V. ( TOO MUCH FELLING I'M SWEATING )
Surprotégée est un adjectif assez faible pour représenter ce que je suis.
Mon père me surprotège, et c'est le cas de le dire d'ailleurs.
Depuis que je suis toute petite, il ne fait que me protéger de tout et n'importe quoi. Il est toujours sur mon dos, voulant savoir ce que je fais, quand je le fais, et avec qui je le fais.
C'est certainement pour cette raison que je n'ai jamais vraiment eu d'amis. Dès que j'arrivais presque à m'en faire un, il faisait passer à l'individu un interrogatoire assez intimidant pour savoir s'il était oui ou non quelqu'un de confiance.
Autant vous dire que mon père accorde sa confiance à un cercle de personnes très restreint.
Dont Chill fait partie, d'ailleurs.
Mon père a une confiance aveugle en ce petit con qui me sert de meilleur ami. En même temps, il lui lèche les bottes comme personnes et, par pur hasard, il est toujours d'accord avec les décisions que prend mon paternel.
Ça signifie que lorsque mon père n'aime pas l'un de mes potentiels amis, automatiquement, Chill ne l'aime pas non plus.
Ce sont des gros collabos, je n'ai que cette possibilité en tête.
Alors, si mon père me garde cloîtrée à la maison lorsqu'il y a ne serait-ce que trois centimètres de neige dehors, vous croyez vraiment qu'il va me laisser me balader alors qu'il y a un putain de dinosaure carnivore qui se promène en mode pépère dans le parc ?
C'est certainement la raison pour laquelle il me tient la main comme si j'étais une gamine de 8 ans.
Le pire, c'est qu'il me fait mal. Il serre mes doigts comme si j'allais partir loin et m'enfuir.
Je ne nie pas que l'idée ne m'est pas passée par la tête, mais bon.
Je grimace alors qu'il me tire le bras, à la limite de le déboîter.
« — Papa, tu me fais mal.
— Arrêtes de geindre. Il soupire en levant les yeux au ciel et en slalomant entre les nombreux touristes. On doit retrouver Claire au plus vite.
— Mais t'as quitté le centre de contrôle en l'envoyant chier il y a moins de dix minutes.
— T'as pas envie d'arrêter de m'énerver, pour une fois ?
— Non, je peux pas. Je dis, un sourire narquois aux lèvres. J'dois tenir ça de toi vu comment t'es chiant.
— Ne commence pas, tu veux. Je suis pas d'humeur à te crier dessus. »
Je lève les yeux aux ciel en soupirant.
S'il croit que moi je suis d'humeur à me faire tirer comme un chien en laisse dans ce parc débile.
Je pense que j'aurais même des marques tellement sa poigne est forte. Je suis prête à parier qu'il ne le fait même pas exprès. Il est tellement stressé qu'il ne mesure pas la force qu'il utilise.
Je gémi de soulagement lorsqu'il me lâche, avant de baisser la tête vers moi pour m'ordonner de ne pas bouger de là.
En conclusion, il m'a vraiment prise pour son chien.
Je fais tout de même ce qu'il dit en croisant mes bras sur ma poitrine et en soupirant.
Il rejoint assez rapidement la femme aux courts cheveux roux, qui semble assez paniquée.
Je me rapproche suffisamment d'eux pour entendre quelque peu leur conversation.
« — Mes neveux. Elle balbutie en respirant fortement dû au stress. Ils sont livrés à eux même dans la vallée. Si par malheur- »
Je fronce les sourcils tandis que mon père la prend par le bras pour aller légèrement sur le côté.
« — Quel âge ? »
Claire perd son air paniqué quelques secondes pour laisser place à de la réflexion.
« — Hum... Le plus grand à- il a l'âge du lycée. Et-et le plus petit, il est moins âgé. »
Bravo Captain Obvious.
Je pouffe en mettant ma main devant ma bouche lorsque je vois l'air étonné qu'arbore mon paternel.
« — Tu ne sais pas quel âge ont tes neveux ? »
Ben ouais mon coco, on est pas tous parfait dans ce monde injuste.
« — Ça faisait 7 ans que je ne les avais plus vu. Elle s'indigne. Comprends moi !
— Mmh, il lève un sourcil. Je ne comprend pas que tu n'ai pas vu tes neveux depuis presque 10 ans. »
Elle soupire et ferme les yeux d'exaspération.
Ouais, moi aussi je connais ça.
« — Laisse tomber. Aides-moi juste à les retrouver.
— Où sont-ils ?
— Dans la grande plaine. Ils sont dans une gyrosphere.
— Ils ne risquent rien tant qu'ils ne sortent pas de cette zone. Assure mon père, un air grave collé sur le visage.
— Et s'ils en sortent ? Demande la rousse en jouant nerveusement avec ses mains.
