Chapitre 5: Soif de carnage (Partie 4)

Cette fois, ce fut Dark qui capta les regards de toute la salle, avec une révélation qui choqua même Athéna.

– D'ordinaire, il est impossible d'enfermer un être aussi puissant sans utiliser une grande puissance. Même les moins résistantes des prisons ont demandé les efforts communs de dizaines de dieux et autres créatures aussi puissantes. Cependant, jusqu'à présent, tout les êtres enfermés ainsi se débattaient. Mais si la cible est volontaire...

– Tu veux qu'on t'enferme dans une de ces prisons pour qu'on t'en sorte à nouveau ? hurla Zac. Mais pourquoi ?

– Parce qu'on peut alors brider ses pouvoirs, résuma Mélodie. En plus, ça nous permettra de contrôler le flux des ténèbres dans ton corps, n'est ce pas ?

– Je vois que tu as tout compris. Cependant, ces deux rituels prennent un peu de temps à réaliser. Même si je suis volontaire, préparer ma prison nous demandera quelques heures, et le pacte ne pourra pas être passé avant que six heures se soient écoulées depuis mon emprisonnement.

– Alors nous devrons régler ce qui se passe ici avant de commencer ces rituels... marmonna Jaws. Bon, ben, dans ce cas, je vais aller prévenir mes hommes que nous allons passer à l'attaque dans très peu de temps. Plus vite on sauve vos copines, plus vite on trouve ce que les vampires et loups-garous recherchent...

– Et plus vite on peut mettre un point final à toute cette histoire ! conclut Mel.

– Laissez moi quand même le temps de prendre une douche... grommela le ténébreux.

***

Les heures passèrent. La ville fut étonnement calme, comme si une tempête se préparait. Cependant, les hommes de Fléau n'avaient pas le temps de s'en rendre compte.

Abandonnés par leur chef, ils étaient perdus, ne sachant quoi faire.

– Vous croyez qu'il nous a abandonnés ?

– Racontes pas n'importe quoi ! Il ne se barrerait pas comme ça, surtout sans les otages !

– Il avait l'air de pas mal s'en moquer...

– Et alors ? Il est peut être cruel, il ne nous laisserait pas tomber comme ça ! Pas vrai ?

Leur discussion fut interrompue par des ricanements. Sophie appréciait de les voir geindre ainsi, et décida qu'elle s'était tue assez longtemps.

– Ben alors ? On panique ? Votre petit chef tant craint et respecté s'éclipse, et vous découvrez que vous n'êtes que des pions pour lui ? Vous me faites bien rire !

– Arrêtes, Sophie... l'implora Lucie. Ne les provoques pas...

Un de leurs gardes s'approcha d'elles et les dévisagea avec mépris.

– Bouclez là bande de connes ! Au cas où vous ne l'auriez pas encore capté, vous êtes nos prisonnières, alors arrêtez de faire les malines !

– Au cas où vous ne l'auriez pas encore remarqué, Fléau a compris que le vent a tourné et a été assez malin pour s'enfuir... Je ne sais pas exactement ce qui se passe dehors, mais je pense que certains d'entre vous ont ressenti cette obscurité plus tôt dans la journée, et je sais exactement qui l'a dégagé ! Alors, un conseil, détachez nous maintenant, et nos potes ne vous feront pas trop...

Un coup de pied au ventre du médecin lui coupa le souffle sous le regard horrifié de Lucie.

– Mais tu vas la boucler, oui ? Comme si tes petits copains pouvaient te sortir de ce pétrin ! Ici et maintenant, il n'y a que nous, alors soit intelligente et ferme là !

Sophie commença à rire et se redressa.

– On t'a déjà dit que tu frappais comme une petite fille ?

Hors de lui, le bourreau déferla toute sa rage sur elle.

– Pitié, arrêtez ! implora Lucie.

Une fois calmé, il se détourna du corps sanglant et couvert de bleus de Sophie qui continuait de rire.

– Bordel, mais qu'est ce qu'elle a cette tarée ? Elle en redemande encore ?

Soudain, des coups sourds retentirent dans toute la demeure. Tous se tournèrent dans la direction où se trouvait la porte d'entrée, à l'autre bout du manoir.

– Je crois que vous avez de la visite... ricana Sophie qui avait senti les invités arriver.

***

Dans le hall d'entrée, les autres membres de la bande à Fléau fixèrent la porte.

– Quelqu'un a commandé une pizza ? demanda l'un d'eux.

– Tu sais ce que le boss a dit à ce sujet: le premier qu'il surprend en train de se faire livrer quoi que ce soit ici aura affaire à lui...

– Ben alors, qui est derrière la porte ?

Les coups retentirent à nouveau.

– Va voir qui est là, on ne sait jamais !

Le volontaire désigné d'office s'approcha de l'entrée et posa la main sur la poignée. La porte fut arrachée de ses gonds et s'encastra dans le mur opposé, entraînant plusieurs personnes dans son parcours. Encore choqués, les survivants fixèrent les rayons de lumière qui rentraient par l'ouverture nouvellement créée et y discernèrent des ombres.

