des lierres et de la verdure, qu'ils avaient repérée y'a deux jours. Un à un, ils escaladèrent le mur et JJ fut le dernier à le traverser après Sarah et Yeva. Ensuite, ils marchèrent dans le jardin verdoyant de la maison des Crain's et l'histoire de la famille fit tressaillir le corps de Yeva. Toutefois, elle essaya de ne pas y penser quand JJ passa devant elle et qu'elle croisa le regard assuré du jeune homme blond, qu'elle perçut grâce au faisceau lumineux de sa lampe torche.
Ils s'arrêtèrent devant l'entrée principale de la maison des Crain et la scrutèrent de toute sa hauteur. Seulement, la lumière de l'entrée s'alluma d'un coup quand John B voulut faire un pas en avant. Ils reculèrent tous, surprit et paniqué, ils se cachèrent derrière un buisson à la va-vite, s'y retrouvant agglutiné les uns contre les autres. Ils scrutèrent et observèrent la maison d'un mauvais œil.
—Éteignez vos lampes! quémanda Kiara, en chuchotant et criant à faible volume.
Tout le monde réussit à fermer leur lumière sauf JJ, qui sous le coup de la panique et du stress, n'arrivait pas à l'éteindre. Yeva s'approcha de JJ tandis que Kiara et John B amplifiait la panique de JJ. Elle encercla les mains rugueuses et agitées de JJ dans les siennes, les entrechoquant et elle senti le regard de JJ, mais aussi des autres sur elle. En revanche, elle laissait son esprit et son regard uniquement concentré sur JJ, qui se stoppa net dans ses mouvements agités. Yeva poursuivit et prit la lampe torche des mains de JJ les éclairant tous deux par le faisceau lumineux qu'elle avait pointé en verticale avant d'appuyer sur le bouton pour l'éteindre, les plongeant dans l'obscurité.
Yeva retient seulement, au dernier moment, le regard indescriptible et perçant de JJ sur son visage tandis qu'elle entendit le « chut » prolongé de John B derrière elle.
—Elle a des détecteurs de mouvements, génial !
—On n'a qu'à...commença Yeva en essayant de trouver une solution à haute voix.
—On n'a qu'à avancer très lentement, non ? proposa JJ.
—Quoi ? interrompit Sarah.
—Ça ne marchera pas, JJ, déclara Kiara.
—Ce n'est pas comme ça que ça marche, affirma Pope.
—Et merde...
—Lançon un caillons dessus, non ?
—Bonne idée ! Indiquions à la meurtrière notre position, tu en as d'autres des superbes idées comme celle-ci John B? ironisa Kiara.
—Ben quoi ? Vous avez une meilleure idée peut-être ?
—Absolument, n'importe quoi ferait l'affaire sauf ça, assura Kiara.
—Hmmm...pourquoi pas créer une panne de courant ? proposa Yeva.
Tout le monde se tournèrent vers la jeune fille, qui déglutit en sentant plein de pairs de yeux se focaliser sur elle avant que la voix de Sarah ne se fasse entendre.
—C'est la meilleure idée que l'on a ! Il faut le couper, assura Sarah.
—Quoi ? Couper quoi ? demanda John B, peu certain de comprendre les idées
—Les lumières sont reliés au disjoncteur, John B. Si on coupe le disjoncteur, plus de lumière comme s'il y avait...
—Une panne de courant, termina Yeva en souriant timidement.
—Et où est-ce que le disjoncteur se trouve ? demanda Pope.
—Dans le boîtier, sous le porche de la maison, indiqua Sarah.
John B haussa un sourcil et Sarah senti les regards intrigués de ses amis hormis Kiara et Yeva.
—On jouait ici, à cache-cache, quand on était petits. Les plus courageux allaient jusqu'au porche. Du coup, je sais où est-ce qu'il se trouve.
—Non, non, tu ne peux pas y aller toute seule. C'est trop dangereux, ok ?
—Tu crois ça ?
—Crain découpe les gens en morceaux, l'aurais-tu oublié ? coupa JJ.
