Chapitre 4

Rompre son contrat de manière anticipée, voilà ce à quoi pensait Lyly depuis plusieurs jours. Mais était-ce une bonne raison ? Ne devait-elle pas se battre et ne pas laisser Guillaume gagner ? Cela faisait déjà un peu plus d'une semaine que le chef de projet ne la lâchait pas et prenait un malin plaisir à la croiser pour l'enfoncer davantage. Remarques sur Théo ainsi que sur sa relation, remarques sur son travail, Guillaume multipliait les critiques. Alors oui, Lyly prenait sur elle, énormément, et le rembarrait lorsqu'elle le pouvait, mais jusqu'où cette histoire allait-elle aller ? Son but était-il de la voir partir ?

Lyly, comme les trois derniers jours, traîna avant de rentrer et longea l'église, la bandoulière de son sac glissée sur son épaule. En fin de semaine dernière, elle avait eu tendance à passer la porte d'entrée agacée, susceptible, ce dont Théo n'avait pas besoin. Et la meilleure solution qu'elle avait trouvé à son problème était de se promener avant de rentrer afin de laisser retomber la pression. De toute manière, qu'elle traîne ou pas, Théo n'allait pas le remarquer.

Elle s'arrêta devant les petits escaliers blancs de l'église et s'assit sur la troisième marche. Elle fit glisser son sac à ses côtés et observa les quelques passants qui se promenaient en direction de la sortie de la ville.

Suzanne avait raison dans un sens, tout comme Ashley, cela ne pouvait pas continuer. Théo était en droit de savoir ce qui se passait, mais sa charge mentale était si importante ces derniers temps qu'elle ne se voyait pas l'alourdir davantage, et encore moins à cause d'un abruti comme Guillaume. Lyly expira longuement. Elle avait besoin de Théo. Besoin qu'il la soutienne comme il le faisait si bien avant cet incident, qu'il la réconforte et lui montre qu'elle n'était pas seule. Mais elle se sentait seule. Bien trop seule. 

Il y a deux jours, elle avait fini par répondre à l'appel de Pascal puisque celui-ci était resté sans nouvelles depuis quelques semaines, et elle avait menti, comme à chaque fois que quelqu'un demandait des nouvelles de Théo. « Théo ne donne pas de nouvelles ? Oh, tu sais, il est très occupé, il a beaucoup de travail avec l'université, mais il te rappellera quand il trouvera un petit moment. S'il t'ignore ? Non ! Pas du tout, même moi j'ai du mal à le croiser ahah, il est souvent sorti. » « Est-ce que Théo va bien ? Oui, très bien. Il est un peu fatigué, mais rien de bien méchant. Bien sûr qu'il pense à toi, il ne trouve juste pas le temps de t'appeler, mais il le fera ! »

Combien de temps allait-elle tenir avant de dévoiler la vérité à Tô Tâm et Pascal ? Si elle craquait et avouait tout, Théo allait-il lui en vouloir ? Non, elle ne pouvait pas. Elle devait tout garder pour elle. Au moins encore quelques semaines.

Son téléphone vibra soudainement dans la poche de sa veste. Elle l'en sortit habilement, heureuse de penser que c'était peut-être Théo qui avait perçu son retard et qui commençait à s'inquiéter, mais sa joie redescendit brutalement lorsqu'elle vit que ce n'était ni Théo, ni Ashley, mais Chris

Sa désillusion allait finir par la briser, un de ces jours. Elle devait se rendre à l'évidence : Théo n'était plus le même.

— Salut Chris.

— Lyly ! T'es chez toi ?

— Non, je suis dehors. Pourquoi ?

— Je regardais l'heure, j'attendais que tu rentres de ton boulot pour t'appeler. Je te dérange ?

— Non, du tout. Comment ça va ?

Elle l'entendit hésiter.

