CHAPITRE 7
Voilà le chapitre 7 est le dernier chapitre mis en ligne. Enemies or Lovers sort aujourd'hui.
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– Le décorateur est parfait !! Je ne pensais pas qu'il me donnerait sa réponse si rapidement mais en quelques minutes tout était réglé.
– C'est toi et ton pouvoir de persuasion ! En tout cas, un point à enlever sur notre To Do List !
– Nous avons rendez-vous avec lui demain au Grand Théâtre. Je suis tellement contente que tu sois là, me dit-elle en posant sa main sur la mienne.
– Maman... Nous étions ensemble, il y a encore un mois à New York !
– Oui enfin tu n'as pas arrêté de travailler et nous ne t'avons pas beaucoup vue.
– Je sais...
– En tout cas, nous avons du pain sur la planche. Et si on parlait de ça autour d'un thé ?
– Bonne idée.
Nous nous installons dans le petit salon près de la véranda. Ma mère revient avec son plateau, nos deux tasses de thé et quelques petits gâteaux dont elle raffole.
– Je suis tellement déçue que Jefferson m'ait lâchée comme ça. Ça m'aurait rendue triste d'annuler ce gala. Il me tient tellement à cœur.
– Il va falloir voir beaucoup de choses et notamment la Tombola, je suis en retard pour ça.
– On pourra faire le tour des commerçants.
– Oui, heureusement que j'ai le traiteur et Madame Maverick, la prof de chant qui vient avec sa chorale. Les invitations ont été envoyées.
– Très bien ! Je suis excitée à l'idée d'organiser tout ça !
– Chérie, pense à te reposer, je te trouve fatiguée. Je sais que tu as travaillé très dur pour obtenir ta promotion. Alors, j'aimerais que tu profites de tes vacances.
– Ouais...
Je soupire.
– Ça ne va pas Darcy ?
– Non... non ça va, ne t'inquiète pas, c'est vrai que j'ai beaucoup bossé ces derniers temps.
– Je suis fière de toi !
– Merci maman.
Elle tapote gentiment ma main en me souriant alors que j'ai l'estomac retourné.
– J'ai encore beaucoup d'appels à passer, on se revoit un peu plus tard.
Je reste assise ma tasse de thé chaud à la main, les yeux dans le vide. Mentir à mes parents m'est insupportable mais pour l'instant je ne veux pas les inquiéter.
Mon père fait son entrée.
– Darcy ?
– Coucou papa !
Je remets mon masque et j'arbore un grand sourire pour qu'il ne se doute pas de quoi que ce soit.
– Alors cette soirée ? C'était bien ?
– Oui, c'était très sympa, Wyatt m'a présenté sa nouvelle copine.
– Oh, et j'imagine qu'elle est très bien ?
– Oui elle l'est, gentille et jolie.
– Avec plein de tatouages ?
– Assez pour faire enrager tante Judy, je réponds, moqueuse.
– Oh j'imagine...
Un silence s'installe.
– Et sinon, excuse-moi d'insister mais, ton travail ? Tu es sûre que tout se passe bien ?
J'ai un doute tout à coup, est-ce que Jake l'aurait appelé ? Je décide de persister dans le mensonge en me persuadant qu'il n'a pas osé faire ça.
– Papa...
– Quoi ? Je m'inquiète c'est tout, je serai toujours inquiet pour toi ma chérie.
Il me sourit tendrement et je me détends légèrement. Ouf, il ne se doute de rien.
– Je sais que tu voudrais que je vienne travailler avec toi mais je ne veux pas que l'on dise que parce que je suis ta fille, tu me fais des faveurs. Je veux montrer par moi-même que je suis capable de réussir. Peut-être qu'un jour je me déciderai à venir bosser avec toi mais pour l'instant, je préfère voler de mes propres ailes. Tu comprends ?
Il fait un signe de la tête qui approuve ce que je suis en train de lui dire.
– Quoi qu'il en soit, je serai toujours là pour toi, ne l'oublie pas.
– Merci papa.
Je suis encore plus amère de lui mentir mais il y a une grosse part de vérité dans mes propos et je suis soulagée de voir qu'il le prend plutôt bien.
***
Ma mère vient de rentrer et je n'ai pas vu mon père qui doit se trouver au travail.
– Bonjour maman.
Ma mère se tourne. Elle essuie son verre qu'elle dépose sur le plan de travail.
– Hey bonjour ma chérie, comment vas-tu ?
– Je suis en pleine forme et regarde ce à quoi j'ai pensé.
