Chapitre 9 - Répétitions

Depuis lundi, on répète sans relâche pour que tout soit parfait pour le spectacle.
Tous autant qu'on est à jouer, du petit qui a commencé la musique cette année au soliste aguerri, on a tous un peu le trac. On a envie que nos familles et nos amis passent un bon moment et soient fiers de nous.

De mon côté, mes morceaux sont calés. Henri me les a fait travailler encore et encore. Ils me sortent par les yeux tellement je les ai joués. Même mes compositions et ça, je croyais pas que ça pouvait arriver.
Avec mes potes, on a arrêté de faire les cons pendant le cours d'orchestre. C'est pour dire à quel point on veut pas faire de bourde samedi soir.
Je pense qu'on est au point.
On a une répétition générale demain soir. Et après-demain, c'est le grand soir.

Lucie est revenue en cours mercredi matin. Elle avait une tête à faire peur. On s'est vus pour finir notre devoir et je l'ai trouvée plus... Comment dire, plus détendue.
Elle ne répond toujours qu'à mes deux questions. Enfin, à celles qui ne la dérange pas. Ce qui est nouveau, c'est qu'elle commence à m'en poser. C'est plutôt pas mal que nos échanges n'aillent pas que dans un sens.

Je devrais être en train de bosser encore mon piano mais franchement, là, j'ai pas envie. Je prends ma guitare pour changer et je me mets à jouer quelques morceaux parmi certains que j'adore. C'est bien de reprendre les chansons des autres. J'aime chanter dessus. J'aime y mettre ma touche.
J'aimerais bien avoir un groupe, Raph, Louis et Antoine sont chauds. Mais on n'a pas envie de faire que des reprises. J'ai des compos en stock, je sais qu'Antoine aussi.
Mais faire de l'instrumental, c'est bien sympa mais ça ne nous suffit pas. Le mieux, ça serait d'avoir un chanteur ou une chanteuse. Qui sache écrire. Qui sache poser des paroles sur nos musiques. Et qui saurait assortir sa voix à la mienne.
Sauf que personne au conservatoire ne nous attire. Pourtant des chanteurs, y'en a plein.
Mais on doit être les vilains petits canards de l'école, on a l'impression qu'ils nous fuient. Il faut dire qu'ils y en a déjà plein qui ont des groupes.

J'attaque One de Metallica quand je reçois un sms de mes parents dans lequel ils me disent de manger sans eux et qu'ils rentreront tard.
Ils doivent être encore coincés dans une réunion qui n'en finit pas.
Je reprends mon morceau, je joue encore un moment et puis, je me pose devant la télé en mangeant.
Comme d'hab, il n'y a rien.
Alors je prends un bouquin et je me pose dans mon lit.

Mon réveil sonne. Je me suis même pas rendu compte que je m'étais endormi.
Mes parents sont déjà en train de déjeuner.
Je m'installe avec eux. On discute un peu et chacun part se préparer de son côté.
Je leur souhaite bonne journée et je file au bahut.

La matinée se passe.
Je n'ai pas vraiment hâte d'aller au conservatoire pour une fois alors je traîne un peu à la sortie. La perspective de passer tout mon après-midi et la soirée entière à jouer ne me réjouit pas plus que ça.
Et pourtant je l'aime mon instrument.

-    Ça ne va pas ? me demande Lucie.
-    Si. Tout va bien.
-    Alors pourquoi t'es encore là ?
-    J'ai juste moyen envie d'aller répéter. Mais une fois que j'y serai, ça ira. Tu viens demain ?
-    Non.
-    Allez, s'il te plaît.
-    Pourquoi tu tiens tant à ce que je vienne ?
-    Je sais pas en fait. J'ai envie, c'est tout.
-    On verra.
-    Ça veut dire que tu vas y réfléchir ?
-    Tu m'fais chier franchement. Arrêtes, sérieux. Tu ne risquerais que de me conforter dans ma première décision.
-    Bon, ok, j'me tais.

Je prends le chemin de la cité des arts. Et elle me suit.

-    Tu m'accompagnes ?
-    C'est sur mon chemin.
-    Ok.

Elle ne dit pas un mot sur le chemin. Alors, je me tais aussi. Une fois devant le bâtiment, elle part sans un mot.

L'après-midi passe plus vite que je ne l'aurais cru. Henri voit bien que j'en ai marre de toujours faire la même chose alors il me propose un nouveau truc à travailler. Quand je dis qu'il est parfait ce prof. Il me connaît par cœur.
La répétition générale se déroule plutôt bien. On est tous bien calés. Les petits sont vraiment mignons. Ils sont tellement concentrés, comme si leur vie dépendait de cet instant. Ça me rappelle des souvenirs. Je ne dis pas que je ne suis plus stressé avant de jouer mais ça change.
Vers 21h30, ils nous lâchent enfin.

Même si ça s'est mieux passé que ce que je pensais, je suis vanné.
Je rentre chez moi à deux à l'heure.
Une fois à l'appart, mes parents m'annoncent qu'ils m'ont attendu pour manger et que tout est prêt.
On se raconte nos journées et on regarde un dvd.
Une fois le film fini, je file dans ma chambre.
Je me rends compte que j'avais laissé mon portable en silencieux et que Marie m'a appelé plein de fois.
J'essaie de l'appeler mais elle ne répond pas. Je lui laisse un message.
J'espère juste qu'elle dort et qu'elle ne me fait pas la gueule. Ça lui ressemblerait bien.

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