Chapitre 13.


La saison trois de skam entièrement terminée, je m'apprêtais à regarder la quatrième mais mes prunelles brunes se déposent vers le bas de mon ordinateur portable. C'est-à-dire l'heure. L'horloge affiche dix-huit heures six.

Il n'est pas trop tard. Je pourrais peut-être regarder la suite mais en réalité je n'en ai pas si envie que ça. Donc le mieux pour moi est d'arrêter de regarder la série avant qu'elle ne me dégoûte. Puis j'ai des choses beaucoup plus importantes à faire. Mais comment faire quand un imbécile répondant au nom de Stephen est endormi sur vous ? La tête contre mon ventre et ses bras entourant ma taille, je suis dans la plus grande incapacité de faire quoi que ce soit.

Je décide donc de prendre la parole.

—— James, l'appelais-je pour qu'il se réveille.

Aucune réaction. Peut-être que si je bouge un peu ça le réveillera. Ça me semble parfait comme plan.

Je pose donc mes deux mains contre son bras droit et le déplace mais celui-ci revient la seconde d'après autour de ma taille. De ce fait, je bouge dans tous les sens mais rien.

Je crois qu'il a le sommeil lourd. Mais quand même il devrait se réveiller après mes appellations et le fait que je bouge dans tous les sens. Ce n'est pas normal. À mon avis, il le fait exprès.

Je n'ai plus qu'à le menacer pour qu'il se réveille. Cette fois-ci ça devrait fonctionner.

—— Si tu ne bouges pas dans cinq secondes, je ferais malencontreusement tomber ma bouteille d'eau sur ta saleté de tronche Stephen, lui dis-je avant de reprendre, Un..deux..trois..

Suite à mon décomptage le brun se réveille subitement tout en faisant genre que c'est à cause du son de ma voix qui l'a réveillé et non ma petite menace.

—— La prochaine fois que tu me fais galérer ce n'est pas une bouteille d'eau que tu recevras mais un sèche-cheveux. Crois-moi ça fait mal.

—— J'ai comme l'impression que tu en as déjà fait l'expérience, remarque-t-il en riant.

—— Mon petit frère. Il voulait à tout prix faire un dessin avec mes rouges à lèvres et je ne voulais pas. Il n'a pas apprécié et m'a lancé en pleine figure le sèche-cheveux, confiais-je sens trop le vouloir pour le coup.

C'est sorti tout seul. 

—— Dès que j'en ai l'occasion, j'irais le féliciter ! En plus ça fait longtemps que je ne l'ai plus vu. Il a changé d'école ? me demande curieusement le brun.

Stephen connaissait Timeo tout comme la plupart de mes proches et plus particulièrement Lucie qui est la seule au courant de cette tragédie qui a frappait ma vie.

Parfois on me demande curieusement où se trouve Timeo et souvent un mensonge sort de ma bouche. Ce serait plus facile de dire la vérité mais je m'en sens incapable. Surtout que son décès a été provoqué à cause de moi.

—— Il a démangé chez mon parrain. À Londres, mentis-je.

—— Sans sa famille ? Et ton parrain Michael n'habite pas ici ?

—— Oui. Il avait besoin de changement. Mais nous lui rendons énormément visite. Je voulais dire ma marraine Sarah. Tu sais que Michael et Sarah ne sont plus ensemble.

—— D'accord. Mais il te manque pas trop ? Toi et lui était vachement proche, me demande-t-il avec une pointe d'inquiétude dans sa voix.

On me pose souvent cette question et s'ensuit une réponse totalement fausse de ma part. Seulement cette fois-ci je veux être honnête. Pourquoi ? Je n'en sais rien mais je suis ce que mon coeur me dicte. Je l'écoute lui et non ce que me dicte ma tête, ma raison.

—— Énormément. Cette distance me fait mal mais je sais que dans quelque temps je vais le rejoindre et je pourrai me faire pardonner et rattraper le temps perdu avec lui.

Stephen dépose sa main contre mon genou et face à ce simple geste, je ressens qu'il m'apporte tout son soutien. Et ça fait du bien. Surtout venant d'une personne que nous n'avons pas l'habitude de côtoyer dans la vie.