—Si elle découpe les gens en morceaux comme tu le dis, elle doit avoir au mins quatre-vingt cinq ans.
—Ouais, dans ces zones-là, confirma JJ.
—Elle ne peux plus vraiment bouger, dans ce cas. Elle est inoffensive.
—Vas-y, je viens avec toi.
—On attendra votre signal, avant d'y aller.
—Cool. Allons-y avant que le jour ne soit levé.
Kiara hocha la tête et parti en avant sans jeter un regard. Sarah allait la rejoindre, mais fut stoppé par John B.
—Hé, attend, dit-il en lui prenant le poignet d'une main.
Sarah se retourna et fixa John B, en haussant un sourcil.
—Faites gaffe, ok ?
—Ok.
Alors, que Sarah rejoignait Kiara, Yeva vit JJ empoigner fermement et délicatement le visage de Pope et il plongea son regard dans celui de Pope.
—Fait gaffe, murmura théâtralement JJ.
—Je serais vraiment prudent, assura Pope, se joignant dans le délire de JJ.
—Arrêtez ça ! siffla John B.
Yeva ne put s'empêcher de pouffer de rire faisant retourner les trois garçons vers elle. John B fronça les sourcils.
—Tu n'es pas allée avec Kiara et Sarah ? demanda John B.
—Non, je crois que je serais juste un boulet pour elles. Je préférais vous aider, plutôt.
Yeva se situait entre John B et JJ, son regard scrutant l'endroit ou doit se situer le porche d'un œil hagard, par-dessus l'épaule gauche de Pope.
—Quand Hollis a disparu, on a dit...
—Que tu dois la fermer! s'exclama Pope en se reculant et percuta Yeva, qui se retrouva à être assise sur le sol.
—Ah ! dit-elle en sentant la terre sur la paume de sa main droite, la faisant relever.
Elle grimaça tandis qu'elle vit les regards inquiets et curieux de ses camarades.
—Est-ce que ça va ? Pardon, Eva, je n'ai pas fait attention, lui dit Pope en se rapprochant d'elle.
—Ça va, je ne t'en veux pas Pope, tu n'as pas à t'en faire, mais...
—Mais quoi ? l'interrompit JJ, qui s'était lui aussi approcher près de la jeune fille pour l'aider, en cas de nécessité.
—Juste que...Tu peux m'aider à me relever, Pope ?
Pope jeta un coup d'œil aux deux autres et hocha positivement la tête. Il tendit sa main vers la jeune fille, qui resta neutre. Audacieuse sur le moment, Yeva leva la main et empoigna celle de Pope, qui évinça son expression détendu pour une autre plus déconfite, qui surprit les deux autres tandis qu'il tirait Yeva vers lui.
—Qu'est-ce qu'il y a, Pope ? s'enquit John B.
—Vengeance ! s'écria Yeva tout en chuchotant.
Éclairé légèrement par la lumière de la façade principale, John B et JJ purent voir le bras de Pope être majoritairement salie par la terre mélangée à de la boue. Pope grimaça en fixant sa main tandis que Yeva retient un pouffement de rire. JJ s'écarta, sachant la suite des événements et en constatant le regard changeant de Pope, qui scrutait Yeva avant de fixer son regard sur John B, qui avait amorcer un mouvement pour changer de position.
—Hé, hé, que pensez-vous faire-là ? Vous ne croyez, tout de même, pas que vous me laisseriez seul plein de boue?
—Non, Pope ! POPE !
Le jeune homme avait attrapé John B par le bras et avait commencée à étalé sur le visage la boue que Yeva lui avait donnée, puisque John B portait un gilet, il lui était difficile d'appliquer sa vengeance à son tour. Une fois, qu'il fut satisfait concernant John B, Pope se tourna vers JJ, qui reculait brusquement. Pope jeta un coup d'œil à Yeva, qui hocha la tête, joignant sa complicité à celle de Pope.
—Non! Non! Je sais ce que vous vous apprêtiez à faire, mais...
—Coince-le ! John B!