— On a intérêt à les trouver. Dit-il en la regardant dans les yeux. Et vite. »
Toujours là pour rassurer les gens celui-là.
Il se tourne et fait signe à Claire de le suivre. Il s'approche de moi à grands pas et m'attrape par les épaules.
« — Tu vas aller de mettre à l'abri.
— Où ?
— Vas rejoindre Barry. Tu seras en sécurité là-bas.
— Pourquoi je ne viendrais pas les chercher avec vous ? Je risque, sachant déjà la réponse.
— C'est absolument hors de question. Il réplique d'un air absolu.
— Mais pourquoi ? Tu ne me laisse jamais rien faire. Ce serait l'occasion de te prouver que je-
— C'est beaucoup trop dangereux, Jack. Je ne veux pas te perdre.
— Mais tu ne perdras pas. Je dis en souriant. Dois-je te rappeler que j'ai commencer à prendre des cours de tirs et de karaté lorsque j'avais 3 ans.
— Ça n'a rien avoir. Il passe ses mains sur son visage en commençant à s'impatienter. Je refuse que tu risques ta vie alors que tu pourrais être à l'abri.
— Arrête de me protéger au moins une fois dans ta vie. Je m'exclame en fronçant les sourcils. Je ne suis plus une enfant !
— Tu es mon enfant ! Il s'écrie, me faisant taire. Et je refuse de prendre le risque de perdre mon seul et unique enfant sous prétexte que tu n'es pas assez libre.»
Je baisse la tête en soupirant. Il commence à me prendre par les sentiments.
« — Okay, je grogne. J'irai près de Barry.
— Super. Il sourit avant de m'embrasser le front. Je savais que je pouvais compter sur toi. »
Je lève les yeux au ciel avant qu'il ne me serre rapidement contre le lui.
« — Fais attention à toi, d'accord ?
— T'inquiète pas. Je souris. Tu me connais.
— Justement. »
Je ris alors qu'il me sourit.
Il se recule et me lance un dernier rictus avant de me contourner.
Je plisse les yeux avant de me retourner vivement.
« — Papa ! Je m'exclame, le faisant retourner. Attends ! »
Il fronce les sourcils mais se détends lorsque je me jette dans ses bras.
Il referme ses bras autour de mes épaules en embrassant mes cheveux.
« — Toi aussi, fais attention.
— Compte sur moi, tu me connais.
— Justement. »
Il éclate de rire avant d'embrasser ma joue et de passer une main dans mes cheveux.
Je lui souris également alors qu'il s'éloigne de moi et que je le vois partir précipitamment avec sa collègue.
Je ricane doucement lorsqu'il disparaît de mon champ de vision.
Mon père est peut-être dresseur de Raptors, il n'est pas pour autant très vif et alerte.
La preuve, j'ai réussi à lui piquer quelques trucs lorsque je lui ai fais un dernier câlin.
Je sais, je sais. Je suis géniale.
J'ai pris un talkie-walkie, chose qui ne me servira pas à grand chose vu que j'ignore qui a son parallèle, une mini lampe de poche aux motifs militaires, ainsi qu'un genre de fin boîtier tactile avec la représentation d'un carte et un gros point rouge clignotant en mouvement.
Je fronce les sourcils en voyant ça, car si ma mémoire est bonne, les hommes qui ont été tués par le dinosaure portaient ces montres, et le dino a réussi à retirer son implant. Alors à quoi sert cette montre ? Et que représente le point rouge ?
Je réfléchi quelques secondes avant de voir que la carte représente la grande vallée et que d'autres points rouges sont situés vers le bas de l'écran. Ce sont certainement les gyrospheres.
Mon père aurait sûrement eu besoin de ce truc. C'est vraiment bête.
Je n'attends pas une seconde et me dirige vers la direction que papa et son acolyte ont empruntés.
Après dix minutes à avoir écarté et poussé les gens de mon chemin, je les retrouve enfin, ils sont entrain de sortir du bâtiment et mon père tient une arme en main. Plus discret, tu meurt.
Ils venaient en réalité d'une pièce située sur le côté, interdite au public.
Je vérifie que personne ne m'observe et je rentre avec hâte dans la pièce.
De nombreux équipements ainsi que des armes sont entreposés dans ce gigantesque cagibi.
Je prend la même arme que mon père, dont j'ignore absolument le nom, qui, ma foi, est plutôt lourde.
Je passe la lanière sur mon épaule droite et sors de la pièce en vitesse avant de courir le plus vite possible hors de l'établissement pour ne pas que l'on me repère.
Une fois dehors, je me dirige à grands pas vers la gare du monorail. Bien qu'il soit fermé, c'est le seul moyen d'aller jusqu'aux gyrospheres.
Je vais lui montrer, à mon père, que je suis capable de me débrouiller seule et que je n'ai pas besoin de lui.
Je crois qu'il est temps de prendre des risques.
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