Il ne pouvait plus faire machine arrière. Il avait appuyé sur le bouton et lancé l'attaque. Maintenant que le mécanisme de lancement était enclenché, il faudrait patienter plusieurs minutes avant que les missiles ne décollent, le temps de chauffer les propulseurs. Ensuite ils prendraient tranquillement leur envol, jusqu'à leur cible finale, Machu Picchu. Ainsi, la deuxième moitié du paiement serait automatiquement versée sur son compte, et il pourrait s'offrir des vacances bien méritées.
Le puissant grondement des missiles, qui résonnait dans toute la base souterraine, couvrait le capharnaüm du rez-de-chaussée. Le Presidente n'entendit pas les échanges de coup de feu, les explosions, ni les cris d'agonies de ses hommes qui se produisaient au même moment.
Il fut donc relativement surpris lorsqu'il vit surgir des escaliers secrets un trio armé aux vêtements tachés de sang, accompagné de Jaime.
—Presidente ! C'est terminé, rendez-vous ! ordonna Calderon en pointant son arme vers lui.
Tout de suite, les soldats protégèrent leur leader et mirent en joue les intrus.
—Qu'est-ce qui est terminé ? ricana le dictateur. Vous êtes terminés. Adios, hasta la vista. Le lancement des missiles a été déclenché. Vous arrivez trop tard. Et vous êtes en infériorité numérique, alors laissez tomber.
—Ca nous a pas empêché d'envoyer au tapis tout le convoi stationné dehors, rugit Sanchez. Viens te battre, gros tas.
—Allez au diable ! Soldats, anéantissez les !
Les hommes du dictateur ouvrirent le feu instantanément. Les agents se jetèrent à couvert derrière les différentes installations de la base. Seul Jaime resta debout, totalement tétanisé par la peur. Par miracle, aucune balle ne l'atteignit.
Les agents de la BPM lancèrent la contre-attaque. Sanchez dégoupilla une grenade flash et cria en la lançant par-dessus son épaule :
—RIPOSTE !
Habitués à travailler ensemble, ils connaissaient leurs combinaisons par cœur, et un simple mot clé permettait à tous de savoir quelle était la stratégie. Ils se bouchèrent donc tous les oreilles et fermèrent les yeux.
La grenade explosa, aveuglant et désorientant momentanément tous les soldats. Calderon, Maxwell et Sanchez en profitèrent pour riposter. Puisque les soldats portaient des gilets pare-balles, tous visèrent la tête. Sept soldats, sept coups de feu. Tout fût terminé en quelques secondes, lorsque les corps sans vie s'écroulèrent au sol presque simultanément.
Le Presidente reprenait peu à peu ses esprits après la déflagration. Lorsqu'il découvrit ses hommes à terre, son visage se figea d'effroi.
—C'est...c'est...c'est impossible ! bégaya-t-il.
Les trois agents avançaient vers lui.
—Rendez-vous. Annulez le lancement. Votre procès sera juste et équitable, dit Calderon d'une voix douce.
—Vous n'avez plus d'autres alternatives, enchérit Maxwell.
—T'es cuit, amigo, ajouta Sanchez à son tour.
Le Presidente les fixa l'un après l'autre. Comment en était-il arrivé là ? Pourquoi avait-il échoué ? Il était pourtant celui qui devait mener Santa Libertad vers la gloire et la richesse. Tout ne pouvait pas se terminer ici et maintenant....
Finalement, il se résigna.
La tête basse, il avança jusqu'à la console de commande.
Il allait poser sa main sur le scanneur d'empreinte lorsque Martha déboula de l'escalier comme une furie.
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