Chapitre 10.2 : Le châtiment venu du ciel
Aja fixait chaque recoin de l'objet métallique qu'elle tenait entre ses doigts, comme s'il elle espérait, ainsi, perçer le mystère qui l'entourait. Mais apparemment, cela n'était pas prêt d'arriver, finit-elle par remarquer.
C'était un étrange polyèdre long, fait d'un métal inconnu. On aurait dit de l'or, à première vue, alors que non. Ce n'en était pas. Des symboles étranges recouvraient sa surface. L'objet était aussi long que la largeur de sa paume de main et avait quasiment l'épaisseur de son médium.
C'était Antée, son meilleur ami d'enfance qui le lui avait confié la dernière fois qu'ils s'étaient vus. Toutefois celui-ci, ne lui avait jamais révélé la vraie nature de cet objet, se contentant de lui dire qu'il s'agissait juste de son porte-bonheur. Mais, n'étant pas dupe, elle savait qu'il y avait bien plus en cet objet, en apparence insignifiant.
Soudain, Aja entendit des bruits de pas se rapprocher de sa chambre. La déesse s'empressa de dissimuler l'objet dans une petite sacoche en peau d'antilope avant de la glisser sous le lit. C'était Amir et Saban, comprit-elle en les entendant murmurer dans le couloir.
Amir s'éclaircit la voix, avant d'avoir l'autorisation d'entrer, suivit de près par son ami.
La déesse remarqua que ce dernier semblait toujours mal en point, physiquement par son bras meurtri, mais déjà bien cicatrisé, et moralement à cause du récent décès de son père. Amir s'assit sur le lit, il jeta d'abord un rapide coup d'œil vers Saban et d'une voix douce, il annonça à sa compagne :
– Saban est d'accord pour rejoindre l'Académie, nous partons dans trois jours.
– Mais ton peuple, qu'en fais-tu ? Demanda Aja, surprise, en regardant le nouveau roi, tu ne vas tout de même pas abandonner tout tes sujets alors qu'ils viennent de perdre leur souverain?
– Ma mère saura bien mieux diriger mon peuple, que moi. Toute façon je n'ai jamais voulu être roi.
Aja se doutait bien qu'il n'avait sûrement pas pris cette décision seul, ayant une petite idée sur les identités de ceux qui tiraient les ficelles, elle le fixa droit dans les yeux et demanda d'une façon directe:
– Ce sont tes mentors qui sont venus te voir, n'est ce pas? Interrogea la déesse en se trouvant assez audacieuse de retirer les vers du nez, au fils même du dieu de la tromperie. Ne recevant pas de réponse, elle en conclut qu'elle avait vu juste. Orula avait dû profiter de la mort du roi pour convaincre voire obliger le prince à accepter de quitter son royaume.
– Pourquoi tu t'y opposes, soudainement ? Demanda Saban, celui-ci ne comprenait pas la réaction d'Aja. Ce n'est pas toi qui m'avait conseillé de suivre mon destin ?
– C'était avant que ton père ne succombe à sa maladie, je ne désirais pas une seule seconde te voir rester au royaume et attendre patiemment que Boro vienne te cueillir ! A présent te voilà avec de nouvelles responsabilités, tu dois les assumer !
– Mais je ne peux pas m'éterniser à Kuyushi, Aja ! Insista Saban avec un regard qui trahissait sa frustration, comment veux-tu que j'y reste caché, en sachant que ma présence nuira sûrement à mon peuple ! La meilleure façon de les protéger c'est de m'en aller loin d'eux, crois-tu réellement que ça me fait plaisir de partir ainsi ? Crois-tu que ça me plait de quitter la terre qui m'a vu grandir ? Cela me déchire le cœur, Aja. Mais je n'ai pas le choix !
– Je sais bien, Saban mais...
Mais Il avait déjà pris sa décision et rien de ce que pourrait dire Aja lui ferait changer d'avis. Le nouveau roi porta un regard plein d'espoir sur la déesse, espérant un retour positif.
– Bon et bien, allons donc à l'Académie dans ce cas ! Répondit-elle finalement avec un air las. La déesse lui faisait totalement confiance à présent, elle comprenait tout à fait le fait qu'il veuille protéger son peuple. Kuyushi est le lieu où il est né, où il a grandit et où il souhaiterait, évidemment, mourir. Mais malheureusement, vu la voie qu'il était en train d'emprunter, Saban risquait de ne pas voir se réaliser ce rêve.
Son destin était trop lourd à porter seul, il avait donc besoin de l'aide d'Amir et D'Aja pour surmonter cette épreuve. Celle-ci s'approcha de Saban et l'entoura de ses bras, il lui répondit chaleureusement en faisant pareil.
– On sera là pour toi, lui confia Aja en se retirant, n'est-ce pas Amir ?
– À la Vita, à la muerte ! acquiesça son compagnon en levant son poing.
Le jeune roi lui sourit, avant de le remercier en le prenant également dans ses bras. Il était heureux d'avoir trouvé des amis aussi loyaux et attachants.
