Chapitre 16

— Bonjour.
— Bonjour, Miss. Bien dormi ?
— Comme un loir, répondit Hermione avec un sourire. Ce matelas n'a tellement rien à voir avec celui que j'avais... avant, dit-elle.

Lucius ne répondit rien. Sedia déposa le petit-déjeuner devant Hermione qui la remercia, puis l'Elfe de Maison s'éclipsa.

— Qu'allez-vous faire, aujourd'hui ? demanda alors Lucius.
— Je ne sais pas encore, mais hier soir, je songeais à retourner à Poudlard, histoire de revoir le professeur McGonagall...
— Oui, vous ne l'avez pas vue depuis longtemps et elle ne sait pas ce que vous êtes devenue... Voulez-vous que je vous y accompagne ?
— J'ai déjà proposé ma compagnie, Père.

Malefoy junior entra dans la salle à manger et Lucius le regarda.

— Ah, dit-il. Bien. Dans ce cas, je vais rester ici et... m'occuper.

Hermione esquissa un sourire. Elle avait l'impression, parfois, que ses hôtes se livraient un petit combat de coq silencieux pour elle. Cela l'amusait, elle l'avouait volontiers. Ce n'était pas tous les jours que deux des sorciers les plus reconnus du Monde Magique se disputaient vos faveurs...

— Je doute qu'une visite à Poudlard vous intéresse, Monsieur Malefoy, dit alors Hermione. Et puis, sans vouloir remuer le passé, vous avez fait quelques dégâts, lors de votre dernier passage là-bas.

Lucius grimaça aussitôt puis opina.

— Oui, dit-il. En effet... Vous avez raison, ce ne serait pas une bonne idée. Allez-y tous les deux, c'est bien que vous sortiez un peu entre jeunes.

Hermione sourit doucement en hochant la tête. Elle regarda Malefoy, assis en face d'elle.

— On va passer chercher Harry, dit-elle alors en reportant son attention sur son bol de café. Ça lui fera du bien de revoir McGonagall.

Malefoy lâcha sa cuillère dans son bol et la récupéra en serrant les mâchoires. Il ne dit rien, mais expédia son petit-déjeuner. Quand il quitta la cuisine, Lucius se tourna vers Hermione.

— Était-ce nécessaire ? demanda-t-il.
— Non, reconnut la jeune femme. Mais je ne vais pas me laisser enquiquiner par un garçon parce qu'il a décidé de ne pas revoir ses amis.

Lucius leva l'index.

— Vous parlez de Potter ou de mon fils, là ? demanda-t-il.
— Les deux, répondit la Gryffondor. Harry a décidé de couper les ponts avec le monde magique parce qu'il souffre de la guerre, et Drago estime que son amitié Harry est du passé. Il ne veut pas le revoir, comme il vous a dit, parce qu'il pense que c'est pour que vous puissiez profiter de sa notoriété.
— Ce qui n'est pas vrai, répondit Lucius.

Hermione regarda l'homme blond et haussa un sourcil.

— Allez donc le lui faire comprendre, dit-elle. C'est une vraie bourrique, tel père tel fils.

Lucius baissa aussitôt le nez dans son bol. Il se racla la gorge et Hermione esquissa un petit sourire victorieux. Elle se mordit alors la lèvre, se leva et embrassa l'homme sur la joue.

— Des bourriques que j'aime bien malgré tout, dit-elle doucement.

Lucius tourna la tête vers elle, surpris, et la jeune femme retourna à sa place. L'homme blond la regarda un long moment, interdit, avant de retourner à son petit-déjeuner, et surtout à son journal, le rose aux joues.

.

— Tu aurais pu me le dire plus tôt quand même.
— Pour que tu fasses demi-tour au dernier moment ? Je sais que tu es un garçon de parole, Drago, et tu as dit que tu venais avec moi à Poudlard, répondit Hermione. On y est.

Ils étaient devant la maison des Dursley. Ils remontèrent l'allée en silence et Hermione appuya sur la sonnette, mais personne ne répondit.

— Ils ne sont pas là, dit aussitôt Malefoy en tournant les talons. Partons.
— Pas question ! répondit Hermione en lui saisissant le dos de son blouson.

Le blond se figea et la jeune femme rappuya sur la sonnette.

— Je viens ! s'exclama alors une voix.
— Tu vois, dit la Gryffondor.

Malefoy soupira et planta ses mains dans ses poches. La porte d'entrée de la maison s'ouvrit alors sur Pétunia, en tablier couvert de farine, les mains dans un torchon.

— Oh ! Bonjour, les enfants ! dit-elle en faisant aussitôt demi-tour. Entrez, entrez !

Hermione et Malefoy entrèrent, intrigués, et Hermione s'approcha de la cuisine.

— Je suis désolée, je ne peux pas vous accorder longtemps, dit la femme. Je dois finir de préparer tous ces gâteaux pour la messe de demain. Harry est en haut, si vous voulez allez le voir.
— Ne vous en faites pas pour nous, répondit Hermione. Vous voulez un coup de... magie ?

Pétunia se figea et regarda Hermione d'un air hébété.

— Euh je... C'est possible ? demanda-t-elle alors.

Hermione rigola en hochant la tête. Elle regarda alors autour d'elle et avisa une plaque avec des formes non cuites.

— Ceux-là, que faut-il leur faire ? dit-elle.
— Bon, dit soudain Drago. Moi, je monte...

Hermione agita la main et le blond soupira en s'en allant. La brunette entra alors dans la cuisine en retirant sa veste et la jeta sur le dossier d'une chaise en remontant ses manches.