– Mais bordel, pour qui vous vous prenez ? Vous savez à qui vous vous prenez ?

L'homme qui venait de prendre la parole fut soudain propulsé en arrière lorsqu'une masse obscure se jeta sur lui. Étendue sur le sol, la pauvre victime se retrouva nez à nez avec un sourire qui lui glaça le sang.

– Crois moi, c'est vous qui allez comprendre dans quel enfer vous avez mit les pieds !

L'assaut fut lancé. Les jambes des sbires de Fléau se figèrent, les empêchant d'éviter la charge de trois colosses, un d'entre eux de métal, un autre aux membres monstrueux, et le dernier faisant des moulinets avec un marteau de guerre titanesque. Des tireurs placés en hauteur se préparèrent à ouvrir le feu, mais furent abattus un par un avec une rapidité déconcertante par un seul homme. Certains tentèrent de fuir, mais il furent fauchés par un homme sur une planche volante et un femme en armure qui créa une véritable déflagration secouant tout le bâtiment.

Une jeune femme s'avança alors, marchant entre les corps agonisants des victimes de ses hommes.

– Les gars, ne leur faîtes pas de cadeaux ! Je me moque que le manoir entier soit rasé, notre priorité est de trouver Lucie et Sophie, alors écrasez tout le reste !

– Bien reçu ! répondirent ils en cœur.

***

Les ordres ayant étés donnés, l'équipage de l'Aube Argentée se lança dans une véritable chasse à l'homme. Aucun recoin ne fut épargné, chaque proie étant débusquée sans mal.

– Moi qui m'attendais à un véritable combat, je suis déçu ! soupira Dark.

– Dark, par ici !

Il s'arrêta dans sa course, puis fixa une porte fermée d'où il entendait des bruits étouffés. Ayant reconnu la voix qui l'avait appelé, il enfonça la porte et s'immobilisa.

Pris de panique, la plupart des occupants de la pièce braquèrent leurs armes sur lui. Les deux autres furent une petite fille qui sembla ravie de le voir, et...

Et merde... pensa Dark en voyant dans quel état était Sophie.

– Ne t'inquiètes pas, dit-elle en se redressant péniblement, ce n'est rien. Il suffit que je récupère mon matériel et...

– Ouvrez le feu !

Les balles déferlèrent sur Dark, lui passant au travers. Ne bougeant pas d'un pouce, il attendit qu'ils furent à cours de balles. Si les hommes de Fléau étaient effrayés, c'était aussi le cas de leurs prisonnières. Heureuses de le voir un instant plus tôt, elles le fixèrent avec terreur en percevant les changements qui s'opéraient peu à peu en lui.

– Bordel, mais c'est quoi ce monstre ? hurla quelqu'un.

Dark se matérialisa soudain devant lui, et agrippa sa tête avec une main griffue obscure. Tous se figèrent en voyant le sang éclabousser la pièce quand il serra son poing. Tandis que la dépouille sans vie s'écroulait sur le sol, Dark leur adressait un large sourire impitoyable.

– Ce monstre, c'est le pire cauchemar du diable lui même !

***

Dans le hall, le reste de l'équipage s'était réuni.

– Vous les avez trouvées ? demanda Mélodie.

– Pas encore, répondit Zac, mais nous n'avons pas encore fouillé chaque endroit...

– Et puis, Dark n'est pas encore revenu, rappela Lisa, alors rien ne nous dit qu'il ne les a pas déjà retrouvées !

– Tu as raison, mais juste au cas où...

– Mel !

Interpellés par une voix qu'ils connaissaient, ils se retournèrent pour apercevoir Lucie qui s'approchait.

– Lucie, enfin ! s'écria Mélodie. Tu n'imagines pas combien on est contents de te voir ! Où est Sophie ?

– Juste là...

Dans l'encadrement d'une porte se tenait Sophie, s'appuyant aux murs pour rester debout.

– Mais qu'est ce qui t'es arrivé ? hurla Zac en courant vers elle. Ce sont les hommes de Fléau qui t'ont fait ça ?

– Oui, mais ce n'est pas aussi grave que ça en a l'air... J'ai essayé de le dire à Dark, mais...

Elle se tut quand elle vit les regards de ses compagnons.

– Oh non...

– Vous croyez que...

– À l'heure actuelle, il ne serait pas trop difficile de le faire sombrer, alors là...

– Quelqu'un pourrait m'expliquer ce qui se passe avec Dark ? implora Sophie. Il a soudainement changé et a commencé à tuer tout le monde sans exception !

– On t'expliquera plus tard ! Pour le moment, il faut qu'on le retrouve au plus vite !

– Ce n'était pas lui, pas vrai ?

L'équipage entier fixa Lucie. Les larmes coulaient sur son visage, mais elle se forçait à sourire.

– Ça ne pouvait pas être lui, c'est impossible... Il est parfois un peu brutal et n'en fait qu'à sa tête, mais il est gentil en fait, il ne pourrait jamais...

– Je ne pourrai jamais quoi, Lucie ?

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