—— Te faire pardonner mais de quoi ? Ça voudrait dire que tu vas quitter New-York à la fin de l'année ?

—— Tu es beaucoup trop curieux. Arrête de poser autant de questions s'il te plaît.

—— Ce n'est pas de la curiosité crois-moi. Je veux seulement te comprendre. Connaître tes projets. Je veux t'aider en fin de compte Bruna.

Un sourire s'accroche instantanément sur mes lèvres. Je ne le pensais pas autant sympathique et adorable. Je ne sais même pas pourquoi il est adorable avec moi alors que je ne suis qu'une sale petite peste quand il s'agit de lui.


—— Je ne vais répondre qu'à une seule de tes deux dernières questions. Il est peut-être probable que je quitte avant la fin de mon année scolaire New-York pour rejoindre Londres, lui dis-je en posant à mon tour mes deux mains sur sa chevelure non coiffée.

Ça m'étonne d'ailleurs c'est l'une des premières fois depuis que je le connais que je le vois sans gel. Et bien que j'aime énormément quand il est coiffé, j'ai tout de même un petit faible pour ses cheveux en désordre.


—— Pourquoi ne pas terminer ton année ?

—— Le commerce ce n'est pas mon truc. Ce n'est pas ce que je voulais faire puis mes études ne sont pas du toutes importantes comparé à mon frère.

—— D'ailleurs je n'ai jamais compris pourquoi tu n'as pas été en littérature alors que tu étais prise. Je comprends tout à fait mais tu aurais fait trois années pratiquement pour t'arrêter en si bon de chemin ? Tu es à quelques mois de ton bac, me dit Stephen en se redressant.

—— On va dire qu'énormément de choses ont changé depuis mes années de collégiennes. La vie n'est plus aussi rose qu'elle ne l'était. J'ai dû faire des choix et mon orientation en était un de ma mère. Sans te froisser je n'ai aucune envie de parler de mon orientation. Pour mon bac, je sais que je ne l'aurais.

Je hausse mes épaules et mes prunelles changent de directions. Tout simplement parce que j'ai les larmes aux yeux. Et je ne souhaite pas paraître faible devant Stephen. Ces sujets qu'on aborde en ce moment même me peinnent énormément. Mes émotions sont décuplées et j'ai de ce fait, tendance à être davantage sensible.

Tous ces sujets sont reliés à mon petit frère et je n'en parle jamais avec les personnes de mon entourage ce qui explique mon état qui peut paraître exagéré aux yeux de certaines personnes.

Mes iris se déposent naturellement contre la porte de ma chambre. Et j'attends patiemment que Stephen reprenne la parole.


—— Pourquoi ? Tu n'es pas plus conne qu'une autre. Tu es une fille très intelligente d'après mes constatations alors pourquoi n'aurais-tu pas ce bac ? me demande incompris Stephen.

—— Parce que les temps changent et les gens aussi, fut ma réponse.

Réponse qu'il ne compris pas mais pour elle avait tout son sens. Depuis mon entrée dans ce lycée tout a changé et moi la première.

Je ne suis plus la même. Mes rêves sont partis en fumer. Mes propriétés ne le sont plus. Mes études sont désormais sans aucune importance. Je ne consacre plus de temps à ces derniers d'ailleurs mes notes peuvent en témoigner.

J'ai changé de A à Z. Et mon outil de travail qu'était mon intelligence à disparu le jour que j'ai accepté d'aller acheter des bonbons chez la boulangerie du coin à mon frère. Et sans cette intelligence, je ne peux plus rien faire.

Les temps changent. Les gens changent. Le passé parle toujours un jour ou l'autre. Il vous rattrape et vous assassine en quelques paroles. Cependant, je pensais que j'avais un peu de temps devant moi seulement j'étais loin de me douter de ce qui allait arriver dans quelques temps. Le passé allait me rattper oh oui, j'en avais conscience seulement je ne savais pas que de grosses pertes allaient se produire. Je ne le savais pas.


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