—Quoi?
—Désolé, mec, mais je ne te laisserais pas t'en sortir tout seul, cette fois!
Pendant que JJ était concentré sur Pope et Yeva, John B en avait profité pour se diriger dans le dos de son meilleur ami et sous l'encouragement de Pope, il encercla les mains de JJ dans les siennes tandis qu'avec l'aide de Yeva, Pope badigeonna de la boue sur le visage et les bras de JJ qui gigotait en grommelant.
—Putain! Je vais tous vous tuer !
—Je pensais que nous devions faire gaffe, non ? rappela Yeva.
—Ouf, coup de poignard dans le cœur, railla Pope à l'attention de JJ, qui haussa un sourcil.
Alors, que JJ gigotait encore sous l'emprise de John B, ce dernier le lâcha tandis qu'ils retenaient un souffle en remarquant les lumières à l'extérieur s'éteindre brusquement.
—Elles ont réussi, chuchota John B, satisfait des filles.
—C'est parti, on y va.
JJ passa devant, tout en enlevant d'un geste sec et léger la boue sur son visage, laissant celle sur ses bras dénudés paraître à la lueur de la lune. Il avait remonté l'un de ses nombreux foulards qu'il remonta sur son visage pour le cacher, laissant seulement ses yeux paraître avec ses cheveux blonds. Pope suivi le mouvement, Yeva à sa suite et John B fermait la marche. Ils se dirigeaient promptement vers le sous-sol de la maison, passant par le même chemin que leur dernière visite. JJ sauta la marche et déposa délicatement la corde sur le sol. Le puit était toujours visible devant eux. Entre-temps, ils avaient rallumé leur lampes torches une fois qu'ils s'étaient retrouvée devant la porte du sous-sol.
—Wow, c'est toujours aussi impressionnant, déclara Yeva, derrière JJ.
—Ouais. Impressionnant et excitant, déclara JJ en jetant un coup d'œil à la jeune fille qui hochait positivement de la tête.
—Tiens, aide-moi à m'éclairer.
JJ lui tendit sa lampe et Yeva la pris tandis que JJ s'était déjà penché pour récupérer la corde. À ce moment-là, Pope les dépassa tandis que John B, derrière eux, semblait sortir des éléments de son sac-à-dos. JJ tendit le bout de la corde à Pope et celui-ci la réceptionna.
—Je viens d'y penser, mais on est carrément dans C.H.U.D. À cent pour cent !
—De quoi il parle ? demanda John B en zyeutant Pope et Yeva.
Celle-ci haussa les épaules tandis qu'avec la lampe que JJ lui avait donné, elle éclairait la poutre avant de la rabaisser pour éclairer le sol afin que les garçons ne s'enfargent pas dans le plancher.
—Cannibalistic Humanoid Underground Dwellers. Quoi ? Vous n'aviez pas vu ce film ? s'étonna JJ.
—Je t'avouerais que je ne suis pas très film d'horreur, répondit Yeva.
—Hm, ça ne me dit rien. On ne voit pas le même catalogue, JJ.
—C'est un bon film, ça parle de cannibales qui vivent dans les égouts de New York, et...
—JJ, je crois que ce n'est pas le moment, ok ? annonça Yeva.
—Tu penses que c'est profond, Pope ? demanda John B.
JJ roula des yeux devant le peu de culture cinématographique que lui offre ses amis. Il fixa Yeva tandis que les paroles de celle-ci lui revenaient en tête.
—Alors, c'est quoi ton genre de film ? questionna-t-il.
—Aucun film de suspense, thrillers, comédie ou horreur. Le reste je suis partante.
—Wow, tu restreints tout le cinéma pour des films d'action, de fantastique et de science-fiction ?
—Hm, disant les choses comme ça, oui, confirma Yeva en haussant les épaules.
—Et ça ne tente pas un film plus sombre ?
—Non, j'ai horreur de ça.
L'humour subtile de Yeva fit rigoler JJ, toutefois, celle-ci ne semblait pas s'en rendre compte, puisqu'elle était concentrée sur John B et Pope, qui essayait de mesurer la profondeur du puit tout en mettant la corde à l'intérieur.
