⇝ Chapitre 48

— Vous n'êtes pas assez installés pour chanter une telle chanson, annonce fermement Jeff. Vous devriez la donner à un autre artiste.

Je cligne des yeux, abasourdie.

— Hors de question ! C'est ma chanson ! m'emporté-je. C'est moi qui l'ai écrite !

— Et alors ?

Sous le choc, je ne peux m'empêcher de me souvenir des derniers jours, passés à écrire cette chanson, d'abord seule puis avec Alice lorsque j'avais eu besoin d'un avis extérieur. Immortelle est ma chanson. Elle contient trop de moi, de Solange, et de tant d'autres que je ne peux laisser personne d'autre la chanter pour moi.

— Je ne l'ai pas écrite pour quelqu'un d'autre ! C'est la mienne et j'en fais ce que j'ai envie !

— Émilie, s'interpose calmement Mathieu. Peut-être que tu peux la garder pour plus tard.

Le regard de Jeff passe de moi à Kit.

— Ou la donner à Dark Fate.

— Sûrement pas ! Désolée, ajouté-je à leur intention, ce n'est pas contre vous.

— De toute façon nous ne fonctionnons pas comme ça, répond Kit, les bras croisés.

— Soit vous la donnez à un grand artiste, soit vous la jetez à la poubelle, lance le responsable, d'un ton sans appel.

Et laisser Solange mourir une seconde fois ? Hors de question !

— Quoi ? Mais on a passé des heures dessus Emmy et moi ! proteste Alice, avec véhémence.

— C'est injuste ! insisté-je.

Jeff ferme les paupières et se masse les tempes comme s'il était face à des enfants. Mon sang ne fait qu'un tour et j'aurais sûrement ajouté quelque chose s'il n'avait pas prononcé les mots fatidiques :

— C'est ça ou je romps votre contrat.

J'ouvre la bouche pour lui dire d'aller se faire cuire un œuf, puis la referme, abasourdie, tétanisée, terrifiée. Il tient au creux de sa main ma plus grande peur. Et d'un seul geste, il peut réduire ma vie à néant.

— Ah bon ? s'étonne Freddie. Je croyais que nous avions également notre mot à dire là-dessus. (Il m'adresse un clin d'œil avant de poursuivre :) C'est dans les closes du contrat, chapitre 2, paragraphe 3. Vous pouvez vérifier.

Les joues de Jeff rougissent de colère tandis qu'il sort un double de notre contrat et le feuillette avant de s'arrêter à la page donnée par Freddie.

— Je reste celui qui valide chaque projet, martèle-t-il, froidement.

— Et légalement vous ne pouvez rien valider sans nous. Ils sont sous notre label avant d'être sous le vôtre, rappelle le chanteur, d'un air las. L'auriez-vous oublié ?

Le poing de Jeff s'abat sur le bureau dans un bruit sec.

— Et vous dépendez de moi !

— Ah oui ? On pourrait très bien changer de label vous savez, le provoque Freddie. On est presque démarchés pour aller ailleurs ! Pourquoi rester ici si ça ne nous convient pas ?

Un instant, Jeff fixe le parolier avec une rage telle que j'imagine qu'il va le mettre dehors. Mais il a visé juste : Dark Fate est un grand groupe et toutes les portes leurs sont ouvertes s'ils le souhaitent.

— Nous en reparlerons, nous congédie le responsable. Ouste, tous autant que vous êtes !

A peine avons-nous refermé la porte que Kit s'exclame :

— Eh bien, ce n'était pas si mal ! On a failli perdre une chanson et notre contrat. La routine, quoi !

— Super, maugrée Mike. Il est souvent comme ça ?

— Malheureusement, oui, opine Jay. Mais ce n'est pas un mauvais bougre : il finit toujours par se ramener à la raison et à faire confiance en ses artistes. Bon, sauf pour les plus petits... Mais on s'en occupe !

— Très rassurant, commente Caitlin, grimaçante.

Un silence s'installe tandis que nous marchons dans les rues grouillantes de monde de Londres. Mon estomac se retourne quand je m'aperçois qu'il y a beaucoup de monde. Vraiment beaucoup. Un noeud entrave ma gorge et un frisson de dégoût me parcourt quand l'impression d'être entourée de centaines de mains attrapant mes cheveux, mon visage, mon corps me traverse l'esprit.

— Vous êtes sûrs qu'on peut faire le chemin à pieds sans risque ? demandé-je, en tâchant de contrôler le claquement de mes dents.

