Chapter F I F T E E N
IL L'AVAIT TOUCHÉ. L'homme l'avait touché. Sa peau contre la sienne. La pulpe de ses doigts éclatant les cellules de sa joue meurtrie. Sa main la heurtant. Eros sentait son corps se tendre face à l'impact, sa plaie à la cuisse semblait la brûler et son corps entier ne demandait qu'à être enfin épargné de tant de souffrance. Elle se sentait partir dans les ténèbres. Mais le contacte lui fit arrêter toutes ses pensées. Douleurs semblaient être anesthésiées. Ténèbres balayaient de sa conscience.
Son champ de vision était si flou et restreint que la seule chose que son esprit pouvait enregistrer était le corps imposant de son geôlier. Ses pensées ne divaguaient pas malgré tout ce qu'il s'était passé, pour la simple et bonne raison que le corps allongé dans son propre sang n'en avait plus, des pensées. Le regard semblable à un volcan, ses yeux dirigés vers l'homme en armure. Ils voulaient exploser. Laisser couler leur lave visqueuse et destructrice, jouer à la Mère Nature et faire s'échapper des trainées de nuées ardentes, prêtes à faire sombrer n'importe quel humain dans la douleur la plus effroyable et la folie la plus courte et chaotique que l'univers n'ait jamais connu.
Adrénaline injectée. Protocole de survie activé.
Il n'avait fallu qu'une simple phrase résonnant dans son esprit, et d'un début d'éclair bleuté dans son champ de vision, pour que le volcan explose enfin. La jeune fille sauta sur ses pieds, suivant la nuée ardente aux éclats familiers. Surprit de la soudaine mouvance et rapidité de le gosse qui n'était qu'un début de cadavre quelques secondes plus tôt, le mercenaire ne réagit pas pendant quelques secondes. Quelques petites secondes qui furent pourtant assez pour que la lave s'abatte de plein fouet. Eros sauta pour rouler près des jambes du géant de violence, lui arrachant un poignard dissimulé. Se retrouvant dans son dos, elle leva sa main pour abattre la lame entre les omoplates de l'ennemi. Mais c'était sans compter sur le fait qu'il était avant tout un mercenaire expérimenté. À la place de se retrouver tranché, celui-ci se retourna d'une vitesse fulgurante pour saisir le poignet de la jeune fille. Le regard déchainé. Deux onyx noirs si soudainement colorés par la haine latente.
Un sourire sembla s'étirer sur les lèvres de l'homme. Semblait. Car rapidement, l'orbe rejoua de son charme. De sa main non emprisonnée, elle saisit le col de son adversaire pour le tirer vers elle avec violence et ainsi cogner son nez contre le front d'Eros. Par réflexe face à la douleur, ses mains se rapprochèrent de ses narines qui relâchaient maintenant un liquide carmin. Ne perdant pas de temps, l'homme malgré sa petite blessure, s'empressa de balancer son pied sur l'intérieur du coude de la plus jeune, la faisant lâcher l'arme, et sous la force de l'impact, la fit se projeter contre le mur à un peine un mètre d'eux. Réflexes démesurés, ses mains la réceptionnèrent contre le pan grisâtre. La jeune fille allait se retourner vers son agresseur mais sentit une pointe froide lui traverser le bas du dos.
- Alors c'est comme ça qu'on le démarre, par la violence ? Cette gifle t'as remis les idées en place on dirait.
Prenant une grande inspiration, elle ne réfléchit pas. Toute concentration polarisée dans des gestes d'une rapidité extrême comme répétés une centaine de fois, son bassin s'avança et de son bras le plus en arrière se saisît du couteau, elle balaya le bras avec la lame dans son élan en se retournant de face, le coude de son autre bras entra en contacte avec la mâchoire de celui en armure, la distraction lui laissa le temps de balancer sa jambe contre les parties intimes du quinquagénaire, celui-ci se courba en deux, Eros en profita pour ramener son genou vers le nez sanglant. Ne savant pas si son ancien coach allait la suivre, elle décida tout de même de saisir sa chance et se rua vers la porte pour l'ouvrir à la volée et se précipiter dans un long couloir aux murs de béton grisâtre. La douleur commençait clairement à se faire ressentir tandis qu'elle courait. La Grecque commençait à claudiquer, impossible de reprendre avec cette jambe commençant à dégouliner de sang. Et pourtant les bruits de pas derrière elle la fit aller plus vite.
- Ankh-esen redonne de l'adrénaline, vite ! ordonna la jeune fille.
Adrénaline injectée.
La lumière se faisait de plus en plus forte au bout du couloir, la douleur envolée, ses pas reprirent leur soutenance habituelle. Vite. Se dépêcher. Il était là. Tout près. Derrière. Juste là. La lumière se rapprochait, son souffle court, ses poumons agonisants. Le volcan allait s'éteindre. Plus qu'un petit mètre, trois pas, déjà sa main droite se levait pour pénétrer le halo lumineux. Son corps suivi rapidement. Mais quand son pied voulu se poser, elle ne sentit que le vide lui ouvrir les bras. La suite sembla se passer au ralentit. Par automatisme Eros tourna sa tête vers le rectangle sombre d'où elle venait de sortir, qui commençait à prendre de la hauteur. Ses prunelles noirâtres et terrifiées croisèrent ceux de son ancien Coach. Doucement. Calmement. Horrifiquement. Le vent tapait dans son dos. Son corps était maintenant face à ce qu'elle savait être une falaise, le trou qu'était la sortie du couloir s'éloignait. Mais son regard préféra se porter sur le ciel et ses nuages paresseux. Flemmards. Fatigués. Lents. Dans sa course effrénée. Mortelle. Rapide.
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L'humain en armure défonça une porte, ses deux mains devant lui pour le protéger, elles étaient prête à se transformer en armes redoutables. Suivi de près par un tigre vert et d'un adolescent en costume jaune.
- Big problemo, Hermano, commença celui en costume jaune, elle est où la fille ?
- Je, je sais pas. Khaji-Da a localisé son scarabée, apparement sa dernière localisation se trouvait ici, répondit le latino aux mains armées.
La peau du tigre vert commença à s'étirer, des vagues commencèrent à se mouvoir sous sa peau et les poils se raccourcirent. En quelques secondes à peine, l'animal sauvage fut remplacé par un adolescent aux cheveux aussi vert que son épiderme. Celui-ci commença à renifler les murs et le sol. Le sang qui couvrait toutes les surfaces disponibles.
- Tu as envisagé qu'elle soit morte ? dit-il d'un ton calme en se retournant vers les deux autres près de la porte.
Le porteur de Ankh-esen est toujours en vie, Jaime Reyes.
- Khaji-Da, tu aides pas là, scarabée de mierda, il me faut une localisation, et vite.
Calcul en cours...
- Ça fait quoi d'avoir un alien dans le crâne ? s'excita le petit roux.
Jaime leva les yeux au plafond. Ils avaient eu cette conversation des milliers de fois auparavant.
- Callate, Hermano.
Ankh-esen se trouve dans la réserve de Green Hills.
- C'est pas vrai, se lamenta-t-il à haute voix.
- Quoi ? Un truc grave ? s'inquiéta le métamorphe.
Jaime se retourna vers les membres de sa petite escouade. L'air honteux.
- Elle est rentrée chez elle.
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VOILÀ, the action is back at it again with a new chapter, DAMN DANIEL.
corrigé
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