Ensuite, après avoir installé la poulie à la poutre au-dessus du puit et la corde dans celle-ci, John B enserra la corde autour de sa taille et s'infiltra dans le puit. Avant de descendre, il les fixa un à un.
—Ne me lâchez pas, d'accord ?
—Entendu, confirmaient les trois autres dans un commun accord.
Ainsi, Pope et JJ aidaient John B à descendre dans le puit. Quant à Yeva, elle regardait à l'entrée, inquiète.
—Hé, vous ne croyez pas que ça fait long pour que Kiara et Sarah reviennent ? demanda-t-elle, inquiète et en se tournant vers Pope et JJ.
Ceux-ci se regardèrent tout un maintenant le déroulement de la corde.
—Ouais, t'a raison. Elles doivent marcher, déclara JJ.
—Je vais aller voir.
—Non, attend !
—EVA!
Toutefois, Yeva n'entendît pas le refus de JJ mélangé à celui de Pope qu'elle s'était déjà éloignée.
—Merde, jura JJ.
—Les filles n'en font qu'à leur tête, déclara Pope.
—Si elles étaient présente, je ne te donnerais pas chair de ta peau, Pope, dit JJ en grommelant.
—Mais elles ne sont pas là, alors, je me permets de le dire. Et sinon...toi et Eva ?
—Quoi, moi et Eva ?
—On dirait que tu l'aimes bien ? Et on dirait qu'elle aussi.
—Hein ?
Surprit, il délaissa la corde, surprenant à la fois John B et Pope. JJ grimaça en rattrapant la corde.
—HÉ ! NE DÉLAISSEZ PAS LA CORDE!
La voix hurlante de John B les fit tressaillir et Pope jeta un coup d'œil à l'intérieur du puit.
—Ça va ! On gère !
—Désolé, mec ! Vengeance pour tout à l'heure ! cria JJ, à son tour tandis que le mot « mensonge » était écrit en grosses lettres imaginaires sur son visage.
—Sérieux ? hurla John B, signalant à JJ sa fureur.
JJ rigola faisant tressauter ses épaules et il vit Pope secouer sa tête négativement.
—Continuez, doucement ! cria John B, la peur étreignant son estomac.
—Ok, on va recommencer à dérouler ! Tient-toi prêt ! signala Pope.
Et c'est ce qu'ils firent. Quant à Sarah et Kiara, elles s'étaient cachées derrière un pan d'un mur interne de la maison. Elles entendaient des bruits étranges, qui amplifiaient leur stresse et nourrissaient leur peur tels que des craquements de bois signalant que la maison travaillait comme un bruit métallique et une voix aigrie parvenir à leurs oreilles.
—Léon, c'est toi ? Tu es revenu ? disait-elle froidement.
—Merde...c'est elle, chuchotait Sarah.
Kiara levait les yeux au plafond, la sueur dégoulinait de sa tempe. Elles se regardèrent, hésitant sur la démarche à suivre.
Pendant ce temps-là, Pope et JJ continuait à dérouler la corde sous les directives incessantes de John B. JJ jetait un coup d'œil à Pope et celui-ci croisa son regard. JJ sentait l'intérieur de ses mains s'effriter comme s'il craquait une allumette sur son grattoir à plusieurs reprises. Ses mains lui faisaient mal et son expression faciale changeait entre celle marqué par l'assurance à celle de la douleur. On pouvait voir des rides au-dessus de ses narines et de ses paupières supérieurs se marquer tandis que son corps était contracté par ses muscles, qui travaillaient, tendus à tirer la corde. Ses pieds râclaient le sol bitumeux de la cave sous la maison des Crain. Son dos était légèrement courbé vers l'arrière, puisqu'il se retrouvait dans une position mi-allongé et mi-assise. De plus, la corde encerclait son corps et une partie de son corps faisait office de deuxième poulie, marquant violement le bas de son dos, juste au-dessus de ses reins.