Luke et Freddie, qui marchent devant moi, se retournent d'un même mouvement.

— Il faut bien essayer, objecte Luke en me jetant un regard désolé.

J'acquiesce et tente de cacher la peur panique qui menace d'éclater. Sans grand succès : Freddie ralentit le pas pour être à ma hauteur.

— Tu me laisseras écouter Immortelle ? questionne-t-il, les yeux brillants d'une émotion que je n'avais encore jamais décelée chez lui.

Je m'efforce d'empêcher mes lèvres de trembler pour lui répondre.

— Peut-être. Elle parle de Solange, précisé-je face à son manque de réaction.

Je t'ai vue longer le fleuve rouge de la vie, déjà immortelle
On n'est pas sérieux quand on a dix-sept ans et qu'on se croit éternel
Toi qui m'écoutes, sache que la vie ne laisse que des stèles
Derrière elle, derrière elle.
Immortelle,
Immortelle,
Immortelle.

— Je comprends mieux pourquoi tu t'es défendue bec et ongle, finit par répondre le chanteur. Elle ne parle pas de toi.

Je secoue la tête.

— Non, en effet. Je te laisserai l'écouter, et me faire des remarques constructives.

Un sourire peint les traits du chanteur.

— J'espère bien ! Tu ne peux déjà plus te passer de moi, de toute façon, ajoute-t-il, en me souriant d'un air un peu trop moqueur.

Je rêve ou bien le chanteur de Dark Fate, connu pour son éternel célibat, est en train de flirter avec moi ?

— N'en sois pas si sûr, répliqué-je, sur le même ton moqueur que lui.

Une légère ombre passe sur son visage, si bien que pendant un instant, il ressemble à celui qu'il est lorsqu'il monte sur scène. Pourtant, elle disparaît aussi vite qu'elle est apparue. Je me mords la lèvre, un peu inquiète : ai-je dit quelque chose qu'il ne fallait pas ?

Peu importe, le parolier ne me laisse pas le temps d'envisager de lui poser la question :

— Vous avez déjà évoqué votre prochain projet ?

Je grimace. C'est un sujet délicat, en ce moment.

— Pas vraiment. Je suis d'avis qu'on devrait entamer l'écriture d'un album, mais tout le monde n'est pas d'accord.

Freddie penche la tête de côté, pensif.

— Il me semble pourtant que c'est le bon moment pour se lancer dans un projet de cet envergure. L'été arrive et à moins que vous ne vouliez le passer à avoir Jeff dans les pattes, je vous conseille de commencer à y réfléchir.

J'hoche la tête.

— Alice et Caitlin craignent que ça ne soit trop tôt, qu'il ne se vende pas assez bien.

Freddie hausse les épaules.

— Tu ne peux pas savoir ça avant qu'il ne soit dévoilé. Je pense qu'au contraire, il est temps que vous asseyiez votre position, et un album pourrait grandement vous y aider.

Il a raison, et Mathieu le pense aussi.

— J'imagine que si c'est toi qui leur dit, elles t'écouteront. Et toi, demandé-je ensuite, tu sais déjà ce que vous allez faire ensuite ?

Le chanteur se mort la lèvre, hésitant.

— J'ai quelques pistes, mais je dois dire que je ne m'y suis pas encore penché sérieusement. J'ai quelques idées des thèmes que je voudrais aborder, mais rien de précis non plus. On a enregistré une ou deux chansons depuis février, mais je ne pense pas qu'elles seront sur l'album. Peut-être sur un autre projet, m'explique-t-il. Je compte sur l'été pour m'inspirer.

— Je vois, commenté-je, alors que nous arrivons en vue du studio.

Ouf ! Notre excursion en ville n'a pas viré au drame, cette fois. Ce n'est qu'en rentrant dans l'immeuble que je m'aperçois que j'étais crispée depuis notre entrevue avec Jeff. Je n'aurais sans doute pas dû lui envoyer notre démo et solliciter une entrevue sans avoir fait écouter la chanson à Dark Fate. Ils m'auraient soit défendue, soit empêchée de faire cette erreur.

Une fois installés dans la large pièce où nous composons depuis quelques jours, chacun entreprend de reprendre ses occupations. Je sors le paquet de feuilles de mon sac, contenant les paroles d'Immortelle et les tend à mon voisin, le cœur battant. Freddie s'aperçoit de mes mains qui tremblent et m'offre un sourire encourageant :

— Pourquoi t'inquiètes-tu comme ça ?

Je hausse les épaules, pas franchement sûre de ce que je répondrais si ma bouche s'ouvrait.

