Chapitre 23
Willa fit aussitôt une moue véxée.
- C'est super ! En fait, j'étais la seule à pas la connaître !
Jean ne prit pas de pincettes pour continuer :
- Désolé de t'avoir menti Willa mais c'était pour ton bien. Où est Maïlana ?
Willa en resta bouchebée. Sérieusement ? Son meilleur ami n'était même pas un petit peu gêné ou honteux de lui avoir menti ? Elle n'eut pas le courage d'essayer de parlementer et ne fit que cette remarque :
- Oh bah tu sais... Je commence à avoir l'habitude...
Jean se radoucit immédiatement en jetant un regard désolé à Willa avant regarder Alison d'un air inquisiteur.
- Elle sait ?
- Yep. lui répondit Alison. Et toi aussi apparement...
Jean haussa les épaules nonchalemment.
- Bah tu sais, j'ai aucun mérite... Tu mens très mal !
Alison fit une moue dubitative avant de lui demander:
- Depuis combien de temps tu sais pour moi ?
- Bah déjà... Une Petrone dans ma classe... J'allais bien me douter de quelque chose ! Et après, tous les samedis...
- Ok donc en fait tu savais tout depuis le début !
- Eh ! Me fais pas de reproche ! Tu savais très bien pour moi !
Alison et Jean se disputait toujours quand Maïlana déboula dans la salle.
Aussitôt, les discussions des adolescents stoppèrent.
- Super ! Jean, tu es enfin réveillé !
L'adolescent hocha d'abord la tête avant de faire un sourire forcé à la "jeune" adulte.
- Et oui... Il était temps ! On est quel jour ?
Willa, par pur réflexe, jeta un oeil à sa montre. Puis, se rendant compte de sa bêtise, elle releva la tête avec les joues légèrement rosie et répondit à son ami :
- Jeudi.
- Ça fait presque une semaine que je suis là... Il s'est passé quoi pendant ce temps ? demanda-t-il à Maïlana.
- Aucune attaque. Mais merci de nous avoir prévenu.
Jean semblait de plus en plus soucieux. Finalement, Maïlana changea de sujet :
- Tu te souviens de ce qu'il s'est passé vendredi ?
Jean hésita quelques instants puis jeta un oeil aux adolescents présents avant de répondre:
- Je... Je ne sais plus...
- Mais ça va mieux maintenant ? s'enquit Maïlana.
Jean se tâta le cou, à la recherche de trace de la morsure qui lui avait été infligée. Ne trouvant rien, il regarda Maïlana d'un air rassuré.
- Ça va mieux. J'ai presque plus mal. Je crois que j'ai bien cicatrisé.
- Alors tu es vraiment un vampire ?
Willa n'avait pas bougée depuis le début de l'entretien. Elle se tenait toujours debout à côté du lit de son ami. Elle paraissait bouleversée.
- Oui... tenta de la rassurer Jean.
- Toi aussi, on peut dire que tu mens bien ! répliqua Willa sur un ton de reproche.
Elle regarda alternativement plusieurs fois Jean et Alison avant de finir :
- Franchement, je ne saurais même pas auquel de vous deux décerner l'Oscar du Meilleur Menteur !
Elle fit demi-tour et malgré les gestes affolés de l'infirmière qui essayait toujours de l'obliger à rester alitée, elle franchit le seuil de l'infirmerie d'un pas vif et déterminé.
Une fois qu'elle se fut retrouvée dans le couloir principal, Willa hésita entre aller dans la forêt, dans sa chambre, au risque de recroiser Alison, ou en cours.
Voulant à tout prix éviter la seconde solution et la dernière ne lui convenant pas spécialement, elle sortit par le préau pour se retrouver à la lisière de la clairière.
Elle hésita quelques secondes à franchir la première rangée d'arbres. Mais une fois entourée de tant de végétation, elle ne regretta pas son choix.
L'odeur de la forêt était enivrante et ravissait ses narines. Willa s'avança sans crainte au coeur de la forêt, se sentant en sécurité. Elle marchait doucement, prenant garde de ne pas trébucher sur des ronces. Un oiseau chantonna dans un arbre. C'était merveilleux, un vrai plaisir auditif.
Soudain, un corbeau croassa, surpassant le chant mélodieux de l'autre oiseau. Willa frissona. Les corbeaux ne lui inspiraient pas spécialement confiance.
Déjà, avant de venir ici, elle avait pas mal de réticence vis-à-vis des corbeaux. Les "créatures du mal", une forme de vampire... Non merci. Très peu pour elle.
Alors maintenant qu'elle était au LOG, elle ne voulait plus rencontrer un seul corbeau ou une seule chauve-souris de sa vie.
Elle leva la tête pour essayer de localiser le volatile. Entourée de sapin et de chêne comme elle l'était, il était difficile de voir où il était.
Elle décela enfin une ombre noire dans un arbre proche d'elle. Elle décida de s'en écarter le plus possible et marcha dans la direction opposée.
Après quelques pas, un croassement encore plus effrayant que le premier résonna dans la forêt, se répercutant sur les troncs nus des arbres alentours. Impossible d'en localiser la provenance.
Willa décida de revenir sur ses pas. Elle n'était finalement pas très rassurée de se retrouver ici seule.
Elle jeta un oeil à la cime des arbres mais ce qu'elle vit dépassait toute ses craintes: il était impossible d'apercevoir un quart de ciel bleu. Il était entièrement recouvert par une nuée de corbeau noir de jais, tous posés nonchalemment sur les branches les plus hautes.
Une bouffée de chaleur envahit Willa, légèrement effrayée, alors que de nouveaux oiseaux venaient se percher sur des branches plus basses. Elle se mit à courir, d'abord doucement puis de plus en plus rapidement, s'attendant presque à ce que les oiseaux la suivent.
