Chapitre 44

Je suis dans ma chambre d'hôtel, douchée et changée, la journée est finie et on rentre tôt demain matin à Paris. Je suis déjà au fond de mon lit, je n'ai même pas mangé, j'ai pas faim ce soir, malgré juste un petit-déjeuner assez léger et un simple fish and chips à midi. Et je ne suis même pas sur ma tablette ou mon portable, il y a juste la télévision d'allumée. Mon père m'a envoyé aussi un message, il est au courant pour l'ex de maman et il est rassuré, maman aussi, je suis en sécurité. Mais moi, je me remets tout juste de cette rencontre.

Quelqu'un finit par toquer à la porte, je soupire en quittant mon lit. J'ouvre la porte, je suis surprise de voir Nathan, il n'a pas donné de nouvelles depuis que je suis entrée dans l'ascenseur.

-Nathan, qu'est-ce que tu fais là ?

-Je viens aux nouvelles. Tu m'as rien envoyé, alors je viens.

-C'est gentil.

Nathan fronce les sourcils, il voit bien que quelque chose ne va pas.

-Je peux entrer ?

-Oui.

Je me décale, il entre en passant une main sur ma joue, qui me fait doucement sourire. Je ferme la porte et vais m'asseoir sur le lit, Nathan vient devant moi.

-Hé, qu'est-ce qu'il ce passe ? T'es pas dans ton assiette depuis que tu as revu l'autre.

-Non, ça va. J'ai juste eu peur. Et je commence à me remettre de la rencontre.

-Elle t'a autant perturbé ?

-J'ai eu peur qu'il me fasse du mal, surtout quand il est partis en hurlant.

-Mais il est loin maintenant, non ?

-Il part demain pour les Etats-Unis. Il sera loin, ça me rassure.

-Pas totalement à ce que je vois.

-Je crois que je ne le serais jamais s'il reste libre.

-Tes parents vont s'occuper de lui, ne t'inquiète pas.

-Je sais. Et dis-moi, qu'est-ce que tu as fait tout à l'heure ? J'aurais bien aimé que tu restes avec moi.

-Je voulais juste voir qu'on s'occupe bien de lui. J'ai bien vu qu'il t'a fait peur, je voulais m'assurer qu'il soit loin.

-C'est gentil.

Je lance un petit sourire, qui ne trompe pas Nathan.

-Je sens que tu as autre chose. Parle-moi.

-Il n'y a rien. Je suis fatiguée.

-Charlie, je commence à te connaître. Il y a quelque chose dans ta petite tête.

Je lève la tête pour le regarder dans les yeux, j'ai qu'une seule idée qui me vient en tête.

-Dors avec moi.

-C'est tout ce que tu veux ?

-Oui. J'ai envie que tu dormes avec moi cette nuit. J'ai envie de tes bras autour de moi.

-D'accord. Avant, est-ce que tu as mangé ?

-Non. Et j'ai pas faim.

-Charlie, il faut que tu manges. J'ai pas envie que tu nous fasses un malaise, surtout que tu n'as rien avalé depuis notre café de midi.

-Je vais dormir.

-Et ? J'appelle le room service. Tu vas manger avant de dormir. Et moi je vais me changer.

Nathan ne me laisse pas le choix, il va dans le salon de la suite et revient avec la carte. 

-Allez, choisis ton menu.

Je prends la carte et choisis un repas, je le sonne à Nathan qui prends le téléphone de la chambre pour appeler le room service. Il passe la commande puis revient face à moi, posant sa main sous mon menton pour que je le regarde.

-Charlie, sourit donc ! 

-Pas envie.

-Mais il faut pas faire la tête.

-Je ne fais pas la tête, je suis fatiguée. C'est tout.

-D'accord, d'accord ! Tu veux un bisou au moins ?

-Evidemment, jamais je ne refuserais un bisou.

Nathan sourit et se penche pour m'embrasser, je le retiens par le col de son tee-shirt. Un petit sourire me prends entre deux baisers, je finis par m'allonger sur le lit, Nathan me suis dans mon mouvement. 

-Rassure-moi, on a le temps ? Demandé-je en alors qu'il se redresse.

-Je pense. Trente minutes, ça devrait aller.

Il se redresse, j'en profite pour m'allonger comme il faut sur mon lit. Je regarde Nathan retirer son pantalon, son tee-shirt et il me rejoint. Ma tenue saute aussi à son tour, y compris ma lingerie, puis il vient m'embrasser. Ses mains partent m'explorer, je gémis quand ses doigts commencent à me caresser doucement l'intimité alors qu'il lâche mes lèvres. Je garde les yeux clos et me laisse totalement aller dans les bras de Nathan.

