Chapitre 4

*Point de vue Élisabeth*

Moi: Je... C'est...

Mon père: Chut. Laisse-la parler. Elle peut se présenter seule, non?

Moi: Mais...

Camille: Ça va Élisabeth, je vais le faire.

Elle se tourna vers mes parents, décorant son visage d'un sourire qui lui donnait une allure fière.

Camille: Je m'appelle Camille, je suis... une amie de votre fille. Elle m'a proposé de passer quelques jours à la maison, m'assurant que vous n'y verriez aucun inconvénient.

Mon père: Une amie? Élisabeth ne voit plus personne depuis que... depuis des mois, se reprit-il.

Moi: Je sais bien papa, mais cette fois, c'est différent.

Mon père: C'est ce que tu nous as dit à chaque fois, à chaque nouveau garçon que tu ramenais ici et voilà où ça t'a menée. Tu crois vraiment que je vais prendre le risque de te perdre définitivement? Mais voyons Élisabeth! Tu vois pas qu'à chaque fois, on était brisés ta mère et moi? Qu'est-ce qui te dit, qu'est-ce qui me dit, qu'est-ce qui nous dit que cette fois ce sera vraiment différent? Rien ne m'indique qu'elle ne te fera pas de mal à sa façon, elle aussi. Je ne suis pas certain que ce soit une bonne idée. Tout finit par te briser, et désormais, j'ai la preuve que tu es réellement fragile. Alors nous allons t'encadrer trois fois plus et s'assurer que tu sois heureuse. Et je ne pense pas que ce soit le moment pour avoir quelqu'un dans ta vie. Même pas une amie.

Camille me regardait avec peur. Elle ne voulait pas rester seule, et je la comprenais très bien, car je ne le voulais pas non plus. Surtout que pour elle, c'était bien pire; elle serait complètement prise au dépourvu. Sans même un endroit à aller. Je devais tout faire pour la garder à mes côtés. Parce que je savais très bien que ni elle ni moi n'y arriverions sinon...

Moi: Papa, s'il te plaît, je..

Mon père: Élisabeth, je t'ai déjà dit non!

Maria: Marc, laisse lui au moins la chance de s'expliquer..

Marc: Elle vient de passer à deux doigts de nous quitter définitivement! J'ai besoin de la protéger!

Moi: Papa... Je t'assure que si tu veux m'empêcher de partir, tu dois lui permettre de rester ici. Accepte au moins pour quelques jours, afin de voir comment ça va se dérouler... Et après tu verras? Je t'en prie, j'ai besoin d'elle... Elle a besoin de moi... Tu ne peux pas juste lui dire de s'en aller alors que tu ne lui as même pas laissé une chance!

Marc: Éli... Sois réaliste deux minutes... Ta mère et moi n'allons pas laisser une inconnue entrer chez nous! Toi-même ne la connaît pas!

Moi: Papa.. J'en sais assez sur elle pour savoir qu'elle DOIT rester ici. Elle ne peut aller nul part ailleurs! Et on ne peut pas se séparer, pas maintenant. Puis, on apprendra à se connaître.

Marc: Mais arrête de parler par énigmes! «C'est différent», «On ne peut pas se séparer»... Est-ce que quelqu'un peut m'expliquer ce qui se passe?

Camille: Je vais le faire, monsieur. Je vais vous expliquer ce qui se passe.

Mon père poussa un soupir, mais laissa Camille raconter son histoire.

Camille: Comme vous le savez, Élisabeth voulait s'enlever la vie. Mais ce que vous ne savez pas, c'est que moi aussi, j'en avais envie. Nous ne nous connaissions pas, nous ne nous étions probablement jamais croisées. Mais nous nous sommes retrouvées au même moment, au même endroit, pour la même raison. Votre fille était sur le point de sauter lorsqu'elle m'a vue en larmes un peu plus loin. Elle s'est dirigé vers moi et m'a empêchée de faire cette erreur. Et je l'ai empêché de faire de même. Elle m'a sauvé la vie, et j'ai sauvé la sienne. Car nous avons fait un pacte, le pacte éternel de rester tant et aussi longtemps que l'autre resterait. Nous sommes en vie l'une pour l'autre alors que nous ne nous connaissons même pas. Nous avons besoin d'être l'une aux côtés de l'autre. J'ai besoin de votre fille, monsieur. J'ai besoin de la voir, de savoir qu'elle est là. On a besoin d'être ensemble pour se soutenir. J'espère que vous comprenez et que vous allez accepter que je reste. C'est pour notre bien-être, à toutes les deux.

