Mathieu releva les yeux sur Claire.
Elle était toujours à l'image de ses contradictions : entre besoin et crainte, don et retrait, abandon et distance résiduelle... Insaisissable, filante entre ses doigts, même quand il s'apprêtait à posséder son cul.
Sa verge était juste à l'orée de sa chair, brûlante d'y entrer.
Il répéta :
– Qu'est-ce que tu veux ?
Claire le fixa silencieusement. La manière dont elle tira légèrement sur ses menottes, éprouvant la restriction qu'elles lui imposaient, fut un éloge à la sensualité.
– Sentir ton sexe dans mon cul, lâcha-t-elle finalement.
Il sourit. Claire se montrait rarement aussi directe. La tension entre eux ne faiblit pas.
– Ça, je le sais.
Il poussa plus loin ses genoux, faisant remonter son bassin et l'exposant plus encore à ses désirs. Elle renversa le crâne en arrière et chercha son air.
– Réponds.
Cette fois, elle ne put plus lui dissimuler sa fragilité.
– De savoir, avoua-t-elle, les yeux brillant.
– Quoi ?
Elle prit une inspiration. Son visage tomba sur son côté, touchant la surface lisse de son bras relevé, s'y enfouissant.
– Si je suis capable de me laisser emmener là où tu le veux. Si...
Il la vit prendre sur elle pour faire sortir les mots suivants :
– Si je le veux vraiment.
Cette question, toujours...
– Oui, dit-il seulement.
Durant un instant, ils restèrent tous deux silencieux, scellant ce moment d'aveux, ne se cachant rien, ni de leurs doutes, ni de leurs désirs, ni de leurs pertes de repères.
Il baissa le regard sur l'orifice qu'il convoitait. Sa verge se tendait à lui faire mal, pulsant comme pour protester de l'attente qu'il lui imposait, comme pour se rappeler à son esprit. D'un geste, il attrapa le lubrifiant dont il répandit une large quantité sur l'entrée de chair de Claire. Elle trembla sous son contact mais le laissa faire. Puis il positionna son membre juste devant son orifice. Les genoux de Claire étaient bien remontés, ses fesses haussées, son entrée offerte avec indécence... Elle était là, juste à sa portée : à la hauteur parfaite pour lui permettre de s'enfoncer en elle. Il pouvait sentir la barrière fine contre son gland, prête à céder et à l'engloutir dès qu'il le déciderait.
Alors, il poussa.
D'un coup, sa verge s'introduisit profondément dans l'orifice serré, frottant contre ses parois et l'envahissant dans une décharge de plaisir qui rendit un instant blanc le monde, jusqu'à ce qu'il fut enfin tout au fond d'elle. Que leurs corps les lient plus intensément que tout ce qu'ils avaient éprouvé jusque-là. Qu'il soit en elle. Et qu'elle lui offre jusqu'à l'intimité la plus profonde de sa chair.
Il n'attendit pas plus longuement.
Il resserra les mains sur l'arrière des genoux de Claire et fit tout de suite les déhanchements auxquels il crevait de s'abandonner depuis trop longtemps, maintenant, fort, et il la combla de sa chair, et il la martela, et il prit... prit tout ce qu'il voulait, tout ce qu'il brûlait d'avoir, prit le plaisir, prit le pouvoir, l'offrande et la possession.
Son cœur battait si vite qu'il pouvait en sentir la pulsation dans ses tempes et ses nerfs s'enflammaient à chaque fois qu'il plongeait plus vivement en elle, à chaque fois que ses hanches claquaient sur son bassin, le poussant à se mouvoir plus vivement. Son sexe ouvrait sa chair, l'étirait largement, et Claire gémissait, tremblante sous la force de ses à-coups, le poussant à se laisser emporter plus encore dans l'excitation de l'instant. Elle était à lui. Et la vision de son corps offert était au comble de la luxure, et le trouble était encore là, là, toujours, constant, présent, massif dans la manière dont Claire enfouissant son visage dans son bras en gémissant sous la force de ses à-coups, violent dans les pensées qui traversaient son esprit, parasites, enfouies, mais présentes, malgré le plaisir qui l'incendiait, malgré les bribes d'extase qui le reprenaient, vivaces, laissées en suspens seulement après la façon dont il avait failli jouir dans sa bouche. L'orgasme le chatouillait et il ne s'arrêterait plus avant de l'atteindre. Il posséda Claire plus fortement.
Quand la poignée de la porte émit un claquement, il l'entendit à peine, tant toute son attention était sur le corps de Claire, sur cette chair qui l'enserrait, sur son plaisir et sur la façon dont elle s'offrait à lui. En percevant la porte grincer pour de bon, il y accorda toutefois une oreille. Il était vrai qu'il ne l'avait pas fermée. Il ralentit peu à peu ses mouvements, mais il ne se retira pas. Il était hors de question que son sexe sorte de ce cul. Il fit juste encore quelques va-et-vient, le plaisir qu'il éprouvait continuant à se répandre en de longues traînées dans l'intégralité de son corps, jusqu'à l'intérieur de sa tête, puis il s'immobilisa en lâchant une longue expiration, sa verge toujours profondément enfoncée.
Il plongea dans le regard de Claire. Elle le fixait, bouillante de confusion, comme s'il était tout pour elle, comme si lui seul avait les clefs, comme si elle attendait tout de lui et qu'elle se rendait, intégralement à son jugement. Une façon de lui dire « je te fais confiance », une façon de lui dire « je ne sais pas ». Et « aide-moi »...
Il resta les yeux dans ses yeux, ne la lâchant pas.
Il ne tourna pas la tête.
Il entendit, juste, les bottes claquer sur le sol, venant vers eux dans une démarche lente, tandis que la porte se refermait dans un son lourd qui résonna dans le silence de la pièce.
***
Note d'autrice : fin de la cinquième partie ! Début de la sixième demain.
Et donc fin du chapitre frustrant du jour. xD
Alors, je ne sais pas si je l'ai déjà dit (je ne crois pas), mais je navigue pas mal à l'aveugle avec cette écriture. En temps habituel, je ne poste jamais rien sur le net sans l'envoyer au préalable à ma bêta-lectrice, qui le valide ou m'envoie le réécrire en me disant ce qui ne va pas. Or, ma bêta est très occupée en ce moment et ne peut donc pas me relire et, aussi, j'ai décidé que j'allais me déstresser à ce sujet et poster mes chapitres même sans avoir eu son aval.
Mais... j'avoue qu'on arrive à une partie sur laquelle j'ai plus de doutes. D'une part, parce que je suis en train d'écrire la scène de sexe la plus longue de la littérature !!! (non, je blague : il existe forcément quelque part plus long encore, et j'ai deux scènes, dans les épisodes de "L'initiation de Claire" déjà parus chez Harlequin qui doivent rivaliser avec la longueur de celle-ci. Mais quand même...). Et d'autre part parce qu'on arrive sur une partie plus difficile encore à mener et... que voilà, si j'ai des chapitres d'avance sur ce que je publie ici, hein ? (je garde au moins une avance de 5 chapitres), j'ai plus de doutes.
Du coup, je le rappelle : si vous voulez me faire des remarques, quelles qu'elles soient, y compris pour pointer les faiblesses de mon récit où les endroits où je merdoie, n'hésitez pas !
Sinon, vous avez aussi le droit de jouer à deviner qui est le personnage qui vient d'entrer. ;)
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top