Je dépose mon dossier sur la table. Ma mère tire sa chaise et s'y installe, curieuse de voir ce que j'ai à lui proposer.
– Qu'est-ce que c'est ?
– C'est un plan de la salle et je vois bien un buffet de ce côté-là ainsi qu'un autre de ce côté-ci, comme ça on pourra mettre de la déco par ici. D'ailleurs, j'ai déjà imaginé le monde féerique que tu voulais.
– Ok ! Tu as démarré la journée sur les chapeaux de roue à ce que je vois ! Mais n'oublie pas que j'ai embauché un jeune décorateur pour ça.
– Oui je sais, mais laisse-moi te dire ce que j'ai imaginé, je suis sûre que tu vas adorer !
– Tu me diras tout ça en route, nous avons justement rendez-vous avec le décorateur au Grand Théâtre.
– Mais, tu crois qu'il a eu le temps de réfléchir au projet ?
– Oui, c'est un jeune homme très occupé mais il a envie de réussir et pour ne rien gâcher, il est très charmant aussi, dit-elle en levant les sourcils.
– Maman !
Elle se met à rire et se dirige vers son véhicule.
Quand nous arrivons devant le Grand Théâtre, plein de souvenirs me reviennent et peu de choses ont changé. Le magasin de Mme Burns est toujours là ainsi que la maroquinerie de Mme Chambers. Même le marchand de bonbons qu'on allait voir avec mon cousin quand nous étions petits est resté ouvert.
Tout ça me remue et je suis presque nostalgique de ce temps-là. Sûrement parce que ma vie est un vrai fiasco aujourd'hui.
Ma mère pousse la porte du Grand Théâtre et nous entrons d'un pas décidé. Ma mère est reboostée et je suis heureuse de pouvoir l'aider. Je pense que tout ça va me changer les idées.
– Mme Watters, bonjour ! dit la réceptionniste.
– Bonjour Melinda, comment allez-vous ?
– Très bien madame.
– Vous êtes resplendissante, votre grossesse se passe bien ?
– Oui merci plus que trois mois.
Elle lève les yeux vers moi et me sourit. C'est vrai qu'elle est très belle.
– Oh, je manque à tous mes devoirs. Melinda, je vous présente ma fille, Darcy.
– Enchantée.
– Moi de même, me dit-elle en me serrant la main chaleureusement. Le décorateur est déjà dans la salle.
– Très bien, nous allons le rejoindre. À tout à l'heure.
Elle nous sourit et nous nous dirigeons vers la porte qui donne sur la pièce principale.
– Riley !
Je me raidis aussitôt à l'entente de ce prénom et je prie tous les Dieux pour que ce ne soit pas le Riley auquel je pense.
Pourtant quand il sort la tête de sous la table...
Mais que fait-il d'ailleurs sous cette table ?
Je me dis que l'Éternel m'a lâchée et ce, depuis un bon moment maintenant. Et je me demande ce que j'ai bien pu faire pour que le sort s'acharne de cette manière.
– Darcy ?
Je ne vois pas pourquoi il fait l'étonné. Il sait très bien qui est ma mère. Tout le monde la connaît ici. Et quand il a eu rendez-vous avec elle et qu'on s'est revus au Draxx, il savait. Il savait que d'une manière ou d'une autre, on se reverrait.
– Riley...
Ma mère nous regarde attentivement et comme si des souvenirs lui revenaient à l'esprit, elle dodeline de la tête en souriant.
– Mais bien sûr ! Vous vous connaissez, n'est-ce pas ?
– Nous étions dans le même lycée, dis-je crispée. Je peux te parler une seconde maman ? ... En privé.
– Euh oui... Excusez-nous Riley.
– Oui... euh... Je vais continuer à prendre les mesures dit-il tout en me regardant, inquiet.
A-t-il peur que je lui fasse perdre son contrat ? J'avoue que ça me plaît bien de le voir dans cet état. Je voudrais même pouvoir faire durer ce moment d'inquiétude, juste pour me venger de ce qu'il m'a dit hier soir !
– Maman, je te jure que si c'est une blague, elle est de très mauvais goût ! lancé-je à ma mère une fois que nous sommes suffisamment éloignées de Riley.
– Mais de quoi tu parles chérie ?
– Il est hors de question que je travaille avec cet abruti !
– Abruti ?
– Oui. Abruti, minable, idiot, ce que tu voudras mais dis-lui d'aller se faire voir ailleurs !
– Darcy !
– Quoi ?
– Tu t'entends ?
– Oui, et crois-moi que je me retiens !