Camille avait fait beaucoup mieux que ce que j'aurais fait et que ce que j'avais espéré. Son discours était touchant et vrai. Si mon père ne comprenait pas avec ça, je ne saurais vraiment pas quoi faire. Camille avait vraiment bien résumé la situation, et j'espérais sincèrement que ça serait suffisant pour le convaincre. Je regardai mon père, le regard plein d'espoir et mes yeux croisèrent les siens, qui semblaient incertains. Chaque seconde me paraissait interminable, j'avais besoin de savoir. Car tout mon avenir dépendait des mots qui sortiraient de ses lèvres. Mon cœur battait la chamade et ma bouche s'asséchait.

Moi: Papa... réussis-je à articuler avec toute la misère du monde

Maria: Chéri... murmura ma mère, les yeux remplis de larmes

Marc: Je...

On avait l'impression que ses sentiments s'étaient mélangés avant de s'entraider pour nouer sa voix. Parler lui semblait douloureux, comme si toutes ses émotions lui pesaient au même endroit, dans le creux du cou. Je ne pouvais pas discerner s'il s'agissait de tristesse, de colère, ou s'il était simplement ému. Et même si j'avais classé cette dernière option parmi celles qui paraissaient impossibles, je crois qu'elle fut tout de même celle qui l'emporta.

Marc: C'est magnifique les filles, simplement magnifique. Je suis désolé d'avoir douté de toi, mon trésor. J'aurais du savoir en te voyant revenir que quelque chose avait vraiment changé au fond de toi. Cette fille est bien pour toi, et la moindre des choses pour ta mère et moi serait de l'aider à notre tour, comme tu l'as fait pour elle et comme elle l'a fait pour toi.

Moi: Alors elle peut rester?

Marc: Oui, elle peut rester. Si toi tu restes, alors qui te rends heureux peut rester.

À ces mots, Camille et moi avons tourné le visage l'une vers l'autre, et pour la première fois depuis l'incident d'il y a quelques mois, j'ai souri d'un sourire sincère. Savoir qu'elle serait à mes côtés m'a apporté un once de bonheur. On allait pouvoir se soutenir, mais surtout se découvrir. J'en savais très peu sur elle, à part qu'elle était seule au monde, mais je sentais qu'elle était une personne extraordinaire. Je sentais qu'elle pouvait m'en apprendre beaucoup, et j'avais hâte. Hâte de connaître sa vision du monde, hâte de connaître ce à quoi ressemblait sa "vie", celle qu'elle avait voulu quitter.

Moi: Merci papa, merci du fond du cœur. Je suis vraiment contente que tu aies accepté, et je suis certaine que Camille aussi.

Et c'était vrai. Je lui serai éternellement reconnaissante de lui avoir permis de rester avec moi. Car j'en avais besoin. On avait littéralement besoin l'une de l'autre pour vivre.

Marc: Ce n'est rien. On va vous laisser les filles. Éli, tu peux aider ton amie à s'installer, le matelas supplémentaire est à la cave. Et si vous avez besoin de quoi que ce soit, on est là.

Camille: Merci beaucoup monsieur, à plus tard.

Je la guidai vers ma chambre et l'aidai à installer le lit. Puis, nous nous sommes assises en tailleur sur le matelas, face à face.

Moi: Il y a quoi, dans ton sac?

Camille: Rien d'important... me répondit-elle en resserrant ses bras sur son sac qui se tenait sur ses genoux, comme une grosse peluche.

Moi: Cette conversation ne te fait-elle pas ridiculement penser à une autre?

Un petit rictus se dessina sur ses lèvres et je su instantanément qu'elle savait à quoi je me référais. C'était exactement les mots que nous nous étions dit un peu plus tôt.

Moi: Alors?

Camille: Tu veux vraiment voir?

Moi: Mais bien sûr! J'ai envie de te découvrir et dans ce sac, il y a toute ta vie. Alors oui, je veux voir.

Camille: D'accord...

Elle déposa alors son sac entre nous deux et défit la fermeture éclair d'une main tremblante. Je posais délicatement mes doigts sur son poignet, ce qui lui fit lever la tête et me permis de lui offrir un sourire compatissant qui lui affichait mon soutien.

