Chapitre 31 : les créatures de l'ombre

Charlie et moi avons été chassé du lieu tenu secret ou nous avons découvert l'existence de la magie aux côtés de Thalia et d'Alfdan. Mais, en pleine forêt, alors que nous ne savons pas où aller, des créatures surgissent de nulle part, sans doute pour attaquer Dryade. Quitte à prendre des risques, je dois les revoir. Ils ont les réponses à mes questions, je le sais, j'en suis sûr.

PDV de Noah :

Dryade est juste en face et à ma plus grande surprise, mais ... En feu. Certaines cabanes ont été réduites en poussières et la grande place menace de s'écraser au sol. Le même cri que j'ai entendu tout à l'heure dans la forêt retentit sans cesse, et plusieurs colonnes de terres ainsi que de boue se forme devant moi, à l'entrée du village. Des siphons d'eau jaillissent dans les airs et d'énormes boules de flammes sont projetés de part et d'autre. C'est donc ça, le contrôle élémentaire des druides ?

Quand soudain, je sens quelque chose sur mon épaule. Je sursaute et mon cœur s'apprête à sortir de ma poitrine. Des frissons me traversent tout le corps et je me dis que j'ai été grillé. Puis, quand je me retourne... C'est Charlie, bien évidemment.

- Charlie, pour l'amour de dieu, préviens avant de me faire peur à ce point ! Dis-je à l'historien qui débarque comme une fleur.

- Arrête un peu de brailler p'tit gars, soit un peu plus solide mentalement ! S'exclame ce dernier. Nous avons quitté ce village il y'a à peine une heure, et voilà ce qu'il est devenu...

- C'est un carnage. Mais, même si je ne vois pas ce qu'on pourrait faire de plus, il faut aller voir si Thalia et l'ancien chamane vont bien !

- Tu te fiches du vieux Monsieur. Tout ce qui t'importe, c'est la petite demoiselle aux cheveux d'argent. Pas vrai ? Se moque-t-il ouvertement.

Pourquoi n'ai-je aucun secret pour lui ?

- Arrête avec ce surnom, je te l'ai dit des milliards de fois !

Ce qu'il peut être pénible, par moments !

- C'est justement pour cette raison que je t'appelle comme ça ! Bref. Il est clair que Dryade n'est plus une zone sécurisée pour nous maintenant, reprend l'historien.

- C'est clair. Mais, ou pouvons nous aller, dans ces cas-là ?

- Peut-être là où nous les avons laissés la dernière fois ?

- Tu penses qu'ils y sont encore, selon toi ?

- Je n'en sais rien mais ça vaut le coup d'essayer, non ? Me demande-t-il en haussant les épaules vers le ciel.

- Je suis d'accord. En route! Finissais-je.

Quand d'un coup, une espèce de reptile haut de plus de deux mètres nous barre la route en sortant d'un buisson. Des écailles, d'apparence tranchantes à souhait longent le long de son bras et finit sur le dos de sa main qui ne possède que trois longs doigts crochus.

Des branchies, très visibles, finissent leur chemin juste en dessous de la clavicule et son corps est parsemé de coquillages accrochés comme des huîtres sur leurs rochers. De la bave tombe de sa gueule remplie d'une multitude de dents aussi pointues qu'effrayante en plus d'être dépourvu de globes oculaires.

A vrai dire, je n'arrive plus du tout à bouger, même si mon cerveau me lance des alertes toutes les secondes en me disant de fuir à toute vitesse. Mon corps ne répond plus, même si je sens la plupart de mes muscles trembler de façon très rapide. Je n'ose plus détourner le regard afin de voir comment Charlie se débrouille.

La peur me paralyse entièrement et c'est bien la première fois que ce genre de chose arrive. En même temps, ce n'est pas tous les jours que l'on croise une telle créature...

Je suis tétanisé et je commence à abandonner tout espoir de fuite ou même de survie. Pour ne rien arranger à la situation, je remarque que la salive de la créature brûle littéralement au contact du sol. Vais-je mourir ? Mon heure est-elle arrivée ? C'est en tout cas ce que je crois, dur comme fer.

Mais, le reptile humanoïde ne s'approche pas de nous. En tendant son oreille, je peux apercevoir son pavillon auriculaire qui bouge à l'intérieur. Du coin de l'œil, je vois Charlie qui me regarde en me faisant un hochement de tête : Je crois qu'il a aussi compris ce qu'il se passe et ce que je m'apprête à faire.

En prenant mon courage à deux mains, j'attrape une petite branche d'arbre se trouvant à mes pieds. Je me redresse et le lance le plus loin possible et, ce qu'il se passe confirme mon hypothèse et sûrement celle du vieux crouton à côté de moi : La créature est aveugle et traque grâce à son ouïe.

La bête hideuse et terrifiante part donc rapidement à l'endroit où j'ai jeté la branche, et nous comprenons très vite que si nous ne partons pas maintenant, nous ne partirons jamais.

Mais, c'était sans compter une autre branche qui craque malencontreusement sous mes pieds. Rien que dans le regard de Charlie, je peux aisément comprendre que tout est perdu à cause d'une simple branche. Ma haine envers celle-ci est incommensurable, mais je m'en veux également terriblement. Si seulement...