– Écoute-moi bien jeune fille. Riley est ma dernière chance d'avoir une décoration décente. Crois-moi, j'ai vu ce qu'il est capable de faire et il est très doué. Alors tu vas mettre de côté ta rancœur pour ce charmant jeune homme pour le bien de mon gala. Me suis-je bien fait comprendre ?
Je réalise que ma réaction était vraiment disproportionnée et très immature. D'autant plus que je n'ai jamais dit à ma mère ce qu'il s'était passé au bal de promo. Mais il est tellement agaçant, imbu de sa personne, il croit tout savoir sur tout. Et puis il m'a pourri mes années lycée avec sa bande de bons à rien.
J'inspire fort. Le sort s'acharne et mon karma m'impose un défi qu'il faut que je relève. Tout ce qui se dresse devant moi a obligatoirement une solution. Le problème « Jake » a une solution, la perte de mon emploi a une solution, le mensonge à mes parents a une solution et le souci « Riley » a une solution aussi.
Riley ne doit pas être une entrave. Je vais réussir à lui faire péter les plombs et il démissionnera de lui-même. De toute façon, j'ai assez d'idées pour le remplacer moi-même !
Je me joins à eux et je déteste déjà le rictus qui se forme sur le visage de Riley. Il sait que je n'ai pas gagné cette bataille mais la guerre n'est pas finie et je vais lui faire ravaler son sourire.
– J'espère qu'il n'y a pas de problèmes, Mme Watters ? Je suis tellement honoré de travailler pour vous.
Tu m'étonnes...
– J'ai des tas d'idées, continue-t-il.
– Moi aussi j'ai des tas d'idées, dis-je en le coupant.
– Cool, on va pouvoir en discuter alors.
Je lève les yeux au ciel. Je n'ai aucune envie de discuter avec lui.
– J'espère surtout que tout va bien se passer, dit ma mère en me regardant avec insistance.
– Pas de soucis Mme Watters, on devrait former une belle équipe avec Darcy.
Non mais qu'est-ce qu'il raconte cet idiot ?
– Alors je vous montre ?
– Oui, s'enthousiasme ma mère quand il lui tend une tablette numérique.
– J'ai fait des plans sur ma tablette, vous allez mieux comprendre mon projet.
Nous nous asseyons sur les sièges derrière nous, chacune autour de Riley. Son parfum vient me titiller les narines. Il sent bon.
Darcy ? Tu es folle ou quoi ? Concentre-toi !
– D'après ce que vous m'avez décrit, Shelby, et d'après, bien sûr, vos attentes et votre budget, j'ai pensé à un paysage plutôt féérique mais surtout quelque chose de gai qui change de l'univers de l'hôpital. Des couleurs qui permettent de sortir de leur environnement quotidien. J'ai voulu me servir des espaces que nous offrent cette salle immense pour élaborer une décoration qui donne du relief et de l'espace. Tout ce qu'il n'y a pas dans une chambre d'hôpital. Je veux de l'évasion, de la magie et des couleurs. Voilà la déco comme je l'ai imaginée. Dans un premier temps, les tables rondes, il y en aura cinquante, je trouve que c'est un format plus convivial, des nappes en tissu, légèrement irisé, avec une vaisselle blanche mais des verres colorés pour casser avec le côté formel que l'on rencontre souvent lors de ces réceptions. Le tout agrémenté par un centre de table fleuri et illuminé par des guirlandes scintillantes. Je ne veux pas qu'ils soient imposants, il faut que tous les convives puissent se voir, c'est aussi un des points positifs de la table ronde. Pour les chaises, je ne suis pas encore certain mais vous me direz ce que vous en pensez, on pourrait les habiller d'un tissu semblable à la nappe ou alors on les laisse nues dans les tons blanc.
Il continue son monologue et ma mère acquiesce la moindre de ses suggestions. Il lève les yeux vers moi et tourne la tablette pour me montrer son travail.
L'image arrive et le moins que l'on puisse dire c'est qu'il est doué, très doué, et qu'il a de très bonnes idées. Mais ça, jamais je ne le lui dirai jamais. Je fais juste un signe de tête.
– Ce n'est qu'un début, on peut peaufiner tout ça.
– Non mais c'est magnifique Riley, dit ma mère complètement sous le charme.
Moi je reste silencieuse et il va m'en falloir plus pour que je m'extasie devant lui.
– En ce qui concerne l'emplacement du buffet, ici, je vois bien celui des entrées comme si nous devions trouver le chemin du plat de résistance jusqu'au dessert qui sera du côté de la fenêtre là-bas.
– Ah non, les desserts doivent être de ce côté !
Il semble surpris mais ne s'indigne pas.