—Il reste plus que cinq mètres de corde, John B! Dis-moi que tu te rapproches du fond!
—Je n'en sais strictement rien ! Je te rappelle que c'est la première fois que je fais ça ! Je ne connais pas la profondeur des puits, moi ! Continuez à descendre plus de cordes!
Quant à Yeva, elle avait réussi à se faufiler jusqu'au perron et elle gravissait les marches tandis qu'elle entendait des cris effroyables à l'intérieur de la maison et des meubles se faire renverser. Cela la paralysa et lui rappelait leur intervention chez Lana, quand elle était en compagnie de JJ et John B. Elle y repensa, recalquant ce nouveau souvenir au moment présent et elle retient son souffle, les yeux écarquillés et laissa son corps trembler par la peur tout comme laisser la voix de JJ racontant l'histoire des Crain envahir son esprit, se calquant à son souvenir. Elle se retrouva de nouveau dans une crise de l'imagination créative pour une énième fois jusqu'à ce qu'elle entende une porte se claquer violement à l'intérieur de la maison et le cri de Sarah provenir de celle-ci.
—Kiara ! Suis-moi, cette porte mène au sous-sol !
Yeva se tendit et amena une main contre sa bouche lorsqu'elle vit la silhouette de Madame Crain se faufiler à l'extérieur d'une pièce dont elle venait de défoncer la porte avec un tisonnier. Alors, qu'elle recula par la peur qui lui faisait rater un battement de cœur et une respiration, le plancher du perron craqua sous son pied faisant retourner la silhouette devant Yeva. La jeune fille, paralysée, ne put juste voir Madame Crain s'approcher d'elle en la prenant pour son mari. Madame Crain plaqua Yeva contre la cabine électrique extérieur de la maison arrachant un gémissement de douleur à Yeva et Madame Crain plaqua son tisonnier contre le bras de Yeva, marquant la peau de celle-ci, qui amplifia sa plainte en sentant l'une des pointes du tisonnier commencer à pénétrer sa peau.
—Leon ? Il est trop tard, répétait Madame Crain.
Alors que Yeva tournait le regard vers l'intérieur de la maison en interceptant un mouvement dans son champ de vision, elle fronça les sourcils en voyant que c'était Kiara et Sarah, qui avaient rebroussé chemin en entendant le cri de la jeune fille, à mi-chemin du couloir qui aurait pu les sauvés.
Les trois jeunes filles se regardaient. Yeva était prisonnière des vieilles mains de Madame Crain, mais surtout celles froids et sanglantes du tisonnier, qui ne s'empêchait pas approfondir sa blessure à son bras gauche. Yeva secoua négativement la tête lorsqu'elle aperçu Kiara prendre un vase et le surélever de son perchoir pour s'apprêter à le lancer sur le plancher.
Kiara jeta un coup d'œil à Sarah et Yeva avant de lâcher le vase sans ménagement. Le vase de fleurs se fracassa sur le sol, laissant l'eau se dégouliner sur le plancher et l'imbiber d'humidité et les lys s'éparpiller sur le sol. Immédiatement, Madame Crain se retourna et fixa l'emplacement du pot de fleur.
—Hollis ? C'est toi ? Tu es rentrée, ma chérie ? Tu as trop tardé, je te punirais correctement. Je te l'ai déjà dit. Tu ne dois pas rester tard dehors.
Madame Crain retira le tisonnier d'un mouvement sec du bras de Yeva, qui retient un cri de douleur en plaquant sa main droite contre sa bouche et laissa quelques larmes perler ses yeux tandis qu'elle vit Kiara et Sarah redescendre vers le sous-sol tandis que Madame Crain pénétrait à nouveau à l'intérieur de sa demeure pour poursuivre Sarah et Kiara, celle-ci ayant sauvé la vie de Yeva.
Yeva sentit ses genoux ne plus tenir et se laissa glisser contre le mur, s'asseyant tandis qu'elle sentait du liquide dégouliner de son bras gauche. Tandis que Yeva essayait de reprendre contenance, Sarah et Kiara mettaient la panique et la pression chez les garçons. JJ croisait le regard effrayée de Kiara et Sarah, son propre regard impénétrable les toisait.