— Je l'aime bien, c'est tout, finis-je par dire, face à son silence, tandis qu'à ma gauche Alice s'efforce de se concentrer sur ce qu'elle fait.

Mais je sais très bien qu'elle ne perd pas une miette de notre échange.

Il hoche la tête avant de se plonger dans le texte, sa ride de concentration ayant apparu sur son front. Lorsqu'il relève la tête, elle est masquée par une mèche de cheveux aussi noire que de l'obsidienne.

Sans lui laisser le temps de dire un mot, je lui tends mon téléphone avec la piste dessus. Je l'observe connecter ses écouteurs sans fils et se plonger dans la mélodie, concentré. Ses yeux parcourent les paroles en même temps que ma voix les prononcent, et il a tellement les cheveux dans les yeux que je me demande comment il peut déchiffrer quoi que ce soit. La chanson s'achève sous mon cœur frémissant. Il se mord la lèvre, pensif, et la ride réapparaît tandis qu'il lance une seconde fois la chanson.

Quant à moi, je ronge mon frein. Il n'y a pas plus angoissant que d'être en face de quelqu'un découvrant une partie de soi, même si c'est Freddie et qu'il ne va juger la chanson que pour ce qu'elle est : une chanson. Bien que ses critiques ne soient jamais personnelles, elles ont le don de me faire tout remettre en question (jusqu'à présent, ça a toujours été pour le meilleur).

Un léger sourire aux lèvres, il retire ses écouteurs.

— Tu m'étonnes que Jeff ait été si dur avec toi. C'est encore plus expérimental que ce qu'on avait fait pour Brûler les étoiles. Cela dit, je pense qu'avec une bonne production vous pourriez en faire l'un de vos titres les plus connus... même peut-être pas maintenant. Ça serait risqué de proposer un virage aussi brutal sans même avoir publié un album. Garde-la pour le prochain, conclut-il en me rendant mon téléphone.

— Donc elle n'est pas à jeter, résumé-je en prenant note mentalement de son avis.

Il secoue la tête.

— Absolument pas. Cela dit, elle pourrait coller à d'autres chanteurs de notre label.

J'ouvre la bouche pour protester mais Freddie ne m'en laisse pas le temps :

— Je n'ai pas dit qu'il fallait la leur donner. Je pense sincèrement que vous devriez la garder.

Mathieu, qui s'est approché dès qu'il m'a vue donner le texte d'Immortelle à Freddie, hoche la tête, tout en se grattant le menton, tandis que les autres arrêtent leur tâche pour nous écouter.

— Vous pourriez aussi contacter Ludovic et lui proposer de la chanter avec vous, suggère-t-il. Solange était aussi son ami. Je peux m'en charger. Après tout, je suis son ancien professeur et j'ai négocié son contrat. Il ne peut rien me refuser.

— Il ne refusera rien à Emmy non plus, lance Alice non sans m'avoir jeté un regard taquin.

Je baisse les yeux, embarrassée.

— Pourquoi ça ? demande Mathieu, une lueur étrange dans le regard.

— Parce qu'il était amoureux d'Emmy.

— Alice ! m'exclamé-je en lui donnant un coup de coude, rouge de honte.

Freddie éclate de rire et j'éprouve l'irrésistible envie de disparaître.

— J'en étais sûr ! s'exclame notre ancien professeur. Ce n'est pas pour rien que je vous avais mis ensemble pour une chanson quand vous étiez en première. Bien-sûr, précise-t-il en se tournant vers Alice, j'ai ajouté Judickaël pour que personne ne se doute de rien... Nicolas était aux anges que j'ai eu cette idée !

Si c'était possible de mourir de gêne, je me serais officiellement désintégrée. Imaginer Nicolas – Monsieur Ginsique (!) partager des commérages avec Mathieu à MON sujet était bien la dernière chose que je me serais attendue à entendre. A côté de moi, le rire de Freddie redouble.

— Parce que lui et toi parlaient de ça ?! s'étonne Alice.

— Pas que de ça, confirme Mathieu en riant. Toute la classe y est passée.

Alice se tourne vers Mike, les yeux brillants.

— T'entends ça, Mickey ? Quand on sera en manque de commérages on deviendra prof !

— Au secours, marmonné-je tandis que Freddie me détaille avec une moue moqueuse. Ne dis rien ! m'exclamé-je, alors qu'il semble sur le point d'ajouter quelque chose.

Il lève les deux mains en signe de reddition, l'ombre d'un air taquin illuminant son visage gracieux.

