Chapitre 4 : La lettre
« À mon fils,
Si tu lis cette lettre, c'est que je ne suis plus à la maison. Si tu savais le nombre de mystères qui regorge notre monde, fiston... Mais, un mystère en particulier a signé mon départ. C'est également celui de notre famille.
Il y a une explication à tout cela, et cette lettre est là pour t'en apprendre davantage.
Tout d'abord, je pense que tu as été très intrigué concernant tous ces tableaux sur le mur de ce couloir, je me trompe ? Les hommes qui y sont représentés sont en réalité tes ancêtres, navigateurs comme moi, qui ont consacré leur vie à vouloir percer, en vain, les secrets d'un mythe, d'une légende.
Chacun d'entre eux, ont récolté assez d'indices, et résolus plusieurs mystères et énigmes, dont je me suis par ailleurs servi, à mon tour, afin que je me mette moi-même, à la recherche de ce monde. Ce monde, ou plutôt cette île... C'est l'Atlantide. C'est pour ces recherches que j'ai quitté la maison. J'ai les larmes aux yeux et je suis déjà rempli de regrets et de culpabilité en écrivant cette lettre, alors que je ne suis même pas encore parti. Je m'en veux déjà terriblement, je ne sais pour combien de temps, je serais absent. Je n'espère pas trop longtemps. J'aimerais vous voir grandir et pouvoir être là dans chaque étape de votre vie à toi et ton futur petit frère qui ne tardera plus à naître.
Concernant cette petite pierre d'apparence très ordinaire, selon les récits de Platon, un philosophe grec très célèbre en son temps, un archéologue grec et son compatriote sismologue se sont rendus sur le site d'Akrotiri, sur une île de Santorin, détruite pendant une éruption volcanique et qui a généré des tsunamis de plus de 200 mètres de hauteur. Ce sont ces catastrophes naturelles qui ont mis la puce à l'oreille de l'archéologue et de son collègue, cherchant des vestiges de l'Atlantide à ce moment-là. C'est cette raison qui les a poussés à aller là-bas, et qu'ils ont trouvé cette pierre. J'aimerais en savoir davantage sur cet objet si je découvre l'Atlantide. Si un philosophe tel que Platon en a parlé dans ses récits, je pense que cette roche à son importance.
S'il te plait, ne m'en veut pas. Je ne sais pas quel âge tu as quand tu lis ces écrits, ni le temps qui est passé, mais dit à ta mère que je l'aime. Et toi, mon fils, je t'aime.
À bientôt, je l'espère. »
Mes yeux sont fixés sur la lettre, comme si j'avais peur qu'elle disparaisse si je détournais le regard. Je n'arrête pas de la relire, mais les larmes brouillent ma vue et ma lecture. Bien qu'elle m'apporte un éclaircissement sur la vie de mon père et bien d'autres choses, cette lettre soulève encore plus de questions sans réponse.
Pendant vingt-et-un ans, j'ai vécu une vie plutôt normale et routinière, puis un jour, je découvre le bureau de mon père à cause d'un tir au football, un couloir secret derrière sa bibliothèque, des tableaux représentant mes ancêtres navigateurs, puis cette pierre et la lettre mystérieuse de mon père... J'ai cette sensation très étrange que ma vie et mon quotidien est sur le point de changer, du tout au tout.
J'appréhende la suite, mais, je n'y pense pas trop. C'est la lettre qui hante mes pensées, pour l'instant. M'enfin, il vaut mieux que je remonte, ça fait déjà trop longtemps que je suis là.
...
La bibliothèque s'ouvre à ma présence, comme une porte coulissante à l'entrée d'un supermarché, puis, je sors discrètement du bureau de mon père en fermant la porte délicatement. Soudain, je tombe nez à nez devant ma mère en descendant les escaliers. Elle avait l'air de m'attendre fermement, j'espère que je ne me suis pas fait griller...
— Maman ?! Bah, tu fais quoi ici ?! M'exclamais-je, gêné comme pas possible.
— J'allais simplement à l'étage, chercher mon marque-page. Et toi, d'où viens-tu comme ça ? Tu m'as l'air tout pâle, on dirait que tu as vu un fantôme !
— N-non, pas du tout... ! Je viens de ma chambre et je descendais regarder un peu la télé !
Je n'en ai pas vu, mais j'ai lu la lettre d'un fantôme, ça, c'est clair...
— Et, qu'as-tu dans ta poche ? Me demande-t-elle.
Je ne suis pas dans la panade...