On finit par faire l'amour, mon amant me donne un plaisir qui fait du bien. Et on entends toquer pile quand on retrouve chacun notre côté du lit après un orgasme délicieux. Nathan réussit à se redresser, il remets son caleçon et va répondre ainsi. Je me glisse sous la couverture après avoir mis ma culotte et l'attends, il ne tarde pas à revenir avec le plateau, j'ai demandé des pâtes à la truffe et un moelleux au chocolat, toujours réconfortant.

-Et voilà, madame est servit. Une douche avant de manger ?

-Non, autant manger tout de suite.

Je m'installe comme il faut sur le lit, Nathan vient poser le plateau en souriant et s'installe face à moi. Mon ventre gargouille en voyant le plateau, ça le fait rire.

-Bon appétit.

-Merci.

Je commence à manger, les pâtes sont délicieuses ! 

-Avoue qu'il n'y a rien de mieux que de manger après avoir fait l'amour.

-J'avoue. C'est plaisant. Mais tu aurais pu te commander quelque chose aussi. Je me sens un peu bête à manger toute seule.

-J'ai déjà mangé, je vais pas me faire un second dîner.

-Mes pâtes doivent quand même te tenter ? Je sais que tu aimes celles à la truffe.

-Non, pas aujourd'hui.

-Je suis sûr que tu as mangé un burger du coup.

-Pas du tout. J'ai mangé une salade.

-Toi ? Une salade ?

-Ça te surprends ?

-C'est rare quand tu prends une salade.

-Charlie, je sais aussi bien manger. Je pensais qu'à force de passer du temps avec moi, tu le savais.

-Pas totalement. Les trois quart du temps tu manges mal.

-T'es sérieuse ? Demande-t-il en riant. Je mange mal ?

Je hoche la tête en finissant mon plat de pâtes, c'était très bon.

-Waouh, on ne m'a encore jamais dit que je mangeais mal.

-Il faut bien une première à tout. Et t'as plus le ventre tonique que je te connais, ça commence à avoir du gras.

Je le taquine en posant mes doigts sur son ventre, qui est en vrai toujours aussi bien foutu. Il retient rapidement ma main, je rigole en la récupérant.

-T'es pas gentille. 

-Mais si, je suis très gentille. 

-Non, pas en tripotant mon ventre.

-T'aime ça d'habitude.

-Quand tu descends avec ta bouche. Pas quand tu tripotes pour tater du gras.

-Et tu en as. Mais ça va.

-On peut arrêter de parler de mon ventre et de mon gras ? Surtout que tu en as aussi. Mais moi, j'y apprécie à sa juste valeur. Et je ne te dis pas que t'es grosse.

-Tu l'insinue quand même là ? 

-Non. Je te l'ai dit, tu es très bien comme tu es.

Je prends le moelleux au chocolat avec la cuillère et commence à piquer dedans, mais je ne peux pas m'empêcher de regarder mon ventre en tirant la couverture. Je jette un coup d'œil à on ventre, puis au gâteau, ça vient de me dégoûter. 

-Ne me dis pas que notre conversation t'as dégoûté de ton moelleux au chocolat ?

-Un peu. Je suis loin d'être aussi mince que ma soeur...

-Et ? Ta soeur c'est ta soeur, qui est en plus enceinte jusqu'aux yeux aujourd'hui si je me souviens bien. Toi c'est toi. Tu es très bien comme tu es.

Nathan prends la cuillère, prends un bout de gâteau et me le présente.

-Je suis capable de te nourrir comme une enfant ! 

-Non, j'ai plus faim.

-Charlie, t'as plus faim parce que tu crois que tu es grosse, ce qui est loin d'être le cas. Crois-moi, un moelleux au chocolat ne va pas te faire de mal.

-Nathan, n'insiste pas.

-Tu ne le veux vraiment pas ?

-Non.

-D'accord.

Il prends la cuillère à ma place et ferme les yeux, comme en extase, à la limite d'imiter un orgasme.

-Mmm, il est délicieux ! Tu ne sais pas ce que tu loupes !

-Vraiment ?

-Oui.

Nathan reprends un bout du moelleux et commence à l'emmener à sa bouche, je récupère la cuillère et mange le gâteau ! Il est vraiment bon, je comprends sa tête, il est vraiment délicieux ce moelleux ! 

-Ah bah voilà. C'est mieux comme ça.

-J'imagine bien. Et ne dit pas que ma soeur est enceinte jusqu'aux yeux.

-Pardon.

-Nathan, c'est la vérité, mais il n'y a que moi qui a le droit de le dire.

Je souris en récupérant l'assiette, je partage le moelleux avec Nathan en discutant tranquillement. Ma soirée est finalement plus douce que je ne l'espérais, ça fait du bien.

Notre séjour à Londres se termine bien, l'ex de maman est de retour en hôpital, il n'avait pas le droit de sortir. Je suis vraiment rassurée maintenant. J'ai profité du séjour pour acheter aussi quelques cadeaux pour la petite de Zoé et Ryan parfait pour Noël.

