Chapitre 36 : Le coût d'un revolver

Mackenzie s'était réveillée, alors que le soleil, lui, s'était couché. Elle était toujours assise sur l'un des sofas de la salle de détente, le livre d'Hayden sur les genoux. Se redressant difficilement, elle se massa le cou. Plus personne ne se trouvait dans la pièce, et le calme de la nuit, donna à la solitude, une résonance angoissante.

Elle se leva, emportant le livre avec elle, et se dirigea vers sa chambre, à l'étage. Elle monta les escaliers centraux, et longea les murs du manoir. Au fond du couloir du premier étage, elle vit de la lumière. Quelqu'un devait encore être éveillé à cette heure-là.

Curieuse de savoir à qui elle avait à faire, elle suivie la lumière pour se retrouver dans la salle de stockage. Un lieu normalement fermé, que l'escouade utilisait pour entreposer les objets destinés à la vente au marché noir. On y trouvait d'anciens bibelots, des petits meubles en tout genre, des jouets pour enfants, et des vêtements d'une autre époque.

Kahésar farfouillait à l'intérieur. Il s'était retourné, une fois après avoir senti une présence derrière lui.

« Toujours pas couché ? demanda-t-il

– Je viens plutôt de me réveiller », ironisa la jeune fille.

Cette réponse sembla lui convaincre, puisqu'il continua ce qu'il était en train de faire. Mais, Mackenzie n'était pas prête à partir.

« Qu'est-ce que tu fais ? demanda-t-elle.

– Je cherche un des objets que j'ai vendu au marché noir. Je dois aller le déposer au point de rendez-vous, mais faudrait déjà que je le retrouve.

– Je peux peut-être t'aider. Qu'est-ce que tu cherches exactement ?

– Une mallette avec des ustensiles de cuisine. Une petite trouvaille, avec quasi toutes les pièces dedans. Elle s'est vendue aux enchères contre une fortune. »

Il se tourna à nouveau vers elle :

« Ils l'ont acheté contre un revolver et une trentaine de balles. »

Mackenzie émit un hoquet de surprise. Les revolvers étaient le type d'arme à feu le plus rependu dans les terres sauvages, tout en sachant que les armes à feu étaient très rares. Elles étaient utilisées par certains passeurs, et donc récupérable après une tuerie ou une embuscade de camion de rations. Cependant, il fallait déjà avoir la chance d'en trouver. Comparé aux armes de corps à corps, trouver une arme à feu, résultait déjà de l'exploit.

Alors, pourquoi donc échanger une pauvre mallette de couverts anciens, contre une arme si importante ?

« Tu es sûr qu'on ne t'a pas trompé sur la marchandise ? demanda Mackenzie interloquée. A moins, qu'au contraire, cette mallette de pacotille renferme bien plus que tu ne le crois.

– Fais-moi confiance, l'arme est totalement fonctionnelle, et les balles sont comme neuves. Pour la mallette, cela ne nous concerne pas.

– Que comptes-tu faire de l'arme ?

– La garder bien entendu. La vendre n'aurait aucun sens.

– Tu as déjà deux revolvers en ta possession. Vends-le moi », quémanda la jeune fille.

Kahésar laissa échapper un rire étouffé.

« Toi ? Quelle utilité en ferais-tu ? Ta stratégie se base surtout sur la furtivité, je ne vois pas à quoi cela te servirait. »

Il avait raison. Mackenzie n'était pas une combattante, à la recherche d'un ennemi sur lequel loger une balle bien placée. Au contraire, elle préférait jouer la discrétion, tentant de voler sans se faire repérer. Pourtant, elle avait besoin de cette arme.

« Combien tu en veux ? » renchérit-elle.

Son entêtement força Kahésar à reprendre son sérieux.

« Ça te coûterait trop cher.

– Je peux payer la moitié en t'aidant. Disons que tu m'envoies aller déposer la mallette à ta place. Comme ça, toi, tu ne prends aucun risque. »

Il réfléchit un instant. La seule utilité qu'il trouvait à cette arme, était de remplacer l'une des siennes, si jamais elle venait à dérailler. Ce qui étaient presque impossible, sachant comment il en prenait soin constamment.

« Très bien, lança-t-il, je prends la moitié des balles cependant. Et, pour l'autre moitié, qu'as-tu en tête ? »

Cette fois, c'était elle qui réfléchissait. Elle devait tenter quelque chose.

« Rien. Disons que c'est plutôt toi qui me paies pour la poupée en porcelaine et les quelques affaires que tu as pris chez moi. Le tout a dû te rapporter un sacré pactole ? D'ailleurs, je pensais que la règles, à propos des effets personnels d'un membre disparu, ne correspondait qu'à ses rations, et pas le reste.

– T'étais pas censé revenir, et aucune règle ne nous empêchait de le faire. On a pris tes rations, qui ont servis pour deux ou trois repas. Donc disons que d'ici demain on sera quitte. Pour le reste, chacun est allé se servir, petit à petit. Ça aurait été bête de tout garder en l'état, sans jamais en tirer des bénéfices. Je dois t'avouer cependant, que ma part à vite été revendu, pour presque que dalle. Crois pas que t'avais un trésor en ta possession. Pour ta poupée, c'est avec Marilore que tu devrais voir ça. »

Mackenzie crispa sa mâchoire.

« Voilà ce que je te propose, continua Kahésar en s'approchant de la jeune fille. Tu t'occupes de la transaction, elle aura lieu dans deux heures près du portillon de l'ancien château. Après ça, tu me donneras un objet important récupéré dans l'une de tes prochaines missions. Je m'en contrefiche des rations, je veux quelque chose qui se vende bien. Quand ce sera fait, je te donnerais le revolver et quinze balles. C'est ça ou rien, et encore, je suis bien aimable.

– Marché conclu. »

Et, il quitta la pièce, satisfait, laissant Mackenzie à la recherche d'une mallette au milieu de tous ces encombrants.


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Chapitre un peu plus court, j'en suis navrée, mais j'ai préféré couper à cet endroit. ^^

J'espère que l'histoire vous intéresse toujours autant. J'ai tellement de choses à vous conter encore, avec des révélations et de l'action en tout genre. :D


Je serais d'ailleurs curieuse, de savoir quels personnages sont pour l'instant vos préférés, où ceux dont vous éprouver le plus d'attachement. Et lesquels, en contrepartie, vous appréciez le moins ou pour qui vous avez le moins d'intérêt. :)

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