— Si je t'appelle c'est parce que j'avais besoin de ton avis... si ça te dérange pas. Tu sais, avec Bruno, on se fréquente de nouveau depuis genre quelques mois, et ça se passe bien en règle générale. Mais, je sais pas, j'aime pas trop quand il va au bar où t'as été manger avec lui. Il y a un ex à lui qui travaille là-bas.

On se confiait une énième fois à elle alors qu'elle croulait déjà sous d'autres problématiques qu'elle ne parvenait pas à résoudre. Pourquoi ne pouvait-on pas la laisser résoudre un par un chacun de ses soucis avant de lui en rajouter d'autres ?

— Et ? Tu as l'impression qu'il y a encore un truc entre eux ?

— Bruno me dit que non ! Mais je sais pas, je le sens pas...

— Il y a des indices qui te prouvent qu'il y a encore un truc entre eux ? Ou tu as juste peur parce que c'est un ex ?

— Bah...

Il se tut.

— Tu sais... On peut gâcher de belles choses à cause de notre jalousie, et je suis bien placée pour en parler. Je sais que c'est difficile de voir la personne que l'on aime côtoyer un ex. Mais, si Bruno te prouve jour après jour qu'il n'y a que toi, tu n'as aucune raison d'en douter. Si tu avais des preuves, je ne te dirais pas ça, mais là tu ne sembles pas en avoir, c'est seulement ta jalousie qui parle, et j'ai peur que tu finisses par faire la même erreur que moi. Et même si son ex semble intéressé par lui, c'est à Bruno de te prouver que ce n'est pas réciproque.

Et cela sonna soudainement comme une évidence pour elle. Non seulement elle pensait ce qu'elle venait de dire, mais elle devait également le mettre en pratique et le plus vite possible si elle souhaitait voir Théo aller mieux. Elle devait foutrement mettre sa jalousie de côté et oser, pour le bien de Théo.

— Cet ex sait que tu existes ? demanda Lyly.

— Bruno lui a parlé de moi, ouais, mais j'ai jamais été dans ce bar à cause de ce mec.

— Tu devrais essayer.

— Quoi ?

— Si tu vas avec Bruno dans ce bar, tu pourras voir comment il se comporte avec son ex, peut-être que ça permettra de te rassurer.

Chris resta silencieux.

De petites gouttelettes de pluie glissèrent sur le bout du nez de Lyly. Elle leva les yeux vers le ciel et une petite moue de contrariété se logea sur son visage. Elle n'avait pas de parapluie avec elle, et elle se trouvait encore assez loin de chez Théo.

— Et si je vois qu'ils se draguent ?

— Je suppose que tu connais déjà la réponse à ta question...

Lyly se releva et se tapota le derrière afin d'effacer toute trace de poussière sur son jean.

Elle attrapa la lanière de son sac et la glissa sur son épaule avant de marcher le long du trottoir. De petites filles couraient désormais afin de se mettre à l'abri. Le ciel sentait l'orage à plein nez.

— Ouais, je vais y réfléchir...

— Ça va te ronger, Chris. Autant en être sûr tout de suite.

— T'as raison, dit-il, soudainement décidé. Je vais l'inviter maintenant autrement je vais jamais le faire. Merci Lyly ! Je te laisse !

— Bon courage, Chris.

— Merci !

Lyly rangea son téléphone et se colla un peu plus aux vitrines des petits magasins le long du trottoir. La pluie commençait à déferler. Merde, si la météo avait annoncé un temps pareil, elle aurait apporté un parapluie avec elle !

Elle sprinta sur une trentaine de mètres et s'arrêta sous un abribus inutilisé depuis des mois. Ses cheveux humides la firent frissonner alors elle referma la fermeture de sa veste et observa les alentours. Elle devait bien se trouver à quinze minutes de chez Théo, si elle entreprenait de rentrer sous un temps pareil, elle allait arriver trempée et tomber malade, c'était inévitable. Et avait-elle besoin de tomber malade maintenant ? Sûrement pas.