Les jours qui suivirent, passèrent étonnamment vite, beaucoup trop pour le roi et ses amis. Les quatres dieux s'étaient déplacés depuis un moment, ils étaient sensés revenir le jour du départ de Saban.
Des festivités avaient été organisées dans le royaume à l'honneur de celui-ci. Mais ses sujets semblaient ne pas comprendre la raison de son départ, alors le roi dû faire son premier discours devant son peuple. Il leur expliqua qu'il devait impérativement quitter le royaume, qu'il reviendra avec des nouveaux commerces qui profiteront à tous.
Saban eu raison de placer l'argent comme élément motivateur. Ses sujets, à présents rassurés, ne cherchèrent pas plus longtemps et finirent par fêter joyeusement au prochain retour du roi et prier pour le bon déroulement de son voyage.
Mais malheureusement pour Saban et son peuple, quelque chose vint perturber l'ambiance en traversant le ciel avec une énergie destructrice, pour venir s'abattre dans les terres du royaume. C'étaient une pluie d'éclairs qui arrosaient Kuyushi, les surcharges d'énergies foudroyaient sans pitié les habitants du royaume, sans distinction d'âge, de sexe ou même de classe. Tout le monde y passait, sans exception.
Les corps démembrés du peuple de Kuyushi s'envolèrent à plusieurs mètres dans les airs. Ceux qui avaient la grâce d'être encore entiers, ne comprirent pas directement ce qui se passait.
Des enfants pleuraient leurs parents, des femmes criaient à l'aide et devant toute cette vision infernale, Saban se sentait totalement impuissant et insignifiant.
– Saban ! Cria la voix d'Amir en cherchant son regard alors que les éclairs massacraient le peuple, on ne doit pas rester là.
Ils étaient tous les trois, en compagnie de la reine, assis sur des sièges en bois d'afromosia au milieu d'une estrade, en train d'assister à l'horreur sans savoir comment réagir. Son meilleur ami avait réagit le premier, Aja le suivit en descendant de l'estrade. Mais au moment où Saban voulut les rejoindre, un autre éclair s'abattit violemment sur lui.
Il ne su comment, mais il était encore vivant. Sonné, il réussi à apercevoir à quelques mètres, Aja ramper dans le jardin en direction du corps inerte d'Amir. Saban la vit crier, sans pourtant l'entendre. Les joues d'Aja étaient couvertes, à la fois de larmes, de sang et de terre. Le désespoir se lisait sur son visage à présent déformé par ses émotions. Cette scène, où il voyait son ami étalé au sol, avec une Aja désemparée qui criait à l'aide comme l'aurait fait n'importe quel mortel, traumatisait au plus au point le jeune homme.
Le roi sentit quelque chose serrait son cœur, la peur l'étouffait, l'empêchant même de pleurer. Il voulut crier à l'adresse d'Amir, il voulut l'appeler, lui dire de se réveiller. Mais lorsqu'il ouvrait la bouche, aucun son ne sortait.
Saban essayait de parler, mais il ne faisait que remuer les lèvres. Le chaos régnait autour de lui, il voyait son peuple mourir dans des circonstances atroces. Le roi sentit une main chaude et gluante le toucher, il s'agissait de la reine dont le visage était couvert de sang.
Il saisit sa mère par les épaules pour lui dire d'aller se cacher, mais rien ne sortait de sa bouche. Cette dernière posa ses mains ensanglantées sur les joues de son fils avant de lui murmurer quelque chose d'inaudible.
Puis doucement, la reine bascula en arrière, son fils la rattrapa avant qu'elle touche le sol. Des larmes coulaient à présent sur le visage de Saban, il regarda sa mère encore une fois avant de la voir s'éteindre à jamais. Le jeune homme aurait aimé l'entendre à nouveau pour mieux comprendre ce qu'il n'avait pas entendu.
Quelque chose tomba au fond de lui, le jeune homme se sentit brisé. Anéanti, il n'avait plus rien à présent. Tout lui avait été pris ! Son père, sa mère, son meilleur ami, son peuple et son royaume. Tout avait été anéanti par quelques maudits coups de foudre.
Alors qu'il croyait avoir touché le fond, un coup de poing extrêmement violent lui fracassa la tempe. Saban valsa plusieurs mètres plus loin. La tête douloureuse, il essaya de se relever, mais sans succès. Soudainement, il sentit quelqu'un le soulevait, d'une poigne solide, par ses tresses. Ses piedsquittèrent le sol et devant son visage, il vit celui d'un homme qu'il n'avait jamais vu avant. Derrière l'épaule de l'étranger, il aperçut les hommes-hyènes attaquer les derniers survivants.
L'inconnu lui présentait un sourire dément, la folie brulait dans ses yeux et Saban sentit la terreur nâitre en lui.
note d'auteur
Bonjour !
oh mon dieu vous êtes toujours là? Merci à tout ceux qui sont arrivés jusqu'ici. sachez que vous êtes au dernier chapitre de la première partie et vous n'êtes pas au bout de vos surprises. une grande aventure attend Saban, accepteriez-vous de l'accompagner ?
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