Elle regarda en arrière pour être sûre que personne ne la suivait. Son pied se bloqua dans un objet non-identifié et Willa tomba de tout son long sur le sol mousseux de la forêt.
- Sérieusement ?!
Elle s'énerva contre elle même en voyant qu'elle s'était simplement prit le pied dans la racine d'un arbre. Et ce, juste parce qu'elle avait peur de corbeaux. Ayant eu assez de frayeurs inutiles pour la journée, voire pour la semaine, Willa décida de revenir dans l'enceinte du lycée.
Elle se dirigea vers se qui lui semblait être le bon chemin mais avança plusieurs dizaines de minutes avant de se rendre compte qu'elle passait toujours sur le même talus, à côté du même arbre, dans les mêmes fougères...
Oh non... Pitié, dites moi que je ne me suis pas perdue...
Elle s'adossa à un grand chêne et se laissa glisser jusqu'au sol, à bout de nerf.
- Il y a quelqu'un ? cria-t-elle sans grande conviction.
Un croassement angoissant lui répondit.
- Oh toi, c'est bon ! s'exclama-t-elle en s'adressant au corbeau en question.
*****
- Willa ? Mais on te cherche depuis une heure !
Willa ouvrit doucement les yeux. Elle souleva sa tête du tronc d'arbre contre laquelle elle était posée et regarda autour d'elle. Des arbres, des arbres et encore des arbres...
Elle se trouvait donc encore dans la forêt ? Mais comment était-ce possible ?
J'ai dû m'endormir...
Elle se redressa difficilement et se remit sur pied.
Elle jeta un regard anxieux à sa montre. Elle affichait "14h28".
- Wow... Désolé, je me suis endormie...
- Oui j'ai vu ça ! répondit Maïlana en rigolant.
- Willa !
La concernée se retourna pour voir qui venait de crier son nom alors que tout était encore paisible quelques instants plus tôt.
Elle vit Alison débouler comme une furie.
- Pourquoi tu répondais pas ?!
Willa retroussa ses lèvres et regarda Alison avec un air dédaigneux.
- Parce que ça t'intéresses maintenant ce qu'il m'arrive ?
- Willa arrête.
Jean venait de débarquer juste derrière Alison.
- Viens avec nous maintenant et on t'expliqueras pleins de choses en route mais s'il te plait... Viens avec nous.
Le regard dédaigneux de Willa laissa place à un regard interrogateur puis inquiet.
- Qu'est ce que tu fais debout ? demanda-t-elle à Jean.
- Je te cherche, lui répondit-il sans détour.
Willa fronça les sourcils et examina les solutions qui se présentaient à elle. D'un côté, elle pouvait suivre Maïlana, directrice respectable d'un établissement tout aussi respectable. De l'autre, elle pouvait suivre ses deux ex-meilleurs amis, adolescents professionnels du mensonge longue durée. Le choix aurait dû être vite fait. Mais quelque chose inquiétait Willa dans le ton pressant de ses deux amis. Un ton que ni l'un ni l'autre n'avait utilisé. Jamais. Sauf cette fois où ils avaient tous deux essayé d'éloigner Willa d'un garçon qui n'était finalement pas très recommandable.
Elle réfléchit encore quelques instants avant de se retourner vers Maïlana :
- Merci de m'avoir retrouvée ! J'essaierais de ne plus aller dans la forêt seule maintenant ! lui dit-elle en rigolant.
- Oui... On ne sait jamais vraiment ce qui peut nous y attendre... lui répondit la directrice d'un ton mystérieux.
Willa se reconcentra sur Jean et Alison. Elle attendit qu'ils fassent quelque chose, un mouvement, un geste, qui lui aurait permis de savoir ce qu'ils attendaient d'elle. Mais rien ne vint. Un silence gêné s'installa, enfin brisé par les paroles de Maïlana :
- Bon bah... Je vais vous laisser... Je pense que vous avez beaucoup de choses à vous dire...
- Oui, c'est ça, s'empressa de répondre Alison.
- On rentrera tout à l'heure, renchérit Jean.
Maïlana s'en alla, revenant sur ses pas. Une fois hors de portée, Jean avança lentement dans la direction qu'elle avait emprunté, et tendit l'oreille.
- C'est bon, elle n'est plus là.
À ces mots, Alison et Jean se retournèrent d'un même mouvement vers une Willa légèrement impatiente.
- Qu'est ce que vous vouliez me dire ? demanda-t-elle sur la défensive.
- Maïlana...
Un craquement retentit à leur droite. Les trois adolescents sursautèrent avant de voir déguerpir un lapin.
- Tu disais ? demanda Willa.
- J'en suis sûre à 100%. C'est même étonnant que personne n'ai rien remarqué...
Willa était à bout de nerf, attendant la suite avec empressement. Le ton légèrement stressé de Jean la rendait elle même mal à l'aise.
- Maïlana... N'est pas Maïlana.
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Hey !
Alors, ce chapitre vous a plu ?
Bon... J'ai une mauvaise nouvelle...
J'ai plein d'idées pour cette histoire (je sais même exactement comment se terminera le livre xD) mais, mon problème, c'est que je manque d'inspiration en ce moment pour relier toutes ces idées...
En plus, là j'ai pas eu trop trop le temps d'écrire alors voilà: pendant un certain temps (j'espère que se sera pas trop long ^^') je vais réduire le nombre de publication... A la place de deux chapitres par semaine, il n'y en aura qu'un, tous les mercredis... Désolée 😢
Voilà... C'était tout... ^^'
Du coup, bonne semaine et à mercredi prochain !
Tchuss 👋
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