— J'allais juste dire que tu étais... pleine de ressources. Aïe ! proteste-t-il, alors que je tape sa tête avec les feuilles que je tiens dans les mains, agitant au passage ses cheveux noirs en tous sens.

— Ce n'est pas drôle !

— Bien sûr que si ! rétorque le chanteur, en observant mon visage cramoisi.

Une ombre passe sur son visage et je m'aperçois que j'aurais bien aimé qu'il ne connaisse pas ce détail à mon sujet. Maintenant, il va s'imaginer que Ludovic m'intéresse peut-être. J'ouvre la bouche pour lui dire que je ne suis pas amoureuse de Ludovic lorsque Mathieu toussote. Le parolier dévie immédiatement son attention sur notre manager.

— Tout ça pour dire que vous devriez songer à lui pour cette chanson. Si les autres sont d'accord, bien-sûr.

— Je ne vois pas pourquoi on refuserait ! On s'est très bien entendu avec lui, à Paris ! lance Caitlin. Et puis, si ça permet à Jeff de nous laisser tranquille, c'est encore mieux.

— Surtout s'il y a des commérages, appuie Mike en me jetant un regard espiègle.

— Tout à fait, confirme Luke en me coulant un regard étrangement inquiet. La question est surtout pour Emmy.

Les joues en feu, je me tourne vers mon manager.

— C'est mon ami, dis-je en insistant sur le mot « ami ». Évidemment que je suis d'accord !

— Quand on a besoin de se justifier..., commence Kit, tandis que je le fusille du regard.

Il ne termine pas sa phrase et je ne peux m'empêcher d'ajouter, en parlant d'une voix claire et distincte :

— Je ne suis pas amoureuse de Ludovic.

Je jette un coup d'œil à Freddie, mais son visage est neutre, son attention dirigée vers Mathieu.

— Eh bien parfait ! conclut notre manager, l'air ravi. On s'en occupera le moment voulu. Je ne sais pas si vous avez entendu ce que Freddie a suggéré à Emmy, mais vous pourriez tout à fait écrire un deuxième album dans ce style.

— On a même pas écrit le premier, grimace Mike en s'affalant sur la table. Quelle angoisse !

— Ne sois pas si impatient, le réconforte Luke, installé juste en face de moi. Je suis sûr qu'il va nous apparaître de lui-même. Après tout, nos trois EP nous ont permis de voir ce qu'on savait le mieux faire !

— Mais il y a tellement de possibilités que c'en est vertigineux, gémit Caitlin en faisant la moue.

Luke pose sa main sur la sienne dans un geste réconfortant qui m'aurait fait hurler de jalousie si j'avais eu seize ans, et plonge un regard plein de douceur dans le sien.

— Tu ne trouves pas ça excitant, de pouvoir écrire sur n'importe quel thème dans n'importe quel style ?

— En vérité, pas tellement, s'immisce Jay. En ce qui concerne le style musical, je vous conseille de garder la même ligne directrice que vos E.P. Ça sera beaucoup plus facile pour vous de vous installer dans la durée si votre style est facilement reconnaissable. Et puis, ça vous permettra aussi de savoir quelles sonorités vous voulez donner à votre album et de ne pas trop s'y perdre.

Il ponctue sa phrase d'un regard sur Freddie. Le chanteur hausse les épaules.

— Au final, on a quand même sorti La vie dans les veines.

— Mais hors de l'album, insiste Jay tandis que Kit contient difficilement un gloussement.

Je lui jette un regard interrogatif tandis que Mike lui demande pourquoi.

— Ça a été un vrai débat entre nous. Freddie voulait absolument qu'elle y soit, même si elle jurait avec les thèmes abordés dans les autres chansons. Jay et moi voulions plutôt la garder pour plus tard.

Repensant aux 15 chansons de la version deluxe d'Une fenêtre sur la vie (leur deuxième album sorti à peine un an après le premier) et aux 14 de la version deluxe d'Enfants Maudits, leur tout premier album, je ne peux m'empêcher de me demander comment cette chanson aurait pu cohabiter avec les autres. Elle aurait été une ode à la vie, l'Art et la musique perdue au milieu de textes évoquant la dépression, le harcèlement, l'anxiété, les relations toxiques, les addictions et l'espoir de s'en sortir. Si Enfants Maudits faisait plutôt échos aux affres de l'adolescence et à cette période terrible où l'on se cherche sans se trouver, Une fenêtre sur la vie offrait plutôt, comme son nom l'indiquait, une palette de bribes de vie et de pensées, dénonçant au passage les horreurs que la guerre fait subir aux innocents, soulignant parfois ces enfants obligés de grandir trop vite, ou ces soldats forcés à aller sur le front et à commettre des atrocités, ou encore les maux de notre société comme le racisme ou l'homophobie, pour ne citer qu'eux. Dark Fate s'était même permis d'évoquer la façon dont la vie brisait les gens, en visant parfois clairement les institutions mises en place. Bref, La vie dans les veines jurait drastiquement avec les autres productions du groupe.