– On pourra peut-être en discuter, échanger nos idées. Dans tous les cas, il faudra que je voie ce qu'a envisagé le traiteur. Le but étant de mettre aussi son travail en valeur.
Il enchaîne en continuant les explications de son projet.
– Donc ce côté-là sera illuminé par des petites lumières de toutes les couleurs et là sur l'estrade, je verrais quelque chose d'assez sobre mais lumineux.
Des lumières de toutes les couleurs ? Il ne s'est pas trop foulé, non ?
– Ce n'est pas un peu ciblé, connoté plus fille que garçon ?
Mon argument est nul je l'avoue mais j'aime bien le voir cligner de l'œil nerveusement quand je remets en question son projet.
– Euh... non. Je ne pense pas mais, je peux revoir certains points.
– Moi, j'adore l'idée !
Ma mère a l'air complètement envoûtée. Bon il est vrai que le décor est très beau mais ça m'énerve de penser qu'il pourrait avoir raison.
– Merci Mme Watters.
– Appelez-moi Shelby.
Ben voyons...
Riley me sourit. Un sourire qui se veut conquérant, du genre qui me dit, « j'ai gagné Darcy ! »
Ah mais non, ne te réjouis pas si vite mon coco, tu n'as rien gagné encore !
Je contre-attaque.
– Est-ce qu'on est bien dans le thème ?
– Le thème ? Quel thème, dit-il anxieux. La féerie je crois que oui.
– Non je parle du thème de la soirée, solidarité, partage...
– La solidarité et le partage se feront dans la salle pas à travers le décor. Ma décoration est juste là pour changer la vision de ceux qui sont hospitalisés, les couleurs, les lumières seront là pour leur donner de la magie...
Ok stop... c'est bon, on a compris. Décidément, il a réponse à tout.
Il arriverait à nous vendre n'importe quoi et je retrouve bien les traits de Riley.
Mon sourire triomphant lui fait perdre le sien.
– Moi je trouve que c'est magnifique.
C'est moi qui deviens blême cette fois-ci. La traîtresse, elle est censée être ma mère mais elle n'en a que pour lui.
Avec son beau sourire et ses yeux bleus là... ça va, ce n'est pas un dieu grec non plus.
Mon regard se dirige vers ses bras musclés et son petit cul bien moulé dans son bermuda.
– Hum...
Merde je suis grillée. Il faut que je sorte un truc.
– Je pense que le buffet devrait être ici, j'ai plein d'idées aussi !
– Ok Darcy, tu dis que tu as plein d'idées, je t'écoute, dit-il avec un petit rictus.
Je suis légèrement déstabilisée mais j'essaie de me reprendre très vite.
– Oui, je vais te les donner, rétorqué-je en le regardant droit dans les yeux et en tentant de gagner du temps car évidemment, je n'en ai aucune. Je pense toujours que le buffet des desserts devrait être de ce côté car si on le met ici, les gens assis au fond de la salle ne verront pas la scène car tout le monde sera devant à choisir ses desserts et ça peut être gênant.
Riley semble y réfléchir mais reste silencieux. Je sais que je n'ai rien révolutionné mais au moins, mes claquettes ont dérivé l'attention de mes propositions inexistantes.
– Vous n'aurez qu'à faire un mix de vos idées tous les deux. Je suis sûre que ça peut fonctionner, intervient ma mère.
Ouf !
– Non mais...
Ah ? Cela ne te convient pas mon petit Riley ?
Quand il me voit presque jubiler face à son hésitation, il se reprend.
– Pas de soucis Shelby, je pense que Darcy et moi pouvons trouver un terrain d'entente.
Non mais je rêve ! Espèce de fayot !
– Il y aura beaucoup de monde ce soir-là, Riley, et ça pourrait te faire une publicité énorme.
– J'en suis conscient Shelby, c'est pour ça que je me plierai à vos exigences sans problèmes.
J'ai envie de me mettre à rire tellement il est pitoyable ! Et j'ai envie d'en rajouter un peu, histoire de me faire plaisir.
– Maintenant si le projet est trop... enfin que tu ne t'en sens pas capable...
Il tourne vivement la tête vers moi. Ses yeux me lancent des éclairs.
– Quoi ? Mais non ! Tout est ok. Ce projet me tient à cœur.
Ah bien tiens ! Dès qu'on parle de fric on n'hésite plus ! Profiteur !
– Bon c'est réglé, dit ma mère enjouée. Je m'occupe du reste et vous deux, vous me faites la plus belle salle, jamais vue.
– Ok.
– Ok, dis-je dégoûtée.
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