Outre le fait que Chris avait monopolisé toute la conversation, Lyly ressentit la solitude lui retomber soudainement sur les épaules. Certes, ces derniers mois elle se faisait de plus en plus ressentir, mais cette fois-ci, c'était bien pire. Chris n'avait pas demandé comment elle allait et elle ne pouvait pas appeler Théo pour venir la chercher. La solitude. Voilà ce qui cohabitait avec Lyly depuis des semaines et des semaines. Une foutue solitude qui lui collait bien trop à la peau.

Lyly avança vers le petit banc et s'assit, le corps couvert de frissons. Le ciel avait viré au noir, de petits éclairs éclataient au loin et l'odeur du bitume remontait. Cela ne présageait rien de bon. Elle regarda la pluie s'échouer sur la route, le sac désormais collé contre sa poitrine, et sortit maladroitement son téléphone. Elle ouvrit une page Internet, les doigts tremblotants, et lança sa recherche. Vu l'heure qu'indiquait son téléphone, il n'était peut-être pas trop tard. Lyly fit une capture-écran de l'adresse affichée et se releva, le bout des chaussures déjà trempé.

Ce qu'elle s'apprêtait à faire lui tordit le ventre. Elle n'avait encore jamais eu l'occasion de lui faire face et si elle se trouvait au travail à cette heure-ci, ce soir allait être le grand soir. Une sacrée soirée qu'elle n'allait probablement jamais oublier. Elle en tremblait déjà.



Le soleil avait chassé la pluie dans les alentours de quatre heures du matin, heure à laquelle Lyly s'était réveillée et n'avait pas pu retrouver le sommeil jusqu'à ce que la sonnerie de son réveil retentisse. Théo et elle n'avaient pas vraiment discuté, pas même après qu'elle ait passé la porte d'entrée glacée jusqu'aux os. Elle ne s'était pas attendue à ce qu'il lui partage ouvertement son étonnement, mais un petit regard ou bien une petite remarque lui aurait fait du bien. Mais non, Théo avait traversé le couloir le visage baissé, avait jeté un coup d'œil mécanique vers elle, l'ordinateur portable sous le bras, et s'était enfermé dans le bureau.

Lyly soupira et tortilla sa fourchette dans sa boîte de déjeuner en verre. Suzanne était encore en réunion. La réunion à laquelle elle était censée participer aux côtés de sa collègue, mais dont elle avait été désinvitée quarante minutes avant son début, par Guillaume lui-même. Guillaume... Lyly marmonna et croqua dans son petit bout de pain aux céréales. Elle l'avait pourtant préparé cette réunion, mais il avait fallu que Guillaume s'en mêle et l'en éjecte.

Elle n'en pouvait plus. Elle lâcha sa fourchette, poussa la boîte sur la droite de son bureau et déverrouilla l'écran de son ordinateur. Cela n'allait pas durer, il fallait qu'elle se renseigne sur la façon dont elle allait pouvoir rompre son contrat de manière anticipée si elle passait à l'action, c'était soit ça, soit elle devenait complètement folle, ou bien elle étranglait Guillaume dans le couloir.

Lyly fit plusieurs recherches, copia quelques éléments importants dans un calepin jaune légèrement déchiré afin de pouvoir y jeter un œil un peu plus tard, et continua son enquête. Elle ne voulait pas tomber dans l'illégalité ou bien être fautive. Certes, elle n'était pas forcément en droit de rompre son contrat avant la fin de celui-ci, mais Guillaume la rendait complètement folle, elle n'avait pas besoin d'avoir une pression supplémentaire sur les épaules. Elle avait besoin d'avoir toute sa tête pour aider Théo.

— Tu déconnes j'espère ?

Lyly vit Suzanne s'arrêter à ses côtés. Elle péta son ordinateur portable ainsi que son gros classeur jaune sur le bureau de Lyly, et l'observa avec de grands yeux.

— Tu veux te barrer ?

— Non ! Je me renseigne juste sur...

Suzanne se pencha légèrement et lut ce qui était affiché à l'écran.