Je me tourne vers le chanteur.

— J'adore cette chanson, Freddie, mais franchement je ne vois pas où tu aurais pu la caser.

Il grimace.

— Gemma, Kit et Jay ont dû rameuter Jeff de leur côté pour que je m'incline... (raconte-t-il avant de se tourner de mauvaise grâce vers ses amis et d'ajouter :) même si je dois admettre qu'avec le recul, cette chanson n'avait effectivement pas sa place sur notre deuxième album.

Kit saute sur l'occasion de le taquiner.

— Tiens donc, mais où est passée ta mauvaise foi ?

J'étouffe un rire et le parolier se contente de rouler des yeux. Alice en profite pour lui poser la question qui lui brûle la bouche depuis des mois (et encore plus maintenant que Dark Fate fait partie de sa vie) :

— Et votre troisième album ! Sur quels thèmes allez-vous écrire cette fois ? Sur l'Art, comme pour La vie dans les veines ?

— C'est une possibilité qu'on a envisagée, admet Freddie après avoir échangé un regard avec Kit et Jay. Mais La vie dans les veines est un ovni dans mes chansons, et je crois que vous écrivez sur l'Art bien mieux que moi.

— Nous verrons bien ce que nous réserve l'été, ajoute Kit en haussant les épaules.

Puis, il offre un sourire éclatant à Alice (le même qu'il adresse à Freddie ou Jay lorsqu'ils l'attendrissent) et elle est tellement désarçonnée, qu'elle manque de peu de s'étrangler. Heureusement pour elle, je m'empresse de détourner l'attention des autres :

— Vous pourriez écrire sur l'Art pendant l'Antiquité. Toi qui adore le théâtre, dis-je à l'attention de Freddie, tu pourrais t'inspirer de tragédies gréco-latines pour tes chansons.

Si j'avais prévu de dire ça pour faire rire un peu tout le monde, je m'aperçois que ce n'est pas une si mauvaise idée : une chanson du point de vue d'Antigone ou de Médée ne serait pas inintéressant.

— Je ne sais pas si on pourrait en faire tout un album, répond tout de même Freddie en m'observant avec une curiosité non feinte.

— Étant donné que Corneille, Racine et de Rotrou en ont fait leur œuvre au XVII ème siècle, je ne vois pas ce qui t'empêche de faire la même chose au XXI ème siècle, enchaîné-je, avant de prendre mon téléphone pour appuyer mes dires.

Je le déverrouille et entreprends d'ouvrir Google tandis que le chanteur se penche vers moi pour lire mon écran. Mais avant même que je n'ai pu commencer à taper le moindre mot dans la barre de recherche, mon téléphone commence à vibrer dans tous les sens, des notifications et messages apparaissant en tout sens. Je blêmis en voyant ce qui est écrit.

— Je... Je crois que je vais sortir, bredouillé-je, en sentant mon cœur chuter entre mes orteils.

Et, sans demander mon reste, je quitte la pièce, mon téléphone toujours dans ma main.

— Attends ! tente de me retenir Freddie.

Mais je ne me retourne pas, les larmes baignant déjà mes joues.

❄️🎶🎶🎶❄️

Bonsoir ! Comment allez-vous ?

Que pensez-vous de ce chapitre : l'entrevue avec Jeff, sa menace de rompre le contrat si Sad Joy ne fait pas ce qu'il veut ? A votre avis, était-il vraiment sérieux ? Heureusement que Dark Fate était là, en tout cas 😅

Et que pensez-vous du fait d'inviter Ludovic à collaborer avec nos protagonistes ? Est-ce une bonne idée, d'après vous ? Comment voyez-vous ça ?

Et puis, parlons de la fin... à votre avis, qu'arrive-t-il à Emmy ?

On se retrouve vendredi prochain pour le savoir ! (Et le chapitre va être riche en émotions 😌)

N'hésitez pas à me donner votre avis et à me faire part de vos théories concernant la suite !
Prenez soin de vous ! ❤️

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