La créature tourne la tête vers nous et cours à une vitesse ahurissante. Je regarde une dernière fois Charlie en souriant, et je ferme les yeux en attendant de rejoindre les cieux.

Mais, rien ne se passe. J'ai peut-être surestimé la vitesse de la créature ? Ou, peut-être n'a-t-elle pas faim aujourd'hui ?

En ouvrant doucement les yeux, la surprise fut de taille : L'abominable bête reptilienne se tient devant moi, mais ligoté par de multitudes racines venant de la terre.

- Charlie, Noah, reculez et fuyez ! Nous vous rejoindrons après avoir arrêté la créature ! Crie quelqu'un derrière moi.

Mais... Je connais cette voix !

- Mais, que faites-vous ic...

- Ne pose pas de questions inutiles et courez, autant que vous pouvez ! Crie Thalia, maitrisant difficilement les branches d'arbres qui ligotent la bête.

Elle saigne du nez, elle doit être épuisée. Elle vient de nous sauver la vie : Je ne l'oublierais pas.

- Allez Noah, c'est notre porte de sortie ! Crie Charlie à son tour.

- Mais, et ...

- Ils vont s'en sortir ! ALLEZ, dépêche-toi !

- Ou...Oui !

Mais malheureusement, une deuxième créature nous barre la route. Nous tentons tous deux de prendre une autre direction mais, le reptile fait bloc.

Mais, juste avant de nous sauter à la gorge, elle se retrouve, elle aussi soudainement emprisonnée de la même façon que son congénère. Je regarde Thalia et comprend qu'elle est l'auteure de toutes ces choses encore très superflues pour moi.

Nous arrivons enfin à nous écarter de tout danger en nous mettant dans une petite grotte cachée par un énorme rocher. Je m'y faufile en dernier et laisse le vieil historien passer en premier. Mais, celui-ci s'assied et peine à reprendre son souffle.

- Tout va bien ? M'inquiétais-je.

- Oui, tout va bien p'tit gars, pas de problème ... Dit-il en toussant.

Tu tousse comme un effronté et tu veux me faire croire qu'il n'y a rien... Pas à moi.

- Je n'aime vraiment pas quand tu te mets à suffoquer et à tousser de la sorte, maintenant, lui réponds-je en m'installant à côté de lui.

- Je tousse parce que j'ai fait nettement monter mon cardio alors, tu penses ! Laisse-moi reprendre mon souffle et on en reparle après, tu veux ?

- Bien sûr, repose-toi, pas de soucis.

Quand soudain, des bruits de pas retentissent à l'entrée de la grotte. Mais, fausse alerte : Ce sont nos sauveurs, le vieux sorcier et la belle au bois dormant.

- Vous allez bien, rien de cassé ?! Demande Thalia.

Avoir des papillons dans le ventre est un signe que nous sommes en bonne santé ? Si oui, alors je vais merveilleusement bien.

- Tout va bien ma belle, on n'a rien, juste Charlie qui a besoin de reprendre son souffle, Murmurais-je. C'était quoi, ces poissons humanoïdes ?

- Nous les appelons les '' Zorak ''. Ce sont des créatures reptiliennes logeant au fin fond de l'océan, mais il arrive que parfois, ces bêtes sans cervelle rejoignent la terre ferme afin de nous traquer jusqu'au dernier comme du bétail.

- Selon nous, reprit le vieux magicien, ces créatures représentent les anciens atlantes qui ont été engloutie par les flots dans un cataclysme provoqué à l'instigation de Zeus lui-même, répond l'ancien. Nous pensons également qu'ils nous traquent afin de se venger du sort qui leur a été commis.

Peu importe la manière : La vengeance est un plat qui se mange froid, voir glacé pour certains.

- Tout ce que je retiens, c'est qu'ils demeurent très dangereux et qu'il vaut mieux fuir pour les personnes qui ne possèdent aucun pouvoir élémentaire, et...

- N'oublions pas le fait qu'ils soient aveugles et donc qu'ils vivent et traquent grâce à leur ouïe surdéveloppée ! Reprenais-je en coupant la parole à Charlie.

- C'est ce que j'allais dire, avant que tu ne me coupe la parole ... Il manque Thalia, et tu nous auras tous coupé l'herbe sous le pied, p'tit gars !

- Ça n'arrivera pas avec moi, soyez en sûrs, répond sèchement Thalia en me fusillant du regard.

Ouuuuh, quel regard de braise ! Je pourrais rapidement me brûler les ailes, moi !

- Héhé ... Souriais-je la bouche fermée, forçant subtilement le jeu de regard. Maintenant que nous sommes une nouvelle fois réunis, pouvez-vous me dire pourquoi vous nous avez rejeté, tout à l'heure ?

- Parce que la pierre que tu à dans ta vulgaire poche a appartenu, selon nos légendes atlantes, au légendaire dieu des mers, Poséidon lui-même.

Alors celle-là, je ne l'avais pas vu venir. 

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top