—Où est Eva ? Elle n'était pas aller vous retrouver ?
—Si, elle arrive, ne t'en fait pas, essaya de rassurer Sarah.
—Qu'est-ce que vous aviez fait ?
—Ce n'est pas le moment de nous disputer, JJ!
—FERME-LÀ ET OCCUPE-TOI DE LA CORDE ! Eva va bien.
La voix criarde de Kiara fit soupirer JJ avant qu'il ne reprenne la corde pour aider les autres à remonter John B, mais un sentiment d'angoisse lui créait un nœud dans l'estomac et ce, même si ses mains étaient ensanglantées et abîmé par le tiraillement de la corde, il ne pouvait s'empêcher de penser qu'à ce nœud d'angoisse.
Alors, qu'ils remontaient John B en tirant la corde vers eux, ils entendirent un bruit sourd et sec qui les firent sursauter et lâcher la corde. Quant à Yeva, elle l'entendît aussi et cela, lui glaça le sang. Elle déglutit et se releva précipitamment tout en tenant son bras gauche. Elle devait les aider. Ainsi, elle fit le chemin inverse qu'elle avait empruntée pour arriver jusqu'ici et elle écarquilla les yeux en voyant Madame Crain en bas des escaliers qu'avait emprunté Kiara et Sarah pour rejoindre les garçons tout comme JJ et Pope adosser contre un mur, Sarah et Kiara de l'autre. Elle se trouvait dans l'embrassure de la porte et elle croisa le regard effrayée et choquée de Kiara et Sarah. Kiara retenait son souffle tandis que Sarah secouait négativement la tête quand elle vit Yeva jeter des coups d'œil sur un pied de biche installé contre le mur. Yeva marchait délicatement et avec discrétion ver l'objet de sa convoitise.
—Tu crois qu'elle sait viser ? demanda Sarah avant qu'un nouveau tir survienne près de leur emplacement, la faisan sursauter.
—Non, il ne semblerait pas. Je crois qu'elle est aveugle.
Un nouveau tir se fit entendre et une balle se logea sur la poutre, sifflant près de l'oreille droite de Kiara, qui sentit son cœur battre plus rapidement. Elle se laissa emportée par Sarah, qui l'aidait à se relever et elles coururent vers Yeva, qui s'était mise à courir au troisième tir de coup de feu pour récupérer le pied de biche.
—Elle ne sait pas viser, mais elle sait entendre ! fit remarquer Sarah en chuchotant, une fois qu'elles s'agglutinèrent toutes trois derrière un canapé moisi.
Yeva le sentit et elle grimaça tout en se collant contre Kiara.
—Mais t'es folle! Qu'est-ce que tu étais en train de faire en nous rejoignant ? siffla Kiara.
—Et ce pied de biche ? Que comptes-tu faire avec ?
—Je ne sais pas...C'est pour nous défendre.
—Un pied de biche contre un fusil de chasse ? Ouais, excellente idée!
—Je n'en ai pas des meilleures régulièrement, Sarah, tu le sais aussi bien que moi.
—Arrêter de parler, vous deux, vous allez nous faire repérer, cracha Kiara en murmurant fortement pour stopper le début d'une dispute.
Madame Crain s'approchait dangereusement de leur position et Yeva sentait sa vue s'embrouiller tandis que sa blessure profonde à son bras gauche dégoulinait sur son bras et tâchait un côté du haut de Kiara, qui le sentit. Elle écarquilla les yeux en voyant la blessure provenir du bras de Yeva et allait pour lui parler tandis qu'elle entendit un nouveau coup de fusil retentir près de Pope et JJ. Les trois jeunes filles sentir leur corps se paralyser en entendant Pope crier sur JJ et vers elles tandis que Madame Crain, en lançant un dernier coup de fusil, se fit renverser par John B, qui entre-temps, était sorti du temps.