— Il faut les faire cuire, dit Pétunia en reprenant une pâte qu'elle pétrissait. Puis leur mettre du glaçage. Il est prêt, dans le frigo. Merci, Miss Granger, vous me sauvez la vie !

Hermione rigola.

— Pourquoi avez-vous amené Drago, au fait ? demanda alors Pétunia.
— Oh, oui, nous allons à Poudlard, voir nos anciens professeurs, et je compte bien forcer Harry à y aller aussi, répondit Hermione.
— Ah. Et dites-moi... J'ai appris de Monsieur Malefoy que vous vivez chez lui ?
— Oui, mais c'est temporaire, Madame Dursley. J'ai perdu mon travail et l'appartement qui allait avec et comme je n'ai plus mes parents, je n'avais nulle part où aller. J'ai rencontré Monsieur Malefoy par hasard et il m'a offert le gîte pour le temps que je voudrais.
— C'est vraiment gentil à lui.

Hermione hocha la tête. Elle regarda alors les biscuits devant elle. Elle approcha sa main au-dessus de la plaquer de four et murmura :

Coquus...

Aussitôt, un délicat fumet s'éleva et les petits biscuits prirent une teinte dorée tout à fait délicieuse.

— Magnifique ! s'exclama alors Pétunia. Rien que pour cela, je regrette de ne pas avoir eu de pouvoir magique à la naissance !

Hermione rigola.

— Parfois, moi, je regrette d'être une sorcière, vous savez ? Je n'ai pas vraiment eu d'adolescence, à cause de ça, et j'ai dû grandir trop vite, mais bon, dans la vie, on n'a pas toujours ce qu'on désire.
— C'est malheureusement vrai, répondit Pétunia. Amen.

Hermione esquissa un sourire. Elle regarda alors vers les escaliers.

— Vous pensez qu'ils parlent de quoi ? demanda-t-elle.
— Oh, Harry n'est pas très bavard depuis la venue de Monsieur Malefoy... J'imagine qu'ils ont pas mal de choses à se dire, alors profitons-en pour avancer ça.
— Oui, vous avez raison.

.

Dans la chambre d'Harry, pendant ce temps, le Gryffondor était assis en tailleur sur son lit et Malefoy, appuyé contre le bureau. Il venait de lui faire part de ce que Sedia avait dit, la veille, sur leur amitié.

— Tu en penses quoi ? Tu crois que c'est possible ? demanda le blond.

Agrippé au bord du bureau, il se pencha en avant et Harry plissa le nez.

— Je ne sais pas, répondit-il. On... Tu es parti parce que tu n'as pas supporté ma dépression... Est-ce qu'un an après, ça ira mieux ?
— Tu as l'air d'aller bien mieux que la dernière fois, en tout cas, répondit Malefoy. Tu sais, j'étais prêt à tout pour ne pas épouser Astoria, même à t'épouser toi, en secret, pour faire plier mon père, mais il a fini par comprendre tout seul et...
— Tout seul, disons qu'Hermione l'a quand même bien aidé, répondit Harry en pinçant les lèvres.
— Ouais, c'est vrai, mais tu sais, je suis content qu'elle soit à la maison... Mon père est moins seul comme ça et Granger l'encourage dans la voie du bien.

Harry eut un reniflement dédaigneux. .

— J'ai encore du mal à croire que ton père se soit enfin rangé ! dit-il en dépliant ses jambes.
— Moi aussi, mais apparemment, c'est vrai et même si ça me fait bizarre de le voir sourire et être gentil, j'apprécie cette version de mon paternel, répondit le Serpentard. Je n'avais jamais vraiment eu de père avant qu'il ne soit emprisonné, mais maintenant, si. Je vais mettre un peu de temps à m'y faire, mais ça va le faire. Surtout si tu es près de moi...

Le brun grimaça. Il se leva alors de son lit et soupira.

— Tu crois vraiment qu'on peut recommencer, toi et moi ? demanda-t-il.
— On peut essayer, ça ne nous coûtera rien, si ?
— Non, j'imagine que non, mais je ne suis pas encore guéri, tu sais ?
— Mais tu vas mieux, c'est indéniable, et ça je le vois et j'en suis content. Sedia m'a dit que maintenant que tout est terminé, que la vie redevient normale, les choses seront différentes, dit Malefoy. On peut essayer pendant quelque temps, et on voit ce que ça donne. Qu'est-ce que tu en dis ?

Harry haussa les épaules.

— On peut essayer, dit-il alors.
— Cool. Donc pour commencer, tu vas enfiler une robe de sorcier, parce que Granger nous emmène à Poudlard aujourd'hui et ce n'est pas négociable.

Harry ouvrit la bouche de surprise. Malefoy secoua la tête.

— Interdiction de protester, dit-il. Je t'attends en bas.
— Mais... ?

Malefoy quitta la chambre sans un mot de plus et rejoignit Hermione à la cuisine où une délicieuse odeur de biscuits s'échappait, embaumant toute la maison.

— C'est bon ? demanda la brunette. Il vient ?
— Il n'a pas le choix.
— C'est très bien, intervint Pétunia. Pendant qu'il ne sera pas là, je pourrais faire sa chambre. Très bonne idée, Miss Granger.

Hermione haussa les sourcils, surprise, puis rigola. Harry apparut alors dans l'escalier et la jeune femme lui décocha un sourire. Elle déposa le gant de cuisine et Pétunia la remercia d'un sourire avant que les trois jeunes sorciers ne transplanent en provoquant un tel remous d'air que le porte-manteau fit un bond d'un mètre en avant...

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