Les rayons du soleil pénétraient sa chambre, comme une balle traverse un corps. Mackenzie ouvra les yeux péniblement. Ces derniers jours avaient été difficiles. Hayden n'avait pas quitté ses pensées. La jeune femme avait pourtant espéré que ses sentiments s'affaibliraient avec le temps. Au moins avant de disparaître complètement. Pourtant, ce qu'elle ressentait pour celui qui n'était plus, n'avait jamais été aussi violent. L'absence en était terrible. Elle avait des sueurs froides lorsque la réalité revenait à elle.
Elle se leva du lit en grimaçant, puis se vêtit d'un tee-shirt simple qu'elle enfila dans un pantalon serré. Elle réarrangea sa coiffure, attachant ses longs cheveux noirs avant de descendre à la cuisine.
Mackenzie entra dans la pièce. Sa mine déconfite semblait s'être ancrée en elle depuis plusieurs jours déjà. Ses ressources s'amaigrissaient, la forçant à devoir reprendre les bonnes vieilles habitudes de récoltes. Après avoir mangé de quoi se sustenter, elle se dirigea vers le salon de détente, pour trouver quelqu'un avec qui partir en mission.
Une grande pièce avait également été aménagée pour y contenir leur armurerie. L'escouade n'avait jamais eu de pièce réservée aux armes et autres outils de guerre, pour la simple et bonne raison, que leur individualisme les obligeait à ne rien mettre ‒ ou peu ‒ en commun.
C'était donc une première, suite à l'occupation des rangers dans le manoir. Kahésar et Greg en étaient les seuls à avoir la clé, pour des raisons de sécurité.
Arrivée au salon, elle y aperçut une bonne partie du groupe. Steel discutait au loin avec Kahésar et Greg. Déon lisait un livre de son côté, alors que Léana et Ambroise discutaient tactiques de combat. Les discussions envahissaient la pièce, et personne ne s'était aperçu de l'arrivée de la jeune femme. Elle se dirigea vers son chef, curieuse d'entendre leur conversation.
« Peut-être au nord, suggéra Steel.
‒ Mais il n'y a rien de ce côté-ci, annonça Greg, à part des féroces et des caïmans albinos.
‒ De quoi parlez-vous ? coupa Mackenzie, une fois arrivée à leur hauteur.
‒ Nos ennemis les faucons n'ont plus donné signe de vie depuis qu'ils ont nettoyé toute la zone sud, expliqua Greg à la jeune femme. Ils se sont débarrassés de tous les bandits et autres vauriens, mais également d'innocents, avec qui nous avions travaillé. Nous sommes les derniers à des dizaines de kilomètres aux alentours.
‒ J'ai bien peur que cela s'annonce compliqué pour nous également... soupira Steel.
‒ Pour l'instant, continua Kahésar, ils ne semblent pas vouloir nous attaquer. Ils attendent quelque chose. Nous devons les prendre par surprise et lancer une attaque avant qu'ils ne le fassent. Steel, continue tes recherches et trouve moi leur nouveau campement. »
Aux mots de son chef, le jeune homme opina et s'en alla. Il était urgent de s'occuper d'eux, avant qu'ils ne deviennent encore plus dangereux.
« J'ai besoin de ration, annonça Mackenzie à son chef, je vais essayer de prendre en embuscade un camion de Rebirth.
‒ Emmène Déon avec toi, conseilla Greg. J'ai dû lui réapprendre à se servir d'une arme à feu, et j'aimerais voir si son entraînement a porté ses fruits.
‒ Très bien, accepta Mackenzie, je vais voir si quelqu'un d'autres voudrait se joindre à nous. »
En tant normal deux personnes auraient suffit pour tendre une embuscade, mais elle ne se sentait pas à l'aise d'y aller seule avec celui qui lui rappelait Hayden. Elle se dirigea vers Léana et Ambroise, mais ces dernières avaient d'autres projets.
Mackenzie soupira, elle n'avait pas d'autres choix. Marilore et Jack étaient partis en mission pour plusieurs jours, il ne restait donc personne pour les accompagner tous les deux. Elle alla ‒ non sans sentir son coeur battre la chamade ‒ voir Déon plongé dans sa lecture.
« Salut », dit-elle, timide.
Il leva les yeux de son ouvrage pour faire face à une jeune femme aux joues déjà bien rouges. Mackenzie tenta de reprendre son calme, et continua :
« Je dois aller chercher des rations. Greg veut que tu m'accompagnes. On partagera le butin bien entendu. »
Le jeune homme ‒ le dos contre le dossier du fauteuil ‒ posa le livre sur une petite table à côté. Il n'avait pas lâché des yeux son interlocutrice.
« Très bien... », avait-il lancé.
Il semblait perturbé par la demoiselle, comme elle l'était par lui. Est-ce ses regards insistants qui le mettaient mal à l'aise, ou autre chose ?
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