— « Comment quitter une entreprise avant la fin d'un contrat. » Elle se redressa et se tourna vers Lyly qui baissait désormais la tête. Tu vas pas te barrer à cause de ce connard, c'est moi qui te le dis.

— Tu ne comprends pas. Il...

— Je sais que ça te fait chier d'avoir été désinvitée de la réunion, moi aussi ça m'a saoulé, mais tu peux pas le laisser gagner. Il se comporte comme un gros gamin, ça finira par se voir.

— Tu vas me dire que quelqu'un a vu que je manquais à l'appel ?

Suzanne ne répondit pas.

— C'est bien ce que je me disais. Personne ne voit jamais rien ici.

— Jacob l'a vu ! s'exclama-t-elle, enjouée.

— Il ne participait même pas à la réunion... marmonna Lyly.

Suzanne prit la chaise du bureau d'à côté et la fit rouler jusqu'aux côtés de sa collègue. Elle poussa ses affaires, s'assit sur la chaise, et se pencha vers Lyly.

— Il faut qu'on trouve un moyen de lui mettre des bâtons dans les roues. Il fait le malin parce que c'est un supérieur, mais il y a des gens au-dessus de lui. Il fera moins le fier si on trouve quelqu'un pour t'aider, je peux te l'assurer.

— Et tu penses à qui ?

— Je sais pas encore, mais je trouverai.

Lyly haussa les épaules de lassitude.

— Et la réunion, ça a été ? Il a assuré, je présume ?

Suzanne fit une petite moue attristée et finit par hocher la tête.

— Il présente méga bien, il captive super facilement l'attention et il fonctionne sur du par cœur, tu m'étonnes qu'il s'en sorte bien. Mais il a forcément des failles.

— Des failles dont on n'a pas connaissance.

Suzanne l'admit d'un hochement de tête.

— Ça viendra.

— Je t'admets que je m'en fiche, je ne pense pas rester ici encore longtemps. Ce n'est pas pour moi ce travail.

— Si on te perd on va perdre un très bon élément, Lyly, fais pas ça. Tu devrais au moins finir ton contrat, question de pas avoir de problèmes avec la DRH ou des supérieurs et de pouvoir te barrer la tête haute.

— Mais je m'en fous des gens. Je m'en fous de ce qu'ils pourront penser de moi. J'ai d'autres choses à gérer de mon côté, je ne veux pas avoir à venir travailler la boule au ventre en me demandant si on va encore me faire des coups bas. Je n'ai pas encore pris de décisions, mais ça risque de partir très loin si je reste ici.

— Je sais qu'on a pas du tout la même personnalité, mais moi ça fait longtemps que je lui serais rentrée dedans et que je l'aurais fait savoir. Il voit que tu gardes tout pour toi et que tu veux te débrouiller seule, t'es une cible facile. Il faut que tu mettes des gens de ton côté, que tu montres que tu as ta place ici. Parce que je te le dis moi, tu as ta place dans cette putain d'entreprise. Tu fais des chiffres de malade, tu es d'une précision impressionnante, tu es tellement minutieuse que personne a à repasser après toi, et tu corriges même parfois mes données. La fille avant toi faisait des tas de conneries et parvenait pas à proposer des solutions, des alternatives, alors que toi... Merde Lyly, s'exclama-t-elle, je vais pas te laisser partir, pas contre ton gré !

— Qui veut s'en aller ?

Jacob les rejoignit, son habituelle cravate verte aux rayures grises autour du cou. Ses chaussures semblaient toujours plus grandes que lui, ce qui lui valait malheureusement des moqueries de la part de Guillaume, tout comme ses yeux légèrement bridés dus aux origines asiatiques de ses parents.

— Personne, tenta Lyly.

Jacob interrogea Suzanne de ses grands yeux noirs, interloqué.

— Lyly en a ras-le-bol de Guillaume.

— Oh...

Jacob baissa soudainement les yeux, compréhensif et resta droit, silencieux.

