CHAPITRE I-7 : Battle

Je mets le premier poulet dans le four quand Mélissa et Émile rejoignent le groupe. Ils sont rapidement mis avec la seule autre française, Héloïse, qui s'occupait de la tajine. Melissa a l'air d'aller beaucoup mieux et j'en suis rassurée, mais je me doute que ce n'est qu'apparence... Même si elle est une novice qui ne sait presque rien aux tueries, c'est évident que la moindre faiblesse c'est avoir une cible bien rouge sur la gueule qui dit "TUEZ MWAAAAA". Faites une voix un peu débile en lisant ça, s'il vous plait, c'est important à mon récit.

Ahem. Bref. Je sais pas trop quoi faire, maintenant que j'en ai fini avec le poulet. Faut attendre qu'il cuise et hop, on met en place une belle déco et c'est bon, le repas est prêt. Du coup, je regarde la bordel en face, avec Ismaïl qui retient comme il peut Văn Kim de tuer Kozma, qui n'a toujours rien fait. Mais au moins, les autres font de leur mieux. Fantôme propose même à Emile de couper les légumes à sa place.

Je ne sais pas trop quoi faire, maintenant. Genre, j'en ai fini avec mon poulet et mon curry, Isla s'occupe du riz qu'elle m'a demandé de tester – On est encore en plein Ramadan pour elle et Ife – et on a plus qu'a attendre. Et les autres en face refusent de l'aide. Et je pense que si je commence à critiquer les trucs comme Abel, je vais me prendre un truc en plein visage.

J'ai a peine le temps d'esquiver quelque chose qui venait à toute vitesse vers moi que le brouhaha se transforme en silence total. Mais quand je dis total, j'ai vraiment l'impression que personne ne respire. Je me retourne lentement pour voir le visage et la veste d'Abel Tulu couverte de farine, deux sacs à terre devant ses pieds. Impossible de lire son expression, alors que les regards des autres se tournent vers le... Ou plutôt les coupables.

« ... Quoi ? » le rouge monte aux joues de l'Ultime maquilleuse d'effets spéciaux. « Vous aussi ça vous énervait de l'entendre critiquer sans aider...

– Pour une fois que je suis d'accord avec l'une de mes joueuses !

– La ferme tête de tomate, tu aidais encore moins ! »

Ouais, bah en attendant, heureusement que j'ai de super réflexes car sinon ça aurait été dans MA gueule, la farine... Je sais pas qui entre Kozma et Eléanor est à l'origine de celui-là, mais une envie de vengeance me saisit.

Je fais un geste discret à Morgan qui, me voyant récupérer un des sacs de farine au pied du Critique, part immédiatement mettre la tajine à côté d'Eléanor en sécurité. Et dans le même vent , il met l'autre aussi en sécurité. On apprécie toujours une personne prévoyante, pas vrai ?

Le silence se fait de nouveau maître quand j'envoie de la farine dans les cheveux des deux Ultimes, qui se tournent vers moi avec un air choqué qui n'est pas pour me déplaire. Vengeance !

Un rire se fait entendre à ma droite, et alors que je regarde Emile, je me reçois de la farine dans les cheveux. Ca va être une horreur à nettoyer mais je suppose que je le mérite quand je vois Isla rire comme une gamine à ma droite.

Je suppose que ça n'étonnera personne si je dis que ça a très vite dégénéré en bataille de farine géante, hein ?

J'ai vu Héloïse et Eléanor se cacher derrière un des plans de travail, alors naturellement j'ai fais pareil. Monokuma est apparu de nul part, nous... Observant simplement, même si Emile se cache derrière lui en riant, comptant ce que je suppose être des points avec lui.

Morgan et Génésis m'ont rejointe derrière le plan de travail, le visage blanchit par la farine. Enfin, je dois pas être beaucoup mieux, hein ? Je vais sans doute passer une bonne partie de ma nuit à prendre soin de mes cheveux, ce soir. Mais pas grave, pour le moment, je célèbre une balle de farine qui a réussit à atteindre en plein torse Văn Kim !!

Je claque mes mains avec celles de Morgan et Génésis, une sorte d'alliance formée entre nous trois. Et je rigole encore plus quand Morgan se prend une boule en plein visage, l'air un peu perdu.

Je me déplace vers un autre plan de travail discrètement tel Solid Snake, avant d'envoyer de la farine dans le dos d'Isla et Mélissa. J'ai presque mal au ventre à force de rire, et tout le monde à l'air plus ou moins dans le même état. Même Abel sourit, écrasant une poignée de farine sur la veste à paillettes de Kozma, sans doute par vengeance.

Je reprends ma respiration quand Monokuma annonce la fin de la partie. Tout le monde se calme presque immédiatement, personne ne veut énerver son tortionnaire. Mais, plutôt que de nous hurler dessus, il se contente de nous pointer un placard et nous demander de nettoyer...

Ça fait sens.

On se dépêche tous, certains prenant des aspirateurs, d'autres des chiffons ou de quoi nettoyer les vêtements de tout le monde. Je suis bien contente de ne pas avoir prit mon sac pour cuisiner, et qu'il est posé bien tranquille dans un coin.

Tout le monde rigole et parle alors qu'on nettoie, et même Kozma aide. Coup d'aspirateur à droite, chiffon a gauche, si c'est pas beau de voir autant de cohésion dans un groupe.

Au final, Monokuma est toujours là alors qu'on finit de préparer les tajines et qu'on se prépare à manger. Enfin, il nous autorise à attendre le coucher du soleil pour partager le moment avec Ife et Isla. C'est... Bizarrement sympa de sa part.

« Bien. » sa voix fait taire toutes discussions alors qu'il est toujours là. Et je ne peut m'empêcher de craindre l'annonce du mobile. « Votre camarade Emile m'a demandé de compter des points, pour votre bataille de plus tôt. Avez-vous créé des équipes lors de ce combat ?

– Ouais !! Morgan, Sam et moi !

– On avait le droit ?! Fallait le dire !

– Du calme. Cette bataille ne donne aucun bonus aux vainqueurs ou malus aux perdants. »

Mon groupe arrive en premier. Même si individuellement, c'est Eléanor qui a tout dominé. Je ne suis que septième, pas vraiment honteux mais bon. Et le dernier est Fantôme, qui a cependant été aussi touché le moins, d'après Monokuma.

Eléanor célèbre sa victoire solo, et les repas sont terminés dans la joie et la bonne humeur. Je suis dans les premiers à partir avec Héloïse et Văn Kim. Ce qui signifie le début officiel du couvre-feu pour nous trois.

Heureusement je ne compte pas aller autre part que ma chambre. Comme je l'ai dis, j'ai mes cheveux ! Et si mes vêtements sont maintenant en bon état, c'est pas dit pour mes cheveux...

Ça ne m'empêche pas de sourire quand je me regarde dans le miroir. Ce fut... Une bonne journée. Et même Mélissa avait l'air de sourire, au repas. Donc, charlotte sur les cheveux, je me plonge dans mes draps.

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