Elle sortit d'abord un magnifique cahier lilas orné d'une fleur. Celui-ci paraissait usé, il représentait aisément un parcours difficile. Je devinais que dans ce cahier se trouvaient toutes ses pensées les plus intimes. Elle l'ouvrit à la première page et glissa son doigt sur le bout des pages afin de les faire défiler. Je voyais des pages et des pages remplies de mots écrits à l'encre violette. Ma couleur préférée. Elle avait une magnifique écriture, je trouvais cela bien dommage de savoir qu'elle devait la gaspiller pour de si horribles mots, mais je ne pouvais pas la blâmer. Parce que peut-être que sans ça, elle serait partie bien plus tôt, ce qui m'aurait causé de partir à moi aussi. Çà et là sur les pages se trouvaient des taches plus foncées, probablement causées par les larmes qu'elle avait laissé couler alors qu'elle les remplissait. L'eau salée avait fait onduler les pages, ce qui avait donné une allure ancienne au cahier.

Moi: Il est vraiment magnifique.

Camille: Merci... C'est mon préféré, dit-elle en sortant une pile de cinq autres cahiers.

Moi: Tu les as tous remplis?

Camille: Tous, sauf le dernier. Je suis en train de le terminer. J'adore l'écriture, ça me fait du bien.

Moi: Je comprends. Il faut exprimer nos émotions, tu le fais par le biais de l'écriture et c'est parfait.

Camille: Merci, me dit-elle en sortant le crayon qui avait égayé ses journées de solitude de son sac avant de le déposer à côté de ses cahiers.

Moi: Et il y a quoi d'autre?

Camille: Attend quelques secondes, m'a-t-elle souri

Elle entra de nouveau la main dans le sac avant de sortir une pile de vêtements.

Camille: Bon, mes vêtements... Rien d'extrêmement intéressant

Je souris et la regarda pour l'inciter à continuer.

Elle continua à me faire découvrir son univers en sortant un nouveau cahier, n'ayant en commun avec les autres que le nom. Et effet, celui-ci était en parfait état. Il n'avait pas non plus le même format que les précédents. Les yeux de Camille se mirent à briller lorsqu'elle le vit.

Moi: Il a quoi de spécial, celui-là?

Camille: C'est mon cahier de dessin...

À ces mots, ses joues rougirent de façon remarquable. Comme si elle était gênée. Comme si elle avait honte de dessiner.

Moi: Tu dessines?

Camille: Oui, un peu...

Elle semblait extrêmement mal à l'aise. Je ne voulais pas la faire sentir mal, mais j'avais envie de savoir...

Moi: Est-ce que je peux voir?

Camille: Si tu veux... Mais ce n'est pas très beau

Moi: Je suis certaine que c'est magnifique.

Lorsqu'elle ouvrit le cahier, je pu constater que j'avais raison; c'était réellement magnifique. Même si les œuvres représentaient clairement des idées sombres, elles étaient parfaitement réussies et démontraient un véritable talent. Avec un simple crayon de plomb, elle avait réussi à donner des effets d'ombre et de lumière impressionnants.

Moi: Wow...

Camille commençait à ranger ses choses dans son sac, mais je pouvais voir qu'il contenait encore quelque chose...

Moi: Pourquoi tu ranges tout?

Camille: Parce que j'ai terminé...

Je lui fis mon regard du "je-ne-te-crois-pas-du-tout" et elle baissa les yeux en jouant avec ses doigts.

Moi: Hey.. T'as pas à être gênée.. Je ne vais pas te juger, qu'est-ce que tu crois!

Elle avala difficilement sa salive avant de remonter la tête pour me soutenir du regard.

Camille: Je l'ai jamais dit à personne...

Moi: Comme la majorité des choses que tu m'as dites aujourd'hui. Allez, montre-moi!

Elle soupira, s'avouant vaincue et sortie de son sac une photo, avant de me la retourner pour me montrer de quoi il s'agissait.

Camille: C'est...

Moi: Je sais qui c'est...

Car en effet, je savais. J'avais instantanément reconnu ces 5 sourires sur ces 5 visages, appartenant à ces 5 garçons. Le premier avait des cheveux châtain et des yeux bruns noisettes. Je le reconnaîtrais entre milles. C'était Liam. À ces côté se trouvait un garçons à la chevelure bouclée et aux yeux verts émeraudes. Harry. Puis, le métis à la peau basanée et au sourire angélique. C'est Zayn. À côté de lui, Louis affichait un sourire espiègle tandis que ses yeux exprimaient sa joie de vivre. Finalement, l'irlandais, le blondinet aux yeux bleus, Niall.

Camille: Normalement, c'est le moment où tu me jettes dehors...

Moi: Quoi?!? Mais pourquoi je ferais ça?