* * *

Je suis à la maison, c'est déjà une heure de l'après-midi. J'ai été malade toute la nuit, une grosse gastro, très classe. Je me repose du coup, ça me fait vraiment chier, on avait des visites intéressantes aujourd'hui. Même cette semaine, Nathan n'a pas envie que je transmette le virus ou que je retombe malade aussi vite. Mais c'est comme ça, malgré le fait que je parte la semaine prochaine pour New-York.

Un appel sur ma tablette me sort de mon épisode, c'est ma soeur, en Face Time. Je me redresse en gardant mon plaid sur moi et répond en posant mes pieds sur ma table basse.

-Sal..

Un petit bébé se présente devant mon écran, ma nièce est là ! Et elle est trop mignonne !

-Hé, salut bébé ! Tu sais que t'es mignonne comme tout ?

J'entends ma soeur rire, ça fait plaisir.

-Salut Charlie, je te présente Aby, ta nièce née hier soir, le douze décembre, à onze heures.

-Née hier soir ? Radine.

Zoé bouge le portable et se filme, elle me tire la langue.

-Hé, j'étais crevée, j'ai dormis ! 

-T'as dormis malgré ta fille ?

-Dieu merci il existe une pouponnière et Aby a un papa merveilleux ! Et c'est toi la radine.

-Oui, pardon. Félicitations ! Je suis vraiment heureuse de voir ma petite nièce !

-Merci.

-Et Sean s'occupe d'Aby ?

-Evidemment. Il adore s'occuper d'elle. Là il s'occupe de Ryan, il n'a pas envie que notre fils manque d'attention.

-Notre fils, c'est mignon. 

-Je sais. Et c'est fou à quel point tu as une tête de fantôme.

-Si toi t'as passé la nuit à donné la vie à une petite fille, moi j'ai passé la nuit à rendre mon repas. Une horreur.

-Gastro ?

-T'imagines même pas. Pas de détails, t'as une petite merveille qui n'a pas besoin d'entendre tout ça.

-Je confirme. Mais ça va aller ?

-Ouais. J'ai deux jours de repos, je regardais une série avant que tu appelles.

-Je te dérange quoi !

-Entre ma famille et ma série, je te laisse deviner ce qui est le plus important pour moi.

-Je sais. 

-Et comment va Ryan avec l'arriver de sa petite soeur ?

-Plutôt bien. Il admire Aby, c'est vraiment adorable. Après, je crois qu'il n'a pas totalement conscience qu'il a une petite soeur qui va nous prendre du temps, il ne l'a vu qu'à la maternité.

-Ah oui... Un peu comme toi quand j'ai débarqué à la maison. Les parents nous ont racontés  !

-C'est vrai. Mais je n'ai pas de doute avec Ryan, tout va se passer à merveille. Il était déjà tellement concerné !

-Mais on sait jamais, même si Ryan restera adorable, j'en suis sûr. 

-Je l'espère.

-Et comment c'est passé ton accouchement ?

-C'était costaud. Si pour Ryan j'avais eu la péridurale, arrivée à l'avance, là, ça a été assez fou ! Je t'explique rapidement ; j'ai commencé à avoir des contractions dans la matinée, mais j'ai rien fait, je voulais avancé le travail un maximum avant d'aller à l'hôpital. Tu sais à quel point ça avait été long pour Ry.

-Ouais, je m'en souviens !

-Bah là, malgré les conseils de maman, je suis restée à la maison. Et à dix heures et demi, là je ne le sentais pas du tout. Sean m'a emmené à la maternité et à peine les fesses posées sur la table d'auscultation que je devais pousser. Costaud, douloureux, mais le soulagement une fois Aby sur moi.

-Ah oui, quand même ! Comme dans les films ! 

-En fait, ça arrive assez souvent. Il y a trois jours une maman a accouché comme ça ! 

-Ça fait pas rêver tout ça ... 

-Parce que tu ne l'as jamais vécu. 

-Tu sais bien que je ne veux pas d'enfant. Du moins, naturellement. 

-Je sais.

Zoé sourit, Aby semble se réveiller, ma soeur tourne le téléphone. Ma nièce est vraiment à croquer, surtout au réveil !

-J'ai hâte de vous voir tous à Noël.

-Nous aussi on a hâte. Et je crois qu'Aby a faim !

En effet, ma nièce se mets à pleurer, Zoé reprends le portable.

-Bon, je te rappelle un peu plus tard ! Je voulais surtout t'annoncer la nouvelle.

-Pas de soucis. Encore félicitations pour Sean, Ryan et toi. Je suis vraiment heureuse.

-Merci petite soeur. Je t'aime.

-Je t'aime.

Zoé raccroche, Aby a vraiment faim. Je laisse tomber ma tablette sur mes genoux et ma tête en arrière, je regarde le plafond. Une drôle de sensation me prends, une sensation pas du tout agréable et que j'ai jamais senti avant, c'est vraiment bizarre.

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