— Ma poche ? Oh, ce n'est rien, c'est...
— C'est la pierre de ton père que tu as trouvé dans le coffre ? Demande cette dernière.
Si je m'attendais à ça ! Elle est au courant ?!
— Mais... Comment le sais-tu ?!
— Car ton père m'avait demandé de le mettre dans ce coffre ainsi que sa lettre. Viens, allons-nous asseoir dans le salon, tu veux ?
Alors, elle était au courant depuis toutes ces années ?!
— Évidemment... !
Je suis complètement abasourdi, et je suis très impatient d'en savoir plus.
— Écoute, Noah. Je ne sais rien concernant les recherches de ton père, mais, je suis au courant qu'il voulait que tu trouves ce coffre. Il faisait ses recherches avec Charlie d'ailleurs. Si tu veux des réponses par rapport à tout ceci, je pense que tu devrais aller lui demander. Il n'habite pas loin, après tout.
— Si je comprends bien, papa est parti toutes ces années et a laissé sa famille pour tenter de trouver un lieu dont on ne connait même pas l'existence ? Mais qu'avait-il dans la tête à ce moment-là ? Qui laisserait sa famille pour quelque chose d'aussi stupide ? Tu n'as même pas l'air d'être triste, ou même surprise, comme si tu t'étais habitué à son absence...
— Pleurer, être en colère ou m'énerver ne ramènera pas ton père. D'ailleurs, pour être franche, j'ai assez pleuré pour lui. Et quelque part, je pense que je m'y suis faite. Il me manque chaque jour qui passe, et il ne se passe pas un moment où je ne pense pas à lui, à nos moments de complicité, nos activités en famille quand tu n'étais encore qu'un enfant. Je prie chaque soir que ton père revienne parmi nous. Malheureusement, oui, je souffre, mais j'ai toujours fait en sorte que vous n'en sachiez rien, afin de vous éviter toute peine. J'ai préféré garder tout ça pour moi toutes ces années et attendre que tu grandisses et que tu veuilles m'en parler.
Je la trouve vraiment très forte, ces épaules sont aussi solides que le roc. Une telle souffrance à porter durant toutes ces années et en plus de ça, elle a dû nous éduquer, seule... Pour ce que mon père lui a fait subir : « Je te déteste, Papa.
Je ne sais pas quoi dire, je me sens naze d'avoir dit à ma mère qu'elle n'avait pas l'air triste. Elle a juste la capacité à camoufler ces sentiments et ses émotions pour nous. Et pour moi, les personnes qui détiennent cette force intérieure valent la peine d'être respecté et aimé.
- Relève la tête, c'est la vie ! Reprend cette dernière en souriant. Il y a pire que notre situation, tu sais, alors relève la tête et ne déteste pas ton père s'il te plait. S'il avait eu l'opportunité de revenir, il l'aurait fait.
Il a eu seize ans pour le faire, quand même...
— Allez, je vais dormir, je n'ai pas faim ce soir. Bonne nuit mon chéri, je vais aller voir ton frère pour le lui souhaiter également.
— Bonne nuit maman, à demain !
Je fais une bise à ma mère et je repars dans ma chambre en fermant la porte. Je réfléchis à tout ce que j'ai découvert ce soir et je me retrouve devant un sacré dilemme, dans le sens où je veux rester auprès de ma mère et de Wyatt, mais j'ai aussi envie de partir à la recherche de mon père. Et même si je le déteste, mon esprit me joue des tours et l'envie de partir commence à me démanger. M'enfin. Il vaut mieux que je dorme. La nuit porte conseil, et demain est un autre jour.
Quand soudain, ma porte coulisse et s'entrouvre. C'est Wyatt, la tête en bas, assez timide. Ça ne lui ressemble pas.
— Noah ?
— Oui, Wyatt ?
— J'ai une question, je peux entrer ?
— Je suis fatigué, là... Dis-je en soupirant. Tu as cinq minutes, pas plus.
Son comportement est anormal. Étrange ...
— Je n'aurais pas besoin d'autant de temps ! Répond Wyatt.
Celui-ci s'assied sur mon lit et commence à parler.
— Ça ne te ressemble pas, qu'est-ce-qui t'arrive ? Lui demandais-je en me redressant.
— J'ai un mauvais pressentiment, comme si tu allais partir de la maison, dit-il attristé. Tu ne pars pas, hein ?
Sa question me laisse sans voix, je ne sais même pas quoi lui répondre. Je vais lui mentir, c'est mieux. Du moins, à moitié.
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