—Allez-y, les filles ! cria-t-il dans leur direction.
—Allez ! ALLEZ !
Sous les encouragement de John B et Kiara, Sarah et Yeva sortirent de leur cachette suivi de près par Kiara. Elles suivirent, alors toutes trois, la direction qu'avaient pris JJ et Pope. John B les suivit de loin. Ils s'élancèrent tout les cinq hors de la maison et escaladèrent de nouveau le muret avant de s'engouffrer dans le combi sous l'excitation, la peur et l'adrénaline laissant Madame Crain, seule, dans son sous-sol.
—Démarre, JJ ! DÉMARRE ! pressa Pope.
JJ s'éloigna de la demeure des Crain sans scrupule jusqu'à ce qu'ils virent John B courir derrière le combi en les interpellant. Sarah ouvrit la portière pendant que la bagnole roulait et John B réussit à monter à l'intérieur sous les encouragements de Kiara et Sarah. John B était recouvert de boue de la tête au pied et reprenait son souffle irrégulier avec peine, toujours sur le choc.
—Pourquoi vous êtes tous boueux comme ça ? demanda Kiara.
—Longue histoire, répondit Pope tandis que Sarah criait à JJ de rouler plus vite.
—Et toi, John B ? Tu vas bien ? Tu as été touché par Madame Crain? Demanda JJ.
—Non, ça va, je t'assure.
—Tu sais quoi ? Tu es dégueulasse ! On ne t'a pas mis autant de boue que ça, mais toi, tu l'as fait deux fois pire, n'est-ce pas Eva ? pouffa Pope.
—Tu schlingues, insurgea Kiara.
Sarah rigolait sous l'effervescence entre eux.
—Une page de l'histoire des Pogues se tournent ! cria JJ sous l'applaudissement de Kiara avant que celle-ci ne se tourne vers Pope.
En voyant le regard terne de son vis-à-vis, elle se tut.
—Kiara, c'est quoi ce sang sur ton t-shirt ?
—Quoi ? Tu as été touché ?
—Non, ce n'est pas le mien. Je l'saurais si c'était le mien, hein ?
Pope semblait hypnotiser, soudainement, par quelque chose ou quelqu'un, il tonna d'une voix calme tandis que Kiara observait la main de John B, qui tenait quelque chose entre celle-ci. Elle écarquilla les yeux tandis que John B esquissait un sourire.
—QUOI ? Ce que tu tiens dans ta main, John B...ce n'est pas ce que je crois, si ?
—Quoi? Ce n'est pas vrai ! renchérit Sarah en regardant John B, le sourire aux lèvres.
—On a réussi ! assura John B, amplifiant son sourire devant le regard pétillant de ses amis.
—Oh Mon dieu ! s'écria JJ
—On va être riche, ça veut dire ?
—Comme de vrais Kook ? s'emporta Pope.
—De vrais kooks ! De vrais Kooks ! De vrais kooks ! répéta inlassablement John B, Sarah, JJ et Kiara en compagnie de Pope, jusqu'à ce que celui-ci ne s'interrompt en n'entendant pas la voix de Yeva.
—Attendez ! Yeva! Quelque chose cloche avec Yeva ! Je ne l'entends pas.
—Eva ? l'appela Sarah, inquiète.
Kiara, John B et Sarah se retournèrent vers Pope, qui resta stoïque devant l'état de Yeva et ils suivirent le regard de Pope pour croiser le regard brumeux de Yeva. Quant à JJ, il regarda dans le rétroviseur interne pour sentir son sang se glacer à la vue de la blessure sur le bras droit de Yeva, qui se déversait sur la banquette arrière.
—JJ! REGARDE LA ROUTE ! cria Kiara
JJ reporta son regard sur la route et écarquilla les yeux en voyant une voiture venir vers eux en klaxonnant. Il tourna sèchement le volant sur la gauche et il souffla avant de sentir un pincement serrer sa gorge. Yeva était blessée et cela ne semblait pas être dans le positive.
L'excitation et la joie redescendit aussitôt.
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