Le silence de leur collègue valut un échange de regards interrogateurs entre Suzanne et Lyly. C'était la première fois qu'il ne trouvait pas quelque chose à redire. C'était une chose à la fois surprenante et effrayante.

— Jacob ? essaya Suzanne.

Mais le concerné resta le regard braqué sur le sol, absent.

Depuis qu'il était arrivé dans cette entreprise, les rencontres s'étaient multipliées, et il ne s'était jamais autant senti à sa place qu'ici. Les missions, les échanges durant le déjeuner, la bonne ambiance. Tout lui avait plu. Mais ça, c'était avant qu'il ne fasse la connaissance de Guillaume. Ce grand homme vantard, moqueur au ton cassant. Il ne comptait plus les fois où il ne lui avait pas tenu la porte ou bien lui avait renversé « par mégarde » son café sur le bureau. Il ne se souvenait plus du nombre de surnoms qu'il lui avait assigné ou bien du nombre de moqueries qu'il avait dû subir par sa faute. Guillaume était un sacré spécimen en son genre. Il ne l'aimait pas plus que Lyly, mais il n'avait jamais pensé à quitter l'entreprise à cause de lui.

— Ça va, Jacob ? reprit Suzanne.

— Je ne pensais pas que Lyly souhaitait partir de l'entreprise. Pas à cause de Guillaume, du moins.

— Je crois sincèrement que personne s'y attend.

— Je suis encore là je vous rappelle. Et je n'ai fait aucune demande pour le moment, les rassura-t-elle. Faire ces recherches me rassure, j'ai l'impression de pouvoir avoir une sortie de secours, au cas où les choses tourneraient mal. Vous savez, j'aimerais vraiment pouvoir autant aimer mon travail que vous, mais ce n'est pas le cas, et Guillaume n'arrange rien...

— Lyly, demanda Jacob, soudainement intéressé, qu'est-ce que tu voulais faire avant de venir ici ?

La concernée soupira et lança un regard entendu à Suzanne. Ce qu'elle aurait voulu faire... Elle en avait eu des projets. Plus d'un, en réalité. Mais elle avait été incapable d'en mettre un en route, pas depuis ce qui s'était passé et depuis que l'état psychologique de Théo s'était dégradé.

— Je voulais faire un Master. Ou bien m'arrêter à la Licence et viser un poste de statisticienne.

Jacob l'observa avec de grands yeux.

— Statisticienne ? Mais ça n'a rien à avoir avec le community management ! s'exclama-t-il, outré. Tu es douée avec les chiffres ?

— Plus que douée, intervint Suzanne en souriant. Elle assure. Elle m'a donné quelques petits coups de main depuis son arrivée ici. Et elle a fait un sans-faute jusque-là.

— Pourquoi tu n'en parles pas à Thomas ?

— Thomas ? répéta Lyly.

— Monsieur Malrok ! Le directeur financier ! indiqua Jacob.

— Oh ! Je ne connaissais pas son prénom.

— Il ne traîne pas souvent de ce côté du bâtiment, c'est pour ça. Mais il paraît que c'est quelqu'un de bien. Je n'ai jamais entendu quelqu'un dire du mal de lui depuis que je suis arrivé, expliqua Jacob.

Suzanne approuva d'un hochement de tête.

Monsieur Malrok. Ce devait être l'homme aux cheveux blonds courts légèrement ondulés dont le bureau se trouvait à l'étage, à gauche de l'escalier. Celui qui se trouvait toujours vêtu d'un costard et qui ne manquait pas de sourire à chaque salut que ses collègues lui adressaient lorsqu'ils passaient près de son bureau.

A vrai dire, Lyly voyait bien de qui il s'agissait. Elle n'avait jamais eu l'occasion d'échanger avec lui et elle n'était même pas sûre qu'il sache qui elle pouvait bien être, mais elle s'était déjà questionnée à son sujet. Il semblait intimidant. Beaucoup trop intimidant pour qu'elle ose frapper à sa porte et ne lui vienne parler de ses projets tombés à l'eau.

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