Camille: Eh bien... Parce que tu viens d'apprendre que je trimballes partout où je vais une photo de One Direction parmi mes choses les plus précieuses.

Moi: Pour moi, c'est loin d'être une raison de te mettre dehors...

Camille: Quoi?

Au lieu de lui répondre, je me retournai et me penchai afin de sortir de sous mon lit une boîte de carton.

Camille: Qu'est-ce que c'est?

Pour toute réponse, je soulevai le couvercle pour lui faire découvrir des dizaines et des dizaines d'affiches du groupe. Puis, des chandails, des disques et des DVD. Il y avait des bijoux, et même des couvertures. Tout et n'importe quoi.

Moi: Tu vois, tu n'es pas la seule à les aimer...

Camille: Mais pourquoi gardes-tu tout ça dans une boîte cachée sous ton lit?

Moi: Probablement pour la même raison pour laquelle tu refusais de me montrer la photo. Au début, toutes ces affiches couvraient mes murs. J'étais fière d'être directioner. Puis, les garçons sont arrivés, et ça ne leur donnait qu'une raison de plus de m'insulter. Alors j'ai fait mine de m'en désintéresser en décrochant peu à peu les affiches. Mais je ne pouvais pas les jeter, je ne pouvais pas m'en débarrasser, car au fond de moi... Je les aimes et les aimerai toujours...

Camille: Oui, je vois. Je suis désolée que tu aies eu à tout cacher.

Moi: T'inquiètes, ça va... Tu as un chouchou?

Camille: Oh... C'est très difficile, car je les aime tous énormément. J'imagine que tu sais de quoi je parle. Mais je crois que je dirais Niall, ouais. Toi?

Moi: C'est la même chose, je trouve ça très difficile aussi. Moi, ce serait plus Liam. Mais je les adore tous!

Et c'est ainsi que débuta notre soirée, regardant photo après photo et débutant une conversation sur chacune d'entre elles. Sourires, larmes, nostalgie, différentes émotions par lesquelles nos idoles nous firent passer ce soir-là. Les heures filèrent sans que nous ne les vîmes passer. Je lui montrais mes objets, elle souriait et je lui racontais comment je l'avais eu, dans quelles circonstances et à quel moment. Nous avons parlé de tous les sujets qui pouvaient être englobés sous le thème général "One Direction". Nous avons même abordé quelques sujets plus tabous sur lesquels nous avons eu la chance d'être, encore une fois, du même avis.

Moi: Oh mon dieu! Tu te souviens de ce photoshoot?

Camille: ....

Moi: Camille?

Camille: ....

Je tournai alors ma tête sur le côté pour l'avoir dans mon champ de vision, un peu inquiète. Je pu alors constater que ce n'est pas par manque de respect qu'elle ne me répondait pas.. Plutôt, elle s'était endormie, sa tête légèrement sur le côté. Je le savais à ses paupières délicatement closes et à son ventre qui montait et descendait au rythme de sa respiration régulière. Elle avait une visage d'ange, comme une jeune fille de 5 ans. Elle paraissait si bien, insouciante. Je ne voulais pas la déranger, mais elle serait un quelque peu courbaturée demain si elle restait dans cette position tout la nuit... Je lui flattai donc tout doucement le bras dans l'espoir de la réveiller une toute petite seconde, pour lui permette de se replacer.

Moi: Hey, ma belle...

Elle ouvrit à moitié les yeux et sembla perdue pour quelques instants.

Moi: Tu es chez moi, tout va bien. Vas dans ton lit, tu seras beaucoup mieux.

Elle ne me le fit pas dire deux fois et se déplaça jusqu'à son lit pour replonger presque instantanément dans son sommeil. Dès que je retombai seule, mes idées noires firent surface. Mais je ne pouvais rien faire. Je me rendis à la salle de bain pour mettre mon pyjama et j'aspergeai mon visage d'eau froide avant de me rendre de nouveau dans la chambre pour tenter de m'évader pour quelques heures.

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Hey! Je suis désolée pour le retard, Cam et moi avons beaucoup discuté de la fiction en général avant que je fasse ce chapitre. D'ailleurs, nous avons convenu qu'il serait préférable que ce chapitre soit fait de mon point de vue, c'est pourquoi c'est moi qui l'ai fait haha. Désolée, je suis fatiguée.. Mais je devais absolument poster ce soir car je pars après-demain pour une semaine de camp, et je ne voulais pas attendre encore tout ce temps avant de publier le chapitre. Merci à tous ceux qui lisent, commentent, et votent!! Cam et moi, ça nous touche beauocoup! Élixxx

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